•   

    Histoire des FONTAINES WALLACE

      

      

    Qui est la plus belle des Parisiennes ?

    La Seine ?

    L’église Notre-Dame ?

    Amélie Poulain ?

    Eh bien non, pour moi, c’est la fontaine Wallace.

    Regardez-moi cette merveille : c’est une fontaine d’eau potable en fonte verte qui mesure 2 mètres 71. Au dessus du socle, quatre caryatides se tournent le dos et soutiennent à bout de bras un dôme orné d'une pointe, et décoré de dauphins. Au milieu un petit filet d’eau potable coule en permanence. Voilà.

    C’est tout. C’est tout ? Non, ce n’est pas tout.

    Ca s’appelle fontaine Wallace.
     

    Histoire des FONTAINES WALLACE

    Wallace, ça ne sonne pas très français…C’est que la fontaine Wallace a une histoire. Une belle histoire. En gros, c’est l’histoire d’amour d’un Anglais avec les Français pendant que les Allemands leur envoient des bombes. Attendez, je vous la raconte: l’Anglais, Sir Richard Wallace, naît en 1818 à Londres comme fils Quand la guerre de 1870 éclate, la ville de Paris est rapidement assiégée par les Allemands. Des bombes pleuvent sur Paris. Il fait froid. On manque de tout : de charbon, de nourriture, d’eau. C’est là que Sir Richard Wallace se révèle être un vrai philanthrope, à la fois charitable et modeste. Au lieu de sauver sa peau et de retourner en Angleterre, il décide de rester à Paris pour aider les Parisiens. Et il les aide vraiment. Car, ça tombe plutôt bien, il vient juste de faire un énorme héritage.
    Alors, il organise un service d’ambulances et ouvre avec 100 000 francs une souscription patriotique pour - citation - " les malheureuses familles obligées de fuir leur logis sous le feu de l’ennemi ". Après cette guerre, que les Allemands gagnent comme on le sait, Sir Wallace dessine deux magnifiques modèles de fontaines inspirés par l’art de la Renaissance, pour éviter que quiconque puisse encore manquer d’eau potable dans les rues de Paris. Voici le grand modèle et voici le petit qui se pose en applique contre les murs. Sir Wallace les fait réaliser par un sculpteur de grand talent, Charles-Auguste Lebourg, et en offre 50 à la ville de Paris.
    La première fontaine Wallace est inaugurée en septembre 1872 boulevard de la Villette, devant une foule enthousiaste qui se bat presque pour atteindre les deux gobelets en fer blanc, attachés par une chaînette. Même si en 1952, les gobelets ont disparu par mesure d’hygiène, on peut toujours boire aux fontaines Wallace à Paris. Entre les originaux et les copies, on en trouve aujourd’hui 108.C’est pratique pour les sans-abri et les touristes et tout le monde s’accorde à les trouver très belles. S’il le savait, Sir Wallace serait content, vraiment content. 


    Texte : NikolaObermann Image : Gilles Roqueplo

      
    Histoire des FONTAINES WALLACEUn nom attaché à une prestigieuse collection constituée par d'autres

    En 1798 Francis-Charles Seymour (1772-1842), lord Yarmouth puis 3e marquis, qui passa pour le plus grand débauché de la Régence, épousa à 20 ans Maria, dite « Mie-Mie », 19 ans, fille putative du mystérieux marquis Fagnani, exilé politique italien ; elle fut surnommée « la fille aux trois papas », étant un enfant naturel revendiqué officiellement par deux amis très intimes de sa mère, le duc de Queensberry et le libertin Georges August Selwyn, ami de Horace Walpole… quant au prince-régent et futur roi « il riait de leurs prétentions et (la) traita toujours fort paternellement »

     

    Afin de contribuer aux frais des noces, Queensberry, dit « the Old Q. » fit abattre les bois centenaires entourant de ses châteaux de Drumlanrig et de Neidpath et laissa 150 000 livres aux jeunes époux déjà séparés, et à sa fille supposée sa villa de Richmond, ses maisons de Picadilly et tous ses objets d'art ; quant à Seylwyn il lui légua sa fortune… dès 1802, Mie-Mie avait quitté son époux pour s'installer à Paris avec leur fils de deux ans ; elle y aurait eu alors comme amants Junot, duc d'Abrantès, puis Casimir de Montrond, ami de Talleyrand, père naturel de son second fils en 1805.

