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    L'Homme qui aimait les femmes est un film de François Truffaut réalisé en 1977, avec pour acteur principal Charles Denner.

     

    Bertrand Morane (Charles Denner) est un homme qui aime les femmes, toutes les femmes. La vision d’un genou, d’un mollet ou d’un mouvement féminin est sa seule raison de vivre. Il décide d'y consacrer un livre en s'inspirant de ses expériences personnelles.

     

    Avant de confier le rôle principal de L'Homme qui aimait les femmes au comédien Charles Denner, François Truffaut l'a engagé pour des rôles secondaires dans La mariée était en noir en 1967 et Une belle fille comme moi en 1972. À partir d’un scénario original écrit par le cinéaste, François Truffaut exprimait en 1977 sa fervente admiration pour les femmes, qu’il a toujours aimées passionnément et placées au centre de son œuvre. L’homme qui aimait les femmes23466213.jpg n’est cependant pas l’histoire d’un séducteur. Le film raconte avec humour et gravité les tribulations d’un véritable esthète, qui a, certes, de nombreuses maîtresses, mais les aime toutes sincèrement, chacune pour une raison bien spécifique. Un simple geste, une image furtive d’un genou ou d’une épaule lui fait perdre la raison, et il n’a alors de cesse de rencontrer la dame et de la posséder. Double de François Truffaut dans le film, Charles Denner reprenait le nom de Bertrand Morane, qu’il portait déjà dans La mariée était en noir du même réalisateur. La personnalité très particulière de l’acteur et la pléiade de jolies actrices qui apparaissent à l’écran (Brigitte Fossey, Geneviève Fontanel, Nathalie Baye, etc.) confère à cette tragi-comédie un charme fou (source: fnac).

    Certaines phrases de ce film sont savoureuses: "Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le monde en tout sens et qui lui donnent son équilibre et son harmonie" ou celle d'un docteur: "On ne peut pas faire l'amour du matin au soir, c'est pour cela qu'on a inventé le travail...". Comme souvent, Truffaut aime faire découvrir au spectateur une profession particulière, en l'occurrence celle d'écrivain et d'éditeur (on retrouve ce penchant dans plusieurs de ses films via la passion de Truffaut pour les maquettes). Il aime également développer un thème abordé dans d'autres films, à l'instar de sa passion pour les jambes, que Trintignant ne se lasse pas de regarder à travers un soupirail dans Vivement dimanche. Blake Edwards a fait un (mauvais) remake de ce film en 1983, qui fut traduit en français par le déplorable "L'homme à femmes" pour éviter la confusion avec le film de Truffaut.

    C'est n'avoir rien compris, car Denner campe l'inverse d'un "homme à femmes", d'un séducteur de supermarché dont le seul but serait de multiplier les conquêtes. C'est un homme "qui aime les femmes", jusque dans leurs petits défauts, qui aime leur présence ou au moins, leur vision.La différence est de taille. Savoureuse phrase de Denner: "Mais qu'est-ce qu'elles ont, toutes ces femmes? Qu'est-ce qu'elles ont de plus que toutes celles que je connais? Eh bien justement ce qu'elles ont de plus, c'est qu'elles sont des inconnues."

    Truffaut déclara: "Nous avons écrit, Suzanne Schiffman, Michel Fermaud et moi, le scénario de L'homme qui aimait les femmes, à l'intention de Charles Denner et par admiration pour lui. J'ai demandé à Brigitte Fossey, Leslie Caron, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Nathalie Baye, Sabine Glaser, Valérie Bonnier et de nombreuses belles Montpelliéraines d'être celles qu'il a tenues dans ses bras. Si une phrase pouvait servir de dénominateur commun aux amours de Bertrand, ce serait celle-ci, de Bruno Bettelheim dans "La Forteresse Vide" : "Il apparut que Joey n'avait jamais eu de succès auprès de sa mère".

     

    L'excellent Charles Denner porte ce film grâce à son charisme et à sa voix délicieusement suave. Drôle et attendrissant dans son rapport aux femmes, inverse absolu de "l'homme à femmes". Le film ne contient aucune scène osée: l'instant érotique est, pour Morane, celui où ses yeux se fixent sur des jambes en mouvement.

    Après tumblr_krrwmuvIbn1qzbykto1_500.jpgavoir déclaré son amour à la littérature dans Fahrenheit 451 et son amour au cinéma dans La Nuit américaine, Truffaut s'attèle à son autre passion qui est celle des femmes. Grand séducteur, on peut trouver une analogie logique entre Bertrand Morane et François Truffaut. Celui-ci signe une réalisation de bonne facture, qui s'appuie en partie sur l'originalité de la construction narrative.

    Le film a déchaîné les foudres féministes à sa sortie en 1977. Une critique de Pariscope le qualifia même d'«inventaire de pièces détachées exhibant des veaux (les bonnes femmes) par pièces de quatorze». Critique imbécile, car si on cherche absolument à dégager un message on pourrait aussi bien y voir un hommage appuyé à la femme. Morane n'a rien d'un collectionneur de conquêtes, il aime les femmes -ou plutôt la femme- sous toutes ses formes. Davantage qu'un séducteur compulsif, c'est un grand enfant à la quête de l'éternel féminin, à travers le prisme de l'idéal maternel. Pour Morane/Truffaut, l'amour des femmes naît de la figure cruellement absente de la mère. Blessure profonde qui accorde une facette tragique et joyeuse à ce tourbillon de conquêtes.

    On retrouve sensiblement ce thème (inversé) dans La Promesse de l'aube de Romain Gary, dont le titre s'analyse comme la promesse que la vie fait parfois en offrant dès le plus jeune âge un amour maternel passionné et inconditionnel : promesse non tenue, puisqu'on ne rencontre jamais plus une femme capable d'un tel amour. Place à cet admirable auteur, qui lui aussi aurait pu incarner cet "homme qui aimait les femmes" : « Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants » (Romain Gary, La Promesse de l'aube).


     Pour apprécier ces deux vidéos - cliquer sur le logo central de DEEZER ( colonne de gauche, en bas) le fond musical du blog sera supprimé.

     

     

     

     
     

     

     

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    La turquoise

    La turquoise a fasciné les hommes depuis déjà bien longtemps. Elle était utilisée par les Egyptiens 6000 ans avant Jésus Christ (on trouve cette pierre dans la péninsule du Sinaï). On a retrouvé des bracelets en turquoise sur les bras de la momie de la Reine Zar, Reine de la 1ère dynastie, soit 5500 avant J.C. Les mines de Nishapur en Perse (maintenant l'Iran) étaient connues pour l'excellente qualité de leurs turquoises. Cette pierre était d'ailleurs un article de troc pour les premiers Persans. On la retrouve aussi au Turkistan au cours des 1er et 3ème siècles avant notre ère. En Inde et au Tibet on l'employait en médecine, dans l'art et la bijouterie. La turquoise ne devient populaire en Europe qu'après la Renaissance. Son nom vient d'un mot français qui signifie "pierre de Turquie". En Amérique du Nord, les indiens Anasazi ont extrait ce minerai dans le sud-ouest du continent Américain. Les indiens Navajo pensent que la turquoise est un morceau du ciel qui est tombé sur terre, les Apaches croient qu'elle combine les esprits de la mer et du ciel afin d'aider les guerriers et les chasseurs. Les Zunis croient qu'elle les protège des démons et les Aztecs réservaient la turquoise à l'usage exclusif des Dieux , la pierre ne pouvait être portée par des mortels.
      La pierre qui soigne La turquoise a toujours été considérée comme une pierre de vie et de bonne fortune qui avait même des propriétés curatives. La turquoise était employée comme un médicament par les indiens: on pensait qu'elle soignait les désordres gastriques, les hémorragies internes, les piqûres de serpents et de scorpions. En plaçant les pierres (directement ou en baume) sur les paupières on pouvait prévenir la cécité. En talisman, elle protégeait des blessures par accident et de la folie.
    Composition et formation La turquoise est une pierre opaque qui fait partie de la classe des phosphates. Elle est composée de fer, de cuivre, d'aluminium, de phosphore, d'hydrogène et d'oxygène. On y retrouve également du calcium, du magnésium, du manganèse, du silicium et du zinc. La turquoise se forme s'il y a combinaison d' une source de cuivre, de phosphore, d'aluminium et présence d'eau. On la retrouve beaucoup dans des environnement semi-arides, ou arides comme les déserts. Pendant des milliers d'années c'est la turquoise d'un bleu intense qu'on trouvait en Perse qui était synonyme de haute qualité.  
    Au début du XXème siècle les mineurs du sud-ouest américain découvrirent des gisements significatifs aux Etats-Unis. Aujourd'hui, la majorité des plus belles pierres viennent des Etats-Unis. Certaines pierres peuvent atteindre 2,200 dollars par kilogramme. La dureté de la turquoise varie de 5 à 6 sur l'échelle de Mohs (utilisée pour mesurer la dureté des minéraux, cette échelle varie de 1 à 10). La couleur de la turquoise peut varier d'un bleu profond à un vert profond. Plus il y a de cuivre, plus la pierre est bleue, plus il y a de fer, plus la pierre est verte. La couleur de la pierre peut changer si l'humidité est plus élevée, elle tendra alors vers le vert. Une série d'essais chimiques ont été conduits dans différentes mines autour du globe. Il y avait 10 échantillons américains dont la moyenne révèle la constitution suivante: cuivre 4 à 9%, phosphore 27 à 34%, aluminium 29 à 44%, fer 1.2 à 4.4% et l'eau qui est l'élément clé s'élevait en moyenne à 18%. Une autre particularité de la turquoise c'est qu'elle peut absorber un autre minerai comme l'oxyde de fer qui va se répendre dans les craquelures et tracer comme une sorte de toile d'araignée dans la pierre. Ce genre de pierre est très recherchée aux Etats-Unis, et les fils de couleur peuvent varier du rouge au noir.
      La turquoise et les indiens Les endroits oú l'on trouvait de la turquoise étaient bien connus des indiens (bien avant l'arrivée des mineurs), d'ailleurs un commerce s'était développé avec les tribus de la côte pacifique qui échangeait des coquillages contre des turquoises. Cette belle pierre est restée la pierre des indiens du sud et elle est maintenant travaillée par des artistes qui les transforment en bijoux magnifiques. La pierre était aussi employée dans la religion, l'art, le commerce et les négociations de traités.
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    Sa Vertu : la purification

                                                    Son Don : la confiance

    Considérée comme porte-bonheur depuis des siècles, la turquoise est utilisée pour ses pouvoirs magiques. Cela est dû à ses vibrations et à son action sur les corps subtils. Pour les Tibétains, la turquoise symbolise le ciel et l’eau, apportant chance et protection. Cette pierre absorbe les énergies négatives et, par son effet purificateur, instaure la paix et la joie. Le chef apache Geromino possédait une turquoise, celle-ci lui favorisait des visions. Cette pierre est une aide précieuse pour qui veut acquérir la sagesse.

