• Félix Faure
    "Il a voulu vivre César et il est mort Pompée"

     

     

    Félix Faure
     
    Portrait officiel de Félix Faure Photo ©
     

    Qu'a-t-on retenu de Félix Faure ? Pas grand chose... Aujourd'hui, restent à celui qui fut président de la République de 1895 à 1899 une belle avenue à Paris, une station de métro et surtout une savoureuse anecdote sur les circonstances de sa mort...

    "Il a voulu vivre César"

    Et pourtant, comme l'a dit Clemenceau, "Il a voulu vivre César" et aurait aimé marquer son temps. Mais c'est surtout par son amour du faste qu'il s'est fait remarquer. Tout le monde a oublié que le président s'était timidement prononcé comme anti-dreyfusard et que son gouvernement avait dû faire face à la déroute de Fachoda. Il faut avouer que dans l'ensemble, le président était loin de la politique : l'homme était surtout inquiet de son apparence et de sa mise, et était réduit à une fonction de représentation, dont il s'accomodait fort bien. Pour le "Président Soleil", ainsi qu'il était surnommé par certains de ses contemporains, rien n'était trop beau : redingote, haut de forme, habit à toute heure, mais aussi calèche à six chevaux, précédée et suivie de pelotons de cuirassiers. Quant à son épouse, Berthe Faure, elle n'était guère autorisée à suivre son mari dans ses somptueuses parades : Félix Faure l'obligeait à marcher vingt pas derrière lui lorsqu'elle l'accompagnait dans ses déplacements.

    "... et il est mort Pompée"

    Mais c'est surtout la mort heureuse de Félix Faure qui est restée dans les annales. Le 16 février 1899, les collaborateurs de Félix Faure entendent des cris venant du "salon bleu". Ils accourent et trouvent le président suffoquant, les mains crispées sur la chevelure en désordre d'une demi-mondaine, Marguerite Steinheil. Cette dernière, à demi dévêtue, appelle à l'aide : il faut la libérer et on est finalement obliger de lui couper les cheveux. La jeune femme se rhabille à une vitesse telle qu'elle oublie son corset à l'Elysée. L'anecdote est connue : "Le président a-t-il encore sa connaissance ?" demande le curé venu lui porter l'extrême-onction. "Non, monsieur l'abbé, elle est partie par une porte dérobée", lui répond-on. Le Président meurt quelques heures plus tard, d'une congestion cérébrale. L'affaire défraie la chronique et donne lieu à des plaisanteries plus plaisantes les unes que les autres, et alimente les textes des chansonniers. C'est de là, bien sûr, que Clemenceau tira sa fameuse répartie "Il a voulu vivre César et il est mort Pompée". La belle, quant à elle, gagna comme surnom celui de "pompe funèbre".

      

      

    sources : http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/vie-privee-presidents/felix-faure.shtml

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  • Louis-Napoléon Bonaparte
    Un passage secret sous l'Elysée

    Louis-Napoléon Bonaparte
     
    Portrait officiel de Louis-Napoléon Bonaparte en tant que président de la République Photo
     

      

      

    On a surtout retenu de Louis-Napoléon Bonaparte son règne sous le nom de Napoléon III. Mais il a également été président de la République de 1848 à 1851. Elu "prince-président" le 11 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte jure de "rester fidèle à la République démocratique". On le sait, il ne tiendra guère cette promesse puisque le Second Empire débutera exactement trois ans plus tard. Il ne tiendra pas davantage son serment de fidélité à Eugénie de Montijo, dont il était pourtant très amoureux.

      

      

      

    Un homme à femmes assagi par le mariage ?

     

    Louis-Napoléon Bonaparte était un amoureux des femmes. Au début de son règne, l'homme est célibataire mais cela ne l'empêche pas d'accumuler les conquêtes. Pendant son règne, il a même un secrétaire chargé de s'occuper de ses maîtresses, le comte Felix Bacciochi. En 1852, cependant, celui qui est empereur depuis seulement un an s'éprend d'une jeune femme, la belle Eugénie de Montijo. Cette dernière lui fait comprendre que pour trouver le chemin de son cœur et de sa chambre, il lui faudra "passer par la chapelle". Louis-Napoléon obtempère et épouse la belle en janvier 1853. Cependant, cela ne l'empêche pas de continuer à avoir des maîtresses. Parmi ses conquêtes, on compte notamment Miss Harriet Howard, qui finança sa campagne présidentielle en 1848, Armance Depuille, Pascalie Corbière, la nourrice de ses enfants naturels, Virginia Oldoini, Comtesse de Castiglione et célèbre courtisane italienne de l'époque...

    Le passage secret de l'Elysée

    Mais les maîtresses n'ont pas droit à l'entrée principale de l'Elysée. Le président, qui était loin d'être un modèle de fidélité, prenait ses précautions pour rencontrer ses maîtresses à l'insu du personnel du palais, et surtout l'une d'entre elle, la délicieuse Louise de Mercy-Argenteau. Pour voir tranquillement sa belle, il fait construire un souterrain reliant la sacristie de la chapelle du palais au 18 rue de l'Elysée, charmant hôtel à l'anglaise où habite sa maîtresse.

      

     

     

     

    Louis-Napoléon Bonaparte (1808 - 1873), que Napoléon III, était le souverain du Second Empire français. dissolue et bien vague, il se heurta constamment avec sa femme frigide , l'impératrice Eugénie, qui combine une grande ignorance du monde avec des opinions décidé chaque facette de la politique étrangère.

    Il a une réputation historique comme un coureur de jupons, et pourtant il a fait référence à son comportement de la manière suivante: «Il est généralement l'homme qui attaque. Quant à moi, je me défends, mais je capitule souvent... "

    Parmi ses nombreuses aventures amoureuses et les maîtresses ont été:

    Mathilde Bonaparte - cliquer  ici

    la cousine de Mathilde Bonaparte, Maria Anna Schiess, Alexandrine Éléonore Vergeot, blanchisseuse à la prison de Ham, mère de deux de ses fils , Elisa Rachel Félix, le « actrice la plus célèbre en Europe ", Harriet Howard, riche et un grand bailleur de fonds, Virginie Oldoini, comtesse de Castiglione di - espion, artiste et beauté célèbre , envoyée par Camillo Cavour pour influencer la politique de l'empereur, Marie-Anne Waleska, Justine Marie Le Bœuf, également connu sous le nom de Marguerite Bellanger, actrice et danseuse acrobatique . Bellanger, dont la rumeur  faussement répandue pour être la fille illégitime d'un bourreau , et a été le plus universellement détesté des maîtresses (mais peut-être sa préférée) et la comtesse Louise de Mercy-Argenteau, probablement une relation platonique, auteur de The Last Love d'un empereur, ses souvenirs de son association avec l'empereur.

    Marguerite Bellanger trouve ici

    Harriet Howard était sa maîtresse et bailleur de fonds pendant plusieurs années. Née Elizabeth Ann Haryett, à l'âge de quinze ans, elle s'est enfuie avec Jem Mason, un jockey connu, pour vivre avec lui à Londres. Rousse piquante et une comédienne en herbe, elle-même rebaptisée Harriet Howard.

    Harriet Howard trouve ici

    Dans le salon de Lady Blessington Londres un soir de 1846 ont défilé « un petit homme, quatre pieds et demi de haut. . . avec des moustaches énormes et les yeux des cochon . "Il était le prince Louis-Napoléon, prétendant au trône français et fraîchement sorti de la forteresse française de Ham, où il avait été sous-évaluées pour tenter d'attraper le trône. Exilé Louis était à la recherche d'un coffre de trésor. . La poitrine de Harriet Howard a capitulé dans les mains de Louis Napoléon.

    Napoléon cliquer ici

    .Blushing Miss Howard a avoué que sa vie n'était pas exempte de tache: un homme mauvais a profité de sa douce nature avec le résultat que, même si seulement 23 ans, elle a eu un fils illégitime dans le quartier branché de Londres de bois Saint-Jean et au au moins £ 1.000.000 dans la cagnotte. Ses yeux pétillants, le prince Louis a pardonné Miss Howard. Lui-même, il a avoué, n'a pas été sans péché. Pendant son incarcération à Ham, il avait eu deux fils de la belle fille du geôlier  "les fruits de la captivité,» murmurait-il. Puis il se jeta aux pieds de Miss Howard  et lui offre son solde bancaire.

    Origami plus cliquer ici

    Pendant deux ans idylliques Miss Howard a abrité Louis dans sa maison de Londres, financé finaglings son exil et complots. Lorsque Louis-Philippe a été destitué et la France est devenue une république encore, Miss Howard a suivi son amant à Paris et soutenu sa campagne réussie pour l'aider à être chef de l'état. En 1852, il est proclamé empereur Louis.

    Miss Howard a attendu patiemment l'accomplissement des promesses impériales. Plutôt, un jour, l'empereur pria sa «chère et fidèle Harriet" d'entreprendre une ambassade spéciale à l'Angleterre. Elle a eu aussi loin que Havre où, stormbound nuit, elle a ouvert un journal et de lire l'annonce officielle des fiançailles de Louis de Montijo Espagne Eugénie de, comtesse de Teba . Délimitation furieux de retour à Paris, pauvre Miss Howard a obtenu un second coup. Toutes les serrures dans son boudoir avait été brisées, le contenu de sa garde-robe jeté sur le plancher, tiroirs de son bureau arrachés. La police secrète avait fait un tel travail en profondeur qu'elle « ne possédait plus une seule lettre de l'empereur Napoléon III . "

    L'impératrice Eugénie trouve ici

    Virginie Oldoini, comtesse de Castiglione (1837 - 1899), était une courtisane italienne qui a obtenu la notoriété comme une autre de maîtresses de Napoléon. Elle a également été une figure importante dans l'histoire des débuts de la photographie .

    La comtesse était connue pour sa beauté et son entrée flamboyante dans la robe élaborée à la cour impériale. Un de ses tenues plus infâme était une "Reine des Coeurs" costume. George Frederic Watts a fait son portrait en 1857. Elle a été décrite comme ayant de longs cheveux ondulés blonds, peau pâle, un visage délicat ovale, et des yeux qui changent constamment de couleur du vert à un extraordinaire bleu-violet .

    Virginie Oldoini trouve ici

    En 1856, elle a commencé à siéger pour Pierre-Louis Pierson, qui l'a aidée à créer 700 photos différentes dans lesquelles elle a revécu les moments signature de sa vie pour la caméra . La plupart des photographies dépeignent la comtesse dans ses tenues théâtrales si un certain nombre de ses dépeignent pose osée pour l'époque - notamment, les images qui exposent les jambes nues et les pieds. Dans ces photos, la tête soient coupées.

    Les jambes de Virginie cliquer  ici

    Virginie a passé ses années de déclin dans un appartement de la Place Vendôme, où elle avait des chambres décorées dans funèbre noir, les stores tirés gardé, et des miroirs bannis-apparemment si elle n'aurait pas à affronter son âge avancé et la perte de la beauté.

     

    Sources : http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/vie-privee-presidents/napoleon-bonaparte.shtml

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  • Les ANNEES 20... PHOTOS

     

     

    Les années folles : mythe ou réalité ?

     
       

    Entre la fin de la 1ère guerre mondiale et la crise de 1929, une décennie de fêtes, d'illusions, de libération et de débauche caractérise une époque fascinante : les "années folles", expression reprise d'un titre de film sur les années 20. Dans une France exsangue, ou sur 10 hommes partis au combat, 2 sont morts et 4 sont revenus invalides, la jeunesse est chargée de reconstruire et s'empresse d'édifier une société nouvelle.

    Fêtes et bals sont organisés souvent au profit des éclopés et veuves de guerre. La silhouette des femmes se métamorphose et la mode des années 20 est symbolisée par Coco Chanel et sa petite robe noire.

    Celle qui porte un trench-coat et un chapeau noir impose alors la mode des cheveux courts. Les années folles, c'est aussi les temps modernes, avec l'apparition des nouvelles techniques de communication et de reproduction : la TSF, le téléphone, l'offset, le bélinographe pour transmettre à distance des photographies.

    Mais le phénomène de relâche se cantonne surtout dans la capitale parisienne et les années folles n'ont rien d'une révolution radicale des moeurs. Les problèmes liés à la reconstruction sont bien présents : la natalité se redresse trop faiblement et l'inflation est grandissante.