     

    Disposant ainsi de moyens financiers considérables Seymour, devenu l'ami intime et le conseiller artistique du Prince-Régent, futur George IV, qui lui-même l'incita à acheter du mobilier français et des porcelaines de Sèvres du XVIIIe, choix prophétique puisque la collection Wallace serait la première au monde en ce domaine ; s'intéressant surtout aux tableaux hollandais, il acquit trois portraits de Rembrandt, et fit entrer dans la collection royale, entre autres œuvres, deux Rembrandt ; en 1815, il acheta Persée et Andromède du Titien, puis des œuvres de Reynolds, Gainsborough, van Dyck et ter Borch.

     

    Il inspira à Balzac le personnage de Lord Dudley, à Disraeli celui de lord Monmouth, à Thackeray celui de lord ou marquis de Steyne (la Foire aux vanités).

     

    Le 3e marquis d'Herford mort en 1842 dans une maison close, son fils Richard (1800-1870) qui vivait depuis 40 ans avec sa mère à Paris, devint le 4e marquis, héritant d'un revenu annuel de 100 000 francs-or et du domaine de Bagatelle, célèbre « folie » néo-classique dans le bois de Boulogne à Neuilly, acquis par son père en 1835 et bâti par Bélanger pour honorer le pari du comte d'Artois, le futur roi Charles X avec sa belle-sœur Marie-Antoinette, qui devint sa résidence préférée ; il fut le principal collectionneur de la famille et un des tout premiers de son époque.

     

    Son demi-frère cadet Henry (1805-1859), dit lord Seymour, né à Paris, était le fils naturel de Casimir de Montrond ; dandy et facétieux, il aurait été surnommé « Milord l'Arsouille », qui signifie homme douteux, dévoyé, ou francisation de l'anglais Arsehole[3] ; comme d'autres auteurs, Montebianco dit que ce sobriquet désignait en réalité le « noceur invétéré » Charles de La Battut.

     

    Collectionneur mineur, Seymour fonda le Jockey Club de Paris ; il mourut d'une crise cardiaque.

     

    Richard Seymour, héritier du nom et du titre mais resté célibataire, fut un des proches de Napoléon III et d'Eugénie, qui l'invitèrent souvent aux « séries » de Compiègne ; il mit le manège de son domaine de Bagatelle à la disposition du prince impérial, qui vint y monter assidûment ; c'est là que le 18 juillet 1870, l'Empereur vint informer sa famille et à son entourage qu'il allait déclarer la guerre à la Prusse.

     

    Le plus beau choix d'art français du XVIIIe siècle :

     

    « Des Anglais acquirent à vil prix les plus beaux chefs-d'oeuvre de l'art français qui aujourd'hui piètent dans les couloirs et les demeurs britanniques. Mais que seraient-ils devenus ces meubles de Versailles et de Saint-Cloud, si des hommes ne s'étaient pas portés acquéreurs, préservant ainsi ces beautés de destructions inéluctables ? »

     

    Maurice Rheims, préface de La France à l'encan par Michel Beurdeley, librairie Jules Tallandier, 1981, p. 9.

     

    « Le début du XIXe siècle fut une période de stagnation pour les œuvres du XVIIIe siècle ; ceci permit à de nombreux collectionneurs, même les plus modestes, de faire de bonnes affaires. Le rétablissement du commerce de ces objets vers les années 1860 coïncida presque avec l'achèvement de la plus belle des collections anglaises, celle de lord Hertford. »

     

    — Anthony Burton, L'Art européen au Victoria and Albert Museum, Scala/Philip Wilson, 1983, p. 6.