     

    La turquoise purifie et éloigne les énergies négatives. Elle permet de libérer les émotions bloquées et les peurs. C’est aussi un porte-bonheur quand elle est offerte. Sur le plan physique, du fait qu’elle comporte du cuivre dans sa composition chimique, elle active la circulation d’énergie dans le corps. C’est d’ailleurs sa composante « cuivre » qui lui donne son aspect opaque et surtout sa couleur bleu-vert.

    Et c’est pour ça que la Turquoise est rattachée au Scorpion, signe Fixe, représentant la densification de l’énergie, la force et aussi l’inertie. Ce signe qui a mauvaise réputation et en fait l’incompris du zodiaque. Rattaché aux profondeurs de l’inconscient, c’est un signe d’intensité, habité par les questions sur la vie, la mort et l’autodestruction.

    Pour en revenir à la turquoise son nom viendrait de l’italien et serait la “pierre turque”, peut-être parce qu’elle est apparue en Europe à l’époque des croisades. Pour finir, elle a donné son nom à une nuance de bleu. Depuis longtemps, elle est appréciée et utilisée par les artisans et les orfèvres comme pierre gemme. Aujourd’hui, elle est concurrencée par des imitations et des substituts synthétiques. Aussi si vous souhaitez la porter pour ses propriétés et ses vertus, vérifiez qu’il ne s’agit pas d’une turquoise synthétique.

    L’exploitation de la turquoise est très ancienne ; si beaucoup de gisements sont aujourd’hui épuisés, d’autres fournissent encore quelques pierres. Depuis au moins 2 000 ans, l’ancien territoire de la Perse, aujourd’hui l’Iran, reste l’une des plus importantes régions productrices du monde. L’un des gisements les plus vieux est celui du mont Ali-mersai, dans l’actuelle province du Khorasan.

    Sous la première dynastie des pharaons, et peut-être même avant, les Égyptiens utilisaient la turquoise et l’extrayaient de la péninsule du Sinaï. Les mines de Serabit el-Khadin et Wadi Maghareh représentent sans doute les plus anciennes mines. La couleur de la pierre est plus verte que la turquoise iranienne.

    Aux Etats-Unis, aux XIe ou XIIe siècles, la Turquoise, était exploitée dans le Chaco Canyon. On trouvait autrefois beaucoup de turquoise dans les états du Sud-Ouest des États-Unis : Arizona, Californie, Colorado, Nouveau-Mexique, Nevada. Aujourd’hui, seul le site d’Apache Canyon en Californie donne de bons rendements.

     

    Reportez-vous, par la pensée, à l’époque où le globe terrestre n’avait pas encore l’aspect que vous lui connaissez. Des masses énormes de matières diverses dérivaient, se choquaient, fusionnaient, se déplaçaient. Des températures fabuleuses, associées à des pressions gigantesques, permettaient des amalgames impossibles à concevoir de nos jours mais dont nous constatons les résultats. Certains de ces bouleversements géants ont donné naissance à des cristaux. Les uns furent colorés, d’autres non. C’est à ces cristaux colorés, précieux à cause de leur rareté, que fut attribué le nom de « pierres précieuses de couleur ».

     

     

    La turquoise est ancienne et pourtant, elle est toujours au top de la mode. Son bleu ciel brillant appartient aux couleurs favorites, de tous les temps et de toutes les tendances, de la mode internationale. Dans toutes les traditions culturelles, qu’elles soient du Nouveau Monde ou de l’Ancien, la turquoise a été considérée comme une pierre sacrée, un porte-bonheur, un talisman. Elle était utilisée par les Egyptiens, 6 000 ans avant Jésus-Christ. On a retrouvé des bracelets en turquoise sur les bras de la momie de la Reine Zar, Reine de la première dynastie, soit 5 500 avant Jésus-Christ. Les mines de Nishapur en Perse étaient connues pour l’excellente qualité de leurs turquoises. Cette pierre était d’ailleurs un article de troc pour les premiers Persans.

    Dans l’ancien royaume de Perse, on portait généralement la turquoise en collier, ou en bague, comme protection pour éloigner le spectre d’une mort, autre que naturelle. Si la pierre changeait de couleur, il y avait, pour qui la portait, un danger imminent. Depuis ces temps reculés, on s’est en effet aperçu que la turquoise était susceptible de changer de couleur mais cette réaction n’indique en rien un danger quelconque. La raison véritable en est plutôt l’influence de la lumière, l’effet des produits cosmétiques, de la poussière ou même de la variation du degré d’acidité de la peau, tous motifs susceptibles de provoquer une réaction chimique de la pierre.décorant des poignards, des cimeterres ou des harnais de chevaux.
    On retrouve aussi la Turquoise au Turkistan au cours des Ier et IIIe siècles avant notre ère. En Inde et au Tibet, on l’employait en médecine, dans l’art et la bijouterie. La Turquoise ne devint populaire en Europe qu’après la Renaissance.

     

    A une certaine époque, la turquoise était censée être à l’origine de la richesse matérielle de qui en était porteur. Al Kazwini, philosophe persan, écrivait par exemple : “Qui porte à la main une turquoise et s’en sert comme sceau, ne sera jamais pauvre”. La turquoise était appréciée, en tant que pierre ornementale pour les turbans. Elle était souvent portée en colliers, censés protéger du “mauvais oeil”. On s’en servait aussi come talisman.

    En Amérique du Nord, les Indiens Anasazi extrayaient ce minerai dans le sud-ouest du continent américain. Les Indiens Navajo pensaient que la turquoise était un morceau du ciel tombé sur terre. Les Apaches, eux, croyaient qu’elle combinait les esprits de la mer et du ciel afin d’aider les guerriers et les chasseurs. Les Zunis disaient qu’elle les protégeait des démons et les Aztèques réservaient la turquoise à l’usage exclusif des Dieux et la pierre ne pouvait être portée par des mortels. Ils décoraient leurs masques de cérémonie de cette pierre, qui, d’après leurs croyances, était une «pierre sacrée». Aujourd’hui, les Indiens d’Amérique du Nord fabriquent toujours des pièces de joaillerie traditionnelle, en argent, et les sertissent de turquoises. Ils croient que cette pierre-gemme, couleur de ciel, établit un lien direct entre le divin et le terrestre.

     

     

    De tous temps, la turquoise a été, dans l’Histoire, une protection qui éloignait l’influence des puissances obscures ou maléfiques et protégeait contre elles. A une époque reculée, elle protégeait les cavaliers et leurs chevaux, de chutes accidentelles. De nos jours, elle est tenue pour la pierre bénéfique des aviateurs, du personnel navigant et autres professions, qui ont besoin de protection particulière, pour éloigner le spectre des accidents.

     

    La turquoise, considérée comme pierre de vie et de bonne fortune, avait même des propriétés curatives. Elle était employée comme un médicament par les Indiens qui pensaient qu’elle soignait les désordres gastriques, les hémorragies internes, les piqûres de serpents et de scorpions. En plaçant les pierres, directement ou en baume, sur les paupières on pouvait prévenir la cécité. En talisman, elle protégeait des blessures par accident et de la folie. Dans l’enseignement moderne des « Pouvoirs de guérison des Pierres » il est recommandé de porter des turquoises, si l’on éprouve quelque inquiétude, génératrice possible de dépression, devant les problèmes que pose la vie quotidienne. Leur couleur claire et gaie est censée apporter de la confiance en soi, aux personnes qui se sentent écrasées. La turquoise est également très populaire en tant que gage d’amitié car elle a la réputation d’être un élément de fidélité et de relations solides.

    La turquoise est un aluminophosphate de cuivre, de dureté 6, c’est-à-dire considérablement moins dure que le quartz. Rappelons que le diamant est de dureté 10. Elle se trouve naturellement, dans toutes les nuances allant du bleu ciel au vert grisâtre, là où, d’ordinaire, le sol recèle du cuivre en forte proportion. Toutefois, il n’y a que les meilleures qualités qui aient la couleur typique de la turquoise. Dans les pierres ordinaires, elle est plutôt légère et va du bleu tirant sur le vert au vert pâle. La couleur bleue vient du cuivre, alors que la teinte verte vient du fer ou du chrome. Il est fréquent que la matière soit veinée ou comporte des taches qui, suivant le cas, sont brunes, grisâtres ou même noires. Ces marques, plus ou moins accentuées sont appelées «toiles d’araignée». Les microcristaux sont vraiment minuscules et, généralement, invisibles à l’œil nu. En général, les turquoises se trouvent incrustées, soit en filons, soit en nodules, soit en pépites.