    Le pain, est passé de 0,20 F le kilo en 1914 à 1,75 F en 1921. Les salariés protestent contre la vie chère ; grèves et révoltes ouvrières secouent les entreprises françaises. La crise de 1929, avec ses conséquences sociales, politiques et économiques, met un terme à l'euphorie.

     

      

     

     

     

     

    Paris attire écrivains et artistes du monde entier. Dernière grande saison inventive, la décennie des années 20 est celle de Man Ray, Picabia, Aragon, Breton, Cocteau, Eluard, Fernand Leger, du dadaïsme et surtout de l'Art Déco, qui fait la grandeur des "années folles". Paris, Ile-de-France, FRANCE, octobre 1925. © DR / Archive de Michèle Thery

     

    PHOTOS - Les lecteurs dévoilent la femme des années folles...

    Le sport fait l'unanimité avec une pratique croissante de la boxe, du cyclisme, de la natation, des sports d'hiver... Savigny-sur-Orge, Essonne, FRANCE, mai 1927. © DR / Archive de Michel HEURTAUX

     

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    S'il n'est pas encore question des 35 heures et des RTT, la bourgeoisie veut profiter à nouveau de la vie et retrouver la Belle Epoque. Plage de Philippeville, ALGERIE, mai 1929. © DR / Archive de Helene BOUSQUET CASSAGNE

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    Aux champs, dans les usines, dans les hôpitaux, les femmes ont répondu massivement aux besoins de la guerre et ont remplacé ainsi leurs hommes. A la paix retrouvée, elles ont pris goût à l'indépendance... Bassin d'Arcachon, Gironde, FRANCE, juillet 1924. © DR / Archive de Yves MARCHAND

      

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    ...les hommes vont donc devoir composer avec des femmes libres. Meuse, FRANCE, mai 1920. © DR / Archive de Anne-Sophie NARAT

      

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    Pays Basque, FRANCE, juin 1920. © DR / Archive de Marie-Claude COULOT

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    Chelles, Oise, FRANCE, 1928. © DR / Archive de Marie-agnès CHEVALIER

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    Propriété Laigle, Angers, Maine-et-Loire, FRANCE, mai 1924. © DR / Archive de Guy JAMIN

     

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    Avec l'essor de l'automobile, le nouvel aéroport international de Berck, les nouvelles lignes de train, la plage du Crotoy, du Touquet et de Berck attirent une clientèle parisienne qui s'adonne aux plaisirs des bains de mer, des casinos et des grands hôtels. Le Crotoy, Baie de Somme, FRANCE, août 1926. © DR / Archive de Madany Bordji

     

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    L'influence de l'Amérique pendant l'après-guerre est grandissante : outre le cinéma et le jazz, de nouvelles danses apparaissent comme le Charleston, le One-step ou le Shimmex. Les premières revues de music-hall triomphent dans la capitale, révélant une idole : Joséphine Baker. Nouvelle danse américaine au nouveau cirque, FRANCE, 1925. © DR / Archive de Jean-Claude Audouin

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    A la mer, certaines femmes osent même le deux-pièces pour leur costume de bain ! Lorient, Morbihan, FRANCE, août 1920. © DR / Archive de Nathalie DELUSIER

     

     

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    Plus coquettes, les femmes se maquillent davantage, soulignant leur dessin des lèvres avec soin. Wallonie, BELGIQUE, janvier 1921. © DR / Archive de Michèle Thery

     

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    Valras plage, Hérault, FRANCE, août 1922. 

     © DR / Archive de André OUSTRIC

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    Campagne ardennaise, BELGIQUE, juin 1927. 

     © DR / Archive de Paulette Colson

     

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    La silhouette féminine change avec les années folles. Les femmes "grandissent", en portant des vêtements souples, avec des poitrines qui s'effacent. Trois-Rivières, Mauricie, Québec, CANADA, juillet 1926. 

     © DR / Archive de Jacques BÉLIVEAU

      

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    Les tenues plus masculines ont même changé les modèles des chapeaux, avec la mode des cheveux courts. Parc de Paris, Ile-de-France, juin 1920. © DR / Archive de Marie-Claude COULOT

      

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    L'enseignement secondaire pour les jeunes filles, établi début 1880, contribue à l'émancipation féminine de cette époque. Lycée d'Auch, Gers, 1927. © DR / Archive de Françoise DUPIN

      

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    Le genre "garçonne" s'illustre bien ci-dessus avec la masculinisation de la tenue vestimentaire : les sous-vêtements superflus sont supprimés, les jupes se raccourcicent aux genoux, les bas de coton noir sont laissés au profit des bas de soie roses. Rue Caraman, ALGERIE, avril 1927. 

     © DR / Archive de Helene BOUSQUET CASSAGNE

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    Saint-Jean-Port-Joli, Québec, CANADA, juin 1922. 

     © DR / Archive de Jacques BÉLIVEAU

      

    sources : http://www.linternaute.com/actualite/magazine/photo/les-annees-folles-en-photos/en-savoir-plus.shtml

      

      

     

      

     

     

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    Le Roi René, dit "le bon roi René" fut duc d'Anjou, comte de Provence (1434-1480), duc de Bar (1430-1480), duc de Lorraine (1431-1453), roi effectif de Naples (1438-1442), titulaire de Sicile (1434- 1480) et roi nominal de Jérusalem. Deuxième fils de Louis II d'Anjou, roi de Sicile, et de Yolande d'Aragon, frère cadet du chimérique Louis III, il naquit le 16 janvier 1409 au château d'Angers, devant lequel on voit aujourd'hui sa statue, élevée au XIXème siècle et œuvre de David d'Angers. Orphelin à 9 ans, il fut marié à Isabelle, fille et héritière du duc Charles II de Lorraine, le 24 octobre 1420.

      

     

      

      

    Elevé par son oncle, le cardinal Louis de Bar, qui l'adopta, et par son beau-père, il succéda au premier en 1430 et au second en 1431. Fidèle au roi Charles VII, qui avait épousé sa sœur Marie, il assista, en 1429, au sacre de Reims et s'attira par là l'animosité du duc de Bourgogne Philippe le Bon. Celui-ci suscita alors contre lui un rival en Lorraine, Antoine de Vaudémont. Battu et fait prisonnier à Bulgnéville (juillet 1431), René, captif des Bourguignons, fut libéré contre ses fils Jean et Louis retenus comme otages. Son titre de duc de Lorraine lui fut confirmé à Bâle en 1434 par l'empereur Sigismond de Luxembourg.

      

     

    Le diagnostic des médecins au XVIIe siècle se base sur la prise de pouls, l’observation des urines, l’analyse minutieuse de l’état général du patient et de son environnement.

    Les connaissances, principalement issues de l'Antiquité, sont mêlées aux doctrines spirituelles et aux traditions médiévales. Parmi ces savoirs, la théorie des humeurs occupe une place majeure. Transmise depuis l'Antiquité par Hippocrate, elle explique que le corps, régulé par quatre humeurs, doit sa santé à l'équilibre de ces fluides. Ces humeurs sont mises en rapport avec la nature, les éléments, et plus tard, le tempérament du malade. Cette vision de la maladie et du corps humain donne une médecine dite « évacuante ». Des traitements tels que les saignées, l'administration des diurétiques, purgatifs, laxatifs, émétiques ou sudorifiques doivent permettre de rétablir l'équilibre en favorisant l'évacuation du mal.Chapelle de l'Hôtel-Dieu

      
    Accueillis dans des établissements de soins appelés le plus souvent hôtel-Dieu ou hospice, les malades pauvres sont soignés par des religieuses. A Baugé, la communauté des Hospitalières de Saint Joseph dispense des soins durant plus de 300 ans. Réparti dans deux salles communes, séparant hommes et femmes, chaque malade dispose d'un lit, une chaise percée, une table de nuit, un nécessaire en étain ainsi que du linge propre. Les malades reçoivent remèdes, repas et un encadrement spirituel quotidien.
    Domicilié en ville, le médecin consulte tous les jours les malades de l'Hôtel-Dieu de Baugé. Accompagné de l'hospitalière en chef et de la sœur pharmacienne, il leur remet après chaque examen une ordonnance où sont inscrits les recommandations et les traitements. Afin de préparer les remèdes, la communauté dispose d'un jardin de plantes médicinales. Utilisées fraiches ou sèches, Les simples sont plantées dans des parterres respectant un ordre précis.
    Basé sur les théories humorales, il est réparti en quatre carrés qui symboliseront les quatre éléments qui régulent les quatre humeurs du corps le tout orienté en fonction des quatre points cardinaux. Dans chaque parterre, des plantes sont sélectionnées en fonction de leur action sur ces humeurs tout en s'inspirant des drogues conservées dans l'apothicairerie.

     

    Mais cette décision fut contestée par Philippe le Bon qui l'emprisonna à nouveau (1435) et ne le libéra contre rançon qu'en 1437.

     

    Trois ans plus tôt, en 1434, la mort de son frère Louis III avait fait passer sur sa tête l'Anjou et la Provence, mais aussi des droits sur le royaume de Naples. Une fois libéré, il s'épuisa pendant trois ans à tenter de s'imposer à Naples où il s'était installé dès 1438. Mais, attaqué par Alphonse d'Aragon, assiégé plusieurs mois dans sa capitale (1441), il finit par renoncer à la lutte et rentra en France, ne gardant de son royaume que le titre (1442).

      

    Ami de toujours de Charles VII, il contribua à l'arrêt des luttes franco-anglaises, en jouant un rôle actif lors des négociations de Tours et en mariant sa fille Marguerite à Henri VI d'Angleterre en 1445 ; puis il participa aux côtés du roi à la reconquête des provinces perdues. Après la mort de sa femme, Isabelle de Lorraine, il tenta encore une fois, mais vainement, de faire valoir ses droits sur le royaume de Naples, transmit le duché de Lorraine à Jean de Calabre (1453) et confia l'administration du duché de Bar à son gendre Ferry II de Lorraine-Vaudémont (1456). Remarié à Jeanne de Laval, il renonça alors à la grande politique et partagea désormais sa vie entre les provinces qui lui restaient, l'Anjou et la Provence, voyageant de l'une à l'autre comme on le faisait couramment à l'époque, c'est-à-dire par la Loire et le Rhône, la jonction s'effectuant par route de Roanne à Lyon.

      

    Il s'attacha à restaurer leur prospérité économique et se consacra à la réforme de leur administration. En Provence notamment, furent créés, dans le domaine financier, un général des Finances (1442), un receveur général des Finances (1445-1453), un grand président de la Chambre des comptes (1460) et, pour tirer le meilleur profit du développement économique, un maître des ports (1471), percevant une taxe sur les blés, les peaux etc. ainsi qu'un général des Monnaies (1479).

      

      Le polissoir de Baugé a été retrouvé près du dolmen situé à Pontigné.

     Il fait parti des collections du musée de Baugé.

      

      

    Dans ses différentes résidences - en Anjou, son château des Ponts-de-Cé et le manoir bâti par lui à Chanzé, aux portes d'Angers, il se livra à l'étude et à la pratique des lettres, des arts et des sciences, car c'était un des esprits les plus cultivés de son temps et un mécène éclairé qui protégea les artistes, comme Nicolas Froment, l'auteur du Buisson ardent, cet admirable triptyque de la cathédrale d'Aix. Généreux, se mêlant familièrement aux petites gens, participant volontiers aux fêtes et aux tournois, il sut se faire aimer. Son neveu, le roi Louis XI, intervenant constamment en Anjou, il se retira en Provence en 1471. Mais Louis XI fit saisir ses duchés de Bar et d'Anjou, et il ne pu les récupérer qu'en promettant de choisir pour héritier, non le duc de Lorraine René II, mais son neveu Charles du Maine (1474), lequel, à sa mort, fut contraint de les abandonner à Louis XI.

      

    Homme d'action malchanceux, piètre politique, il devait laisser le souvenir d'un prince aimable et débonnaire qui sut ramener la prospérité dans ses États et dont la mémoire, enjolivée comme il arrive toujours par la légende, resta longtemps populaire. Il avait lui-même composé plusieurs ouvrages admirablement ornés de miniatures, comme le Mortifiement de vaine plaisance et le Cœur d'amour épris. Il est enterré à la cathédrale d'Angers.