     

    Négligeant la vogue grandissante de la Renaissance italienne mais passionné par un mobilier XVIIIe passé de mode, voire dédaigné, il parvint grâce à sa fortune à mettre la main, souvent anonymement, en ventes aux enchères publiques, par l'intermédiaire de son agent Samuel Mawson, les créations des plus grands ébénistes français de l'époque, comme la commode de Charles Cressent, dite aux Dragons (1730) qu'il réalisa, bronzes compris, sur un dessin attribué à Nicolas Pineau - souvent copiée au XIXe. pour de riches amateurs - et celle, faite pour Louis XV par Antoine Gaudreau sur le dessin d'un des frères Slodtz, ornée de bronzes par Caffieri (1739), qui orna jusqu'à sa mort la chambre du Roi à Versailles.

     

    « Il vivait une existence retirée, semblait toujours souffrant, ne recevait jamais, n'ouvrait sa porte qu'à de rares intimes. Absolument indifférent à tout mouvement et à toute vie, il n'aurait même pas entr'ouvert ses rideaux pour voire passer une révolution dans la rue… »

     

    — Charles Yriarte, critique d'art et collectionneur d'armes, puis inspecteur général des Beaux-Arts[5].

     

    Histoire des FONTAINES WALLACEPersonnage jugé névrosé, voire hypocondriaque, en 1857, Hertford consentit néanmoins à prêter des meubles de Boulle, Riesener, Gaudreau, parfois issus des ventes révolutionnaires, des bronzes de Caffieri, vases, pendules, cartels, statuettes ou services en Sèvres à l'exposition des Arts Décoratifs de Manchester, et en 1865, des pièces d'art byzantin au Musée Rétrospectif de Paris.

     

    « Économe au regard de son immense fortune il traitait ses achats en direct pour ne pas avoir à payer de commissions et achetait plutôt bon marché du fait de la « disgrâce » dans laquelle était tombé l'art français depuis 1789 (…) Un Fragonard acheté 385 francs en 1841 fut revendu 300 000 francs en 1865 ! Seuls les Sèvres cotaient toujours un prix appréciable »

     

    — Montebianco, op. cit. p. 16.

     

    Ayant renchéri sans état d'âme lors d'une vente contre la National Gallery qui possédait le pendant du Paysage à l'arc en ciel de Rubens (vers 1638), il se le fit livrer… sans jamais plus le regarder. De même, souvent il ne prenait pas la peine de déballer ses achats, et visitait que rarement ses domaines anglais et irlandais. Si les Rothschild étaient par leur puissance d'achat ses seuls réels challengers, il l'a souvent remporté sur eux, comme par exemple en payant six fois sa valeur d'estimation le Chevalier souriant de Hals (1624) contre le baron James.

     

    Il avait accumulé dans ses deux principales résidences londonienne et françaises, une énorme collection d'œuvres d'art, ainsi à Paris en 1867, W. Burger dénombre 250 tableaux, dont « 17 Descamps, 10 Meissonier, 25 Horace Vernet, 8 ou 10 Greuze, 8 Pater, 10 Boucher, Delaroche, Bonheur, Couture, Scheffer, Roqueplan, côtoyant Largilliere, Watteau, Fragonard, Prud'hon, 10 peintures et 25 aquarelles de Bonington », estimés à quatre ou cinq millions de francs.

     

    En 1862, il acquit le portrait de l'épouse du banquier suisse Jean-Frédéric Perregaux (1744-1808) – qui avait eu comme client lord Yarmouth – par Élisabeth Vigée Le Brun ; celle-ci, vivant en 1802 à Portman Square à Londres, y avait connu ses grands-parents et fréquenté leur salon, comme elle le rapporte dans ses Mémoires ; cette œuvre datant de 1789 a été restaurée en 2004.