    Les endroits où l’on trouvait de la turquoise étaient bien connus des Indiens, bien avant l’arrivée des mineurs, d’ailleurs un commerce s’était développé avec les tribus de la Côte Pacifique qui échangeaient des coquillages contre des turquoises. La pierre était aussi employée dans la religion, l’art, le commerce et les négociations de traités. Cette belle pierre est restée la pierre des Indiens du Sud qui continuent de la travailler. D’ailleurs, les gisements les plus connus se trouvent aux USA et au Mexique, ainsi qu’en Israël, en Iran, en Afghanistan et en Chine. Les plus belles viennent du Nord de l’Iran.  Elles ont un merveilleux bleu tendre. Il est très rare qu’on taille la turquoise à facettes. Elle est, d’habitude, taillée en cabochon ou en boule. On la taille également en formes fantaisies.

     

    La turquoise est relativement tendre et, donc, très délicate. Du fait que, même les meilleures qualités sont susceptibles de pâlir à l’usage, on enduit aujourd’hui, de cire, les pierres de toutes spécifications, de façon à ce que ce traitement améliore leur résistance. Il va, en effet, donner à ces pierres si sensibles, une plus grande robustesse. On trouve également, en abondance, des turquoises qui ont été enduites de résines synthétiques. Elles sont d’un prix très abordable. Leur couleur est gaie et elles sont bien résistantes. Mais il est bon de faire attention car, beaucoup d’entre elles, sont susceptibles d’avoir été baignées dans une solution colorante, avant d’avoir été enduites de cire et, d’après les règles de l’ICA, ce processus doit obligatoirement être déclaré. Il existe, en outre, des pierres qui sont faites de poudre de turquoise et sont dites « reconstituées ».

    A cause de leur sensibilité particulière, presque toutes les turquoises ont donc été traitées de façon à préserver leur beauté. Mais la nature des traitements diffère considérablement. Il tombe sous le sens que les pierres qui étaient naturellement belles et qui ont été simplement enduites de cire ou endurcies grâce à de la résine artificielle, atteignent des prix plus élevés et soient plus appréciées, que celles qui ont été traitées de façon à en renforcer la couleur. Il vaut donc mieux acheter une turquoise chez un bijoutier en qui vous avez confiance. La meilleure qualité de turquoises est d’un bleu ciel, pur. Une telle couleur a de la valeur avec ou sans les veinules en toile d’araignée. La qualité décroît, quand augmente la composante de couleur verte. De même, elle baisse quand s’accroissent la quantité de taches et les irrégularités dans les fils d’araignée.
    La turquoise doit être gardée à l’abri des produits cosmétiques, de la chaleur trop intense et de la lumière trop forte. Voici une pierre qui n’apprécie guère le bain de soleil. Il est bon de la nettoyer de temps à autre avec un chiffon doux, après qu’on l‘ait portée. La couleur de la turquoise procure une sensation de bonheur et de relaxation car elle réunit le bleu du ciel et le vert tonique des flots marins. C’est un morceau de ciel qu’on porte sur soi.

    Dans le folklore français, les noces de Turquoise correspondent à 18 ans de mariage.

     

     

    Bibliographie : Dictionnaire des Symboles Jean Chevalier et Alain Gheerbrant – Editions Robert Laffont/Jupiter – Collection Bouquins

      

      

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    MAGAZINE > PLAISIRS du XIXè siècle > MODE

    LEXIQUE : LA MODE DU XIX EN QUELQUES DEFINITIONS

    Barège, mousseline, Gros de Tours, Guipure, Basquines, Guimpe, toquet, autant de termes qui sont usités dans le monde de la confection et dans les fiches de notre rubrique Mode. Désormais, ce lexique, organisé en trois parties (Matières, vêtements/accessoires et couleurs) permettra de mieux visualiser étoffes et vêtements que l’on portait au XIXe siècle.


      

    1 ) MATIERES ET ETOFFES

     

      

    Astrakan :fourrure d’agneau tué à la naissance ou mort né (d’où sa rareté) à poil ras, frisé, fin et brillant, préparée à l’origine à Astrakan en Russie.


     M970.25.1 

      

    Barège :sorte d’étoffe de laine, légère et non croisée, originaire du village de Barèges dans les Pyrénées.

     

    M15300

      

    Batiste : toile de lin très fine.

     

      

    Brocart : étoffe de soie brochée d’or ou d’argent et enrichie de fleurs et de figures. Le brocart

    appartient aux draps dits de Damas*.

     

    M971.105.8.1-3

      

    Cachemire : poil très fin recueilli sur le dos des chèvres du Cachemire, utilisé soit pur soit mélangéavec de la laine. Voir aussi Flanelle*.

      

      

      

    Calicot : toile de coton, un peu grossière, d’origine indienne.

      

    M20555.1-2

      

    Coutil : toile croisée et serrée en fil de coton.

      

    M6327.1-3

      

    Crêpe : tissu léger de soie, de laine fine, auquel on fait subir un certain apprêt suivi d’unecompression. Le crêpe présente un aspect ondulé caractéristique, obtenu par l’emploi de fils à fortetensions dits « fils de crêpe ». Le plus connu est le crêpe de Chine.

      

     

    Damas : tissu de soie pure ou mélangée, monochrome, à décor de satin sur fond de taffetas*.

     

      

    Dentelle : tissu spécial, léger et clair, conçu pour la parure du vêtement ou de la maison et exécutéselon une technique bien déterminée par la dentellière à l’aide d’aiguilles,

    M20281.1-2

      

    de crochets, de navettes ou de métiers. Les dentelles se font en lin, en coton, en laine, en nylon, en soie, en fils d’or ou d’argent.

     

      

    Drap : tissu de laine dont les fibres sont feutrées par le foulage.

      

     

      

    Flanelle : tissu léger de laine cardée, tirée à poil, croisée des deux côtés (mérinos), ou seulement à

    l’endroit (cachemire). La flanelle sert à la fois à la confection de vêtements et de sous vêtements.

      

      

    http://www.napoleon.org/fr/magazine/plaisirs_napoleoniens/mode/index.asp

     

      

      

    Gaze : étoffe légère et transparente de coton ou de soie et dont les intervalles entre les fils de chaîneet de trame restent constants.

    1_Cranach_David_and_Bathsheba

      Robe vers 1875, façonné fond gros de Tours moiré tabac parsemé d'étoiles.

      

    Gros de Tours (ou gros de Naples)  : étoffe de soie à gros grain, très en faveur au XVIIe et XVIIIè siècles.

     

      

    Ces photos - blog -  merveilleux de  http://www.alaintruong.com/

     

     

    Guipure : dentelle sans fond dont les motifs sont séparés par de grands vides. Elle peut être de Cluny, de Venise, de Flandre ou du Puy…

      

      

      

    Jaconas : mousseline* de coton demiclaire.

      

    Laine : matière souple provenant du poil des ovidés et de quelques autres mammifères (lapin : angora par exemple).

      

    Maroquin : cuir de chèvre ou de bouc, de tannage végétal et teint.

      

    Mérinos  : étoffe fabriquée avec la laine des moutons de race Mérinos (nord de l’Afrique). c’est une étoffe de laine à armature croisée, formée d’une chaîne et d’une trame en laine peignée. La fabrication fut réalisée pour la première fois à Reims en 1803. Elle servait à la confection de robes, de châles ou de draps légers. Voir Flanelle*.

      

      

    Mousseline : tissu à armature de taffetas* très léger et transparent de coton, à fils peu serrés, souples et fins. La mousseline est le plus souvent unie, mais elle peut être ornée de broderies faites soit pendant le tissage, soit à main après le tissage.

      

     satin red

      

     

     

     

    Satin : tissu brillant à l’endroit et mat à l’envers.

     

      

    Serge : tissu, en principe de laine, à fines côtes obliques

      

    Soie : tissu précieux, naturel issu de la sécrétion des vers à soie (sériciculture).

      

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    Taffetas : tissu sans envers du fait du croisement des fils pairs et impairs de façon alternative. On distingue parmi les taffetas : le gros de Tours*, le gros des Indes, le gros grain, le poult de soie, la florence, le crêpe*, la mousseline*, la marceline.

      

      

    Tartan : drap de laine traditionnel en Ecosse et en Irlande, à deux couleurs formant des carreaux, appelé : écossais

      

      

    Tulle : tissu mince, léger et transparent, de fils fins de coton ou de soie, formant un réseau de mailles rondes et polygonales.

     

      M19789.1

    Velours : étoffe rase d’un côté et couverte de l’autre de poils dressés, très serrés, maintenus par les fils de tissu. Le velours, doux au toucher peut être lisse ou côtelé.

     

    2 ) VETEMENTS ET ACCESSOIRES

     

    Bas : vêtement, plus ou moins orné, qui couvre le pied et la jambe.

      

    Basquine : vêtement de femme formant une deuxième jupe relevée sur la première.

      

    http://www.napoleon.org/fr/magazine/plaisirs_napoleoniens/mode/index.asp

     

    Berthe : petite pèlerine féminine avec ou sans manches.

      

      

      

      

    Bicorne  : chapeau à deux cornes, conçu originellement pour être un couvrechef équestre.

      

    Boléro : voir spencer

      

      

    Bonnet : petite coiffure de femme, sans rebords, celui de nuit est la coiffure que l'on mettait pour dormir.

     

    Brandebourg : passementerie (galon, broderie) ornant une boutonnière.

      

    Brodequin : Chaussure solide, enveloppant le pied et la bas de la jambe, montant audessus de la cheville, mais ouverte et lacée sur le coudepied.

      

    Camisole : Sousvêtement féminin, sorte de chemisette (corsage).

      

    Capote : petit chapeau de femme en étoffe plissée ou piquée, noué sous le manteau par deux rubans.

     1_Cranach_David_and_Bathsheba 

    Châle : pièce d'étoffe carrée ou triangulaire que les femmes portent sur leurs épaules en la croisant sur la poitrine. Châle de cachemire, de laine, de soie; châle français, turc, de l'Inde; châle à palmes, à franges.