     

     CHATEAU de BAUGE, RENAISSANCE

     

    Voir aussi notre site (contact, horaires, etc.) : http://www.chateau-bauge.com

    Baugé Renaissance est un concept inédit. L’objectif de la démarche est d’inciter le visiteur à découvrir toutes les richesses de la cité de manière moderne et attractive. Et les richesses de la ville sont nombreuses !!!

     

      

    Si la ville de Baugé possède un patrimoine historique important , deux monuments se distinguent néanmoins :

    Un château construit en 1452 par le Roi René d’Anjou

    L’Hôtel-Dieu, ensemble architectural imposant du XVllème siècle, qui possède une magnifique apothicairerie et une chapelle

    Le choix de la Ville de Baugé s’est porté dans un premier temps sur la mise en valeur du château, édifice dont elle est propriétaire. Le château fut construit à une époque charnière marquant la fin de la Féodalité et le début de la Renaissance, par un Roi chevalier préférant la peinture, la musique, la chasse à la politique et à la gestion d’un royaume éclaté pris dans l’enjeu de la guerre de 100 ans.

    Ce choix s’explique par le fait qu’il était plus facile d’aménager le château que l’Hôtel Dieu. Parfaitement situé, à proximité d’un grand parking de 500 places, facilement accessible pour les bus, le château présente l’avantage d’être conçu pour recevoir le public.

    Le château est composé en son centre de trois niveaux comportant chacun deux salles d’une surface totale de 250 m2, le tout desservi par deux escaliers. Le plus spectaculaire est l’escalier d’honneur à voûte Plantagenêt dite voûte en palmier , unique en Anjou.

    Bien que le site était dans un état intérieur très délabré, le montant des investissements s’est avéré raisonnable pour une petite ville de la taille de Baugé.

    Notre volonté première était de proposer un site inédit et non un « énième » château à visiter.

    Nous avons donc délibérément opté pour une mise en animation conjuguant « la petite et la grande Histoire », le tout présenté de manière spectaculaire, grâce à l’utilisation de techniques multimédias et scénographiques.

    Bien évidemment le personnage du Roi René est le fil conducteur du parcours et des différentes thématiques qui le composent, à savoir : les arts, les tournois, la chevalerie, l’amour courtois, la dynastie des Anjou, la vraie Croix d’Anjou... ...

      

      

    Le projet a débuté par la mise en place d’un comité de pilotage chargé de définir les grandes orientations du projet. Le maître d’oeuvre a été choisi en mars 2002 et sa première mission a consisté à chiffrer les travaux de mise en animation.

    Pour assurer le suivi du projet et la liaison entre le maître d’oeuvre, le comité de pilotage et la mairie, un comité scientifique a été créé avec la participation de Melle WEYGAN, conservatrice des musées de Maine-et-Loire, Messieurs GAULTIER et RENARD, historiens, DE LOISY, directeur du musée de Baugé et Philippe CHALOPIN, maire-adjoint de Baugé assumant la direction du Programme BAUGE-RENAISSANCE. Les textes et le scénario ont ensuite été validés par Mlle VERRY, directrice départementale des archives départementales.

    Sur la base de travaux estimés à un million huit cents mille euros, nous avons déposé de nombreux dossiers de subventions . Finalement fort de 81 % de subvention, la ville de Baugé émettait le premier ordre de service en octobre 2002.

    120 jours plus tard, le Parcours-spectacle était né. Il ouvrait ses portes, en avant-première, au public baugeois les 26 et 27 avril 2003. L’ouverture grand public s’est déroulé le 1er mai 2004.

      

    A cette date plus de 8 000 personnes avaient déjà poussé « les portes du temps ». A votre tour, nous vous invitons à partir à la rencontre de ce bon Roi René ! "Bon voyage"

    Philippe CHALOPIN Maire Adjoint, de la ville de BAUGE.

      

    Ce château est une pure merveille qui mérite d'être visité, comme toute sa région.

     

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  • Mata Hari : le mythe de la femme espion

    Dans les fossés de Vincennes Quand fleurissait la verveine Au petit jour, les yeux bandés, Au poteau l’espionne est placée Et celle qu’on va fusiller C’est elle ! C’est sa bien-aimée ! Fermant les yeux pour ne pas voir Il cria :  » Feu !  » C’était son devoir ! Dans les fossés de Vincennes Le soleil se lève à peine Sous les murs du fort A passé la mort. Et l’espionne a subi sa peine ! Et lui, brisé par l’effort, Le cœur pris de folie soudaine Eclate d’un grand rire alors Dans les fossés de Vincennes !

    Cette chanson écrite par Cami, chantée par Georgel et fredonnée par toutes les lèvres à l’automne de 1917 tait le nom de son inspiratrice et pourtant on comprend qu’il s’agit de la fin tragique de la belle surnommée Mata Hari. Ce nom tout le monde le connaît plus ou moins, il sonne comme familier à nos oreilles et cependant rares sont les personnes à connaître l’histoire de cette femme devenue une légende.

    Les origines

    Margaret Zelle est née à Leeuwarden (Pays-Bas) le 7 août 1876, d’Adam Zelle, un marchand de casquettes hollandais et de Antje van der Meulen, une javanaise, ce qui lui donna un teint basané, rare à l’époque. Issue d’une famille plutôt pauvre, elle cherche longtemps sa voie avant d’épouser à l’âge de 18 ans un officier de la marine néerlandaise, Rudolf MacLeod, avec qui elle part vivre aux Indes néerlandaises (où l’un de ses deux enfants est empoisonné par une servante en 1899). Femme au tempérament indépendant, elle se sépare bien vite de son mari et arrive à Paris en 1903. C’est à partir de 1905 qu’elle triomphe dans un numéro de danseuse érotique exotique, avec un corps sculptural sous le nom de Mata Hari, signifiantl’œil du jour en malais.

    Danseuse exotique renommée

    Couronnée d’aigrettes et de plumes, elle s’exhibe dans les salons et se consacre à la faune admirative et convertit à l’orientalisme. Quand elle se décide à monter sur scène elle connaît un succès foudroyant qui l’amène dans différentes capitales européennes bien qu’en réalité elle ne sache pas réellement danser. Elle crée autour de sa personne une légende relayée par les « échotiers » de l’époque : elle serait née à Java où les prêtres de Shiva l’auraient initiée aux secrets du culte et des danses de la déesse. Il ne faut pas le nier, elle est aussi une courtisane qui se préoccupe trop peu de la nationalité de ses conquêtes, ce qui lui jouera des tours. C’est donc une personnalité flamboyante qui s’invente un personnage et une histoire.

    L’espionne

    Après le début de la Première Guerre Mondiale, Mata Hari qui parle plusieurs langues et vient d’un pays neutre peut se permettre de voyager librement à travers l’Europe. On dit d’elle qu’elle mène une vie luxueuse malgré la guerre… C’est le 2 septembre 1916 que, procédant à des démarches pour un laissez-passer à destination de Vittel afin de rejoindre son amant blessé, le lieutenant Maslov, elle fait la rencontre du capitaine Ladoux, chef des services du contre-espionnage. Elle obtiendra ce laissez-passer contre la promesse d’aller espionner le Kronprinz (le prince héritier de l’Empire allemand) qui est de ses connaissances, moyennant une rétribution considérable (qu’elle n’aura jamais). L’Intelligence Service (les services secrets britanniques) met la main sur elle lors d’une escale à Falmouth mais ne peut rien lui reprocher malgré un interrogatoire serré. Poursuivre sa route vers l’Allemagne devenant hasardeux, l’aventurière regagne Madrid où elle ne tarde pas à séduire… l’attaché militaire allemand, le major Kalle. Celui-ci transmet plusieurs câbles à Berlin traitant de sous-marins à destination du Maroc et de manœuvres en coulisse pour établir le prince héritier Georges sur le trône de Grèce, en signalant que « l’agent H-21 s’était rendu utile ». Ces messages sont interceptés par les Alliés. Cet agent serait Mata Hari…L’envoûtante « Eurasienne » fait alors la folie de rentrer en France pour rejoindre son bel officier. Arrivée à Paris le 4 janvier 1917, elle est arrêtée le 13 février. Elle sort nue de la salle de bain et, s’étant rhabillée, présente aux gardes venus l’arrêter des chocolats dans… un casque allemand (cadeau de son amant Maslov).

    Coupable idéale…

     

    L’exécution de Mata Hari

    Accusée d’espionnage au profit de l’Allemagne, Mata Hari passe du statut d’idole à celui de coupable idéale dans une France traumatisée par la guerre. Son avocat (un ex amant) n’eut le droit d’assister qu’aux premiers et derniers interrogatoires. Le procès ne dure qu’une journée sans apporter de nouveaux éléments. Condamnée à mort, elle est fusillée le 15 octobre 1917, à l’âge de 41 ans, dans les fossés de la forteresse de Vincennes. Selon la légende, elle aurait refusé le bandeau qu’on lui proposait et aurait lancé un dernier baiser aux soldats du peloton d’exécution et à son avocat. Sa famille ne réclama pas le corps, qui fut confié au département d’anatomie de la faculté de médecine de Paris pour des recherches médicales. Selon la magasine littéraire Céline « Les juges de Mata Hari, une femme ayant des rapports intimes avec des officiers de toutes nationalités ne pouvait le faire que dans le but d’exercer une action occulte, malfaisante et considérable. Ils n’imaginèrent pas que ces courses d’un palace à l’autre provenaient du fait qu’elle était discrètement expulsée, ne pouvant payer la note, que son désir de se rendre intéressante auprès d’officiers qui l’avaient aimée était dicté par l’angoisse de la vieillesse proche, qu’en traversant et retraversant les frontières, elle cherchait désespérément un homme qui voulût bien l’épouser. Tenant pour vrais les mensonges d’une strip-teaseuse, ils succombèrent eux aussi à sa romance avant de l’interrompre de façon tragique. » Et pourquoi est-elle morte en réalité ? Pour rien ou presque : des secrets de polichinelle. Ainsi, ce fut la fin de la romance que Mata Hari s’était inventée pour se complaire mais également le décollage de l’un des mythes fortunés de l’imagination moderne : celui de la femme espionne, version revue et corrigée de la mante religieuse !

    Renaissance d’un mythe

    Près de cent ans plus tard, les archives du procès n’ont toujours pas été rendues publiques et l’on peut craindre que le dossier à charge ne soit tout à fait creux. Quoi qu’il en soit, le personnage est entré dans la légende et Greta Garbo, Marlène Dietrich, Jeanne Moreau, Sylvia Kristel… et Maruschka Detmers lui ont depuis prêté leur personnalité à la scène, à l’écran ou à la télévision.

    Il faut bien convenir que le mythe de la Belle disposée à trahir sur l’oreiller est aussi vieux que le monde. Selon les récits et les mythes antiques : Dalila trahit Samson au VIIIe siècle avant JC et Tarpeia ouvrit les portes du Capitole aux Sabins au VIe siècle avant JC par exemple…

    D’autres noms résonnent aujourd’hui mais pas de façon aussi puissante que celui de la mystérieuse Mata Hari. En effet, si celle-ci a donné son nom au mata-harisme, imposture romanesque fondée sur une conjonction dramatisée de l’exotisme et de l’érotisme, elle n’en fut pas l’instigatrice. Ainsi Madame Etta Palm (née en 1743 aux Pays-Bas), agent triple voire quadruple,  a espionné la France pour le compte de la Prusse, les Pays-Bas et l’Angleterre pour celui de la France, a servi  tour à tour la monarchie française et la Convention, soutenu les patriotes néerlandais avant de se ranger aux côtés de leurs adversaires, tout en trafiquant ses charmes sous le couvert d’une activité mondaine et salonnière. En second lieu, il faut évoquer Fraulein Doktor : Mademoiselle Docteur, qui est l’une des personnalités les plus curieuses de l’espionnage féminin. Etudiante en médecine, elle aurait parcouru le Front déguisée en infirmière pour arracher aux blessés et aux mourants des renseignements sur l’emplacement des troupes. Sans oublier Marthe Richard, Edith Cavell, Anne-Marie Lesser  ou Magda de Fontages… Toutes ces femmes sont entrées dans l’histoire , parfois de façon assez mystérieuse puisque leur existence n’est pas toujours attestée. Mais si le personnage de la femme espionne a peu inspiré les romanciers, il a beaucoup occupé, obsédé même, les historiens, observateurs de l’actualité de l’espionnage. Ils ont accordé au mystère de la femme espionne nourri d’érotisme et d’imposture une grande importance au point qu’à l’heure actuelle notre imaginaire s’alimente toujours à l’idée de ces femmes espionnes à l’image du projet de l’éditeur allemand DTP qui a dévoilé en août dernier un nouveau point & click, baptisé Mata Hari, centré autour de la fameuse espionne, le jeu  permet de se plonger dans la haute société de la Belle Epoque, au début du XX ème siècle, et de vivre quelques-unes des intrigues en jeu à l’aube de la Première Guerre mondiale.