     

    Employé d'une famille de richissimes anglais francophiles :

     

    Jackson-Wallace fréquenta un temps un groupe de bohèmes dont quelques-uns devinrent de grands écrivains et artistes : Flaubert, Théophile Gautier Delacroix, Roger de Beauvoir, Fernand Boissard ou encore Baudelaire qui se réunissait à l'ex-hôtel Pimodan, aux plafonds peints par Le Brun, dans l'île Saint-Louis, sous l'égide de la célèbre Aglaé Savatier, dite Apollonie Sabatier, fille naturelle d'une lingère et d'un préfet, plus tard surnommée par ses amis « la Présidente Sabatier » lors de ses dîners rue Frochot, qui inspira plusieurs poèmes des Fleurs du Mal et serait le modèle de la statue Femme piquée par un serpent par Clésinger[6].

     

    Avant d'être sa maîtresse, elle fut celle de l'industriel belge Alfred Mosselman, amateur de chevaux et de peintures, frère de la comtesse Fanny Mosselman, maîtresse en titre de Charles de Morny et épouse de l'ambassadeur de Belgique à Paris, Charles Le Hon.

     

    Il eut longtemps comme compagne la Française Julie, Amélie, Charlotte Castelnau (1819-1897), qu'il épousa seulement début 1871, alors mère d'un fils de trente ans, d'abord à l'ambassade d'Angleterre à Paris, mais le second de l'ambassade, Lionel Sackville-West (1827-1908) – par coïncidence le père de la principale héritière, 45 ans plus tard, du secrétaire des Wallace – à son retour de Bordeaux, arracha la page pour cause d'incompétence à unir des citoyens anglais du banquier Edward Blount, nommé consul temporaire suite à la désertion de son poste de lord Layons… puis, le 15 février suivant, par le maire du 9e arrondissement, rue Drouot.

     

    « N'aurons-nous jamais fini avec tous ces bâtards ! »

     

    — Richard Wallace, cité par Montebianco, op. cit., p. 69.

     

    Wallace aurait connu Julie-Amélie, fille naturelle de Sophie Knoth, lingère, et de Bernard Castelnau, homme de confiance, vivant pauvrement rue des Mathurins à Paris, alors qu'elle était vendeuse dans une boutique de parfums passage des Saumons ; une photographie prise avant 1870 la montre sur la terrasse de Bagatelle[7] ; entrant en possession en 1890, comme légataire universelle de son époux, de la fortune qu'il avait lui-même reçu des Hertford, elle devint une des femmes les plus riches d'Angleterre, sans être pour autant être admise par la gentry.

     

    Il reconnut comme son fils Edmond-George, qui devint capitaine et qu'il demanda à la reine de naturaliser, mais qui ne s'intégra pas en Angleterre et préféra rejoindre en France sa compagne Amélie Suzanne Gall, « personne de théâtre » et leurs quatre enfants naturels nés depuis 1872, puis se brouilla avec lui ; mort brutalement à 46 ans en 1887 ; Marie Georges Richard, Richard Henry, Edmond Georges et Georgette Wallace ne furent pas reconnus par leurs grands-parents ; Wallace avait seulement légué à ses descendants l'immeuble de rapport édifié par lui 29, boulevard des Italiens, et sa veuve leur servit ensuite une modeste rente viagère…[8]

     

    Une fabuleuse collection démembrée en trente ans :

     

    La disparition entre 1939 et 1945, des archives Seligmann ne permet pas de savoir dans quelles conditions exactes le mobilier et les œuvres d'art de l'appartement du 2, rue Laffitte ont quitté la France en 1914 ; sont depuis lors visibles à Paris deux tableaux de Guardi, deux paravents en bois sculpté (vers 1750-1760) et un mobilier de salon en bois sculpté et doré, certains de ses éléments estampillés par Georges Jacob vers 1780-1785, acquis pour 900 000 francs par le comte Moise de Camondo (Musée Nissim de Camondo).

