•   Saint Louis, le roi chrétien
    (1226 - 1270)

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    Louis VIII (1223 - 1226), un court règne

    Le fils de Philippe Auguste, Louis VIII, monte sur le trône en 1223 : il a épousé auparavant Blanche de Castille, petite fille d'Aliénor d'Aquitaine (cette dernière est aussi l'ex de son grand-père Louis VII). La cérémonie se fait en présence de Philippe Auguste et de Jean sans Terre, qui scellent ainsi une trêve ... bien provisoire.

    Louis VIII meurt seulement 3 ans après avoir pris le trône au retour d'une croisade contre les cathares. Malgré son court règne, Louis VIII sera parvenu à enlever aux anglais le Poitou, le Limousin, le Périgord et une partie du Bordelais.

    Une régence efficace

    Louis IX (futur Saint Louis) est sacré roi à 12 ans en 1226 à la mort de son père Louis VIII : sa mère, Blanche de Castille, assure une régence énergique jusqu'en 1235 en alliant fermeté et une diplomatie toute féminine dont le but était selon les circonstances d'écraser, d'intimider ou … de séduire ses adversaires. Elle brise notamment les tentatives de révolte des grands seigneurs, dont Thibaud de Champagne.
    C'est également durant cette régence que se déroule la 6ème croisade en 1228.


    Un roi très bien préparé :

    • Louis IX est le 1er roi qui ait connu son grand père et qui en ait reçu des conseils,
    • Blanche de Castille formera son fils pour sa future mission royale.

    La politique énergique et l'administration efficace initiée par son grand-père Philippe Auguste puis par la régence de sa mère et cette "formation" font que Louis IX est respecté de ses vassaux et craint en Angleterre : il jouit d'une autorité morale sans précédent.

    Voltaire dans "Essai sur les moeurs" écrit à propos de Saint Louis : "il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".

     

    Saint Louis par Bartholomeo Vivarini vers 1477

    Un roi pieux qui participe à 2 croisades :

    Louis IX passait pour être très pieux : il écoutait deux messes tous les matins, récitait de nombreuses prières, s'agenouillait 50 fois avant de se coucher et s'imposait de dures pénitences.
    Il a aussi organisé 2 croisades qui lui ont permis de gagner le respect et la considération du Pape.
    • L'échec de la 7ème croisade : (prêchée par le Pape Innocent IV)

    En 1248, la Terre Sainte est reprise par les infidèles : le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque. Le roi décide donc d'attaquer les sarrasins au coeur de leur puissance, en Egypte afin de forcer le sultan à céder Jérusalem.

    Mais l'ardeur en France était médiocre : Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix.
    Le roi embarque à Aigues Mortes, dont la construction du port s'achève à peine, avec sa femme Marguerite de Provence et ses 2 frères, Robert d'Artois et Charles d'Anjou. Sa mère Blanche de Castille est à nouveau chargée de la régence du royaume.

    Après une attente de 9 mois à Chypre, le cap est mis sur l'Egypte : la ville de Damiette est rapidement conquise par les croisés en juin 1249 mais la progression des troupes vers Le Caire est ensuite gênée par la crue du Nil.

    Saint Louis débarque en Egypte

     

     

     

    Prise de la ville de Damiette

    La bataille de Mansourah verra l'échec des croisés : Robert d'Artois est tué avec bon nombre de chevaliers et le reste des troupes entame une retraite désespérée. Quelques mois après, le roi est fait prisonnier avec le reste de son armée qui vient de subir une terrible épidémie.
    Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400000 livres (payée partiellement par les Templiers).
    Le roi décide de rester en Terre Sainte où il s'investit durant 4 années dans la consolidation du royaume de Jérusalem.

    Le roi Louis IX est fait prisonnier

    La mort de Blanche de Castille, qui assurait la régence, va décider le roi à rentrer en France durant l'été 1254, après 6 années d'absence.

    Aigues Mortes, port royal

    Dès le début de son règne, Saint Louis souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée qui fait alors cruellement défaut à son royaume : c'est dans ce contexte que le roi fait construire le port d'Aigues Mortes.

    En savoir plus


    Photo JFM - Front sud-ouest : Tour des Bourguignons à gauche, Tour de la Poudrière à l'angle et Porte de la Reine à droite.

    • L'obstination de la 8ème et dernière croisade : (prêchée par le Pape Urbain IV)

    Une aggravation de la situation des territoires chrétiens en Orient suite aux conquêtes du sultan Baïbars en 1263 et le souhait du roi de venger l'échec de la croisade précédente amènent Saint Louis, qui a alors 56 ans, à organiser une nouvelle croisade en direction de la Tunisie. Il espère convertir son sultan au christianisme et le dresser contre le sultan d'Egypte. Il s'agit en fait d'une manipulation de son frère Charles d'Anjou.
    Il mettra 3 ans à convaincre ses barons qui sont las des combats et qui ne partagent pas la même fascination religieuse que lui.

    Partis encore une fois de la ville d'Aigues Mortes le 1er juillet 1270, les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée française, mal ravitaillée, est victime d'une épidémie de peste et de dysenterie. Saint Louis en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis, étalé sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ.

    C'est la fin de la dernière des croisades et du rêve des occidentaux de reconquérir les lieux Saints.
    Son fils Philippe III Hardi ramène la dépouille du roi en France avant d'être sacré roi.

    En fait, 2 autres croisades seront prêchées (en 1274 par Grégoire X et en 1289 par Nicolas IV) mais avorteront par manque d'enthousiasme.

    Intolérance religieuse : croisade contre les Cathares

    C'est sous le règne de Philippe Auguste que débute la lutte contre les Cathares : Simon de Montfort dirige la 1ère croisade contre les Albigeois en 1209 (célèbre par le massacre de la population de Béziers), puis Louis VIII mène la 2ème croisade albigeoise qui réduira fortement le catharisme en 1226.
    Mais c'est sous le règne de Saint Louis que :

    • l'Inquisitions'instaure en 1233 : tribunal chargé de juger les hérétiques, il est dirigé par les Dominicains et est placé sous contrôle de la papauté,
    • La citadelle de Montségur, dernier refuge des cathares, est prise par l'armée royale en 1244 : 200 albigeois refusant d'abjurer seront brûlés.

    De plus, Saint Louis protégera les chasseurs de sorcières et imposera aux juifs le port d'une "rouelle jaune".

    La piété du roi était donc insensible à la tolérance, notion d'ailleurs inconnue à cette époque !

    Le roi assiste ici à l'exécution des gens considérés comme hérétiques.
    Au fond à gauche, la Bastille,
    à droite les gibets où l'on suspendait le corps des suppliciés

    Un roi charitable

    Il avait la réputation de guérir les écrouelles (lésions cutanées atteignant surtout le cou) et d'être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande dévotion à la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux.
    Il fonde divers hospices, dont celui des Quinze-Vingt à Paris, conçu initialement pour accueillir 300 aveugles.

    Un roi législateur et justicier

     

    • Il systématise son pouvoir de législateur en multipliant les ordonnances qui interdisent la prostitution, les combats privés entre les nobles et le jeu.
    • Il impose sa propre monnaie par ordonnance et limite la circulation de celle des seigneurs à leur seul domaine : l'instauration d'une monnaie ayant cours sur tout le territoire va également dans le sens de l'affirmation de l'autorité royale.


    Saint Louis confie ses ordonnances à un bailli.

    • Il crée à Paris en 1254 un Parlement qui devient une cour de justice et un conseil politique poursuivant ainsi l'oeuvre de son grand-père Philippe Auguste. Il n'hésite pas à s'impliquer dans certaines décisions de justice et met fin au jugement de Dieu en faisant rechercher des preuves par des enquêtes et auditions de témoins.
    • Pour mener à bien le programme politique et administratif de la monarchie, il constitue un corps de spécialistes formés dans les universités, qui veille à l'application des différentes mesures. Ils sont envoyés en province pour surveiller la bonne marche des administrations locales en inspectant les baillis et les sénéchaux.

    Le chroniqueur Joinville a laissé une description de Saint-Louis dont l'image flatteuse est restée dans l'Histoire : celle du roi à face d'ange, assis sous un chêne et rendant justice d'un air digne et courageux.
    A partir du XIIIe, la couronne de France que l'on voit sur cette représentation porte huit fleurs de lys, symbole de pureté.

     

    Louis IX devient Saint Louis : un roi canonisé

    Saint Louis est canonisé par le Pape Boniface VIII en 1297, soit 27 ans après sa mort : Louis IX devient Saint Louis pour la postérité.

    Il est ainsi souvent représenté avec l'auréole de la sainteté et une simple couronne d'or (à partir du XIIIème siècle, la couronne de France porte huit fleurs de lys, symbole de pureté).