    Bibliographie et filmographie

    « Mata Hari. Songes et mensonges » de Fred Kupferman

    « Fausse danseuse orientale apparue dans le ciel du Paris mondain de 1904, espionne naviguant entre le services secrets de l’Allemagne et de la France en guerre, Mata Hari, mythomane inspirée, rayonne dans l’imaginaire de notre siècle.

    La Hollandaise Margaretha Zelle a été l’impresario de sa propre vie, inventant un personnage a deux faces, Lady Mac Leod et Mata Hari, avant de choisir sa dernière incarnation : H 2, espionne du Kaiser et du deuxième Bureau. Symbole d’un Orient érotique fantasmatique, elle est un moment la femme de la plus célèbre d’Europe, mais sa gloire s’éteint avec la Belle Epoque. Par sa mort tragique, elle accède à une bizarre immortalité, et son double rôle de danseuse-espionne lui vaut une place de choix dans la littérature d’espionnage et sur les écrans. Mata Hari,  » la danseuse rouge « , est accolée à des personnages réels, comme Marthe Richard, autre agent double, et à des êtres fantomatiques, comme  » Fraulein Doktor  » patronne supposée de l’espionnage allemand pendant la Grande Guerre. Le mythe de Mata Hari fascine à plus d’un titre. Elle a représenté une certaine image de la femme, courtisane futile devenant la Salomé de la trahison, et que l’on fusille au vu d’un dossier presque vide. »

    « Mata Hari », un film de George Fitzmaurice (1931)

    Acteurs : Greta Garbo, Ramon Novarro, Lionel Barrymore…

    « Danseuse exotique à Paris, Mata Hari est aussi une espionne à la solde de l’Allemagne. Sa mission est d’intercepter certains messages des Russes. C’est le lieutenant Rosanoff qui les détient. Prise à son propre piège, Mata Hari tombe amoureuse du bel officier. Loin de la vérité historique, le scénario est un prétexte. La ‘divine’ nous envoûte par sa beauté, sa sensualité et son mystère. Un superbe mélodrame… »

    « Mata Hari, agent H21″, un film de Jean-Louis Richard (1964)

    Acteurs : Claude Rich, Jean-Louis Trintignant, Jeanne Moreau (Mata Hari)…

    « Paris 1917 : on ne parle que de cette guerre qui ne veut pas finir, des civils qui ne peuvent pas comprendre, des embusqués qui mènent la belle vie. Partout règne le découragement et avec lui la peur et sa conséquence : l’espionnite. Dans un music-hall parisien se produit une superbe danseuse d’origine javanaise, Mata Hari dont le nom signifie « Fille du soleil ». Ses danses orientales, plus suggestives que sacrées, lui valent d’être très en vogue. Les salons parisiens se disputent Mata Hari, admirateurs civils et surtout militaires se multiplient. Cette femme, à la fois courtisane et espionne, nous semble tantôt pure et tantôt rouée, enfantine et diabolique, fragile et dangereuse, amoureuse et intrigante… «

     

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    Au début du XIXe siècle, le monde paysan, marqué par une permanence des structures sociales et des techniques agraires, occupe une grande place dans la société française. Même si son importance est minimisée par sa place politique et sociale, la grande majorité des Français est alors composée de paysans. Le système agricole est encore très fragile et soumis à de nombreux aléas (notamment météorologiques), l'économie agricole est encore une juxtaposition de systèmes régionaux.

    À la fin du XIXe siècle, le monde paysan a effectué une première révolution et a connu son apogée, l'agriculture s'est modernisée et le marché agricole s'est unifié; la paysannerie a un poids important dans la vie politique du pays. Au début du XXe siècle, elle semble entrer dans une phase de déclin, une vaste redistribution des hommes est en cours sur l'ensemble du territoire, l'agriculture n'est plus la seule source de production, le secteur industriel est en plein essor et la civilisation urbaine pénètre les campagnes. L'exode rural est cependant plus tardif en France qu'ailleurs, et ce n'est que lors des Trente Glorieuses que la modernisation réelle de l'agriculture et du statut du paysan, qui périclite, remplacé par le statut d'exploitant agricole, est effective.

    Sommaire

     

    La paysannerie entre l'Ancien Régime et la Restauration (1789-1815)

    Entre la fin de l'Ancien Régime et la Restauration en 1815, la paysannerie va connaître une véritable révolution, tant juridique que sociale. Alexis de Tocqueville dans son ouvrage sur l'Ancien Régime et la Révolution (1856), montre bien que l’œuvre de la Révolution fut de libérer le sol pour un moment, ainsi que la capacité d’entreprendre de la paysannerie française.

    La paysannerie de l'ancien régime est marquée par un nombre important de pesanteurs, aussi bien dans le domaine agricole que dans le domaine social, la paysannerie est alors dominée et dépendante. La « révolution agricole » du 17e est un mythe, l'économie agricole reste étriquée, et l'agriculture n'a pas encore domestiqué la nature, d'où l'hypersensibilité de la production agricole à la météo. Les pratiques agricoles restent traditionnelles (jachères relativement longues, cultures sur brûlis…), et il n'existe pas de véritable marché agricole à l’échelle nationale, ce n'est qu'une juxtaposition de systèmes agricoles régionaux mal connectés entre eux (enclavement).

      

    La Révolution va modifier l'ensemble des pesanteurs de l'ordre social qui pèsent sur la France de l'époque. Tout d'abord concernant la propriété de la terre, les paysans n'étaient pas dans leur majorité propriétaires de la terre, celle-ci constituait un placement et était une source de prestige accaparée des grands propriétaires: noblesse, clergé et bourgeoisie urbaine, qui possédaient à peu près 55 % des terres agricoles, souvent les meilleures, il faut ajouter le poids des droits seigneuriaux et les privilèges qui faisaient de la noblesse rurale la seule autorité. Les paysans qui possédaient peu ou pas de biens propres devaient travailler pour autrui par différents moyens: le métayage, le fermage, ou encore par le salariat agricole.

    Gouvernante dans une maison bourgeoise

      

    Il y avait donc déjà de grandes disparités de condition, de revenu et de statut à l'intérieur de la paysannerie de l'ancien régime. La majorité de la paysannerie était alors modeste et peu instruite, les relations sociales étaient alors basées sur la communauté rurale (paroisse) qui était à la fois un secours pour le faible et un frein à la modernisation, et sur laquelle pesait la société d'ordres.

    La crise de subsistance de la fin du XVIIe siècle s'est généralisée en 1789, se combinant avec une crise politique, il y a bien une révolution paysanne dans la révolution de 1789.

    La crise économique de la fin des années 1780 est d'abord liée à une crise de subsistance généralisée et une crise de la paysannerie accablée par les privilèges seigneuriaux (on peut constater cet accablement dans les cahiers de doléances remis au roi).

    Cependant le monde paysan a bien peu participé aux évènements politiques parisiens qui ont fait la Révolution (deux députés du Tiers-état seulement étaient laboureurs). Mais les évènements révolutionnaires vont provoquer une agitation en province, c'est la Grande Peur, durant laquelle la paysannerie (en tout cas une partie) désorientée va régler ses comptes socio-économiques avec la noblesse, poussant l'Assemblée à abolir tous les privilèges durant la nuit du 4 août 1789. C'est un changement juridique radical pour la paysannerie, libéré d'une source de contraintes de tout ordre (juridique, économique…). Cela va d'un coup lever toutes les pesanteurs liées à la féodalité.

      

    Le deuxième événement qui va changer la paysannerie est la vente des biens nationaux (ensemble des biens de l'Église mis à disposition de la Nation et biens saisis des nobles émigrés). La vente des biens nationaux pendant la période révolutionnaire constitue une vaste redistribution des terres, la Révolution exalte la propriété et permet aux paysans de s'approprier la terre qu'ils possédaient si peu. Mais cette redistribution de terres a surtout favorisé le haut de l'échelle sociale paysanne et les bourgeois pour qui la terre reste un placement rentable. La redistribution par la vente des biens nationaux est relativement opaque, si elle constitue un pas important pour la paysannerie dans la possession de sa terre, elle ne profite pas à la majorité des paysans les plus pauvres qui n'ont pas eu les moyens d'acheter ces biens.

    La Révolution va aussi constituer un véritable éclatement du groupe paysan. Cet éclatement va se faire progressivement, mais c'est tout un ensemble de mesures révolutionnaires, le poids de la guerre et des éléments d'ordre local qui vont éclater le groupe paysan. Le poids de la guerre va être essentiellement porté par la paysannerie, parce qu'ils sont les plus nombreux, ce sont eux qui sont les plus touchés par les levées en masse de soldats, c'est aussi chez eux que l'on vient réquisitionner les bêtes, qui servent souvent aux travaux des champs, c'est eux qui subissent le plus les effets de la guerre, l'appauvrissement, le brigandage

      

      

    La vente des biens nationaux va aussi constituer un facteur d'éclatement de la paysannerie, d'abord parce qu'elle crée une différence fondamentale entre celui qui possède la terre et celui qui n'en a pas assez pour en vivre, ensuite parce que la vente des biens nationaux va dresser les paysans contre les bourgeois des villes qui achètent cette terre nouvelle, selon des modalités différentes en fonction d'éléments locaux.

    Les différends entre le gouvernement révolutionnaire et l'Église, vont aussi influencer les réactions paysannes dans certaines régions, surtout à l'ouest où la Vendée se révolte. Il y a une véritable césure paysanne.

    Le régime impérial de Napoléon va constituer une véritable stabilisation pour la paysannerie française.

    Tout d'abord pour la première fois depuis 1789, Napoléon va instituer un régime d'ordre. L'ordre public est rétabli, les déserteurs sont pourchassés, les bandes armées réduites, les chouans et vendéens sont écrasés par la force lorsque l'apaisement religieux n'a pas suffi. L'ordre religieux est rétabli, le concordat est signé en 1801, liant l'État impérial à l'Église, des mesures d'apaisement sont décidées.

      

    L'ordre administratif est lui aussi rétabli, l'administration napoléonienne est une des plus efficaces de l'époque, les préfets en sont un élément. La mise en place de codes (code pénal, code civil de 1804, code commercial de 1807…) constitue aussi une source de stabilisation juridique.

    Ensuite, la conjoncture économique devient plus favorable à la paysannerie, et la hausse des prix agricoles va profiter à la paysannerie française. L'insécurité alimentaire est petit à petit résorbée par la diffusion de la pomme de terre (mais aussi de la betterave) et la culture céréalière (le blé prend le pas sur les céréales plus pauvres), les disettes sont plus rares, la dernière sera celle de 1812.

    Mais l'Empire va aussi être une source de mécontentements pour la paysannerie. Les défaites militaires et la conscription pèsent essentiellement sur les paysans, la pression fiscale augmente et pèse sur les paysans, le conflit avec le Pape relance l'agitation à l'Ouest et relance une petite chouannerie. La légende noire de l'ogre Napoléon va dominer pendant plusieurs années.

      

      

    Les lentes mutations du monde paysan entre 1815 et 1870: l'apogée du monde paysan

    De 1815 jusqu'à la fin du Second Empire, la paysannerie française va connaître un ensemble de lentes mutations qui vont la mener à son apogée.

    La croissance agricole est incontestable, entre 1815 et 1851 la production agricole augmente de 78 %, le blé progresse, comme la pomme de terre qui améliore grandement la sécurité alimentaire. Cette croissance est obtenue par une augmentation du travail et le recul de la jachère plus que par le progrès technique, l'agronomie n'est pas une priorité et le manque de possibilités de crédit hormis auprès des usuriers et notaires est un frein. Les impulsions données à l'agriculture sont plutôt extérieures, l'amélioration des communications, le lancement de grands travaux unifient le marché agricole et donnent une impulsion à certaines régions dont l'agriculture a des visées commerciales. Cependant le marché rural a encore un faible effet d'entraînement sur l'industrie naissante. Jusqu'en 1860, la terre constitue encore une source de rente, mais à partir de cette date l'immobilier et l'industrie deviennent de plus en plus attrayants.