      

    Chemise : fut le premier sousvêtement. Elle est généralement longue.

      

    Collet : partie du vêtement entourant le cou.

      Bolero mariee

      

    Corset : nommé "corps à baleines" depuis le XVIème siècle est un vêtement servant à maintenir et à dessiner la taille.

     

    Cravate : morceau d'étoffe légère qui se met autour du cou, accessoire.

      

    Crinoline : large jupon bouffant soutenu par une carcasse de baleines (consulter la fiche mode qui lui est consacrée).

     

    Epitoge : d’inspiration romaine, l’épitoge sous l’Empire est une bande d’étoffe portée sur l’épaule gauche.

     

    Escarpins : soulier léger qui laisse le cou de pied découvert, et qui est à semelle simple, excepté au talon où il y a deux épaisseurs.

     

    Fichu : petite pièce d'étoffe, souvent en dentelle, généralement en pointe, que les femmes portent au cou et qui couvre les épaules.

     

    Guêtre : chaussure qui sert à couvrir la jambe et le dessus du soulier, et qui se ferme sur le côté avec des boucles ou des boutons.

     

    Guimpe : chemisette sans manches atténuant le décolleté du corsage.

      

      

      

    Hautdeforme :  chapeau porté par les hommes, caractérisé par sa forme haute et cylindrique.

      

    Jupon : vêtement féminin servant à soutenir la jupe.

      

    http://www.napoleon.org/fr/magazine/plaisirs_napoleoniens/mode/index.asp

     

      

      

      

    Manche : partie du vêtement qui couvre le bras.

      

    Manchette : pièce de toile, de dentelle, de mousseline ou de batiste qui s'attache au poignet d'une chemise.

    Mantelet : petite cape de femme à capuchon.

      

      1_Cranach_David_and_Bathsheba

    Paniers : jupon garni de baleines au XVIIIème siècle.

      

    Parements : Revers au bout des manches.

      

      

    Peigne : sorte de peigne courbe et à longues dents dont les femmes se servent pour retrousser leurs cheveux, ou seulement pour les orner.

     

      

    Redingote : Vêtement masculin, longue veste croisée, à basques (queue).

      

    Spencer : Courte veste, ouverte à revers, dégagée audessus de la taille. Ce fut d’abord un vêtement masculin avant d’être adopté par la mode féminine. Il correspond au boléro* actuel.

     

      

    Toquet : petite toque sans bords ou à très petits bords. La toque connut un regain de faveur sous Napoléon ; elle était portée à la cour impériale empanachée d’un nombre de plumes variant avec la dignité.

     1_Cranach_David_and_Bathsheba

    Witchoura : manteauredingote de fourrure, avec col relevé et capuchon de fourrure , sans ceintur ni plis.

     

    3) COULEURS

     

      

      

    Abricot : couleur faite d’un subtil mélange d’orange et de rosé.

      

      

    Bayadère : : tissu qui présente de larges rayures (parfois appelées rayures bayadères) de couleurs le plus souvent vives.


      

    Bleu Raymond : teinte de bleu, dont la technique d'obtention était particulièrement adaptée aux tissus de soie (plus de détail dans notre rubrique (Dico d’époque ).

      

    Gris Perlegris très doux, se rapprochant de la couleur de la perle.

      1_Cranach_David_and_Bathsheba

    Jais : noir, noir brillant

      

      

    Ponceau : rouge qui rappelle celui du pavot ou du coquelicot.

      

    Pourpre : couleur extraite d’un mollusque qui fournit une teinture précieuse donnant une matière colorante d’un rouge vif et soutenu, un brun violâtre

     

    Tabac : Brun roux.

      

    Vert pré : Qui est de la couleur de l'herbe, des feuilles des arbres au printemps.

       

    http://www.napoleon.org/fr/magazine/plaisirs_napoleoniens/mode/index.asp

     

    Vert anis : couleur verte légèrement jaunâtre, de la couleur des boissons alcoolisées fabriquées à partir de la plante aromatique connue sous le nom d’anis vert.

     

    Auteur, Emmanuelle Papot

      

      

      

    Bibliographie :

    - Philippe Séguy, Histoire des modes sous l’Empire , Paris, Tallandier, 1988.
    - Octave Uzanne, Les modes de Paris , Paris, Société française d’éditions d’art, 1898.

    - Colette Guillemard, Le dico des mots de la couleur , Paris, Seuil, 1998.

     

     photos© Musée McCord Museum

      

    photos - blog - merveilleux de http://www.alaintruong.com/

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  • La Mode des années 1860

     

     

     

     

     

     

     

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  • Alimentation et bourgeoisie : l'art de vivre en société 1850-1930

     

     

    Alimentation et bourgeoisie : l'art de vivre en société 1850-1930

     

    Par Annie Chouinard, sous la supervision de Joanne Burgess PhD, UQÀM

      

      

    Au 19e siècle, plusieurs familles font fortune dans le milieu des affaires. Pour celles-ci, l'art de recevoir est un moyen d'étaler cette richesse nouvellement acquise. Aussi, de nombreux rituels reliés à des facteurs sociaux et économiques entourent l'art de vivre bourgeois.

    L'art de recevoir à la maison

    Le mode de vie des bourgeois entre 1850 et 1930 est fortement axé sur le paraître. Les rituels entourant les repas et la bienséance à table guident l'univers domestique de la bourgeoisie. Aussi, des transformations dans la conception des pièces résidentielles accentuent l'écart entre l'élite et les familles moins nanties. Pendant longtemps, les gens vivent dans une même pièce que l'on désigne comme la salle commune. Dans la culture canadienne-française, le mot cuisine fait son apparition au 18e siècle. Mais il faut attendre la fin du 19e et le début du 20e siècle pour que les architectes commencent à séparer cette pièce du reste de la maison, la confinant plutôt vers l'arrière.

    Toutefois, cette tendance existe déjà dans les maisons bourgeoises où la séparation entre l'endroit où l'on mange et celui où l'on prépare la nourriture est bien définie. Vers le milieu du 19e siècle, le concept d'intimité prend toute son importance. En fait, la cuisine et la salle à manger sont conçues afin de séparer la famille des domestiques.

    Les pièces de la maison bourgeoise, en particulier la salle à manger, ont pour objectif de satisfaire le besoin de représentation, tout en préservant l'intimité du noyau familial. Donc, les repas quotidiens se prennent en famille sans les domestiques, qui assurent toutefois le service. Le nombre de repas dépend de plusieurs facteurs sociaux, économiques et culturels. En Europe, des transformations dans l'horaire et le nombre de repas se produisent entre le 16e et le 19e siècle.

      

    Chez les bourgeois, l'heure du dernier repas est de plus en plus tardive, ce qui les distingue de la classe ouvrière. De plus, au 18e siècle, l'élite consomme en moyenne deux repas par jour. En Angleterre, un autre repas s'ajoute progressivement, celui du breakfast (déjeuner), repas plus consistant que le petit déjeuner français. Au Canada, la nature et l'horaire des repas sont inspirés du modèle britannique, surtout chez les bourgeois anglophones.

     

      

    La meilleure façon d'afficher sa réussite sociale est de recevoir à la maison, soit pour le thé ou une réception plus éclatante. Une belle occasion de déployer l'argenterie, le cristal, la porcelaine et le linge de table de grande qualité. La vaisselle et la coutellerie utilisées pour ces occasions sont parfois importées d'Angleterre. Une compagnie canadienne, La St-Johns Stone Chinaware Company de Saint-Jean-sur-Richelieu, est la seule à produire de la céramique de qualité supérieure.

      

     

      

    Le rituel du thé est souvent associé à la culture britannique. Sa popularité vient du fait qu'il nécessite peu de préparation car les invités sont peu nombreux. Néanmoins, il en existe quelques variantes. Un thé intime (6 à 20 personnes) est servi au salon vers 23 h, accompagné de pâtisseries anglaises. Le service est généralement assuré par la maîtresse de maison et ses filles, assistées par de jeunes hommes. Les hommes prennent le thé debout, les femmes assises. Un thé officiel (20 à 40 personnes) prend parfois des allures de véritable réception. Plus formelle que le thé intime, cette réception exige une tenue de soirée. Les invités arrivent vers 21 h 30 et quittent vers minuit. Le service du thé se fait vers 23 h, accompagné de sandwichs, de fruits et de gâteaux. Dans ce cas-ci, les domestiques assurent le service. Au-delà de 40 invités, il s'agit d'une soirée musicale ou dansante.

      

    Le bal

    Le bal est sans aucun doute l'événement social par excellence. Y être invité signifie que la société accorde de l'importance à son rang social. Le bal donné à Montréal en l'honneur du prince de Galles, le 27 août 1860, a sûrement été l'événement de l'année. Fils aîné de la reine Victoria (1819-1901), le prince de Galles est invité par les autorités canadiennes pour l'inauguration du pont Victoria. Le comité organisateur du bal décide de construire pour cette occasion spéciale un palais de cristal, situé rue Sainte-Catherine entre les rues Drummond et Peel, capable d'accueillir pas moins de 10 000 invités!

      Candélabre chasse en bronze argenté la paire

    Environ 6 000 personnes assistent à l'événement. Une pièce privée avait été prévue pour le prince et sa suite, mais ce dernier a préféré souper à la table commune. Le menu de la soirée proposait une variété de mets gastronomiques dont le jambon orné à la royale, les poulets de printemps à la romaine, les quartiers d'agneau, la charlotte russe à la vanille, les meringues à la crème chantilly, le gâteau à la milanaise. De quoi satisfaire même les plus fines bouches!