    La Sainte Chapelle

    L'âge de Saint-Louis est celui des grandes constructions, telle celle de la Sainte Chapelle construite de 1245 à 48.

    Joyau de l'architecture gothique, la Sainte Chapelle est édifiée pour abriter la couronne d'épines du Christ. Ses verrières, dont les 2/3 sont authentiques, offrent un des ensembles les plus complets de l'art du vitrail à cette époque.

    En savoir plus sur la Sainte Chapelle

    Ce milieu du XIIIe est globalement une période de prospérité économique, qui verra le recul des famines et de la pauvreté, ainsi que le développement des villes.

    Philippe III Hardi : 1270 - 85

    Ecrasé par le prestige de son père et dominé par sa femme Marie de Brabant ainsi que par son oncle Charles d'Anjou, Philippe III Hardi sera un roi assez faible.

    Ses principales actions seront :

    • la consolidation de l'administration mise en place par son père,
    • la réunification à la Couronne du comté de Toulouse en 1271,
    • la déclaration de la guerre à Pierre III d'Aragon que le pape avait excommunié : il donnera l'Aragon à Charles de Valois, son 3ème fils.

    Philippe III Hardi mourra d'une maladie à Perpignan en 1285.

    C'est durant ce règne que Marco Polo se rendra en Chine.

     

    La suite ...
    Philippe IV le Bel, le roi organisateur

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    (1226 - 1270)
     

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    Louis VIII (1223 - 1226), un court règne

    Le fils de Philippe Auguste, Louis VIII, monte sur le trône en 1223 : il a épousé auparavant Blanche de Castille, petite fille d'Aliénor d'Aquitaine (cette dernière est aussi l'ex de son grand-père Louis VII). La cérémonie se fait en présence de Philippe Auguste et de Jean sans Terre, qui scellent ainsi une trêve ... bien provisoire.

    Louis VIII meurt seulement 3 ans après avoir pris le trône au retour d'une croisade contre les cathares. Malgré son court règne, Louis VIII sera parvenu à enlever aux anglais le Poitou, le Limousin, le Périgord et une partie du Bordelais.

    Une régence efficace

    Louis IX (futur Saint Louis) est sacré roi à 12 ans en 1226 à la mort de son père Louis VIII : sa mère, Blanche de Castille, assure une régence énergique jusqu'en 1235 en alliant fermeté et une diplomatie toute féminine dont le but était selon les circonstances d'écraser, d'intimider ou … de séduire ses adversaires. Elle brise notamment les tentatives de révolte des grands seigneurs, dont Thibaud de Champagne.
    C'est également durant cette régence que se déroule la 6ème croisade en 1228.


    Un roi très bien préparé :

    • Louis IX est le 1er roi qui ait connu son grand père et qui en ait reçu des conseils,
    • Blanche de Castille formera son fils pour sa future mission royale.

    La politique énergique et l'administration efficace initiée par son grand-père Philippe Auguste puis par la régence de sa mère et cette "formation" font que Louis IX est respecté de ses vassaux et craint en Angleterre : il jouit d'une autorité morale sans précédent.

    Voltaire dans "Essai sur les moeurs" écrit à propos de Saint Louis : "il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".

     

    Saint Louis par Bartholomeo Vivarini vers 1477

    Un roi pieux qui participe à 2 croisades :

    Louis IX passait pour être très pieux : il écoutait deux messes tous les matins, récitait de nombreuses prières, s'agenouillait 50 fois avant de se coucher et s'imposait de dures pénitences.
    Il a aussi organisé 2 croisades qui lui ont permis de gagner le respect et la considération du Pape.
    • L'échec de la 7ème croisade : (prêchée par le Pape Innocent IV)

    En 1248, la Terre Sainte est reprise par les infidèles : le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque. Le roi décide donc d'attaquer les sarrasins au coeur de leur puissance, en Egypte afin de forcer le sultan à céder Jérusalem.

    Mais l'ardeur en France était médiocre : Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix.
    Le roi embarque à Aigues Mortes, dont la construction du port s'achève à peine, avec sa femme Marguerite de Provence et ses 2 frères, Robert d'Artois et Charles d'Anjou. Sa mère Blanche de Castille est à nouveau chargée de la régence du royaume.

    Après une attente de 9 mois à Chypre, le cap est mis sur l'Egypte : la ville de Damiette est rapidement conquise par les croisés en juin 1249 mais la progression des troupes vers Le Caire est ensuite gênée par la crue du Nil.

    Saint Louis débarque en Egypte

     

     

     

    Prise de la ville de Damiette

    La bataille de Mansourah verra l'échec des croisés : Robert d'Artois est tué avec bon nombre de chevaliers et le reste des troupes entame une retraite désespérée. Quelques mois après, le roi est fait prisonnier avec le reste de son armée qui vient de subir une terrible épidémie.
    Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400000 livres (payée partiellement par les Templiers).
    Le roi décide de rester en Terre Sainte où il s'investit durant 4 années dans la consolidation du royaume de Jérusalem.

    Le roi Louis IX est fait prisonnier

    La mort de Blanche de Castille, qui assurait la régence, va décider le roi à rentrer en France durant l'été 1254, après 6 années d'absence.

    Aigues Mortes, port royal

    Dès le début de son règne, Saint Louis souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée qui fait alors cruellement défaut à son royaume : c'est dans ce contexte que le roi fait construire le port d'Aigues Mortes.

    En savoir plus


    Photo JFM - Front sud-ouest : Tour des Bourguignons à gauche, Tour de la Poudrière à l'angle et Porte de la Reine à droite.

    • L'obstination de la 8ème et dernière croisade : (prêchée par le Pape Urbain IV)

    Une aggravation de la situation des territoires chrétiens en Orient suite aux conquêtes du sultan Baïbars en 1263 et le souhait du roi de venger l'échec de la croisade précédente amènent Saint Louis, qui a alors 56 ans, à organiser une nouvelle croisade en direction de la Tunisie. Il espère convertir son sultan au christianisme et le dresser contre le sultan d'Egypte. Il s'agit en fait d'une manipulation de son frère Charles d'Anjou.
    Il mettra 3 ans à convaincre ses barons qui sont las des combats et qui ne partagent pas la même fascination religieuse que lui.

    Partis encore une fois de la ville d'Aigues Mortes le 1er juillet 1270, les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée française, mal ravitaillée, est victime d'une épidémie de peste et de dysenterie. Saint Louis en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis, étalé sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ.

    C'est la fin de la dernière des croisades et du rêve des occidentaux de reconquérir les lieux Saints.
    Son fils Philippe III Hardi ramène la dépouille du roi en France avant d'être sacré roi.

    En fait, 2 autres croisades seront prêchées (en 1274 par Grégoire X et en 1289 par Nicolas IV) mais avorteront par manque d'enthousiasme.

    Intolérance religieuse : croisade contre les Cathares

    C'est sous le règne de Philippe Auguste que débute la lutte contre les Cathares : Simon de Montfort dirige la 1ère croisade contre les Albigeois en 1209 (célèbre par le massacre de la population de Béziers), puis Louis VIII mène la 2ème croisade albigeoise qui réduira fortement le catharisme en 1226.
    Mais c'est sous le règne de Saint Louis que :

    • l'Inquisition s'instaure en 1233 : tribunal chargé de juger les hérétiques, il est dirigé par les Dominicains et est placé sous contrôle de la papauté,
    • La citadelle de Montségur, dernier refuge des cathares, est prise par l'armée royale en 1244 : 200 albigeois refusant d'abjurer seront brûlés.

    De plus, Saint Louis protégera les chasseurs de sorcières et imposera aux juifs le port d'une "rouelle jaune".

    La piété du roi était donc insensible à la tolérance, notion d'ailleurs inconnue à cette époque !

    Le roi assiste ici à l'exécution des gens considérés comme hérétiques.
    Au fond à gauche, la Bastille,
    à droite les gibets où l'on suspendait le corps des suppliciés

    Un roi charitable

    Il avait la réputation de guérir les écrouelles (lésions cutanées atteignant surtout le cou) et d'être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande dévotion à la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux.
    Il fonde divers hospices, dont celui des Quinze-Vingt à Paris, conçu initialement pour accueillir 300 aveugles.

    Un roi législateur et justicier

     

    • Il systématise son pouvoir de législateur en multipliant les ordonnances qui interdisent la prostitution, les combats privés entre les nobles et le jeu.
    • Il impose sa propre monnaie par ordonnance et limite la circulation de celle des seigneurs à leur seul domaine : l'instauration d'une monnaie ayant cours sur tout le territoire va également dans le sens de l'affirmation de l'autorité royale.


    Saint Louis confie ses ordonnances à un bailli.