      

      

    La population rurale pratique la pluriactivité afin de compléter ses revenus, en hiver les paysans inactifs pratiquent l'artisanat à domicile ou travaillent dans des manufactures installées en milieu rural (salariat occasionnel), c'est particulièrement vrai dans le textile et la confection. Les ouvriers de l'époque pratiquent occasionnellement la culture (moissons ou jardins ouvriers). Le surpeuplement rural que l'on peut constater par certains signes: la proportion de mendiants encore importante ou le malthusianisme des notables est dû à une natalité encore forte et à une amélioration de la nourriture. L'émigration rurale se fait plutôt vers les villes ou vers les régions agricoles où il y a du travail saisonnier, très peu à l'étranger. L'exode rural vers les emplois industriels est un mythe, l'émigration rurale se fait pour échapper à sa condition, pas par attrait pour les emplois industriels.

      

     Le quotidien des paysans s'améliore tant au niveau de la nourriture qu'au niveau matériel: la majorité des paysans ont désormais du mobilier (exemple: pendule). L'amélioration des communications entraîne une ouverture culturelle plus grande, le début de l'instruction, Maurice Agulhon souligne le rôle du « monsieur » instruit, intermédiaire culturel et politique.

      

      

    C'est aussi l'époque où la paysannerie entre en politique, la période de la Restauration a conféré un poids politique important à la propriété foncière du fait du cens, mais celui-ci exclut presque la totalité de la paysannerie qui n'est pas assez riche pour pouvoir voter. La paysannerie marginalisée n'est pas politisée et est encore largement influencée par les nobles, notables ruraux ou les curés (par exemple Tocqueville[Qui ?] emmène ses paysans voter pour lui). La véritable entrée en politique se fait en 1848 avec le suffrage universel : à ce moment, les paysans constituent plus de 75 % de la population, soit la majorité à eux seuls, et tous les courants politiques vont se lancer à l'assaut du vote paysan. Le soutien à l'Empire constitue peut-être un rejet de la république de la ville, des notables (républicains)…

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    La paysannerie devient un fidèle soutien à l'Empire, sûrement à cause de cette volonté de sortir du clivage entre les « blancs » et les « rouges », de la conjoncture économique favorable, de la politique de grands travaux (voir le livre d'Alain Corbin, Le village des cannibales)…Le Second Empire constitue une période d'apogée du monde paysan au sein de la société du fait de la prospérité économique, du nombre encore important de paysans, du soutien politique qu'il constitue pour le régime, et de son identité culturelle encore forte.

      

      

    Parenthèse sur la participation à la vie politique en France (de 1789 à 1870)

    Le XIXe siècle voit apparaître notre vie politique moderne. Cette politisation se traduit par la diffusion dans les masses, et particulièrement dans la classe paysanne, du jeu démocratique mais aussi par le processus d'acquisitions des grands principes de la Révolution française de 1789.

    Une nouvelle classe paysanne apparaît alors et se fédère implicitement, et son émancipation est rendue possible par la Révolution de 1789. Particulièrement, c'est l'établissement de la supériorité du droit naturel sur le droit positif, consacré par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, qui, en affirmant un droit à la propriété comme un droit fondamental, permet aux paysans d'exister par leurs terres.

    Cet élan d'instauration des libertés nouvelles est freiné - voire stoppé - par un Premier Empire belliqueux et par un certain cléricalisme, puisque le Concordat de 1801 lie l'Empire au catholicisme. Les guerres napoléoniennes, responsables de près d'un million de morts - essentiellement des paysans - sont en fait à l'origine de la formation d'une sorte de culte napoléonien, c'est-à-dire une forme d'adoration des campagnes aux guerres de conquêtes et aux nombreuses victoires (et défaites) de Napoléon Ier. Ce culte se traduit dans les campagnes notamment par de grandes veillées organisées autour des vétérans, telles qu'elles sont décrites par exemple dans Le médecin de campagne de Balzac.

      

      

      

    Le paysan doit aussi faire face à l'Empire qui tente d'exercer sur lui une domination, avec l'aide du clergé à qui il est associé depuis le Concordat. En effet, en l'absence d'éducation politique, d'instruction, et d'une véritable école républicaine, le paysan peut difficilement s'intégrer à la vie politique et reste ainsi dans une forme d'ignorance la plus totale. C'est ainsi que, manipulé, il peut suivre une tendance contraire à ses aspirations nées de la Révolution de 1789. Cette ignorance explique en grande partie l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en 1848, candidat non républicain mais porté par la gloire de son oncle à la présidence de la IIe République.

      

    Cependant, le paysan a peu à peu la possibilité de s'exprimer politiquement, par l'élargissement progressif du droit de vote (lois de 1817 et 1831) d'abord, jusqu'à la première élection au suffrage universel direct (masculin) au lendemain de la Révolution de 1848. Le résultat de cette politisation, amorcée dès 1789, fait désormais de lui un « citoyen actif ». Néanmoins, dans l'esprit de certains républicains de l'époque (dont Jules Grévy), ce nouvel outil démocratique qu'est le suffrage universel appliqué à l'élection du Président de la République peut être au final nocif à la République.

      

    Dans un discours prononcé devant l'Assemblée constituante en octobre 1848, celui-ci, en tant que député, avait déjà averti les élus du risque pour la République d'élire son président au suffrage universel. En effet, c'est ce mode de scrutin qui a amené au pouvoir celui qui, en 1852, proclama le Second Empire et devint Napoléon III, mettant ainsi un terme à la Deuxième République après seulement quatre ans d'existence.

      

      

    Mais le vote n'est pas unanime en France : les citoyens des villes votent en majorité « non » au plébiscite du 20 décembre 1851 confirmant le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. Le paradoxe ainsi soulevé est que c'est le peuple lui-même qui a amené au pouvoir celui qui va le conduire à sa perte 22 ans plus tard. Ainsi, c'est en partie la défaite de 1870 face à la Prusse qui explique le ralliement de la classe paysanne à la République dans les années suivant la défaite, délaissant définitivement l'Empire.

      

      

    Les difficultés du monde paysan de 1870 à la veille de la Première Guerre mondiale

    À partir de 1870 s'ouvre une période difficile pour la paysannerie française, surtout au niveau économique. La crise économique qui touche la paysannerie française à partir de 1870 est multiforme.

    Trois facteurs vont se conjuguer pour déboucher sur une crise économique de l'agriculture. La baisse des prix entraîne une baisse des revenus des paysans et une chute des rentes foncières, tandis que dans le même temps la crise économique touche d'autres secteurs, introduisant l'idée de cycles de croissances et de crises. La fin de certaines activités agricoles est due au progrès technique: c'est l'exemple des colorants naturels remplacés par des colorants chimiques, ou de la fin du vers à soie dans le lyonnais.

      

    Dans les deux cas on peut aussi évoquer l'arrivée de produits agricoles venus de pays « neufs » ou des colonies (huile des colonies, viande d'Argentine…) qui concurrence les produits français et font augmenter l'offre. Le phylloxera touche dans la même période l'ensemble des vignobles français, cela est d'autant plus grave que la vigne a un rôle socio-économique majeur et valorise des terres plus pauvres. La production, même après la fin du phylloxera, a du mal à repartir, cela débouchera sur des révoltes importantes dans le Languedoc.

    Cette crise va entraîner une réaction et de profondes modifications du monde paysan. D'abord, la polyculture est abandonnée, et les différentes régions se spécialisent au niveau agricole, une reconversion est entamée, la vigne est remplacée par des cultures fruitières, l'élevage, la culture maraîchère ou florale se développent, on assiste à un changement de taille encore visible aujourd'hui dans le paysage agricole au niveau d'ensembles régionaux. La vitalité démographique décline durablement. Le monde agricole s'organise face aux difficultés, c'est le début du syndicalisme agricole revendicatif et structuré, mais ce syndicalisme s'il est très écouté par les politiques ne concerne pas tous les paysans.

      

      

    L'État intervient, il instaure un protectionnisme agricole pour protéger la production, favorise l'accessibilité aux crédits des paysans. Parallèlement l'influence urbaine pénètre la campagne par le biais du service militaire, du chemin de fer, de l'émigration rurale, de la presse et de la scolarisation.

    Au niveau politique cette période est marquée par l’avènement de la République. La République part à la conquête des paysans qui seuls peuvent la consolider. Le rôle de l'instruction publique est déterminant dans cette conquête réciproque, tout comme le phénomène de descente du pouvoir politique au niveau villageois: les élections municipales ont définitivement ancré la vie politique dans la vie villageoise, c'est ce que montre Maurice Agulhon dans La République au village.

      

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    Une véritable géographie des comportements électoraux s'établit dans cette période, l'opposition du curé et de l'instituteur structure la vie politique du village. Les paysans arrivent ainsi jusqu'à la veille de la guerre à consolider leurs intérêts au sein de la République par une vie politique active.

    À la veille de la Grande Guerre, l'agriculture est de plus en plus dépendante des secteurs de l'industrie et de la distribution, qui sont en pleine expansion. La civilisation agraire est en train de se fondre dans un creuset national, celui de la Patrie, et désormais la paysannerie est maîtresse de sa terre. Les nuances apportées selon les régions, les classes sociales à ces grands traits ont structuré la carte à la fois économique, sociale et politique de la France.

      

      

    De 1945 à aujourd'hui

    En France, aux yeux de l'administration (notamment de l'INSEE), le paysan est un agriculteur quand il est professionnel. Une tranche importante de paysans français revendique farouchement cette appellation souvent pour se démarquer de l'agriculture productiviste et/ou par souci de ne pas rompre avec leur racines, leur appartenance à la terre. l'Europe joue un rôle énorme sur la production française...souvent délaissée par la production étrangère...

      

     

    N.B. - j'ai un très grand respect pour le monde paysan, agricole, éleveurs, laitiers, céréaliers, vignerons, maraichers..et pêcheurs  MERCI à tous...

    Sources Wikipedia

    Photos google    

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  • Exemples de tenues du début du XIXe siècle

                 

    chapeauxdebutXIXe400

      

    Les gravures présentées ici    proviennent du site de la galerie Laurencin (www.gravures-laurencin.com)    spécialisée dans les estampes et les dessins.

    La caricature intitulée 'La Promenade interrompue'    (photographie 2 gauche) présente un incroyable marchant sur la traîne d'une merveilleuse ce qui suspend la flânerie de    ces musards (pour la définition de ce terme, voir la fin de l'article : La petite    maîtresse à la promenade, le petit maître allant en bonne fortune, le museur, la museuse, le musard et la musarde). Le thème de cette image rappelle    celui de celle du Bon Genre ayant pour titre : 'L'embarras des Queues' (Récapitulatif de l’exposition Modes    anciennes - suite -). 'La rencontre imprévue' (photographie 2 centre) est dans la même veine ;  et l'estampe 'Demoiselle s'amusant avec son Carlin' (photographie 2 droite) est très bien résumée par son titre.

    modesdudebutduXIXe3estampes500clair

      

    La    'Suite et effet du Mariage de Mr    Richelet' (photographie 3)fait sans doute référence aux épousailles entre une femme jeune et un vieillard. La jeune fille et ses amis sont à la mode de l'époque, alors que le vieil homme    l'est à celle du siècle passé.

    L'intérêt de toutes ces gravures réside ici dans les costumes : chapeaux et    tenues d'incroyables et de merveilleuses. Les jeunes habillés ainsi au début du XIXe siècle suivent la mode d'alors, contrairement aux premiers incroyables et merveilleuses de la fin du XVIIIe    siècle qui véritablement créent la mode et lui apportent des changements en étant novateurs. Cependant les grands chapeaux sont caractéristiques de la période concernée. Alors qu'au siècle    précédent les coiffures des dames s'élèvent très haut ; au début du siècle suivant les chapeaux de certains hommes surplombent la foule des promeneurs parisiens,alors que ceux des femmes peuvent être très verticals : on en a un exemple à la    photographie 3 dans la coiffe à longue visière que tient un des protagonistes. Les personnages féminins ont des tuniques tombant sur les pieds, à taille très haute, découvrant la gorge, et des    châles. Les hommes portent la coiffure 'à la Titus' (cheveux courts), une cravate haute, un habit à grand collet, une culotte, des bas, des chaussures plutôt plates ...chapeaugrandbicorne249clair

      

    article  Publié le 13 janvier 2010 par Richard Le Menn

      

    sources lien :

    http://www.paperblog.fr/2712875/exemples-de-tenues-du-debut-du-xixe-siecle/

    http://www.lamesure.org/article-exemples-de-tenues-du-debut-du-xixe-siecle-42837368.html  

     

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    « Notre dame Guesclin À Bertrand Livrez lui l'épée Voir si les connétables Anglais seront crevés. »  

      

    Au service du roi Jean le Bon,  il attaque et rançonne les Anglais qui s'aventurent dans la forêt de Brocéliande, en Bretagne du Nord. La guerre de Cent Ans vient de commencer. Bertrand réinvente le harcèlement des troupes par ruses et subterfuges, qu'on appelle aujourd'hui guérilla et qui, de tout temps, sut faire échec aux armées les plus puissantes. Il devient vite la terreur des occupants qui l'ont surnommé « le Dogue noir de Brocéliande ». 
     