     

    Du 24 au 26 juin 1913 à Londres les frères et sœurs de John Murray Scott, fils d'un médecin écossais installé à Boulogne-sur-Mer ayant soigné, vers 1869, l'asthme de lord Hertford, et que celui-ci avait embauché comme secrétaire pour seconder Wallace, devenu son infirmier, firent vendre aux enchères publiques par Christie's « plus de 150 tableaux, dessins, meubles tapisseries et porcelaines provenant de lord Hertford » récupérés par leur frère dans la résidence londonienne du 5, Connaught Place ; en provient une suite de quatre fauteuils en bois doré attribués à Jean-Baptiste Claude Sené, portant les marques des châteaux de Tuileries, de Fontainebleau et du Garde-Meuble sous Louis-Philippe[9].

     

    Les Wallace avaient fait de Scott leur secrétaire et finalement leur héritier (son portrait photographique en pied reprod. ds Montebianco, p. 23, et un autre sur le site de la Wallace Collection).

     

    Un autre bel élément qui n'a pas intégré la Collection est la paire de flambeaux « en carquois » (bronze doré, vers 1780), au fût et à la base similaires à ceux d'Étienne Martincourt (Wallace collection), achetée en 1914 par Seligmann, envoyée à sa galerie new-yorkaise, ayant intégré la collection George Blumenthal, vendue à la galerie Georges Petit à Paris les 1er et 2 décembre 1932… puis une nouvelle fois à Paris en trente ans plus tard[10].

     

    Un bienfaiteur honoré par deux pays :

     

    En 1871, Wallace soulagea la misère des populations et les difficultés des résidents anglais, ce qui valut d'être fait baronnet par la reine Victoria, et commandeur de la Légion d'Honneur par Thiers avant de recevoir la médaille d'honneur de la mairie du 9e arrondissement de Paris.

     

    En 1873, il entre à la Chambre des communes ; député de Lisburn, dans le comté d'Antrim, sans s'y faire remarquer ; il y aurait fait construire la réplique exacte de Herford House.

     
     
    Deux fontaines Wallace à Paris
     

    En France, il consacre une partie de sa fortune à l'assistance aux Parisiens assiégés par les Prussiens. En hommage, ceux-ci donneront son nom à l'avant-dernier ballon monté à quitter Paris, mais cela ne lui porta pas chance, car il disparut en mer.

     

    En 1871, ayant accepté de parrainer la fille de Seymourina, la pupille et filleule de lord Hertford, il offrit en cadeau au pasteur Rives la reconstruction du temple protestant de Neuilly détruit par la guerre.

     

    Devenu un personnage public philanthrope, il est resté célèbre pour avoir doté la capitale, multipliant ainsi, selon L. Perreau, le geste de lord Hertford sur le port de Boulogne-sur-Mer, de 40 « fontaines à boire » sur un modèle original du nantais Charles Auguste Lebourg, élève de Rude, pour désaltérer les promeneurs, réparties à raison de deux par arrondissement, sur les places ou avenues de la capitale, qui portent son nom ; la première fut inaugurée en août ou septembre 1872.

     

    Avant de quitter la France pour s'installer dans une maison de Picadilly avant Manchester Square, il fit édifier un hôpital destiné à la colonie britannique résidant en France.

     

    Il racheta pour 400 000 livres à Hamilton Seymour, cousin au second degré de Hertford, qui lui avait laissé le titre de marquis d'Hertford et la pairie, le giboyeux domaine de Sudbourne Hall, dans le Suffolk, surpayé « en guise de compensation à la famille privée de l'héritage » selon Montebianco (p.70), qu'il fit réaménager luxueusement – pour son fils ? – et où il conviait le prince de Galles et autres notabilités à chasser.