    • Il crée à Paris en 1254 un Parlement qui devient une cour de justice et un conseil politique poursuivant ainsi l'oeuvre de son grand-père Philippe Auguste. Il n'hésite pas à s'impliquer dans certaines décisions de justice et met fin au jugement de Dieu en faisant rechercher des preuves par des enquêtes et auditions de témoins.
    • Pour mener à bien le programme politique et administratif de la monarchie, il constitue un corps de spécialistes formés dans les universités, qui veille à l'application des différentes mesures. Ils sont envoyés en province pour surveiller la bonne marche des administrations locales en inspectant les baillis et les sénéchaux.

    Le chroniqueur Joinville a laissé une description de Saint-Louis dont l'image flatteuse est restée dans l'Histoire : celle du roi à face d'ange, assis sous un chêne et rendant justice d'un air digne et courageux.
    A partir du XIIIe, la couronne de France que l'on voit sur cette représentation porte huit fleurs de lys, symbole de pureté.

     

    Louis IX devient Saint Louis : un roi canonisé

    Saint Louis est canonisé par le Pape Boniface VIII en 1297, soit 27 ans après sa mort : Louis IX devient Saint Louis pour la postérité.

    Il est ainsi souvent représenté avec l'auréole de la sainteté et une simple couronne d'or (à partir du XIIIème siècle, la couronne de France porte huit fleurs de lys, symbole de pureté).

    La Sainte Chapelle

    L'âge de Saint-Louis est celui des grandes constructions, telle celle de la Sainte Chapelle construite de 1245 à 48.

    Joyau de l'architecture gothique, la Sainte Chapelle est édifiée pour abriter la couronne d'épines du Christ. Ses verrières, dont les 2/3 sont authentiques, offrent un des ensembles les plus complets de l'art du vitrail à cette époque.

    En savoir plus sur la Sainte Chapelle

    Ce milieu du XIIIe est globalement une période de prospérité économique, qui verra le recul des famines et de la pauvreté, ainsi que le développement des villes.

    Philippe III Hardi : 1270 - 85

    Ecrasé par le prestige de son père et dominé par sa femme Marie de Brabant ainsi que par son oncle Charles d'Anjou, Philippe III Hardi sera un roi assez faible.

    Ses principales actions seront :

    • la consolidation de l'administration mise en place par son père,
    • la réunification à la Couronne du comté de Toulouse en 1271,
    • la déclaration de la guerre à Pierre III d'Aragon que le pape avait excommunié : il donnera l'Aragon à Charles de Valois, son 3ème fils.

    Philippe III Hardi mourra d'une maladie à Perpignan en 1285.

    C'est durant ce règne que Marco Polo se rendra en Chine.

     

     
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  •   Philippe Auguste, un roi conquérant et organisateur
    (1180 - 1223)
     

    Accueil > Les Capétiens Directs > Philippe Auguste

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    Une difficile succession

    A partir de 1180, Philippe Auguste succède à son père Louis VII : il n'a que 15 ans et est encerclé de principautés théoriquement vassales mais en réalité indépendantes et arrogantes vis à vis du pouvoir royal.

    Henri II, son "rival vassal" possédait la Normandie, l'Anjou, le Maine, tout le territoire marqué en jaune sur la carte ci-contre.

    L'héritage du roi de France, en vert sur le carte, est donc plus que limité et très fragile : contrairement à son père Louis VII, il va se consacrer en priorité à affirmer son pouvoir en agrandissant son royaume.

    Domaine royal français au
    début du règne de Philippe Auguste

    Poursuite d'une guerre d'influence

    Manquant d'une solide armée, Philippe Auguste décide d'affronter l'Angleterre : il n'a alors qu'une seule possibilité, exploiter les dissensions entre le tyrannique roi d'Angleterre Henri II et ses 4 fils , dont Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre.
    Par un subtil et périlleux double jeu, sa stratégie consiste à opposer les fils au père, puis divise les frères entre eux.
    Mais la mort de deux des fils suivie par la mort d'Henri II en 1189 va mener naturellement Richard Coeur de Lion sur le trône d'Angleterre : il ne reste comme atout au roi de France que le dernier fils Jean sans Terre (ainsi nommé car il n'hérite d'aucun territoire) pour poursuivre sa stratégie.

    Echec de la 3ème croisade … et la poursuite du conflit anglo-français

    Le sultan Saladin, maître musulman d'Egypte, a repris Jérusalem en 1187 : les 3 grands souverains d'Occident ne peuvent pas se soustraire à cette nouvelle croisade car les chrétiens n'ont plus la possibilité de visiter le Saint Sépulcre.

    Les rois Philippe Auguste, Richard Coeur de Lion et l'empereur d'Allemagne Frédéric Barberousse rassemblent leurs contingents à Vézelay en 1190 et font le "votum crusis" (voeu de croisade).

    Saladin, le danger des croisés

    Saladin est un homme redouté : il sera parvenu à prendre le contrôle de l'Egypte en 1169, puis de la Syrie en 1174 afin d'assurer l'unité de l'Orient Musulman pour mieux repousser les Occidentaux. Il est donc considéré comme un danger pour les états latin d'Orient. En savoir plus sur Saladin et sur sa progression

    Philippe Auguste, roi de France
    Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre
    Frédéric Barberousse, empereur d'Allemagne

    Pour la 1ère fois, les armées française et anglaise arrivent par la mer : la route de terre des croisades, longue, pénible et périlleuse du fait de la traversée de l'Asie Mineure (Turquie actuelle), est alors définitivement abandonnée. Le royaume de Chypre est développé pour former une base arrière aux croisés et ouvrir ainsi la voie maritime vers la Terre Sainte.


    Navire de transport, ici aux couleurs du Temple, sur lequel s'entassaient hommes et vivres pour les croisades.

    La muraille de Philippe Auguste

    Avant son départ en croisade, Philippe Auguste fait construire pour défendre Paris une véritable muraille entourant Paris : plus de 5km sur 3m d'épaisseur et 9m de hauteur !

    En savoir plus

    Suivant la vallée du Danube, l'empereur d'Allemagne Frédéric Barberousse se noie en traversant une rivière en Asie Mineure et son armée se disloque progressivement : il ne reste donc en lice plus que les armées française et anglaise pour poursuivre cette croisade.

    La mésentente entre les souverains ne tarde pas à être préjudiciable à l'efficacité de l'expédition : seule la ville de Saint-Jean-d'Acre est reprise en 1191 au terme d'un siège de 2 ans.

    Prétextant une maladie, Philippe Auguste rentre en France en 1191 pour continuer sa guerre d'influence contre les anglais en exploitant les tensions entre Jean sans Terre et Richard Coeur de Lion qui est resté en Terre Sainte.

    Ce dernier, inquiet de la collusion entre Philippe Auguste et Jean sans Terre, décide de rentrer 14 mois plus tard sans parvenir à reprendre la Ville Sainte : il négocie en 1192 avec Saladin au titre du traité de Jaffa :

    • la reconnaissance des conquêtes des croisés, soit une mince bande côtière entre Tyr et Jaffa,
    • la liberté de pèlerinage sur les Lieux Saints pour les chrétiens.

    Victime d'un naufrage sur la route du retour, il est fait prisonnier par l'empereur d'Autriche qui le livre à l'empereur d'Allemagne, soudoyé par le roi de France : Philippe Auguste est donc soulagé par l'absence de son rival et obtient de Jean sans Terre la rétrocession de la Normandie et d'autres territoires.

    Contexte de Robin des Bois

    La fameuse histoire de Robin des Bois et de ses acolytes dans la forêt de Sherwood se situe dans ce contexte du prince Jean sans Terre tyrannique qui, au nom de l'intérim de son frère, le roi Richard Coeur de Lion retenu prisonnier, confisque de nombreux biens.

    Cette histoire apparaîtra en Angleterre au XVI et connaîtra de nombreuses versions, dont celles de l'auteur Howard Pyle ou de Walter Scott, puis le dessin animé de Walt Disney en 1973.

     

    Une guerre ouverte contre les anglais … et la victoire de Bouvines !

    La situation va s'assombrir pour le roi de France car Aliénor obtient la libération de son fils Richard Coeur de Lion en 1194 au bout de 14 mois de détention : ce dernier va le harceler de combats et le réduire aux abois au bout de quelques victoires. Mais la mort de Richard Coeur de Lion en 1199 (il reçoit un carreau d'arbalète en assiégeant le château de Châlus dans le Limousin, défendu par moins de 35 soldats, et succombe de la gangrène) et son remplacement par Jean sans Terre retourne la situation. (voir le site de Château Châlus).

    Richard Coeur de Lion

    Fils d'Henri II de Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine, il acquière rapidement une réputation de prince ambitieux et de chevalier indomptable. Sa bravoure exceptionnelle vont lui permettre d'entrer de son vivant dans la légende puis de devenir l'archétype de roi-chevalier.