     

    Ces débuts épiques ont mené du Guesclin vers la gloire. A trente-sept ans, le voilà chevalier, seigneur de la Motte Broons, capitaine ... Elles sont loin les années de maquis, mais les Anglais craignent plus que jamais ce petit homme « de grosse et rude taille » dont le nom devient célèbre dans toute la France. Il reste le plus sûr atout du Dauphin (futur Charles V), qui a pris la régence du royaume en l'absence de son père, le roi Jean le Bon, retenu prisonnier à Londres.
     

      

      

    L'Anglais n'accepte de restituer son otage que contre espèces sonnantes et trébuchantes. De plus, il en profite pour accuser Bertrand de trahison et demande un duel, pour le soumettre au jugement de Dieu ... histoire de prouver, par la même que le Breton n'est pas si invincible que cela ! La place du Marché, à Dinan, est alors transformée en champs clos où vont s'affronter les deux adversaires, pour la plus grande joie des populations avoisinantes. On a confiance en Bertrand qui a déjà fait mordre la poussière à tant d'Anglais ... mais cette fois, il a affaire à forte partie : Thomas de Canterbury est renommé pour sa puissance au combat. 
     

      

     

      Bertrand du Guesclin,

      

      

    Aussi est-ce avec un rien d'inquiétude que l'on voit pénétrer en lice un Bertrand portant sur son armure la tunique aux couleurs des Du Guesclin : aigle noir à deux têtes sur fond blanc barré d'une diagonale rouge. Les deux chevaliers jettent leurs destriers l'un contre l'autre, et bientôt jaillissent des étincelles dans le fracas des épées contre les armures et les écus. Bertrand tombe à terre, au grand dam de la foule anxieuse ; Sans attendre qu'il se relève, Canterbury pousse son cheval à la charge. Mais le Breton a tout de même eu le temps d'envoyer promener une partie de son lourd harnachement, ce qui le rend plus libre de ses mouvements. Il désarçonne son adversaire qui n'en peut plus, lui ôte son heaume et commence à l'assommer de ses mains gantées de fer. C'en est fini du présomptueux. 
     

      

      

      

    Les années passent : Bertrand n'a pas le temps de s'occuper de lui-même. Plusieurs fois fait prisonnier par les anglais, il a dû payer rançon pour être libéré ; mais il a aussi délivré Rennes, Melun, Ploërmel, ce qui lui vaut d'être nommé gouverneur de Pontorson par le Dauphin. Voilà Du Guesclin seigneur en son château, capitaine souverain pour le duché de Normandie, vassal mais aussi ami personnel du Duc de Bretagne. Et c'est cet ami haut placé qu'il prie d'intervenir pour réaliser son alliance avec Tiphaine Raguenel. 
     

    La famille de la jeune fille est flattée d'une telle demande : voilà où sa bravoure a mené le petit Breton ! Et Tiphaine « au clair visage » se prend à aimer celui qui veut conquérir la gloire pour ses beaux yeux. Mais, dans les semaines qui précèdent son mariage, Bertrand est donné en otage par son suzerain aux Anglais, en gage d'une nouvelle trêve. Bertrand n'accepte qu'à condition d'être libéré au bout d'un mois : il est bien décidé à ne laisser aucun impératif, royal ou pas, empiéter sur sa vie privée. Cependant, le mois écoulé, son geôlier, Guillaume Felton, refuse de le laisser partir. Comme il a tout de même droit aux promenades à cheval, Bertrand en profite un jour pour lancer sa monture au triple galop et ainsi s'échapper. Cette fois, c'est pour lui-même qu'il se hâte : sa bien-aimée l'attend ; il lui tarde de la revoir enfin, celle qui lui est restée fidèle des années durant, sûre qu'elle serait un jour sa femme.
     

    Les noces sont célébrées en grande magnificence à Dinan, au milieu d'une liesse indescriptible : Bertrand du Guesclin est si populaire ! Toute la noblesse de Bretagne est également présente. Puis Bertrand à Auray doit prêter main forte à son suzerain, le duc de Bretagne. Le résultat ne se fait pas attendre : l'armée est défaite, le duc tué et Bertrand prisonnier après, il est vrai, s'être battu furieusement ; il a tout de même fini par céder aux injonctions de son vainqueur : « Messire Bertrand, au nom de Dieu, rendez-vous ! Vous voyez bien que la journée n'est pas vôtre! » Mais, les lois de la chevalerie ont parfois de quoi vous mettre du baume au cœur : en s'engageant sur l'honneur à ne point reprendre le combat que lorsqu'il aura entièrement acquitté sa rançon, Bertrand est mis en liberté provisoire et peut donc rejoindre sa femme à Pontorson. L'inactivité forcée de son mari aurait pu être une aubaine pour la jeune femme, mais elle a assez de cœur pour ne pas se réjouir trop fort : après tour, il est malheureux de ne pouvoir voler au secours de son roi qui en a pourtant bien besoin. Bertrand est prisonnier en son propre château et, pour Tiphaine, la gloire de son seigneur compte plus que son propre bonheur. 
     

     

      

      

    Finalement, c'est le roi Charles V, le Sage, qui paiera la dette de son fidèle vassal. Un mois plus tard, Bertrand a levé son armée ; il peut donc partir à la conquête de la France. Tiphaine lui donne sa bénédiction : « Sire, par vous ont été faits commencés, et par vous seulement, en nos jours, doit être France recouvrée. » Il se trouve en Poitou lorsqu'il apprend qu'elle est morte, dans l'isolement, comme elle a vécu, discrète compagne d'un homme qui était parti à la conquête de la gloire pour que l'on oublie sa laideur. Du Guesclin lui survivra sept ans, volant de victoires en triomphes pour s'éteindre quelques semaines seulement avant son roi, Charles V. Le 13 juillet 1380 à Châteauneuf-de-Randon en Auvergne. Il fut emporté par la maladie pendant le terrible siège de la ville.

      

    A l'expiration de la trêve, le gouverneur de la ville vint symboliquement déposer les clefs de la cité sur son cercueil. De Tiphaine, Guyard de Berville a dit qu'elle fut une incomparable femme, « dont le plus grand éloge est d'avoir été digne de Bertrand du Guesclin, comme il était le seul digne d'elle. »

      

     

    SUPERBE BLOG : http://www.lionsdeguerre.com/moyen-age/duguesclin-moyen-age.php

    sources : http://duguesclin.free.fr/guerre_de_cent_ans/page/Bertrand-du-Guesclin.htm

     

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    JEANNE • 1er SINGLE DEJA DISPONIBLE  • extrait du prochain album de Laurent Voulzy qui sortira le 28 Novembre 2011
    JEANNE • 1st SINGLE AVAILABLE NOW  • from Laurent Voulzy's forthcoming album to be released on November 28th 2011


    POUR APPRECIER CETTE MERVEILLEUSE CHANSON... cliquer sur le logo central de DEEZER ( colonne de gauche)

    le fond musical du blog sera supprimé

     
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    Le Baptême de Clovis: les origines chrétiennes de la France.

     ARTICLE écrit par
     
    Avec cet article je plonge au commencement même de l’Histoire de la France, autour de la date que tous les écoliers ont appris dans leur chronologie, celle du baptême de Clovis.
      
    Au cours de l’article, j’aurai d’ailleurs l’occasion de dire pourquoi on a en fait, trompé tout le Monde avec cette date du 25 décembre 496 qui ne fut jamais celle du baptême de Clovis. Mais pour moi un tel sujet est primordial pour affirmer une vérité que l’on rechigne accepter aujourd’hui : la France est un pays Chrétien.
      
    Bien sur nous vivons sous un Régime Républicain laïque, bien sur aujourd’hui le catholicisme n’est plus religion d’état, ni même unique religion présente en France. Néanmoins il suffit de battre la campagne française et d’observer le nombre incalculable de calvaires à l’entrée des villages ou celui des clochers d’église, dont les carillons quotidiens ponctuent la vie des personnes depuis des siècles, pour constater que la France est très clairement un pays de tradition et de culture chrétienne.
      
    Les 1500 ans d’Histoire et de Littérature Française qui ont suivit le baptême de Clovis ont, du reste, achevé il me semble, de prouver cette affirmation.
      
      
      
    Si le baptême de Clovis n’avait pas eut lieu, il est facile d’imaginer que notre pays n’aurait jamais été formé et que l’ensemble de notre Histoire et identité culturelle en eut été changée du coup, mais rien ne prouve que le peuple des Francs ne se seraient pas christianisé des années après. Reste que le baptême de leur Roi, à ouvert les portes par enchaînement des faits à l’apparition de la France.
      
    Commençons sans plus tarder et étudions d’abord, comment le peuple des Francs arriva dans un pays appelé la Gaule, qu’ils colonisèrent avant de lui donner leur propre nom. L’apparition du royaume des Francs intervint au moment où l’empire Romain d’occident était en phase finale d’autodestruction.
      
    La raison en était l’entrée de populations barbares entières (Wisigoths, Ostrogoths, Vandales ou Huns) au sein de l’Empire Romain d’occident, sans qu’on les ait assimilé au préalable à la culture Romaine. Pourtant c'est ce que Rome avait fait depuis sa fondation, près de 1300 ans plus tôt. Cette assimilation était totale : elle passait par l’apprentissage du Latin, la latinisation des noms et prénoms, l'adoption des mœurs et coutumes vestimentaires des Romains, autant de choses qu’Ambroise de Milan résuma parfaitement au VIème siècle en déclarant : « A Rome, fais comme les Romains. »
      
      
      
      
      
      
    De fait en forçant des étrangers à renoncer à leurs origines culturelles pour en faire des citoyens Romains à part entière, la République, puis l’Empire parvint à maintenir un socle national parfaitement uni et soudé pour résister aux éventuelles invasions. Mais cette politique changea avec l’arrivée au pouvoir de l’Empereur Commode (que ma génération connait très bien pour l’avoir découvert dans l’excellent film Gladiator de Ridley Scott).
      
      
     Face aux pressions des barbares aux frontières de l’Empire, il préféra laisser entrer les populations en les prenant comme auxiliaire de Rome. Mais il n’exigea aucune assimilation de leur part, il en résultat que des populations s’installèrent dans l’Empire Romain d’Occident, créant des partitions de cet Empire qui se dilata au bout de deux cent ans. Avec le Vème siècle, les barbares profitèrent de la corruption de l’administration Romaine pour réclamer davantage d’autonomie et finirent par créer des royaumes indépendants au sein de l’Empire Romain d’Occident. Dans ce contexte Rome fut mise à sac par le Wisigoth Alaric en 410, provoquant un choc dans l’ensemble de l’Empire.
      
    La ville qui avait dominé le monde connu, entama une descente aux enfers qui s’acheva en 476, quand Odoacre, chef des Hérules déposa le dernier Empereur Romulus Augustule.L’Empire Romain continuait pourtant de survivre en Orient avec Constantinople, à travers l’Empire Byzantin, lui-même ne s’effondrerait qu’en 1453. Restait qu'avec Rome, l’Antiquité mourrait et laissait place au Moyen Age. Faisons après en un zoom sur la Gaule de cette fin du Vème.
     