     

    « L'inquiétude suscitée par les récents évènements, ajoutée aux deux révolutions de 1830 et de 1848, acheva de (le) convaincre que la collection ne se trouvait pas en sûreté en France (…) Il entreprit donc de la faire transporter à Londres, après avoir longuement hésité en faveur d'un legs à l'Etat français (…) ne laissant dans l'appartement que les meubles « meublants » et dans les galeries dont les parois étaient vides, un grand nombre d'objets d'art les moins importants, qui faisaient encore de cette résidence un véritable musée[11]. »

     

    En avril-mai, afin d'accroître sa notoriété auprès des Pairs et d'être introduit dans la gentry, il fit transporter des œuvres de Paris à Londres pour les prêter à l'exposition d'une annexe du musée de South Kensington, à côté des tableaux royaux et des grandes familles, où il fit aménager pour le prince et la princesse de Galles un salon de repos aux murs ornés de toiles de Fragonard.

     

    Pendant les travaux d'agrandissement de Hertford House il prêta la collection au nouveau musée de Bethnal End, dans le quartier pauvre de Londres où, à la surprise générale, pas moins de cinq millions de personnes vinrent la visiter.

     

    Le 24 août 1877, fut posée la première pierre du Hertford British Hospital à Levallois-Perret (existant encore en 2007) en présence du prince de Galles, avec lequel Wallace fut ami pendant que la reine Victoria séjournait à Bagatelle[12].

     

    Une mort solitaire :

     

    Le 20 juillet 1890, Wallace, revenu vivre seul en France à la mort de son fils, mourut à 72 ans à Bagatelle « dans le lit de son père[13] » et fut inhumé en présence de Hugh de Grey, 6e marquis de Hertford, au cimetière du Père-Lachaise (division 28) dans la chapelle funéraire des Hertford, qui porte aussi le nom de Wallace, et dont la porte murée a été gravée d'une croix.

     

    Sa veuve et légataire universelle devenue, à 72 ans, une des femmes les plus riches d'Angleterre, sans famille et isolée, ne parlant pas anglais, vécut sept ans à Manchester Square avec la seule compagnie de Scott, qui contrôlait son courrier et ses visites avec l'aide de ses deux sœurs et ses trois frères, qui en assuraient « une véritable garde[14] », et qui contestèrent sans succès les droits de Victoria Sackville-West sur la succession de leur frère.

     

    Un testament attendu :

     

    En 1894, sur les recommandations de son secrétaire-homme de confiance, qui l'aurait dissuadée de faire de lui son légataire universel « pour éviter des soupçons[15] », après avoir fait quelques présents à des amis, elle légua par testament à la nation britannique Herford House et ses quelque 5 500 objets contenus dans 25 galeries, ayant stipulé « que rien ne devait être ajouté ni vendu[16] » et que l'ensemble prenne le nom de son défunt mari. Scott héritera d'un million de livres pour entretenir les domaines de Sudbourn Hall et irlandais de Lisburn, et des biens français, Bagatelle et le 2, rue Laffitte, qui abritaient les nombreux meubles et objets d'art laissés par Wallace en 1872.Histoire des FONTAINES WALLACE

     

    Le musée, ouvert au public en 1900, la Wallace Collection est depuis lors un musée national.

     

    Certains auteurs ont dit que le gouvernement français refusa le don de la collection par Wallace lui-même, thèse qui à ce jour n'a pu être étayée par des archives.

     

    Une fortune à nouveau très convoitée :

     

    En 1899, Scott, nommé baronnet par la reine Victoria et devenu curateur du conseil d'administration qui installa les œuvres au musée devenu propriété de l'État, en aurait cependant retiré des tableaux et des œuvres qui étaient censés en faire partie.

     

    Richissime célibataire de 52 ans, il rencontra lors d'une visite de la collection, une célèbre beauté de 36 ans, Victoria Sackville-West (1862-1936), fille naturelle de Lionel (1827-1908), 2e lord Sackville et diplomate, épouse de son neveu Lionel (1867-1928), devenus, après un procès intenté par son frère Henry qui revendiquait l'héritage familial, les châtelains désargentés de l'immense domaine de Knole, considéré, avec ses 365 pièces et ses 52 cheminées, comme la plus grande maison privée d'Angleterre, « où ils furent très pauvres », selon leur fille Victoria-Mary (1898-1962), qui épousa en octobre 1913, le diplomate Harold Nicolson et est connue pour ses liaisons avec Violet Trefusis et l'écrivain Virginia Woolf.