    Philippe Auguste profite du 1er prétexte (il a enlevé puis épousé de force la fiancée d'un de ses vassaux puis assassiné un de ses neveux) pour traduire par Jean sans Terre devant la Cour et le faire condamner à la saisie de ses fiefs français en 1202 : cette sentence lui donne la légitimité de s'emparer de l'Anjou, du Maine et de la Touraine et d'envahir la Normandie.

    C'est notamment la chute de Château Gaillard en 1204, suivie des autres points stratégiques sur la Seine, qui livra la Normandie au roi de France.

    Focus sur Château Gaillard

    Autres châteaux
    qui ont été le siège des
    conflits entre la royauté française
    et les Plantagenêts :

    Focus sur Château Gisors
    Focus sur le château de Chinon
    Focus sur le château de Loches
    Focus sur le château de Lavardin
    "Dramatiques comme des squelettes, les ruines ont une majesté sobre,
    une grandeur dépouillée : elles sont l'histoire figée dans la pierre"

    Il ne reste à Jean sans Terre que la Gascogne en 1206 mais il ne s'avoue pas vaincu.

    Ne pouvant supporter ces affronts, le roi d'Angleterre forme une coalition avec l'empereur germain Otton IV et les comtes de Flandre et de Boulogne qui sont en rébellion contre la royauté française.
    Le plan de Jean sans Terre semble imparable : prendre le roi de France en tenaille avec les anglais à l'ouest et les coalisés à l'est, les deux armées devant faire leur jonction à Paris.
    Le roi de France lève l'ost (service militaire dû par les vassaux à leur souverain) et met en marche 2 armées :

    • celle menée par son fils, le futur roi Louis VIII : elle écrase les anglais le 2 juillet 1214 à la Roche aux Moines,
    • celle menée par Philippe Auguste : le but est de contrer les armées de l'empereur Otton IV et des comtes de Flandre et de Boulogne, alliés des anglais.

    Les adversaires attaquent les français à Bouvines le dimanche 24 juillet 1214, enfreignant ainsi la " paix de Dieu".
    Les chevaliers français emportent la bataille aux cris de "Montjoie Saint Denis" : le combat n'aura duré que 5 heures et la bataille de Bouvines entre dans les annales de l'histoire française comme l'une des grandes victoires !

    Voir une description
    de la bataille de Bouvines

    Le lendemain, une véritable procession s'organise pour rejoindre Paris sur 300 km : les cloches sonnent et les habitants acclament le cortège vainqueur. Ferrand, comte de Flandre prisonnier, aura droit comme raillerie à cette expression restée célèbre : "te voilà ferré Ferrand".

     

    Une habile politique expansionniste

    La politique expansionniste de Philippe Auguste sera aussi servie par :

    • Un meilleur contrôle des grands seigneurs qui se rebellent contre lui : son administration va les affaiblir afin de récupérer et de rassembler des territoires français.
    • Une habile politique matrimoniale : veuf d'Isabelle de Hainaut, il épouse Ingebruge, fille du roi du Danemark avant de la répudier pour épouser Agnès, fille du Duc de Méranie.
    • Une diplomatie judicieuse qui a incité ses vassaux à faire la guerre au roi d'Angleterre pour se débarrasser de la domination anglaise.

    Par ses victoires, l'autorité et la puissance de Philippe Auguste en sortent renforcées et l'unité du pays s'affirme : l'Angleterre ne possède plus que le duché de Guyenne au sud-ouest à la fin de son règne.

    Trop occupé à défendre son autorité et à combattre les anglais, Philippe Auguste ne s'implique pas directement :

    La partie bleue foncé représente le domaine royal en 1180. Les parties en bleu clair s'y étaient ajoutées en 1223, ce qui représente un quadruplement de l'étendue du royaume français au détriment des Plantagenêts. Le royaume compte alors de 18 à 20 millions d'habitants.

     

    Royaume royal français à la fin du règne de Philippe Auguste

    Philippe aurait d'ailleurs reçu le surnom d'Auguste en raison de toutes ses conquêtes territoriales (ou tout simplement, selon une autre théorie, parce qu'il est né en Août ).

     

    Une administration forte et centralisée

    La France manque en cette fin de XIIe d'une organisation centralisée.

    Jusque là, l'administration du royaume dépendait des prévôts : ils tenaient leur charge comme une sorte de fief en refusant souvent toute docilité à l'égard du roi.
    De plus, la mainmise des vassaux sur les régions rendait peu efficace cette organisation.
    Philippe Auguste confie donc l'administration locale à des baillis ou sénéchaux : ils sont nommés par le roi, dépendent de lui et choisis parmi la petite noblesse et la magistrature. Ils sont de véritables fonctionnaires au service de l'Etat.

    Issus des collégiales royales ou des universités, ils connaissent le droit romain et savent rédiger des actes et des chartes, ce qui contribue à construire un royaume centralisé autour du pouvoir royal en diffusant les décrets royaux, en exécutant les décisions royales et en surveillant les vassaux.


    Un bailli reçoit les ordres du roi
    • Fiscalité :

    Servant le pouvoir royal avec zèle, les baillis vont contribuer à alimenter le trésor royal (gardé dans le Palais à Paris) : la fiscalité locale qui alimentait les seigneurs se substitue alors aux impôts et aux taxes royales. De plus, les communautés juives et le clergé sont lourdement imposés.
    Ainsi, le roi a enfin les moyens financiers pour conduire sa politique de centralisation et de conquête.

    Exemple : Philippe Auguste instaurera un impôt pour financer la 3ème croisade :
    la "dîme saladine", levée en 1188.

    • Justice :

    A partir de Philippe Auguste, le roi rend la justice au Parlement dont il avait exclu les grands seigneurs trop turbulents : il préfère s'entourer de conseillers qui viennent de la bourgeoisie, classe entreprenante et ambitieuse comprenant commerçants, juristes et fonctionnaires. Les magistrats du Parlement sont eux aussi des agents du pouvoir royal. Le 1er Parlement se fixe à Paris et sera suivi par d'autres implantations dans les grandes villes de province.

    Philippe Auguste a donc véritablement jeté les bases de l'État en imposant :

    • une administration centralisée et forte,
    • des instances de contrôle,
    • l'organisation d'une justice itinérante dans le royaume
    • le principe du dépôt fixe d'archives à Paris.

    Progressivement, les souverains et leurs administrateurs affirmeront donc l'autorité royale sur tout le royaume et non plus sur le seul domaine royal.

    Les sergents d'armes …
    ancêtres des gendarmes

    Philippe Auguste est à l'origine de la création de la 1ère police militaire, armée capable de faire appliquer les décisions des magistrats. Avant de partir en Terre Sainte en 1190, il institue les "sergents d'armes", placés sous l'autorité des connétables (chefs des armées). Ces derniers s'appuient sur des maréchaux (d'où le nom de maréchaussée), qui délèguent à leur tour sur des prévôts, chargés localement de contrôler les "gens de guerre".

     

    Le début des archives

    Le roi, qui se déplace beaucoup, a la mauvaise habitude de transporter avec lui les principaux documents dont il a besoin. Mais en 1194, Philippe Auguste perd durant une bataille contre le roi d'Angleterre ses archives. De cette triste expérience, il décide de conserver en un lieu sûr les archives royales : localisées au Louvre puis dans la sacristie de la Sainte-Chapelle sous Saint Louis, on y retrouve les registres des décisions royales, les traités, les hommages et les reconnaissances qui établissent les droits du souverain sur son royaume.


    Zoom

    Bilan de Philippe Auguste :

    La terminologie " France " apparaît !

    Dès 1190, la chancellerie royale emploie parfois à la place de rex Francorum , " roi des Francs ", le titre de rex Francie , " roi de France ", attestant l'unification du royaume.
    L'expression devient usuelle en 1204 et le terme de regnum Francie , royaume de France, apparaît en 1205

    Après avoir organisé l'administration et multiplié par 4 ou 5 l'étendue des possessions royales, Philippe Auguste meurt en 1223 après 43 années de règne : son royaume est le plus développé, le plus uni et le plus puissant d'Occident. Sa forte personnalité, le sentiment aigu qu'il a de la dignité royale, sa ténacité et sa capacité à savoir attendre (vertu fort peu chevaleresque) font de lui l'un des plus grands rois de l'histoire de France.