    Les royaumes barbares en Gaule (476).
    Elle était à l’image même de la division de l’Empire Romain d’Occident, divisée en cinq royaumes (Voir la carte) : les Wisigoths dirigés par Euric s’étaient installés au sud de la Loire et à l’ouest du Rhône, descendant profondément en Espagne et vers l’actuel Languedoc ; les Burgondes installés dans la vallée du Rhône ; les Alamans au Sud du Rhin et dans ce qui correspond à la Bavière ; les Francs Rhénans et Francs Saliens, installés sur un territoire comprenant le nord actuel de la France, la Belgique et le sud des Pays Bas ; et enfin le royaume Romain d’Aegidius, se battant pour lui même depuis la destitution de l’Empereur, sur la Bretagne, la Normandie, l’ile de France et la Picardie.
      
      
      
    Les Francs en eux mêmes étaient un peuple Germanique apparu aux Pays Bas aux alentours de 260 après J-C. Au IVème siècle, les Romains les avaient admis comme fédérés, devant la poussée des Huns, dans la région Rhénane.
      
    De là les Francs se séparèrent en deux : d’un coté les Francs Rhénans (ou Ripuaires) qui s’installèrent dans la région de Cologne et D’Aix la Chapelle, de l’autre les Francs Saliens, qui restèrent dans les Flandres. Ce sont de ces Francs là, qu’un jour Clovis prendrait la tête pour partir à la conquête de la Gaule. Depuis 457, les Francs Saliens étaient dirigés par Chilpéric. En 463, il s’était allié à Aegidius pour repousser les Wisigoths qui menaçaient les alentours de la Seine. Les Wisigoths furent vaincus et repoussés au-delà de la Loire, mais en 464, Aegidius laissa le pouvoir à son fils Syagrius, qui était pro-Wisigoth, ce qui rejeta les Francs dans le camp adverse.
      
      
      
    C’est à alors que Clovis naquit, vers 466. Fils de Chilpéric et de Basine reine de Thuringe. De sa vie nous savons essentiellement ce qu’en a raconté le chroniqueur Grégoire de Tours, qui vécut une vingtaine d’années après Clovis, mais qui fut bien fâché avec les dates au point d’en confondre quelques unes. Des erreurs dont nos écoliers payent encore aujourd’hui les pots cassés.
      
     Il fut élevé par sa mère et par d’autres femmes jusqu’à ses douze ans, puis il fut sevré et confié à des hommes comme le voulait la tradition Franque.Vers 477, ayant atteint la majorité, son père lui remit symboliquement une francisque, l’arme caractéristique des Francs : une hache recourbée pour en faire une arme de jet.Clovis fut donc initié à l’art de la guerre et de la politique. Déjà à cette époque il rencontra à maintes reprises le fameux Rémi, élu évêque de Reims en 459, à seulement 22 ans !
      
      
      
      
      
    Ce brave Rémi nous permet de faire une transition sur la situation religieuse en Gaule à la chute de l’Empire Romain d’Occident.
      
    Bien avant l’arrivée des peuplades Barbares qui colonisèrent la Gaule, celle-ci avait été bien christianisée. Le célèbre épisode des martyrs de Lyon sous Marc Aurèle en 177, prouve que le Christianisme avait commencé à se diffuser en Gaule à partir du IIème siècle. Mais il avait fallu attendre les édits de Théodose dans les années 390 qui interdirent le culte païen et firent du Christianisme la religion officielle de l’Empire, pour que cette religion soit répandue partout en Gaule. De fait, quand les peuples Barbares arrivent en Gaule fin du IVème siècle, ils arrivaient sur une terre très clairement chrétienne.
      
    Certains de ces peuples Barbares s’y convertirent à l’instar des Wisigoths ou des Burgondes. Notons pourtant qu’à cette époque en Gaule, il y avait deux courants chrétiens différents : d’un coté les Ariens, disciples d’Arius, un théologien chrétien qui ne croyait pas en la nature divine de Jésus, il fut condamné par le Concile de Nicée en 325, mais fit de nombreux adeptes ; de l’autre les chrétiens Catholiques, fidèles au Credo énoncé par le concile de Nicée. Wisigoths et Burgondes étaient précisément Ariens.Les Francs en revanche étaient restés païens, malgré cela ils entretenaient de bonnes relations avec les autorités chrétiennes, lesquelles étaient, à l’instar de Rémi, majoritairement Catholiques dans les territoires administrés par les Francs. Cet élément serait déterminant dans l’avenir religieux de la France et de la chrétienté tout entière. Quand Chilpéric mourut en 481 et que Clovis (âgé de 15 ans) lui succéda, Rémi s’empressa de lui écrire pour le reconnaitre officiellement et en lui conseillant de toujours s’appuyer sur l’autorité des évêques pour asseoir son pouvoir.
      
      
      
      Le Baptême de Clovis: les origines chrétiennes de la France.
      
    Dès 486, Clovis entrepris la conquête de la Gaule pour agrandir son influence et son territoire.
      
    Notons que les Francs était le seul peuple de la Gaule à ne s’être jamais coupé de ses bases arrières: plutôt que de déménager comme l’avaient fait les Wisigoths et de ses retrouver isolés au milieu de populations Gallo Romaines, les Francs colonisaient la Gaule lentement en descendant vers le Sud.Clovis décida d’en finir définitivement avec la présence Romaine et attaqua le très « Wisigothphile » Syagrius.
      
    La rencontre entre les Romains et les Françs eut lieu près de Soissons. L’avantage tourna aux Francs et Syagrius défait, s’enfuit à Toulouse capitale de son allié Wisigoth Alaric II. Clovis s’empara de tous les territoires au nord de la Loire, même si la Bretagne ne fit sa soumission qu’en 497.Clovis envoya un ultimatum à Alaric II pour exiger qu’on lui remette séance tenante Syagrius. Alaric renonça à tenir tête au roi des Francs et s’exécuta : Syagrius fut livré à Clovis qui le fit enfermé puis égorgé quelques temps plus tard.
      
     
     
    L'épisode du Vase de Soissons, le soldat cabosse le vase.
      
      
    Avant de continuer arrêtons-nous un instant sur cette victoire de Clovis qui donna lieu à la fameuse histoire du « Vase de Soissons », rapporté par Grégoire de Tours et magnifié par les enseignants de la IIIème République au XIXème. Chez les Francs, il était de coutume que les soldats se partagent le butin amassé après la mise à sac d’une ville ennemie et la cathédrale de Reims, qui se trouvait en territoire ennemie ne fit pas exception à la règle. Or il y avait dans le trésor de cette église un vase précieux pesant d’argent.
      
    Quand Rémi apprit la victoire de Clovis, il s’empressa de lui faire envoyer des émissaires pour lui demander que ce vase soit soustrait au partage du butin. Clovis accepta, ce qui témoigne du respect que ce roi avait pour une église dont il ne partageait pourtant pas (encore) les croyances. Seulement quand Clovis alla voir les soldats pour leur signifier d’épargner le vase, il avait déjà été attribué à un soldat. Clovis lui proposa bien d’échanger le vase contre autre chose, mais le guerrier mécontent s’empara de sa francisque et cabossa le vase (Voir l'image). « Tu ne recevras que la part que le sort t’attribue vraiment ! » lui lança t’il.
      
    Vexé d’avoir été tancé, Clovis ne s’y attarda pourtant pas et renvoya le vase cabossé (mais non détruit contrairement à ce que veut la légende, puisqu’il été en argent) à Rémi.Toujours selon Grégoire de Tours, il advint qu’au printemps suivant, alors que Clovis passait ses troupes en revue, il reconnut le soldat qui lui avait manqué de respect. S’arrêtant devant lui, il lui enleva ses armes et les jeta à terre en lui reprochant de mal les tenir.
      
    Profitant du moment que le soldat se baissait pour ramasser ses armes, Clovis lui asséna un coup de francisque sur la tête en s’écriant « Ainsi as-tu fait au vase de Soissons ! » Après sa victoire sur Syagrius, Clovis chercha l’alliance des Burgondes, pour contrecarrer au besoin la menace des Wisigoths. Le royaume des Burgondes avait été divisé par le roi Gonthiaire en 473 à sa mort entre ses quatre fils.
      
    Mais Gondebaud, l’ainé, prit rapidement l’ascendant sur les trois autres, il élimina l’un d’eux Chilpéric, emprisonna sa femme et ses fils, et exila ses deux filles Clothilde et Chrone. Cette dernière prit l’habit de religieuse, alors que Clothilde, bien qu’en exil, souhaitait fonder une famille. Elle même n’avait pas été élevée dans le christianisme Arien mais Catholique, c’est pourquoi les évêques de la Gaule la portèrent en grâce et Rémi ne manqua pas de le faire valoir à Clovis. Celui-ci imagina qu’une telle alliance par mariage lui apporterait la sympathie de plusieurs évêques Catholiques ainsi que l’alliance de Gondebaud, qui se montrait désireux de se réconcilier avec sa nièce.
      
    Clovis passa par les services d’un proche conseiller Aurélien, pour atteindre Clothilde. Il se fit passer pour un mendiant pour rencontrer Clothilde secrètement à Genève, capitale de la Burgondie et lui parler du projet de mariage dans le dos de Gondebaud. Clothilde et accepta et Clovis rassuré, envoya une ambassade officielle à Gondebaud qui accepta aussi. Le mariage fut célébré en 493 à Soissons dont Clovis avait fait sa capitale. C’est de là que commença le chemin qui allait emmener Clovis sur le chemin de la conversion. Clothilde tentait, mais en vain, de détacher Clovis du culte des idoles païennes, lui faisant valoir que ce n’étaient que de vulgaires statues de pierre, bois ou métal.
      
    Mais Clovis ne renonça pas à ses croyances malgré les arguments de Clothilde. D’autant qu’un triste événement renforça la conviction de Clovis, car en 494, Clothilde mit au monde un fils, qu’on prénomma Ingomer. Clothilde décida de la faire baptiser dans la foi Catholique, ce en quoi Clovis ne pouvait s’opposer, car tel avait été une des closes de son mariage. Seulement le soir de son baptême, Ingomer mourut. A la douleur immense d’avoir perdu son enfant et héritier aussi vite, s’ajouta pour Clovis, la certitude qu’il s’agissait là d’une punition que lui avait infligé ses Dieux païens. Clotilde, bien que durement éprouvée elle aussi, ne perdit pas espoir de convaincre son époux.
      
    En 495, elle mit au monde un autre fils, nommé Clodomir, lui aussi baptisé. L’enfant tomba malade peu après ce baptême, Clovis songea aussitôt que ses Dieux allaient à nouveau lui faire payer ce reniement à leur égard, aussi dénonça t’il avec colère les pratiques religieuses de sa femme : « Il ne peut arriver autre chose à notre fils que ce qui est survenu à Ingomer : la mort ! » D’après Grégoire de Tours, suite à cette scène, Clothilde pria avec ferveur pour que son enfant guérisse. Le Très Haut l’entendit il à ce moment ?
      
    Toujours est-il que l’enfant guérit. Cette guérison inespérée ébranla Clovis dans ses croyances : le dieu de Clothilde serait il donc dans le vrai ? Il n’en renia pas moins le culte païen. Mais les choses allaient vite changer, car en 496, Clovis du faire face à une nouvelle menace venue de l’est : les Alamans.La même année, ces barbares venus de la Germanie centrale se déplacèrent vers le Rhin et attaquèrent les Francs Rhénans dirigés par Sigebert, prenant Trèves et Mayence.
      
    La situation devenait dangereuse, alors Sigebert appela son allié Clovis à la rescousse. Clovis accéda à sa demande et se dirigea vers la forteresse de Tolbiac, au sud d’Aix la Chapelle, où les Alamans avaient attaqué Sigebert. Mais ce dernier ne résista pas aux assauts ennemi et du plia sous le nombre, plus rapidement que n’avait pensé Clovis.
      
    Plus question de prendre les Alamans à revers, il fallait maintenant leur barrer la route de Cologne, leur prochaine étape. Les Alamans avaient la supériorité numérique et l’avantage du terrain. Pour les vaincre, Clovis divisa son armée en trois corps, l’aile droite restant sous commandement, Sigebert qui avait fait sa jonction se chargerait de l’aile gauche pour couvrir Cologne, le centre serait sous le commandement d’Aurélien, qui avait troqué sa dégaine de mendiant pour revêtir son habit de général.
      
     
     
    Victoire de Tolbiac, par A. Scheffer.
      