      

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    Nouveaux lieux de sociabilité : l'hôtel et le restaurant

    D'autres lieux de sociabilité font aussi leur apparition durant cette période. Ces endroits accueillent une clientèle aisée prête à tout pour afficher sa réussite sociale. L'hôtel et le restaurant sont des lieux magiques où il fait bon profiter de la vie et de ses richesses.

      

      

    Les hôtels ou auberges ont pour fonction première d'offrir une chambre pour une nuit ou plus aux voyageurs. Au 19e siècle, le Canada encourage la construction de nouveaux hôtels un peu partout au pays à la suite du développement du réseau ferroviaire : le Glacier House (1886) en Colombie-Britannique, le Banff Springs Hotel (1886-1888) en Alberta et le Château Frontenac (1892-1893) à Québec. Ces hôtels de style château offrent à leurs clients, pour la plupart des touristes, un endroit de luxe pour se loger et se nourrir.

      

    D'autres lieux, comme l'hôtel Windsor (1876-1878) et le Ritz-Carlton (1912) à Montréal visent d'abord une clientèle locale. Situé rue Sherbrooke, le Ritz-Carleton attire surtout les résidents du « Mille carré doré », quartier qui héberge l'élite canadienne. Ainsi, tous les jours, les clients peuvent se rassasier aux différents restaurants de l'hôtel, comme le Grill Room ou l'Oyster Bar. À cette époque, un dîner coûte environ 1,50 $, un souper 2,50 $ et un thé complet (thé, scones et muffins anglais) 0,30 $. Évidemment, ces endroits s'adressent à une clientèle fortunée puisque le salaire moyen à cette époque est de 700 $ par année.

      

     Couverts spécial lave-vaisselle ou non

    La signification du mot « restaurant » a évolué au fil des époques. Au 16e siècle, le terme désigne « un aliment reconstituant » ou une « boisson réconfortante ». À partir du 18e siècle, il fait référence à un « établissement où l'on sert des repas moyennant paiement ». Le premier restaurant (dans le sens moderne du terme) ouvre ses portes à Paris vers 1765. Cet endroit propose de la nourriture servie directement à la table et ce, à toute heure du jour. À cette époque, les restaurateurs empruntent l'étiquette suivie par l'aristocratie, passant du service à la française au service à la russe.

      

    Le premier est une succession de plats où les convives se servent eux-mêmes. Ce service prendra plus tard le nom de buffet. Le second, introduit au 19e siècle, consiste à présenter les plats les uns après les autres. Le service se fait à table et les clients demeurent assis.

      

    Chaque personne a son propre couvert. C'est ce type de service qui sera privilégié en restauration car il facilite le calcul de ce que chaque client a consommé.

    Service Chinois complet

    À la fin du 19e et au début du 20e siècle, l'avènement des grands magasins en Amérique du Nord apporte une nouveauté dans le milieu de la restauration. Au Canada, le magasin Eaton (1869), avec ses succursales à travers le pays, ouvre plusieurs restaurants destinés à sa clientèle féminine issue de la petite bourgeoisie : le Grill Room (1905-Winnipeg), le Georgian Room (1924-Toronto), le 9e (1931-Montréal) et plusieurs autres. Ces restaurants offrent un endroit confortable et élégant pour célébrer une fête ou tout simplement pour dîner entre amies.

     

    Service à Thé 1930

    La popularité de ces établissements réside dans l'élégance de la salle à manger, la qualité de la nourriture et les prix abordables. Certains de ces restaurants servent même jusqu'à 5 000 clients par jour!

    Les rituels bourgeois entourant l'art de la table ont eu un impact important sur la façon de recevoir ou d'être reçu. Que ce soit à la maison, au restaurant ou dans une cérémonie officielle, la connaissance des codes est essentielle pour légitimer son rang social. Ainsi, l'élite peut montrer l'étendue de ses richesses devant une société impressionnée par le luxe.

      

      

    RÉFÉRENCES

    ANDERSON, Carol et Katharine Mallinson. Lunch with Lady Eaton: Inside the Dining rooms of a Nation, Toronto, ECW Press, 2004, 206 p.

    FINKELSTEIN, Joanne. Dining Out: a Sociology of Modern Manners, New York, New York University Press, 1989, 200 p.

    PORTER, John R. Un art de vivre : le meuble de goût à l'époque victorienne au Québec, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1993, 527 p.

    WALLER, Adrian. No Ordinary Hotel: the Ritz-Carlton's first seventy-five years, Montréal, Vehicule Press, 1989, 266 p.

    WARD, Peter. A History of Domestic Space: Privacy and the Canadian Home, Vancouver, UBC Press, 1999, 182 p.

    Westley, Margaret W. Grandeur et déclin : l'élite anglo-protestante de Montréal (1900-1950), Montréal, Libre Expression, 1990, 332 p.

    YOUNG, Brian. George-Étienne Cartier : bourgeois montréalais, Montréal, Boréal Express, 1982, 241 p.

    « Ball-room dancing without a master », New York, Hurst & Co., 1872 dans American Memory, [en ligne]. [http://memory.loc.gov/ammem/index.html] (page consultée le 11 janvier 2007).

    Le Petit Robert, édition 2001

      

      

    sources : http://www.musee-mccord.qc.ca/scripts/explore.php?Lang=2&tableid=11&tablename=theme&elementid=92__true&contentlong

    photos google et album personnel.

     

     

     

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  •   Fin de la lignée directe capétienne (1314-1328)
    Accueil > Les Capétiens Directs > Fin de la lignée directe capétienne Prec Suiv
      
     

    La descendance de Philippe IV le Bel

    Le roi Philippe le Bel a eu quatre enfants qui atteindront tous l'âge adulte :

    • Louis X, l'aîné, avait un caractère difficile qui lui valut le surnom de "Hutin" : il épousera Marguerite de Bourgogne, fille de Robert de Bourgogne et d'Agnès, elle-même fille de Saint Louis. Altière et un rien frondeuse, cette jolie jeune femme aimait la vie.
    • Philippe V le Long, prince intelligent, épousera Jeanne d'Artois, fille d'Othon IV de Bourgogne et de Mahaut d'Artois.
    • Charles IV le Bel a une personnalité plus effacée : il épousera Blanche, la soeur de Jeanne d'Artois, plus frivole que cette dernière et facilement influencée par sa belle-sœur Marguerite.

    Ces jeunes femmes donnaient à la cour un air de gaieté très apprécié, qui contrastait avec l'austérité du roi et de son entourage.

    • Isabelle de France (surnommée la Louve de France), seule fille de Philippe IV le Bel, épousera le roi d'Angleterre Édouard II mais n'aura pas une vie conjugale enviable : elle est délaissée par son époux (qui préférait les jeunes pages), et vivra au vu et au su de tous avec son amant, le baron Roger Mortimer.

      La mort du roi anglais en 1327 et le trop jeune âge de son fils Édouard III lui permettront d'exercer avec son amant une régence de fait. Mais en 1330, Édouard III reprend le pouvoir, fait exécuter Mortimer et reléguera sa mère au château de Norfolk où elle mourra en 1358.


    Sophie Marceau joue le rôle d'Isabelle dans le magnifique film "Braveheart" de Mel Gibson

    L'affaire de la Tour de Nesles

    Le drame éclate au printemps 1314 : le roi Philippe le Bel a 46 ans, se sent décliner dangereusement et voit l'avenir de la monarchie d'un œil pessimiste.

    Les princesses adultères :

    La fille de Philippe le Bel, Isabelle, reine d'Angleterre, indique au roi qu'elle a vu deux chevaliers, les frères d'Aunay, arborer les aumônières qu'elle avait offert à ses belles-soeurs. Elle affirme que ces derniers passent leur temps avec les princesses.


    Plaque indiquant l'emplacement
    de la Tour de Nesles Quai Conti

    Le roi décide de faire mener l'enquête : les épouses de ses trois fils, Marguerite de Bourgogne, reine de Navarre, Jeanne et Blanche de Bourgogne, les deux soeurs mariées à Philippe et Charles, sont vite reconnues coupables d'adultère. Il apparaît qu'elles avaient coutume de se livrer à la débauche en plein Paris, dans la Tour de Nesles, au bord de la Seine.

    Le scandale blesse cruellement l'amour-propre de ce roi profondément pieux qui, d'après le témoignage des contemporains, restera chaste après la mort de son épouse Jeanne de Navarre, survenue 9 ans plus tôt.

    Qu'est-ce que "la Navarre" ? Situé dans l'actuel département des Pyrénées-Atlantique, ce territoire sera rattachée à la France en 1284.

    Le sort des princesses :

    Les 3 princesses sont jugées en avril et les châtiments sont les suivants :

    • Marguerite, 24 ans, est condamnée à être tondue, vêtue d'une robe grossière et emprisonnée à Château Gaillard : elle occupera une cellule ouverte à tous vents au sommet du donjon, et décédera peu après.
    • Blanche, 18 ans, subira le même sort que Marguerite, mais sera un peu mieux traitée dans un cachot "enfoncé dans la terre" : elle sera ensuite transférée à Gavray, en Normandie, et obtiendra l'autorisation de prendre l'habit de religieuse. Elle meurt en 1326, à l'abbaye de Maubuisson.
    • Jeanne, 20 ans, est déclarée moins coupable du fait qu'il lui aurait été délicat de dénoncer sa soeur et sa belle-sœur. Elle est enfermée au château de Dourdan.

    La Tour de Nesles

    L'affaire d'adultère des brus de Philippe le Bel est souvent appelée à tort "Scandale de la tour de Nesles".

    L'hôtel de Nesles a bien existé : il a été offert en 1319 à Jeanne par Philippe V le Long, mais n'a pas été le théâtre de ces événements. Jeanne l'occupera seulement après la mort de son époux.