     

    Le Louvre, du château fort de Philippe-Auguste (1190)

    Le château médiéval du Louvres (à l'origine du musée actuel) a été édifié à Paris par le roi Philippe-Auguste à la fin du XIIe siècle : il comprend alors de nombreuses tours au milieu desquelles s'élève un donjon. Cette construction lui permet d'affirmer son pouvoir et positionne Paris comme sa capitale (ville que Clovis avait déjà choisie en son temps).
    Les travaux récents de restauration de la Cour Carrée et la construction de la pyramide ont permis d'effectuer des fouilles archéologiques : les fossés et les fondations du château-fort initial avec son donjon ont ainsi été découverts.

    En savoir plus sur le Louvre : d'une forteresse médiévale au musée actuel

     

    Chanson de Roland

    La Chanson de Roland composée vers 1065 est la 1ère chanson de geste française : sa diffusion sera ensuite encouragée par le roi Philippe Auguste dès la fin du XIIe pour faire concurrence à la légende du roi Arthur, revendiqué comme ancêtre par ses ennemis Plantagenêts, et qui connaît alors dans tout l'Occident un succès inouï.

    sources :http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_5.htm

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  • Georges-Eugène Baron Haussmann

    Préfet de la Seine

    1809-1891

     

     

    Préfet de la Seine de 1853 à 1870

    Chargé par Napoléon III d'élaborer et de diriger un vaste plan de rénovation du centre de Paris et des quartiers périphériques.

    Au milieu du XIXe siècle Paris présente de nombreux aspect datant du Moyen Âge.

    Napoléon III veut en faire une capitale aussi prestigieuse que son pouvoir.

    Haussmann a l'obsession de la ligne droite, en conséquence il va diminuer des espaces comme le jardin du Luxembourg.

    Certains axes ouverts sous Louis XIV sont élargis et deviennent les Grands Boulevards un porte son nom le boulevard Haussmann

    Des boulevards et avenues sont percés d’est en ouest ( de la place du Trône à la place de l'Étoile ), et du nord au sud ( de la gare de l'Est à l'Observatoire ).

    Un certain nombre de parcs et jardins sont aménagés afin de permettre à la population de respirer comme le bois de Boulogne , le parc Monceau ou le bois de Vincennes.

    D'autres espaces déjà existants sont littéralement transformés et passent du statut d'espaces verts à celui de hauts lieux voués à la promenade.

    Des règlements sont mis en place, imposant des normes très strictes quant à la hauteur et à l'architecture des édifices.

    L'immeuble de rapport et l'hôtel particulier s'imposent comme modèles de référence.

    L'objectif est aussi de mettre en valeur les monuments de la capitale, et d'en construire d'autres, comme l'Opéra Garnier, chef-d'œuvre de l'architecture éclectique propre au XIXe siècle.

    Pour cela, il fait déboucher beaucoup d'axes sur ces monuments.

    L'exemple le plus représentatif est la place de l'Étoile, d'où partent 12 avenues, dont la plus célèbre, l'avenue des Champs-Élysées.

     

    Principales réalisations:

    Percement de nombreux grands boulevards (de Sébastopol, de Strasbourg, Magenta, Arago, Voltaire, Diderot, Cours de Vincennes, Malesherbes, Saint Germain, Saint Michel), avenues (Kléber, Foch, Victor Hugo, Carnot, Niel, Friedland, Iéna, George V) et rues (Rivoli, Soufflot, Réaumur, du Quatre-Septembre, de Rennes, Turbigo, des Ecoles) qui désengorgeront Paris.

    Construction de nouveaux édifices (les Halles, les grandes gares, certains théâtres)

    Aménagement de parcs et jardins (Montsouris, Luxembourg, squares)

     

    Pour financer ces travaux Napoléon III souscrit un prêt de 250 millions de francs en 1865, et un autre de 260 millions de francs en 1869.

    Les travaux du baron Haussmann ont modifié Paris à 60 %.

    Il devra quitter ses fonctions sous la pression des parlementaires en 1870, juste avant la chute de l'Empire.

    Plan de Paris nouveaux boulevards et avenues de 1848 à 1870

    Des circuits d'adduction d'eau et d'égouts sont créés en parallèle par l'ingénieur Eugène Belgrand .

    Les nombreuses expropriations entraîneront des contestations et manifestations et pousseront à la faillite des petits propriétaires.

    Une forte spéculation immobilière exclut les classes les moins aisées de la société parisienne.

    En 1870 quelques mois avant la chute de Napoléon III, le Baron Haussmann est destitué.

    Son successeur est Léon Say, mais Eugène Belgrand et surtout Jean Charles Alphand poursuivent l'œuvre d'Haussmann.

     

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  • Paris

    Cartes postales des années 1900 colories ou non

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    nouveauté pour l'années 2011 du site paris1900.lartnouveau

     

     Personnalités.

     

    architectes du 19e siècle : Gabriel Davioud - Victor Balard - Eugène Viollet-le-Duc - Jacques Hittorf - Théodore Ballu - Jean-Camille Formigé 

    sculpteurs du 19e siècle : Aimé Jules Dalou - Jean-Baptiste Carpeaux - Emmanuel Frémiet - Jules-Félix Coutan - Jean-Antoine Injalbert - Antoine Bourdelle

    architectes de style art nouveau : Hector Guimard - Jules Lavirotte 

    peintres et affichistes des années 1900 : Alfons Mucha - Henri de Toulouse Lautrec - Georges de Feure 

    autres personnalités : Le Baron Haussmann - Gustave Eiffel - Jean-Charles Alphand - Honoré Daumier 

    chronologie des rois, empereurs et présidents de France durant le 19e siècle et au début du 20e

     

     Les Expositions Universelles et Internationales à Paris.

     

    l'Exposition Universelle de 1855 - l'Exposition Universelle de 1867 

    l'Exposition Universelle de 1878 - l'Exposition Universelle de 1889 - l'Exposition Universelle de 1900

    l'Exposition des Arts Décoratifs de 1925 - l'Exposition Internationale de 1937 - l'Exposition Coloniale Internationale de 1931

     

    Documents

    Diaporamas à visualiser sur Paris : dans les années 1900 - photos actuelles

    affiches sur la vie parisienne dans les années 1900

    orchestrophone limonaire Orgue traditionnel de manège à flûtes

     

    cahiers et carnets  avec couvertures de reproductions de cartes postales anciennes

     magnets sur la Tour Eiffel affiches, cartes postales anciennes, photos actuelles

     

    Plans de Paris.

     

    Paris actuel localisation des monuments - les lignes de métro - Paris avec ses gares - les portes 

    Plans de Paris de 1575  - 1615  -  1618  - 1640  -  1848 

    1790 : création du département de Paris, des arrondissements et des quartiers - le mur des Fermiers généraux 

    Plans de Paris sous  François 1e  - Louis XIII - Plans du 1e au 17e siècle des îles de la Cité et St louis

    les différentes enceintes de Paris de l'époque Gallo-romaine (Ier-IV siècle) à 1845 

    nouveaux boulevards et avenues de 1848 à 1870 percés sous le Baron Haussmann

     

    Plans de monuments et de lieux 

     

    le Louvre -Le Palais de Justice - le Panthéon - Notre Dame de Paris - le Petit Palais 

    les Buttes Chaumont - le jardin des Tuileries - le jardin du Luxembourg - le jardin des Plantes

    Montmartre - Le bois de Vincennes 

    le département de la Seine de 1852 - carte postale

     

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    Site 1900larnouveau.com crée en janvier 2005

    Comprenant 7 000 cartes postales années 1900, photos actuelles, œuvres d'art et plans.

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  • Des petits métiers à Paris en 1900

    Paris Pittoresque

     

    marchande d'oranges repasseur de couteaux la lune pour 2 sous cocher et sergent de ville

     

    Télégraphistes et pâtissiers marchande de journaux marchand de marrons facteur

     

    tondeur de chien ramoneurs musiciens ambulants conducteur d'Omnibus

     

    raccommodeur de porcelaine cocher et sergent de ville porteuse de pain marchande de fleurs

     

    télégraphistes et pâtissiers joueur de bonneteau Hercule de place

     

     

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  • Scènes de rues à Paris

    Cartes postales des années 1900 et plus - Photos actuelles

     

    sortie de l'école de filles - Paris 11e autobus place de l'Opéra - Paris 9e porte St Denis sous la neige - Paris 10e

     

    éclipse de soleil en 1912 - Paris 5e le marche dans la rue la soupe aux Halles - Paris 1e

     

    kiosque à journaux avenue Foch - Paris 16e la Coupole - Paris 14e

     

    une fontaine Wallace SDF actuel Collation à la Closerie des Lilas - 6e

     

     

    Petits métiers des rues

     

     

     

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  • Le Palais Galliera - Paris 16e 

    Le musée de la Mode et du Costume

     

    Le Palais Galliera a été construit de 1878 à 1894 sur les plans de Paul-René-Léon Ginain, par de Marie Brignole-Sale, duchesse de Galliera, afin d'y exposer ses œuvres d’art, qu’elle souhaite alors léguer à l’État.