     

    Lady Sackville, qui connut avant et après son mariage les milliardaires John Pierpont Morgan et William Waldorf Astor, devint très proche de cet autre richissime ami, qui sut se montrer très généreux :

     

    « Seery (« Scott ») entretenait Knole financièrement. Ce fut découvert à sa mort. Le domaine avait un revenu de 13 000 livres par an et cela suffisait à conserver les bâtiments en bon état, à payer le personnel (60 personnes) et les factures courantes, mais pas à payer les travaux d'embellissement effectués par Victoria, ni sa grande maison de Hill Street, ni les expéditions sportives de Lionel, ni les réceptions chaque week-end, ni ses extravagances en vêtements ou en bibelots, et moins encore l'énorme dépense occasionnée par le procès en légitimité. De son vivant il leur donna 84 000 livres. Elle se persuadait que sa générosité n'allait pas à elle mais à Knole qu'il aimait. »

     

    Portrait d'un mariage, récit d'après les manuscrits de Vita S. W. publiés par son fils Nigel Nicolson[17], Plon, 1974.

     

    L'héritier des Wallace vida le cher Bagatelle de lord Hertfotd, le négligea, puis en 1904, après avoir vendu les statues et ornements de son parc de 80 hectares, décida de lotir mais ce projet fut bloqué par la ville de Paris qui le lui acheta pour 6 000 000 francs[18], ou 6 500 000, selon d'autres sources. Il mourut d'une crise cardiaque à Hertford House le 17 janvier 1912.

     

    Découverte de la Maison-Mystère :

     

    Sortie triomphante d'un périlleux procès de succession intenté par les Scott, réduits par la volonté de leur frère à la « portion congrue », lady Sackville (photographiée avec son mari à cette époque, reprod. ds Montebianco, p. 81) entra en possession de 150 000 livres et du contenu du 2, rue Laffitte – l'immeuble, échu aux Scott, fut mis en vente pour 5,5 millions de francs-or – qui, estimé 350 000 livres, fut acheté, sans l'avoir vu selon la légende, pour 270 000 livres (ou 5 millions de francs) à l'antiquaire parisien Jacques Seligmann.

     

    Celui-ci l'exposa dans l'ex-hôtel de Sagan, acquis en 1909, et où défilèrent alors tous les amateurs du monde entier du moment… et s'employa à disperser cet ensemble unique.

     
    Tombe
     

    Dans son numéro du 27 juin 1914 – depuis 1815, les révolutions et les guerres ont rythmé l'histoire d'une des plus grandes collections d'art décoratif du XVIIIe siècle – le journal l'Illustration publia, grâce à cet antiquaire, des photographies de son contenu : meubles XVIIIe estampillés, porcelaines de Sèvres, bronzes, marbres, tableaux de Fragonard, Boucher, Lancret, Nattier, Drouais, Bonington, Guardi, Reynolds, Gainsborough, les bustes par Houdon Cagliostro et de Sophie Arnould dans Phèdre et la maquette de son Voltaire assis, le carnet de Marie-Antoinette orné de son portrait et de ceux de ses enfants…« ce qui restait des collections que lady Sackville n'avait pas emporté à Knole»

     

    Histoire des FONTAINES WALLACE

    « Ce fut la seule chose honteuse de cette affaire, car Seery avait espéré qu'elle emploierait ses « jolies choses » à enrichir la collection de Knole et non à les vendre pour se faire de l'argent de poche. »

     

    — Nicolson, op. cit.

     

    Le couple Wallace repose avec les Hertford au cimetière du Père-Lachaise.