     

     


    Cette gravure montre la Tour de Nesles telle qu'elle était juste avant sa démolition en 1665. Elle a laissé place à l'Institut de France et à la bibliothèque Mazarine

    Le sort des amants :

    Les frères d'Aunay sont aussitôt arrêtés et subissent "la question" : ils avouent sans tarder et après un rapide jugement à Pontoise pour crime de lèse-majesté, ils sont exécutés dans le foulée en place publique. Leur supplice est épouvantable : dépecés vivants, leur sexe tranché et jeté aux chiens, ils sont finalement décapités, leurs corps traînés puis pendus au gibet. Dans le mouvement, quelques valets, accusés de complicité, sont également sacrifiés.

    Au-delà de l'affront fait à la famille royale, ce crime était une atteinte aux institutions du royaume plus encore qu'à la morale: il mettait tout simplement en péril la dynastie capétienne.

    • quelles auraient été la légitimité et l'autorité d'un futur souverain dont on aurait pu mettre en doute la royale paternité ?
    • comment sacrer et donner l'onction divine à un roi qui n'aurait pas été, sans équivoque possible, le fils du roi précédent ?

    Les implications politiques étaient si graves que le châtiment se devait d'être exemplaire.

     

     

    Les Rois Maudits

    Cet enchaînement de drames à la cour royale a fait l'objet d'une célèbre traduction romanesque par Maurice Druon, sous le titre "Les Rois Maudits" :

    • Le Roi de Fer (Philippe le Bel)
    • La Reine Étranglée et Les Poisons de la Couronne (sous le règne de Louis X)
    • La Loi des Mâles (décrit l'impuissance des jeunes pour accéder à la couronne)
    • La Louve de France et Le Lis et le Lion (Philippe VI de Valois vaincu par Edouard III d'Angleterre)
    • Quand un Roi perd la France (le Prince Noir d'Angleterre fait prisonnier le roi de France Jean II le Bon)

    A propos de ce roman historique, l'auteur dit avoir pour maxime "de ne jamais transiger avec la vérité historique mais de prendre hardiment parti dans l'hypothèse".

    L'affaire de la Tour de Nesle est devenue une légende sulfureuse au fil des ans : un mythe renforcé encore par le destin des trois héroïnes.

    Les derniers capétiens directs

    • Louis X le Hutin succède à la mort de Philippe IV le Bel en 1314, juste après l'affaire de la Tour de Nesles : il avait déjà eu une fille avec Marguerite de Bourgogne, Jeanne (future reine de Navarre et mère de Charles le Mauvais).
      La mort rapide de Marguerite dans sa prison (probablement une exécution) permet à Louis X de se remarier avec Clémence de Hongrie. Il manque d'envergure dans l'exercice du pouvoir et ne parvient pas à juguler les revendications des grands féodaux frustrés par la monarchie absolue qu'était parvenu à imposer Philippe le Bel. Il cède en rétablissant de nombreuses "bonnes coutumes" de Saint Louis, comme lui demandait son oncle Charles de Valois. Il doit son qualificatif à son mauvais caractère, "Hutin" signifiant "querelleur".
      Il n'y aura qu'un enfant posthume, Jean 1er, qui ne vivra que 5 jours, le règne le plus court de l'histoire de France !

    La condamnation d'Enguerrand de Marigny :

    Il a été l'un le plus fidèle conseiller financier de Philippe le Bel, mais suite à des hausses de prix, les nobles se révoltent. Louis X opte pour la négociation et fait habilement porter la responsabilité de la situation sur Enguerrand de Marigny : il est jugé sans avoir le droit de prendre la parole pour se défendre et sera pendu dans la foulée au gibet de Paris en 1315 (Charles le Valois ne souhaite sans doute pas qu'il évoque ses dettes). Des voleurs descendront son cadavre pour le dépouiller, mais il sera "re-pendu" ... et y restera exposé 2 ans selon la coutume !

    Après la mort de Louis X, sa mémoire sera réhabilitée et il sera dignement inhumé. En 1475, le roi Louis XI élève même un mausolée sur son tombeau, qui sera profané à la Révolution.

    • Philippe V le Long succède à son frère Louis X Le Hutin en 1316. Il doit évincer son oncle Charles de Valois qui s'était auto-proclamé régent, et n'a pas de mal à utiliser l'affaire d'adultère pour écarter sa nièce Jeanne de la succession au trône. Il se justifie par une interprétation erronée de la loi salique interdisant aux femmes de coiffer la couronne de France. Il est énergique et se distinguera en organisant des assemblées ou états généraux dans le but pacifier le royaume.
      Jeanne d'Artois, son épouse réhabilitée, ne lui donnera "que" trois filles et aucun garçon. Il est atteint de fièvres en août 1321 et se consume lentement avant de mourir 5 mois plus tard.
    • Charles IV le Bel monte à son tour sur le trône à la mort de son frère en 1322 : attaché à Blanche, malgré l'affront, il vit douloureusement sa disgrâce. Les deux époux s'accordent sur l'obligation politique d'annuler le mariage. Charles se souvient que la mère de son épouse, Mahaut d'Artois, était sa marraine et, par là même ... sa "mère spirituelle" : son épouse Blanche était donc en quelque sorte "sa soeur" ! Cette clause de parenté spirituelle étant un motif de nullité prévu par le droit canonique, il peut se remarier avec Marie de Luxembourg.
      Mais cette 2ème épouse, enceinte, meurt prématurément et Charles épouse Jeanne d'Évreux, sa cousine : nécessité faisant loi, il faut bien que le Ciel s'accommode de cette autre parenté !!!
      Le roi, qui meurt en 1328, n'aura pas plus de chance avec cette 3ème épouse : elle lui donne une fille qui meurt prématurément puis une fille posthume. Sa personnalitémédiocre fera dire que "ce roi régna grand temps sans rien faire".

    Ainsi troublées furent les destinées conjugales des derniers représentants des Capétiens directs : si Marguerite de Bourgogne n'avait pas si gravement fauté, peut-être aurait-elle donné un fils à Louis X, assurant ainsi la continuité de la dynastie !

    Ces événements permettent également à Charles de Valois, oncle des monarques, de s'immiscer dans les affaires du royaume et d'octroyer aux grands vassaux certaines prérogatives ôtées par son frère Philippe le Bel.

     

    La fin des capétiens directs : une grave crise de succession

    A la mort de Charles IV en 1328, faute d'héritier mâle en ligne directe, trois compétiteurs se disputent la succession :

    • Philippe comte d'Evreux, roi de Navarre : petit-fils de Philippe III et neveu de Philippe le Bel.
      Il a épousé sa cousine Jeanne de Navarre (fille du roi Louis X) : il revendique la couronne au nom des droits de sa femme qu'on a jadis écarté du trône au nom de la Loi Salique. Mais cette loi ayant été entérinée comme loi successorale en France, Philippe ne peut qu'être écarté !
    • Edouard III, roi d'Angleterre : fils d'Edouard II et d'Isabelle de France, fille de Philippe-le-Bel.
      A la mort de Charles IV, il est le plus proche héritier mâle de la couronne de France et donc celui qui a objectivement les droits les plus valables.
      Mais le patriotisme français refuse un roi anglais, bien que : Philippe, comte de Valois : petit-fils de Philippe III, fils du comte Charles de Valois et neveu de Philippe le Bel.
      • la noblesse anglaise soit de langue et de culture française,
      • il soit descendant des normands avec Guillaume le Conquérant et des angevins (d'Anjou) avec les Plantagenêts.

    • Prenant la suite de son père, il est le chef de file des grands féodaux pairs de France.

    (En vert les prétendants au trône et en bleu les derniers rois capétiens)

    Les capétiens valois

    La noblesse du royaume donnera le trône au représentant de la branche cadette des Valois : le neveu de Philippe le Bel (cousin du dernier roi) deviendra roi sous le nom de Philippe VI de Valois.

    Ainsi naîtra la branche des Capétiens Valois qui durera jusqu'en 1589 avec la mort d'Henri III : suivra ensuite la branche des Bourbons avec Henri IV, qui se maintiendra jusqu'en 1791 avec la déposition de Louis XVI.

    Cela excitera la rancoeur du roi d'Angleterre Edouard III, à l'origine de la guerre de Cent Ans !

     

     
    La suite ...
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  •   Philippe IV le Bel, le roi organisateur (1285-1314)
     

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    Philippe IV le Bel, fils et successeur du roi Philippe III le Hardi, est élu roi à 17 ans en 1285.

    Nous allons voir que son règne est marqué par un accroissement de l'autorité royale, un affranchissement de l'autorité pontificale, un développement de l'administration et une extension du domaine sous contrôle royal.

    Vers une monarchie de plus en plus administrative et centralisée

    Le roi s'entoure de conseillers compétents qui jouent un rôle décisif dans sa politique : ces légistes, déjà apparus sous Philippe Auguste, sont formés au droit romain et tentent de faire évoluer la monarchie féodale (dont les pouvoirs sont limités par ceux des vassaux) vers une monarchie absolue. Cette centralisation avait en fait été amorcée par son grand-père, Saint Louis.

    Le roi est entouré de ses héritiers : à droite, sa fille Isabelle, qui va épouser le roi d'Angleterre Edouard II. De chaque côté, les fameux conseillers légaux du roi, les légistes, qui venaient au début de la petite noblesse, puis de la bourgeoisie ou de la noblesse de robe (qui correspond aux personnes ayant acquis leur titre de noblesse grâce à certaines fonctions).

    Parmi les légistes les plus influents, on peut citer Guillaume de Nogaret et Enguerrand de Marigny.

    Guillaume de Nogaret


    Sceau de Guillaume de Nogaret

    Homme de loi originaire du Languedoc, Guillaume de Nogaret est professeur de droit romain à l'université de Montpellier avant d'entrer au service de Philippe le Bel vers 1292 : il est conseiller du roi en 1295 et garde du sceau en 1307 et dirige la politique royale dès le début du XIVe.