     

      entrée du musée en 1900 le Palais devant le jardin

     

    le Palais en 1900    

     

    statues des rues

     

        le square Galliera suite

     

    le square Brignole Galliera et ses statues

     

    Ce monument en pierre, inspiré de la Renaissance italienne, a en réalité une structure métallique, conçue par l’agence de Gustave Eiffel .

    A l’intérieur, la mosaïque du sol et des coupoles est l’œuvre de Dominique Faccina (1828-1903).

    Le corps central, sans étage, est encadré de portiques à colonnades couronnés de balustres qui entourent la cour semi-circulaire.

    Son entrée se trouve 10, avenue Pierre 1er de Serbie, sa façade arrière qui donne sur le square Brignole Galliera est ornée de colonnes et de trois grandes arcades, représente la Peinture d'Henri Chapu (1833-1891), l'Architecture de Jules Thomas (1824-1905) et la Sculpture de Pierre Cavelier (1814-1896).

    Le Palais héberge le musée de la Mode et du Costume depuis 1977.

     

     

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  • La Palais de l'Elysée a été construit au début du XVIIIe siècle. Le bâtiment, qui s'appelait alors l'Hôtel d'Evreux, était la résidence  d'Henri-Louis de la Tour d'Auvergne, comte d'Evreux et courtisan prêt à toutes les manœuvres pour s'assurer un train de vie luxueux.

     

    l'HOTEL D'EVREUX : UN PARI.

    Henri-Louis de la Tour d'Auvergne
    Henri-Louis de la Tour d'Auvergne © DR

    Une boutade du Régent :

     

    En 1715, le comte d'Evreux demande au régent Philippe d'Orléans de lui attribuer la capitainerie des chasses de Monceaux. Le régent, qui aime se moquer de sa cour de courtisans désargentés, lui répond :"J'y consens Monsieur et vous en porterai le brevet dans votre hôtel." Le comte d'Evreux, qui n'a guère de demeure digne de ce nom, relève le défi : après avoir vendu l'un de ses fiefs, il acquiert un terrain d'une dizaine d'hectares au niveau de l'actuel faubourg Saint-Honoré. Il achète le terrain à l'architecte Armand-Claude Mollet, qui conçoit également le bâtiment. Deux ans plus tard, en 1720, l'hôtel d'Evreux est terminé : le Régent, comme il l'a promis apporte le brevet au comte d'Evreux, y rajoutant 140 toises (530 m²) de terrain pour le remercier d'avoir relevé le défi.

     

    Plan de l'hôtel d'Evreux par Pierre Convers
    © Timées-Editions

    Pour s'assurer le train de vie qu'il espère, le comte d'Evreux se mésallie en épousant la fille du financier Antoine Crozat. Celle-ci n'a que 12 ans (Evreux en a 32) mais lui apporte une dot de 15 000 livres.En 1720, le jour du bal inaugurant l'Hôtel d'Evreux, à l'issue des festivités, le comte congédie sa jeune épouse. La séparation est prononcée très rapidement. Dès lors, il peut tranquillement mener une vie de célibataire fortuné.

     

    Un édifice somptueux :

    L'architecte Armand Claude-Mollet élève un bâtiment entre cour (côté rue) et jardin (Champs Elysées). L'hôtel constitue l'un des meilleurs exemples de l'architecture classique : un vestibule dans l'axe de la Cour d'Honneur, un Appartement de Parade avec en son milieu un Grand Salon ouvert sur le jardin, un corps central à trois degrés et deux ailes de part et d'autre en simple rez-de-chaussée. La vaste Cour d'Honneur est bordée de deux murs à arcades et s'ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques. Les décors intérieurs de style "régence" sont l'œuvre de Michel Ange, d'après Hardouin Mansart et sont caractérisés par des boiseries somptueuses.

     

     

    La FAVORITE : Madame de POMPADOUR

    A la mort du comte d'Evreux en 1753, Jeanne-Antoinette Poisson, récemment faite Madame de Pompadour, rachète l'hôtel. L'ancienne favorite toute puissante de Louis XV s'y livre à de nombreux travaux de transformation.

      

    Des travaux aux frais du royaume

    Madame de Pompadour
    Madame de Pompadour

    Présentée à Louis XV en 1745, Jeanne-Antoinette Poisson devient rapidement sa maîtresse. Ayant obtenu le marquisat de Pompadour, elle mène un grand train de vie, aménageant de nombreuses résidences, parmi lesquelles l'Hôtel d'Evreux qu'elle acquiert en 1753. "Mon plaisir n'est pas de contempler l'or de mes coffres, mais de le répandre" : telle est sa devise. Les travaux sont en réalité réalisés aux frais du royaume : la favorite ne cesse de tourmenter le roi pour obtenir ce qu'elle désire. Lassurance, son architecte favori, est chargé de modifier la Chambre de Parade et le premier étage tandis que le jardin est agrémenté de portiques, charmilles, cascades et d'un labyrinthe et d'une grotte dorée.

      

    Une bergère au palais :

    A cette période, la mode est au retour à la nature (influence des théories de Rousseau) et à un cadre champêtre. La marquise aime jouer les bergères dans son hôtel parisien : dans les jardins, paît un troupeau de moutons dont les cornes ont été dorées et qui portent un ruban autour du cou. Un jour, Madame de Pompadour a la fantaisie de les mener jusqu'à son boudoir. Les bêtes, effrayées de se retrouver aussi nombreuses dans cet espace inhabituel, saccagent les lieux.

     

     

    La Folle vie de Madame la Comtesse du BERRY

    Dix ans après la mort de Mme de Pompadour, l'hôtel échoue aux mains du banquier Nicolas Beaujon, qui agrandit le domaine et remanie la décoration intérieure. En 1787, la duchesse de Bourbon s'installe dans l'hôtel. Elle sera la dernière occupante des lieux sous l'Ancien Régime.

      

    L'illuminée de l'Elysée :

    Louise Marie Bathilde d'Orléans
    Louise Marie Bathilde d'Orléans ©Musée national du château de Versailles et des Trianons

    En 1787, Louise Marie Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, achète à Louis XVI, son cousin, l'hôtel d'Evreux. De naissance illustre, fille du duc d'Orléans, la duchesse est la sœur de Philippe Egalité, la tante de Louis-Philippe (rois des Français de 1830 à 1848) et la mère du duc d'Enghien, qui sera exécuté sur l'ordre de Napoléon en 1804. Abandonnée par son mari, le duc de Bourbon, très rapidement après leur mariage, elle se sépare officiellement de lui en 1778. Dès lors, elle n'est guère reçue à la Cour. A l'hôtel d'Evreux, rebaptisé Palais de l'Elysée en raison de sa proximité avec les Champs-Elysées, elle vit aux côté de sa fille adultérine, née d'une aventure avec un officier de marine. Connue pour son extravagance, elle s'adonne aux sciences occultes, à la chiromancie, à l'astrologie et est entourée, dans ses salons, par des personnages hauts en couleur : le magnétiseur Mesmer, Catherine Thiot qui aime émettre d'obscures oracles, Suzette Labrousse qui, voulant à tout prix s'enlaidir, s'applique de la chaux sur le visage et se gargarise à "l'eau de fiel de bœuf"...

     

    Citoyenne Vérité

    Le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais,  en 1793

    A la Révolution, Bathilde d'Orléans se découvre un esprit républicain, se fait appeler "citoyenne Vérité" et offre ses biens au gouvernement, notamment l'Elysée. En avril 1793, son neveu Louis-Philippe d'Orléans part en Autriche : en représailles, la Convention fait emprisonner tous les Bourbons restés en France. La duchesse survit pendant un an et demi dans une cellule sinistre à la prison du Fort Saint-Jean à Marseille. Son frère, Philippe Egalité, est guillotiné. Elle réchappe miraculeuseument de la Terreur : libérée en 1795, elle retrouve en janvier 1797 sa résidence parisienne. En son absence, l'Elysée a connu de nombreuses fonctions : le bâtiment a accueilli l'Imprimerie nationale et la Commission de l'Envoi des Lois avant de devenir le dépôt national de meubles provenant des saisies d'emigrés ou de condamnés. A son retour, la duchesse n'a plus les moyens d'entretenir la demeure : pour subvenir à ses besoins, elle met en location le rez-de-chaussée de l'hôtel et permet à son locataire, un négociant flamand du nom d'Hovyn, d'organiser des bals populaires.

     

     

    Pendant le Directoire (1795-1799), l'Elysée se transforme en café-concert : au lendemain de la Terreur, les Parisiens sont avides d'amusements et d'insouciance. Partout dans Paris s'ouvrent des établissements où l'on vient s'étourdir et chercher une partenaire.