      
    A croire les chroniqueurs Grégoire de Tours ou Jonas de Bobbio, l’affaire démarra très mal pour les Francs : Sigebert fut blessé au genou durant le combat ce qui força Clovis à prendre en charge l’ensemble de la manœuvre. Le moral commença à plier et les Francs à reculer, Clovis ne cessait d’invoquer ses Dieux païens, sans que ces derniers ne changent le cour de la bataille. Alors, avec l’énergie du désespoir, il se tourna vers le Dieu de son épouse et implora son aide (Voir l'image):
      
      
    « Jésus Christ, toi qui est selon Clothilde le Fils du Dieu vivant, secoures moi dans ma détresse, (…) je sollicite dévotement la gloire de ton assistance. Si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis (…) je croirai en toi et je me ferai baptiser en ton nom. J’ai invoqué mes Dieux,(…) ils se sont abstenus de m’aider. Je crois qu’ils ne sont doués d’aucun pouvoir(…). C’est toi que j’invoque maintenant, c’est en toi que je désire croire, pourvu que je sois arraché à mes adversaires ».
      
    Cette phrase qui nous est rapporté par Grégoire dans son Histoire des Francs est bien surprenante, mais pas invraisemblable, car si le chroniqueur qui rapporte la phrase est chrétien, cette « prière » a été proférée dans une logique païenne, car Clovis y met Dieu à l’épreuve sous la forme d’un contrat : donnes moi la victoire, en échange de quoi je me fais baptiser. C’est alors que, miracle ou hasard, la fortune changea de camps et les Francs reprirent l’avantage sur les Alamans qui se laissèrent gagner par la panique.
      
    Leur roi fut soudain fauché par un trait, ce qui provoqua la débandade de ses hommes, la plupart se rendirent pour être épargné. Clovis avait gagné. Il se montra magnanime avec les Alamans à qui il laissa la vie sauve et l’autorisation de se retirer chez eux. Mais il annexa la partie Gauloise de leur royaume (qui correspondait à l’Alsace actuelle).
      
    De retour à Soissons, Clovis mit sa femme et son entourage au courant de son serment et demanda à Rémi de le baptiser.
      
    Rémi accepta mais y mit quelques conditions : Clovis devait renoncer aux cultes des idoles et suivre un catéchuménat : l’instruction religieuse préalable au baptême, pour connaitre et maitriser tous les dogmes de l’Eglise où il allait entrer. Clovis suivit donc un enseignement religieux, tout en menant des campagnes contre les Wisigoths, auprès Rémi, de Vaast, un ermite réputé à Toul. Mais l’élément déterminant fut une visite à Volusien, l’évêque de Tours.
      
    Cette ville était célèbre en Gaule, car au IVème siècle, elle avait l’évêché Saint Martin, l’ancien soldat qui avait partagé son manteau avec un pauvre, puis s’était convertit et avait contribué à éradiquer le paganisme de la Gaule. Martin était mort depuis longtemps, mais de multiples bruits de miracles survenus sur sa tombe, circulaient un peu partout et parvinrent aux oreilles de Clovis qui s’y rendit le 11 novembre 498, pour la fête anniversaire la Saint Martin. Là bas, Clovis aurait assisté à un miracle qui le décida à se faire baptiser sans tarder. Le catéchuménat de Clovis dura près de quarante jours, Rémi lui enseigna la vie et le message de Jésus, le sens du sacrifice sur la Croix et le rachat des péchés du Monde, jusqu’à la Résurrection du Christ. Clovis raisonna souvent avec des logiques païennes, la mort de Jésus sur la croix lui semblait bien insensée : comment un Dieu pouvait-il se laisser mourir ? 
      
    « Si j’avais été là avec mes Francs, j’aurai vengé cette injure ! »
      
    aurait il déclarer à Rémi. Celui-ci insista sur la toute puissance de Dieu et sur la symbolique de la victoire du Bien sur le Mal, par le sacrifice du Christ, mort par Amour pour sauver les hommes. Cette victoire là était totale et définitive, tandis que celle de la francisque était éphémère et sans cesse à répéter.
      
    Rien ne s’opposait plus à ce que Clovis épousa la religion chrétienne catholique. Ses soldats respectèrent le choix de leur roi qui les enjoignit à faire de même, certains s’exécutèrent en grand nombre. Enfin Clovis envoya des émissaires à tous les évêques de la Gaule pour les inviter à son baptême, dont il avait été convenu qu’il se ferait à Reims, le jour de noël, pour faire un parallèle entre la naissance du Christ et celle d’un nouveau roi chrétien. Une vingtaine d’évêque répondirent favorablement à l’invitation et s’y rendirent.
      
    Le 25 décembre 499, en la cathédrale Sainte Marie de Reims, commençait véritablement l’Histoire de la France.
      
     
     
    Le Baptême de Clovis, bas relief du IXème siècle.
      
      
    Clovis pénétra avec Clotilde et leur fils Clodomir dans le baptistère où Rémi l’attendait, assisté des évêques venus des quatre coins de la Gaule. Pour pouvoir commencer la cérémonie, Rémi invita Clovis à se débarrasser des amulettes qu’il portait en l’honneur de divinités païennes :
      
    « Déposes tes colliers Sicambre (tribu du peuple Franc).
    Adores ce que tu as brûle, brules ce que tu as adoré. »
      
    Clovis s’exécuta puis descendit dans la cuve baptismale. Par trois fois Rémi lui versa de l’eau sur la tête (Voir l'image). Puis il prit une ampoule contenant le Saint Chrême, un mélange d’huile et d’essence aromatique dite miraculeuse, car soi disant apporté par un ange. Par cette huile, Rémi oint Clovis au front pour qu’il reçoive l’Esprit Saint.
      
    Puis Clovis revêtit ensuite la tunique de pourpre et la toge brochée d’or que portaient les Consuls à Rome, et reçut l’Eucharistie des mains de Rémi, au moment même ou ses propres sœurs et guerriers (Trois mille nous dit Grégoire de Tours) se faisait baptiser.
      
    Seulement il est temps de faire ma parenthèse promise sur une des plus grandes erreurs des chronologies d’Histoire que l’on fait apprendre à nos enfants. Car j’ai bien dit que le baptême avait eut lieu le 25 décembre 499, or je me souviens très bien avoir appris à l’école que la date qui nous intéresse était en 496 ! D’ailleurs en 1996 on avait célébré la commémoration en grande pompe, à l’époque Jean Paul II était venu en personne y assister.
      
    Eh bien j’ai le regret de dire qu’ils se sont tous trompés, Clovis n’a jamais été baptisé le 25 décembre 496. Car il venait juste d’être vainqueur à Tolbiac, il n’aurait jamais eut le temps de tout organiser en un temps aussi rapide : le catéchuménat, l’annonce aux évêques et le retour de leurs réponses, l’organisation de la cérémonie, le choix du lieu, des invités et j’en passe, il était impossible d’avoir fait tout cela la même année. Aujourd’hui, Michel Rouche, Historien spécialiste de Clovis a démontré que cela n’avait pu avoir lieu qu’en 499.
      
    Mais alors pourquoi cette date n'a-t-elle pas été marquée dans tous les manuels d’histoire ? Eh bien, la faute en revient à notre chroniqueur adoré, j’ai nommé Grégoire de Tours.
      
    Car en écrivant l’Histoire des Francs, cet homme eut visiblement un sérieux problème de date, car après avoir parlé de la bataille de Tolbiac qu’il situe en 496, il continue son récit jusqu’au baptême et au-delà sans donner aucune autre date.
      
    De fait, durant des siècles, on a cru à cause de lui que le baptême avait eut lieu la même année que la bataille de Tolbiac :
      
    496 ! En recevant le baptême, Clovis faisait de son royaume, le premier d’occident à être chrétien catholique.
      
     
     
    Les conquêtes de Clovis (486/509).
      
      
    De fait, Clovis pouvait prétendre à de nouvelles conquêtes en Gaule avec le soutien de l’Eglise. Les campagnes furent nombreuses encore : en 500, Clovis s’en prit à Gondebaud, Roi de Burgondie et le défit à Ouche près de Digon. Gondebaud s’en tira contre un lourd tribut annuel. Puis Clovis se retourna contre les Wisigoths qu’il voulait chasser définitivement de la Gaule, au printemps 507, il franchit la Loire avec ses hommes et rencontra les troupes d’Alaric II dans la plaine de Vouillé.
      
    Les Wisigoths furent écrasés, Alaric lui même fut tué par Clovis après un combat singulier. Clovis poussa son avantage et s’empara de Bordeaux, puis de Toulouse. L’Aquitaine était presque entièrement en sa possession, mais il ne put atteindre les Pyrénées et la Septimanie (la cote actuelle du Languedoc Roussillon), le roi des Ostrogoths Théodoric ayant envoyé des renforts à ses alliés Wisigoths pour maintenir l’équilibre.
      
    Il n’en demeurait pas moins que le royaume des Francs, baptisé alors la Francie, était devenu le royaume le plus puissant d’Occident (Voir l'image). La renommée de Clovis était telle que l’Empereur d’Orient à Constantinople, Anastase, lui envoya une ambassade en 509 pour le reconnaitre officiellement en lui conférant le rang de Consul. Enfin, en revenant d’Aquitaine, il choisit de s’arrêter à Paris, dont il admirait la maitresse de la cité : Ste Geneviève (423/502), qui s’était rendue célèbre en galvanisant les Parisiens face à l’avancée des Huns d’Attila en 451, lesquels évitèrent Paris.
      
     Il choisit cette ville pour en faire sa nouvelle capitale, il y fit son entrée en jetant généreusement des pièces d’or à la foule qui l’acclamait. Il ordonna la construction de la basilique Saint Pierre et Saint Paul, où il fit le vœu d’être ensevelit. Le dernier acte politique de Clovis, fut la réunion du premier concile (réunion d’évêques) de l’Eglise Franque en avril 511, en la cathédrale d’Orléans, et ce sous son autorité.
      
      
      
      
      
    Les chapitres qui furent adoptés par le concile permirent à Clovis d’assimiler toutes les populations des territoires conquis en Gaule, en les faisant abandonner l’Arianisme au profit du Catholicisme. Ce fut donc au sommet de sa gloire, que Clovis mourut le 27 novembre 511, terrassé par une fièvre. Il avait 45 ans.
      
    Outre le fait qu’il laissa à ses fils un royaume qui s’étendait du Rhin à la Garonne, Clovis, par son baptême et par la politique religieuse qui accompagna ses conquêtes militaires, détermina à jamais l’Histoire et l’identité culturelle de la France.
      
    Sans son baptême et sans l’assimilation au catholicisme qu’il réalisa, la France ne serait peut être jamais devenu le premier pays catholique d’Occident. Or c’est précisément grâce à cette étiquette que les Carolingiens au IXème siècle pourront devenir les protecteurs de l’Eglise et unifier l’Europe en ressuscitant l’Empire Romain d’Occident avec Charlemagne.
      
    D’autant que la Gaule était très ancrée dans le christianisme Arien, dont le dogme religieux est totalement contraire à celui de l’Eglise de Rome, l’Histoire de la France, de l’Europe, du monde peut être, en aurait été changé à jamais sans ce baptême du 25 décembre 499.D’un point de vue plus précis, le rite du Saint Chrême au cours du baptème de Clovis fut déterminant pour les 1300 ans d’Histoire de monarchie Française qui ont suivit, des fils de Clovis jusqu’à la Révolution. La symbolique résidait dans le parallèle avec l’Ancien Testament : car David, un des rois d’Israël fut précisément oint avec de d’huile sur le front par le prophète Samuel, car c’était lui que Dieu avait choisit pour être le berger d’Israël.
      
    Cette symbolique a été répétée à tous les sacres des Rois de France jusqu’à Charles X en 1824, faisant du Roi de France un roi à part, supérieur à tous les autres. Bien sur, tous les Rois d’Europe qui ont régné du Moyen Age jusqu’au XXeme siècle (et même encore certains aujourd’hui) l’étaient de Droit Divin. Mais le fait que dans le cérémonial du sacre de Reims, il y ait l’onction du Saint Chrême, faisait de la monarchie Française, une monarchie nait directement de l’action divine, ce qui faisait du Roi de France, le représentant temporel de Dieu sur Terre.Enfin, par son simple baptême, Clovis avait fondé un pays qui un jour s’appellerait la France.
      
      
    ARTICLE écrit par - MERVEILLEUX BLOG d'HISTOIRE de FRANCE
      
    SOURCES  blog :
    http://clementeocheduval.blogspot.com/2011/08/le-bapteme-de-clovis-les-origines.html
      
     
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