    La part la plus importante de son action politique est son engagement pour la défense, la définition, voire l'extension des droits du roi à l'intérieur de son royaume : c'est pourquoi il est qualifié de "légiste" du roi, avec une réputation d'intransigeance et d'efficacité, qui ne lui ont guère apporté la popularité !

    L'administration du royaume, limitée auparavant à la cour du roi, se subdivise en 3 sections :

    • Le Grand Conseil : examen des dossiers politiques,
    • Le Parlement : chargé de la justice,
    • La Chambre des Comptes, spécialisée dans les affaires financières :
      • établit des taxes pour les exportations,
      • soumet les terres de l'église à une redevance (les décimes),
      • introduit une taxe pour toute vente,
      • réalise des manipulations monétaires en changeant le poids ou le taux des métaux précieux des pièces sans en changer la valeur.

    Ces opérations étaient justifiées par l'ambitieuse politique royale et non par une volonté de gain personnel, mais ont toutefois rendu Philippe le Bel très impopulaire en son temps.

    Enfin, Philippe le Bel a initialisé la tenue d'assemblées formées de représentants des 3 classes : clergé, noblesse et bourgeoisie. Ces assemblées, ancêtres des "états généraux", n'étaient réunies que dans des circonstances graves et avaient en fait un pouvoir bien réduit : le roi et ses conseillers n'attendaient qu'une approbation des propositions présentées, et ainsi l'appui moral des sujets importants du royaume.

    Zoom du sceau de mariage

     


    Sceau royal

    Sous le règne de Philippe le Bel, la France s'écarte donc des traditions féodales en se dotant d'une administration "moderne".

    Mais ces évolutions sont à l'origine de révoltes car :

    • la centralisation monarchique mécontentait les grands seigneurs,
    • les nouveaux impôts dressaient les bourgeois contre le pouvoir,
    • les paysans, accablés de taxes diverses, se révoltent : c'est ce que l'on nomme les "jacqueries" qui enflammeront les campagnes.

     

    Conflit avec la papauté

    Depuis le début de la dynastie capétienne, les monarques avaient développé de bonnes relations avec la papauté, mais 2 facteurs vont initialiser le conflit :

    • Incité par ses légistes, Philippe le Bel aspire à être le maître absolu en son royaume et à rejeter toute tentative d'intervention extérieure,
    • Le Pape Boniface VIII, à l'inverse, cherche à imposer les principes de la théocratie pontificale en contrôlant les monarchies occidentales : il rêve d'un empire chrétien unifié sous la direction d'un souverain religieux :
      " il y a 2 glaives : le spirituel et le temporel. Le glaive spirituel est dans la main du Pape ; le temporel dans la main des rois. Mais les rois ne peuvent l'utiliser qu'au service de l'église et selon la volonté du Pape. Et si le glaive temporel dévie de sa route, c'est au glaive spirituel de le juger ".

    Une 1ère querelle éclate lorsque Philippe le Bel impose en 1296 une taxe pour faire payer le clergé : le Pape, après s'y être opposé, a été obligé de céder.

    Statue de Boniface VIII du XIVe, Bologne


    Portrait de Boniface VIII d'après une fresque murale à Saint-Jean de Latran.

    En 1301, le Pape dresse un réquisitoire sévère contre la politique de Philippe le Bel après que ce dernier ait fait arrêter un évêque : il invite tous les évêques à "préparer la réformation du royaume et la punition du roi de France".

    Philippe le Bel, menacé d'excommunication, riposte en 1302 en réunissant l'assemblée des Trois Etats pour confirmer sa position et réclamer la déposition du Pape par un concile.

    Les évêques français soutiennent le roi par gallicanisme (pour ne pas dépendre du Pape plus que du roi) : la querelle atteint alors un point de non retour.

    L'attentat de Anagni

    Philippe le Bel décide alors, sur conseil de Guillaume de Nogaret, de faire arrêter le Pape !
    Ce dernier, aidé par des toscans, se rend dans la petite ville d'Anagni le 7 septembre 1303 où le Pape passait l'été : il est menacé et injurié par Guillaume de Nogaret qui somme le pontife de le suivre à Lyon.

    Boniface VIII se serait alors défendu en criant : "Voilà mon cou, voilà ma tête ; je mourrai, mais je mourrai Pape" en traitant Guillaume de Nogaret de "fils de Cathare".


    Eglise d'Anagni en Italie
    Des cavaliers romains aidés par la population impressionnée par le courage du vieillard (Boniface est alors âgé de 60 ans) prennent sa défense et Nogaret quitte la ville. Très affecté par cette humiliation et épuisé, le Pape meurt un mois après en 1303.
    Mort de Boniface VIII
     
    Palais des Papes en Avignon
    Ses successeurs, Benoit XI puis Clément V, vont cesser cette lutte contre la royauté française. Redoutant les sentiments " anti-français " à Rome, Clément V, ancien archevêque de Bordeaux, s'établit à Avignon en 1309 (ville partiellement pontificale depuis 1277) et ses successeurs y resteront jusqu'en 1376.

    En savoir plus sur le Palais des Papes


    La victoire de Philippe le Bel confirme l'indépendance absolue des rois chrétiens à l'égard de la papauté.

     

    Extension du domaine royal

    Philippe le Bel, dans le cadre de son dessein de monarchie absolue, mène une politique d'extension du domaine royal et d'assujettissement de la grande féodalité :

    • il prend le contrôle du comté de Champagne suite à son mariage avec Jeanne de Navarre-Champagne, fille unique d’Henri Ier, roi de Navarre et comte de Champagne (Jeanne était orpheline et avait hérité des domaines de son père en souveraine).
    • il achète en 1286 le comté de Chartres,
    • les bourgeois de Lyon, impressionnés par la puissance et le prestige de la royauté, se placent sous la tutelle du roi en 1312.

    La dure conquête (partielle) de la Flandre ...

    Le roi envahit la Flandre en 1297 (le comte de Flandre était l'un des derniers grands féodaux allié au roi d'Angleterre), mais Philippe le Bel va subir par la suite 2 échecs :

    • Les Matines de Bruges :

    Au petit matin du 18 mai 1302, à Bruges, des insurgés en armes pénètrent dans une garnison française de la ville et abordent les occupants en leur demandant de répéter après eux : «Schild of vriend ?» (Bouclier ou ami ?) : il est impossible à qui n'est pas natif des Flandres de prononcer correctement cette expression. C'est ainsi que les 1000 soldats de la garnison française sont démasqués les uns après les autres et assassinés au pied de leur lit. Cette journée a été appelée «Mâtines de Bruges» par analogie aux «Vêpres siciliennes» qui chassèrent 20 ans plus tôt les français de Sicile.

    • Bataille des éperons d'or :

    Comme si cet avertissement ne suffisait pas, les chevaliers français, commandés par Robert d'Artois, sont honteusement battus par les milices communales le 11 juillet 1302 à la «bataille des éperons d'or», près de Courtrai. La chevalerie française est écrasée à Courtrai par les milices communales flamandes (il s'agit d'un tournant dans l'histoire militaire : des fantassins l'emportent sur des cavaliers pour la 1ère fois depuis 10 siècles !)

    Le roi obtient enfin sa revanche en 1304 par la victoire de Mons-en-Pelève : il prend alors le contrôle des châtellenies de langue française : Lille, Douai et Béthune.

    Victoire de Mons en Pelève

     

    Sous le règne de Philippe le Bel, la France consolide ainsi ses frontières.

     

    Suppression de l'Ordre du temple

    Philippe le Bel avait constamment besoin d'argent pour faire la guerre : en plus de lever des taxes sur le clergé, il expulsera les Lombards et les Juifs puis confisquera leur biens.
    Ces opérations n'apportant pas suffisamment d'argent, il s'attaque donc aux Templiers :

    • il fait arrêter sur son ordre tous les Templiers au matin du vendredi 13 octobre 1307 au terme d'une opération de police conduite dans le secret absolu par Guillaume de Nogaret,
    • il confisque ensuite tous leurs biens qu'il convoitait depuis longtemps,
    • il fait dissoudre par le Pape l'ordre des Templiers en 1312,
    • suite à un faux procès durant lequel les templiers seront interrogés sous la torture par les commissaires royaux, il fera brûler 50 templiers dont le Grand Maître Jacques de Molay en 1314.

    Le prétexte donné est l'hérésie et l'immoralité : en fait, leur richesse considérable et leur pouvoir croissant inquiètent le pouvoir, qui redoute la création d'une milice papale.

    L'ordre du Temple est né en Terre Sainte en 1119 après la 1ère Croisade, à l'initiative du chevalier champenois Hugues de Payns qui voulait protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem.

    En savoir plus sur l'Ordre du Temple

     

    En 1314, Philippe le Bel meurt : la paix règne dans son royaume qui abrite entre 15 et 20 millions d'habitants, les frontières sont bien gardées et les féodaux sont maintenus dans l'obéissance : le roi devient enfin plus un vrai souverain qu'un suzerain.

    Avec ses 3 fils adultes en bonne santé, la survie de la dynastie capétienne ne semble poser aucun souci : mais l'impensable se produit ... et la longue chance successorale qui durait depuis 996 se termine et fera entrer la France dans la "Guerre de Cent Ans".

    Gisant de Philippe le Bel
    Merci à Serge Santos qui m'a fourni cette photo !

      

    Sources : http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_7.htm

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  •   Saint Louis, le roi chrétien
    (1226 - 1270)
     

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    Louis VIII (1223 - 1226), un court règne

    Le fils de Philippe Auguste, Louis VIII, monte sur le trône en 1223 : il a épousé auparavant Blanche de Castille, petite fille d'Aliénor d'Aquitaine (cette dernière est aussi l'ex de son grand-père Louis VII). La cérémonie se fait en présence de Philippe Auguste et de Jean sans Terre, qui scellent ainsi une trêve ... bien provisoire.