     

    Le Palais des plaisirs

    Une Merveilleuse

    Une Merveilleuse ©

     

    Les Hovyn, grands prêtres de l'amusement

    Les négociants belges, locataires de l'Elysée, installent au rez-de-chaussée de l'hôtel, un café-concert, qu'ils inaugurent en grande pompe : dans les jardins de l'Elysées, un ballon vient chercher un mouton qui redescend sur terre en parachute. Pendant deux ans, l'établissement connaît un grand succès. On y rencontre régulièrement les créoles Fortunée Hamelin et Joséphine Beauharnais qui brisent les cœurs de tous ceux qui les rencontrent. On trouve de tout dans ce palais des plaisirs : expositions concerts, lectures, bals mais aussi "chambres privées", où se retrouvent les amants d'une nuit

     

    Les Incroyables et Merveilleuses : libertinage

    Promenade d'Incroyables et de Merveilleuses
    Promenade d'Incroyables et de Merveilleuses

    Une fureur du divertissement s'empare de la société sous le Directoire. Les femmes portent des tuniques très légères, rappelant les déesses antiques : tulle, gaze, les tissus laissent tout voir. Mais les Merveilleuses ne se contentent pas de promener légères et court vêtues : elles portent des perruques extravagantes, n'hésitant pas à arborer des coiffures noires, bleues ou vertes.

    Accompagnées par les Incroyables, ces hommes qui arborent également des accoutrements excentriques (bicornes, habits verts à grands godets, cravates immenses, coiffures en "pattes de chiens"), elles dépensent sans compter pour se divertir dans les théâtres, tripots ou encore glaciers. A cette époque, cafés-concerts et bals publics pullulent. Tous se vantent de fréquenter les plus renommées des "Merveilleuses" : Mlle Lange, Mme Récamier, ou encore les créoles Joséphine de Beauharnais et Fortunée Hamelin. Barras, leur protecteur, donne des fêtes d'un luxe sans égal, où se presse une société disparate et aux mœurs libérées.

    En 1799, le Premier Consul Napoléon Bonaparte met le holà à ces "années folles" avant l'heure. C'est la fin d'une époque insousciante pour le Palais de l'Elysée. En 1805, Murat, maréchal de France et beau-fère de Napoléon, achète l'hôtel et entame de grands travaux.

    Joachim Murat
    Joachim Murat, Portrait de François Gérard © Museo di San Martinot

     

    Le temps des grandes transformations :

    Joachim et Caroline Murat : à la recherche du prestige

    En 1805, Joachim Murat et son épouse Caroline, achètent le Palais de l'Elysée à la fille d'Hovyn, constrainte de vendre l'Elysée pour éponger ses dettes. Murat, enfant d'un aubergiste de Labastide -Fortunière (au nord de Cahors), a fait bien du chemin : cavalier émérite, héros de la Seconde Bataille d'Aboukir, il a été fait maréchal de France et a épousé la plus jeune sœur de l'empereur Napoléon, jeune femme tout aussi ambitieuse qui rêve d'une couronne pour son mari (il sera fait roi de Naples en 1808). Le grand soldat aime parader dans des tenues d'apparat, possède de nombreuses propriétés plus luxueuses les unes que les autres et des tableaux de maîtres (Raphaël, Véronèse, Vinci) qu'il n'a pas toujours acquis honnêtement. Rapidement, il choisit de faire de l'Elysée une demeure à son image et entame des travaux spectaculaires.

    Soucieux de redonner tout son lustre à l'ancien hôtel d'Evreux, Murat confie les travaux L'actuel Salon Murat à l'Elysée

    de restauration et de réaménagement aux architectes Barthélémy Vignon et Barthélémy Thibault. Le Grand Escalier, à la rampe faite de palmes d'or, le Vestibule d'Honneur, garni de portes vitrées, une grande salle de bal (l'actuel Salon Murat, où se tient aujourd'hui le Conseil des ministres), une Salle des Banquets : dans ce cadre entièrement refait, le couple donne des réceptions princières. Le premier étage du bâtiment est affecté au Prince Murat, comme les convenances le prescrivent, le second étage va aux enfants, tandis que Caroline occupe l'aile est : dans ses appartements, elle aménage notamment un boudoir somptueux, le "Salon d'argent". Boiseries précieuses, mobilier de Jacob-Desmalter, murs tendus d'argent : rien n'est trop beau pour satisfaire les désirs de la princesse.

    Sous le règne de Napoléon, l'Elysée change plusieurs fois de mains : après le départ de Murat pour Naples, c'est Napoléon qui l'occupe. Puis à la défaite de l'Empereur, la demeure revient au Tsar Alexandre Ier de Russie, avant d'être occupée pendant les "Cents jours" par l'exilé de l'Ile d'Elbe.

    Le divorce
    Le divorce de Napoléon Ier et de Joséphine Tascher de la Pagerie. Gravure d’après Charles Abraham Chasselat © Bibliothèque nationale de France/Bridgeman Art Library

    "L'Elysée-Napoléon"

    L'amour passionné entre Joséphine de Beauharnais et le général Louis-Napoléon Bonaparte est resté dans la légende. Son caractère tumultueux également. Napoléon reproche surtout à l'Impératrice de ne pas lui donner un héritier. A l'Impératrice qui tente de le convaincre de son "incapacité à procréer", il répond par ses aventures, souvent "fructueuses" avec des demoiselles du Palais de l'Elysée. Il a notamment un fils, le comte Léon, avec Eléonore Denuelle, lectrice de sa sœur Caroline. Après le départ de Murat pour Naples, Napoléon s'installe à l'Elysée. Après son divorce avec Joséphine, il lui donne la demeure. Mais l'ancienne impératrice a compris que sa place n'était plus à Paris. Napoléon reprend vite possession des lieux, où il passe les dernières années de son règne.

    Portrait d'Alexandre Ier
    Portrait d'Alexandre Ier par George Daw © Musée de l'Ermitage

     

    En 1814, Napoléon est déchu, Paris est occupé : l'Elysée devient la demeure du grand adversaire militaire de l'Empereur, le tsar de Russie Alexandre Ier. Ce dernier ne souhaite pas arriver à Paris en conquérant, allant jusqu'à refuser de porter sa tenue de cérémonie en entrant dans la capitale. A l'Elysée, il reçoit Chateaubriand qui lui rappelle sa haine pour l'Empereur des Français, organise des dîners où il essaye de réconcilier noblesse de robe et noblesse d'Empire.

    En vérité, le tsar a beaucoup d'admiration pour l'Aigle, son adversaire de toujours, et a du mal à cacher son mépris pour les Bourbons. Ainsi, il va jusqu'à rendre visite à Joséphine à Malmaison, où elle s'est établie. A la Bathilde d'Orléans, qui, oubliant ses lettres d'amitiés envoyées à Napoléon, vient réclamer l'Elysée, Alexandre répond en lui offrant à la place... l'hôtel Matignon. En 1815, l'exilé de l'Ile d'Elbe retrouve le pouvoir et s'installe à l'Elysée pour les "Cent Jours". Au retour de la défaite de Waterloo (18 juin 1815), bien que soutenu par la population, l'Empereur est contraint d'abdiquer. Dans le boudoir d'argent de l'Elysée, il dicte à son frère, avant de se rendre aux Anglais : "Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Ma vie politique est terminée et je proclame mon fils, sous le nom de Napoléon II, Empereur des Français." L'Aiglon ne régnera que 15 jours, scellant la fin du Ier Empire.

    Après l'abdication de Napoléon, les Bourbon retrouvent le trône : Louis XVIII récupère tous les biens de la Couronne et fait de l'Elysée la demeure de son neveu le duc de Berry, également héritier du trône.

    Marie-Caroline de Bourbon-Sicile
    Portrait de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile par Thomas Lawrence © Musée National du château de Versailles

    La Dernière BOURBON : Un couple insouciant

    En 1815, le duc de Berry et sa jeune épouse Marie-Caroline emménagent dans le Palais de l'Elysée. Il sont entourés d'une jeune société pleine de joie et d'insouciance. L'héritier du trône et la future reine de France sont bien loin de la du protocole de la Cour, auxTuileries. Il arrive au jeune couple de se promener sur les Champs-Elysées et de s'installer pour écouter de la musique. Mais n'ayant pas un sou sur eux, le jeune couple est souvent forcé de s'enfuir sous les injures des chaisiers qui n'ont pas reconnu les futurs monarques. Le duc et la duchesse de Berry sont également conscient de leur devoir et entendent bien donner un héritier à la Couronne. Mais Marie-Caroline accouche d'abord de deux enfants morts-nés. A la deuxième naissance, on accuse le médecin d'incompétence. Le duc dissipe vite les doutes en expliquant que cela est certainement dû à lui, et à une chose qu'il avait faite "qui n'était pas de saison, sur un canapé, en habit de cour, en revenant d'une réception." A la troisième tentative, la duchesse parvient enfin à accoucher d'une fille.