    Louis VIII meurt seulement 3 ans après avoir pris le trône au retour d'une croisade contre les cathares. Malgré son court règne, Louis VIII sera parvenu à enlever aux anglais le Poitou, le Limousin, le Périgord et une partie du Bordelais.

    Une régence efficace

    Louis IX (futur Saint Louis) est sacré roi à 12 ans en 1226 à la mort de son père Louis VIII : sa mère, Blanche de Castille, assure une régence énergique jusqu'en 1235 en alliant fermeté et une diplomatie toute féminine dont le but était selon les circonstances d'écraser, d'intimider ou … de séduire ses adversaires. Elle brise notamment les tentatives de révolte des grands seigneurs, dont Thibaud de Champagne.
    C'est également durant cette régence que se déroule la 6ème croisade en 1228.


    Un roi très bien préparé :

    • Louis IX est le 1er roi qui ait connu son grand père et qui en ait reçu des conseils,
    • Blanche de Castille formera son fils pour sa future mission royale.

    La politique énergique et l'administration efficace initiée par son grand-père Philippe Auguste puis par la régence de sa mère et cette "formation" font que Louis IX est respecté de ses vassaux et craint en Angleterre : il jouit d'une autorité morale sans précédent.

    Voltaire dans "Essai sur les moeurs" écrit à propos de Saint Louis : "il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".

     

    Saint Louis par Bartholomeo Vivarini vers 1477

    Un roi pieux qui participe à 2 croisades :

    Louis IX passait pour être très pieux : il écoutait deux messes tous les matins, récitait de nombreuses prières, s'agenouillait 50 fois avant de se coucher et s'imposait de dures pénitences.
    Il a aussi organisé 2 croisades qui lui ont permis de gagner le respect et la considération du Pape.
    • L'échec de la 7ème croisade : (prêchée par le Pape Innocent IV)

    En 1248, la Terre Sainte est reprise par les infidèles : le sultan d'Egypte a repris Jérusalem qui avait été restituée aux occidentaux suite aux négociations de la 6ème croisade, et a massacré l'armée franque. Le roi décide donc d'attaquer les sarrasins au coeur de leur puissance, en Egypte afin de forcer le sultan à céder Jérusalem.

    Mais l'ardeur en France était médiocre : Louis IX est obligé de forcer un certain nombre de ses proches à prendre la croix.
    Le roi embarque à Aigues Mortes, dont la construction du port s'achève à peine, avec sa femme Marguerite de Provence et ses 2 frères, Robert d'Artois et Charles d'Anjou. Sa mère Blanche de Castille est à nouveau chargée de la régence du royaume.

    Après une attente de 9 mois à Chypre, le cap est mis sur l'Egypte : la ville de Damiette est rapidement conquise par les croisés en juin 1249 mais la progression des troupes vers Le Caire est ensuite gênée par la crue du Nil.

    Saint Louis débarque en Egypte

     

     

     

    Prise de la ville de Damiette

    La bataille de Mansourah verra l'échec des croisés : Robert d'Artois est tué avec bon nombre de chevaliers et le reste des troupes entame une retraite désespérée. Quelques mois après, le roi est fait prisonnier avec le reste de son armée qui vient de subir une terrible épidémie.
    Après négociation, Louis IX est libéré contre une énorme rançon de 400000 livres (payée partiellement par les Templiers).
    Le roi décide de rester en Terre Sainte où il s'investit durant 4 années dans la consolidation du royaume de Jérusalem.

    Le roi Louis IX est fait prisonnier

    La mort de Blanche de Castille, qui assurait la régence, va décider le roi à rentrer en France durant l'été 1254, après 6 années d'absence.

    Aigues Mortes, port royal

    Dès le début de son règne, Saint Louis souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée qui fait alors cruellement défaut à son royaume : c'est dans ce contexte que le roi fait construire le port d'Aigues Mortes.

    En savoir plus


    Photo JFM - Front sud-ouest : Tour des Bourguignons à gauche, Tour de la Poudrière à l'angle et Porte de la Reine à droite.

    • L'obstination de la 8ème et dernière croisade : (prêchée par le Pape Urbain IV)

    Une aggravation de la situation des territoires chrétiens en Orient suite aux conquêtes du sultan Baïbars en 1263 et le souhait du roi de venger l'échec de la croisade précédente amènent Saint Louis, qui a alors 56 ans, à organiser une nouvelle croisade en direction de la Tunisie. Il espère convertir son sultan au christianisme et le dresser contre le sultan d'Egypte. Il s'agit en fait d'une manipulation de son frère Charles d'Anjou.
    Il mettra 3 ans à convaincre ses barons qui sont las des combats et qui ne partagent pas la même fascination religieuse que lui.

    Partis encore une fois de la ville d'Aigues Mortes le 1er juillet 1270, les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée française, mal ravitaillée, est victime d'une épidémie de peste et de dysenterie. Saint Louis en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis, étalé sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ.

    C'est la fin de la dernière des croisades et du rêve des occidentaux de reconquérir les lieux Saints.
    Son fils Philippe III Hardi ramène la dépouille du roi en France avant d'être sacré roi.

    En fait, 2 autres croisades seront prêchées (en 1274 par Grégoire X et en 1289 par Nicolas IV) mais avorteront par manque d'enthousiasme.

    Intolérance religieuse : croisade contre les Cathares

    C'est sous le règne de Philippe Auguste que débute la lutte contre les Cathares : Simon de Montfort dirige la 1ère croisade contre les Albigeois en 1209 (célèbre par le massacre de la population de Béziers), puis Louis VIII mène la 2ème croisade albigeoise qui réduira fortement le catharisme en 1226.
    Mais c'est sous le règne de Saint Louis que :

    • l'Inquisitions'instaure en 1233 : tribunal chargé de juger les hérétiques, il est dirigé par les Dominicains et est placé sous contrôle de la papauté,
    • La citadelle de Montségur, dernier refuge des cathares, est prise par l'armée royale en 1244 : 200 albigeois refusant d'abjurer seront brûlés.

    De plus, Saint Louis protégera les chasseurs de sorcières et imposera aux juifs le port d'une "rouelle jaune".

    La piété du roi était donc insensible à la tolérance, notion d'ailleurs inconnue à cette époque !

    Le roi assiste ici à l'exécution des gens considérés comme hérétiques.
    Au fond à gauche, la Bastille,
    à droite les gibets où l'on suspendait le corps des suppliciés

    Un roi charitable

    Il avait la réputation de guérir les écrouelles (lésions cutanées atteignant surtout le cou) et d'être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande dévotion à la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux.
    Il fonde divers hospices, dont celui des Quinze-Vingt à Paris, conçu initialement pour accueillir 300 aveugles.

    Un roi législateur et justicier

     

    • Il systématise son pouvoir de législateur en multipliant les ordonnances qui interdisent la prostitution, les combats privés entre les nobles et le jeu.
    • Il impose sa propre monnaie par ordonnance et limite la circulation de celle des seigneurs à leur seul domaine : l'instauration d'une monnaie ayant cours sur tout le territoire va également dans le sens de l'affirmation de l'autorité royale.


    Saint Louis confie ses ordonnances à un bailli.

    • Il crée à Paris en 1254 un Parlement qui devient une cour de justice et un conseil politique poursuivant ainsi l'oeuvre de son grand-père Philippe Auguste. Il n'hésite pas à s'impliquer dans certaines décisions de justice et met fin au jugement de Dieu en faisant rechercher des preuves par des enquêtes et auditions de témoins.
    • Pour mener à bien le programme politique et administratif de la monarchie, il constitue un corps de spécialistes formés dans les universités, qui veille à l'application des différentes mesures. Ils sont envoyés en province pour surveiller la bonne marche des administrations locales en inspectant les baillis et les sénéchaux.

    Le chroniqueur Joinville a laissé une description de Saint-Louis dont l'image flatteuse est restée dans l'Histoire : celle du roi à face d'ange, assis sous un chêne et rendant justice d'un air digne et courageux.
    A partir du XIIIe, la couronne de France que l'on voit sur cette représentation porte huit fleurs de lys, symbole de pureté.

     

    Louis IX devient Saint Louis : un roi canonisé

    Saint Louis est canonisé par le Pape Boniface VIII en 1297, soit 27 ans après sa mort : Louis IX devient Saint Louis pour la postérité.

    Il est ainsi souvent représenté avec l'auréole de la sainteté et une simple couronne d'or (à partir du XIIIème siècle, la couronne de France porte huit fleurs de lys, symbole de pureté).

    La Sainte Chapelle

    L'âge de Saint-Louis est celui des grandes constructions, telle celle de la Sainte Chapelle construite de 1245 à 48.

    Joyau de l'architecture gothique, la Sainte Chapelle est édifiée pour abriter la couronne d'épines du Christ. Ses verrières, dont les 2/3 sont authentiques, offrent un des ensembles les plus complets de l'art du vitrail à cette époque.

    En savoir plus sur la Sainte Chapelle

    Ce milieu du XIIIe est globalement une période de prospérité économique, qui verra le recul des famines et de la pauvreté, ainsi que le développement des villes.

    Philippe III Hardi : 1270 - 85

    Ecrasé par le prestige de son père et dominé par sa femme Marie de Brabant ainsi que par son oncle Charles d'Anjou, Philippe III Hardi sera un roi assez faible.

    Ses principales actions seront :

    • la consolidation de l'administration mise en place par son père,
    • la réunification à la Couronne du comté de Toulouse en 1271,
    • la déclaration de la guerre à Pierre III d'Aragon que le pape avait excommunié : il donnera l'Aragon à Charles de Valois, son 3ème fils.

    Philippe III Hardi mourra d'une maladie à Perpignan en 1285.

    C'est durant ce règne que Marco Polo se rendra en Chine.

     

     sources : http://jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/capetiens/capetiens_6.htm
     
     
     
     

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