     

    La MORT TRAGIQUE du DUC DE BERRY 


     

    Les derniers moments du duc de Berry
    Les derniers moments du duc de Berry par Alexandre Menjaud © Musée de l'Ermitage

    En 1820, la duchesse est enceinte pour la quatrième fois. Tous espèrent un héritier : la jeune femme abandonne toutes les festivités, sorties, réceptions... Le 13 février, le couple s'accorde une entorse dans le programme en choisissant de passer la soirée à l'Opéra. Mal leur en prend : ce soir-là, le duc de Berry est assassiné. La jeune femme bouleversée rentre le lendemain au Palais. Dans sa robe tachée du sang de son mari, elle semble complètement perdue : on craint pour sa vie et pour celle de l'enfant qu'elle porte. Mais elle se ressaisit bientôt, coupe une mèche de cheveux qui accompagnera le duc dans la tombe. Quelques jours plus tard, elle quitte le Palais de l'Elysée pour s'installer aux Tuileries : dans cette Cour, où règne une étiquette très stricte, elle ne s'entend guère avec la famille de son mari, et notamment avec la duchesse d'Angoulême. Elle accouche bientôt d'un fils, Henri d'Artois, futur comte de Chambord. L'enfant est surnommé "l'enfant du miracle".

    Premier président de la République élu au suffrage universel, en 1848, Louis-Napoléon Bonaparte renoue bientôt avec la tradition familiale. Trois ans après les élections, le 2 décembre 1851, le prince-président tente un coup d'Etat et devient l'Empereur Napoléon III.

    Le prince-président

    Louis-Napoléon Bonaparte
    Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République

    Une fois élu président, Louis-Napoléon Bonaparte s'installe au Palais de l'Elysée. L'Assemblée n'a pas choisi les Tuileries comme résidence présidentielle, afin de ne pas donner des idées de grandeur et d'Empire au neveu de Napoléon Ier. Le président s'installe dans un hôtel particulier un peu délabré, qu'il réaménage bientôt à son goût et à la mode londonienne, où il a passé ses années d'exil. L'Elysée est agrandi, remeublé et on y organise bientôt de somptueuses réceptions, où il n'est pas rare de rencontrer Hugo, Lamartine, Musset ou encore Delacroix. Louis-Napoléon Bonaparte a été élu pour 4 ans : fin 1851, il redoute de perdre le pouvoir. Pour lui, une seule issue : le coup d'Etat. Le 1er décembre 1848, à la suite d'une réception organisée en l'honneur du préfet Haussman, il réunit son demi-frère, le duc de Morny, et les autres conjurés dans le salon d'argent. Dans la nuit, soit 47 ans jour pour jour après le sacre de Napoléon Ier et 46 ans après la bataille d'Austerlitz, un décret dissout l'Assemblée nationale et rétablit le suffrage universel qui a été aboli deux ans auparavant. Quelques soulèvements sont réprimés, mais dans l'ensemble le coup d'Etat se déroule dans le calme. En janvier 1852, une nouvelle constitution étend le mandat du président à 10 ans.

      

    Le DERNIER EMPEREUR

    Portrait de Napoléon III
    Portrait de Napoléon III, par Franz Xaver Winterhalter © Museo Napoleonico

    En 1852, Louis-Napoléon Bonaparte devient Napoléon III : le premier président de la République française devient le dernier Empereur de la France. Célibataire, sans héritier légitime, il désire donner une Impératrice au pays. Mais les grandes Cours d'Europe sont frileuses : qui donnerait sa fille au neveu de l'ennemi d'hier ? Napoléon III finit par choisir, contrairement à l'habitude des mariages arrangés, une femme qu'il admire et courtise depuis quelques temps déjà, la belle Eugénie de Montijo qui lui a bien signifié qu'il lui faudrait "passer par la chapelle" pour entrer dans sa chambre. Un vrai mariage d'amour. C'est dans le palais de l'Elysée que la belle passa sa dernière nuit de jeune fille avant d'être sacrée Impératrice des Français.

    Un passage secret sous l'Elysée


    Sous le Second Empire, l'Elysée est entièrement restauré : on reconstruit les ailes latérales, on place des portraits des grands souverains européens (Pie IX, la Reine Victoria, François-Joseph) dans le salon de l'Est, on bâtit une nouvelle salle à manger dans le prolongement du Salon Murat... Mais l'Empereur ne s'arrête pas là : il fait bâtir un entrée triomphale devant le Palais (que les hôtes du Président de la République empruntent encore aujourd'hui) et surtout... un souterrain secret qui relie la sacristie de la chapelle du palais à l'un des hôtels bordant la rue (le n°18). Ce dernier est loué à Louise de Mercy-Argenteau, ravissante personne et maîtresse de Napoléon III. La vie monarchique de l'Elysée s'achève avec le départ précipité de Napoléon III en 1871. Les présidents de la République, qui l'occuperont bientôt, sauront à leur tour faire de l'Elysée plus qu'un simple lieu de pouvoir.

      

    Le Général de Gaulle, Un Homme providentiel

      

    L'armée : une vocation précoce

    Charles De Gaulle enfant
    Charles De Gaulle enfant © DR

    Né à Lille en 1890, dans une famille catholique conservatrice, Charles De Gaulle fait ses études chez les Jésuites et opte très tôt pour une carrière dans l'armée. Il est reçu en 1908 à Saint-Cyr : pendant sa formation, il est élève officier au 33e régiment d'infanterie d'Arras, alors commandé par le colonel Pétain. En 1914, le lieutenant De Gaulle rejoint les armées du Nord-Est. Blessé trois fois au combat, il est laissé pour mort lors de la bataille de Douaumont (près de Verdun) en 1916. En réalité emprisonné par les Allemands, il tente plusieurs fois de s'évader en vain, et n'est libéré qu'à l'armistice, le 11 novembre 1918.

     

    Inspection avec le président Lebrun
    En octobre 1939, le colonel Charles De Gaulle et le président de la République Albert Lebrun, en inspection au 19èm BCC à Gotzenbruck © DR

    Du champ de bataille aux affaires de l'Etat

    De retour de Pologne, où il a participé à la formation de la nouvelle armée chargée de lutter contre l'Armée rouge, il épouse Yvonne Vendroux. Le capitaine De Gaulle poursuit sa carrière militaire mais s'initie également aux affaires de l'Etat. En 1931, il est affecté au secrétariat général de la Défense nationale à Paris. Pendant cette période, il réfléchit à une réforme de l'armée. Selon lui, deux changements sont nécessaires : l'armée doit être soumise aux décisions des hommes politiques et elle doit constituer un corps de blindés. Nommé colonel en 1937, De Gaulle se voit d'ailleurs confier le commandement du 507e régiment de chars à Metz. Lors de la déclaration de guerre de la France et l'Angleterre à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939, il est nommé commandant par intérim des chars de la 5e Armée.

     

     

     

     

     

     

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  • Emile Loubet
     
    Emile Loubet, président de la République de 1899 à 1906
     

    Fils d'un paysan de la Drôme, issu de la petite bourgeoisie, Emile Loubet commence sa carrière politique en 1870, date à laquelle il est élu maire de Montélimar. Suit un mandat de député, puis de sénateur. En 1896, il devient président du Sénat. Candidat des modérés, soutenu par Clemenceau et ses amis, il est élu Président de la République en 1899. Son septennat a été marqué par la crise Panama, l'Affaire Dreyfus mais aussi, on le sait moins, par la personnalité de sa femme...

    "Et ce grand garçon... ?"

    Emile Loubet s'est marié jeune et il n'a guère associé son épouse à sa vie publique d'homme politique. Cette dernière est une spécialiste des maladresses : mal habillée, peu diplomatique, elle scandalise régulièrement le chef du protocole. Ainsi, lorsqu'elle demande au roi d'Angleterre Edouard VII à propos de son fils, héritier de la couronne et futur George V : "Et ce grand garçon, qu'allez-vous en faire plus tard ?"...

    Dégoûté de la politique

    La fin du mandat d'Emile Loubet a été assez difficile, notamment en raison de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, qui est loin de faire l'unanimité. La France doit rompre ses relations avec le Saint-Siège, au grand dam du Président qui ne voit pas d'un bon œil la politique anticléricale d'Emile Combes, le président du Conseil. Loubet quitte l'Elysée en 1906, désabusé et meurtri par les critiques. "Je ne serai ni sénateur, ni député, ni même conseiller municipal, Rien, rien, absolument rien".

      

      

    sources :http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/vie-privee-presidents/emile-loubet.shtml

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