     

    Une voie dans le Bois de Boulogne, le boulevard de Madrid, où il résida, devint de son vivant le boulevard Richard-Wallace, en son honneur, et un poème de Louis Aragon, chanté par Jean Ferrat, immortalise les fontaines Wallace.

     


    La collection Herford en absorbe d'autres et devient « La Wallace »

     

    « On aurait dit qu'il voulait rattraper le temps, comme s'il n'avait pu agir selon ses désirs les plus impérieux (…) À la différence de lord Hertford, qui sélectionnait ses achats avec rigueur, Wallace n'hésitait pas à acheter des collections entières (…) pour finir par constituer celle que nous connaissons aujourd'hui »

     

    — Montebianco, op. cit., p. 67.

     

    « (…) Wallace accepta de payer la somme de 600 000 francs pour l'ensemble de la collection (du comte Émilien de Nieuwerkerke, soit plus de 800 objets). La vente fut conclue en août 1871 (…) Faisant de cette acquisition son point de départ (il) agrandit considérablement sa propre collection d'armes, d'armures, et d'œuvres d'art de la Renaissance (jusqu'en) mai 1872, il dépensa plusieurs centaines de milliers de francs pour acquérir la plus belle partie de la collection d'armes et d'armures de Meyrick, la collection Tauzia de peintures et d'objets d'art du début de la Renaissance, et de nombreux objets d'art lors de la vente Allègre. On prétend aussi qu'il offrit deux millions de francs à l'impératrice pour la magnifique armurerie de son époux (…) Après cette activité fébrile, les acquisitions diminuèrent considérablement, mais il continua à acheter de l'argenterie, des bijoux, de la majolique de la Renaissance et d'autre œuvres d'art jusque dans les années 1880. Dès le printemps 1872, Wallace avait décidé de s'établir à Londres et d'y transporter la majeure partie de sa collection. Il acquit le bail de Hertford House qu'il agrandit considérablement pour y placer ses objets d'art (et) se donna beaucoup de mal pour présenter les armures, et en retira une grande fierté. Il entreprit ensuite d'y installer sa magnifique collection (que) cet Anglais affable aimait à montrer. »

     

    Le 19 septembre 1873, il paya 620 livres « pour l'arrangement de la collection » à l'antiquaire français E. Juste qui avait vendu nombre de ces objets à Nieuverkerke.

     

    Robert Wenley, catalogue de l'expo. Le Comte de Nieuwerkerke - Art et Pouvoir sous Napoléon III, château de Compiègne, 6 octobre 2000-8 janvier 2001, p. 135.

     

    Histoire des FONTAINES WALLACECe catalogue indique que le peintre et lithographe Édouard de Beaumont (1821-1888), un des premiers collectionneurs d'armes anciennes – 45 pièces issues de son legs au musée de Cluny sont depuis au musée national de la Renaissance d'Écouen – fut chargé par le comte de rédiger le catalogue de sa collection d'armes, et lorsque celui-ci quitta Paris, il en abrita une partie chez lui.

    Il en dessina les planches qui furent gravées par Jacquemart, mais l'ouvrage ne fut pas publié, et il n'existe pas de liste ou de catalogue complet de la collection, mais celui de l'exposition précitée reproduit ces objets d'art :

     
    • une plaque d'émail représentant Marguerite de France par Jean de Court (Limoges, 1555) ;
    • une « mise au tombeau » d'un évêque, relief en cuivre doré (Limoges, début du XIIIe s.) ;
    • une statuette d'Hercule en ivoire (Augsbourg, vers 1650) ;
    • un pendentif avec Saint-Michel (France, début du XVIIe s.) ;
    • une lampe de mosquée en verre émaillé (Le Caire, vers 1350-1365).
     

    44 objets parmi ceux représentés dans les tableaux intitulés Curiosités par Antoine Vollon (Paris, musée d'Orsay) et Objets d'art ancien de la collection de Sir Richard Wallace à Londres par Blaise-Alexandre Desgoffe, 1880 (anc. coll. Wallace à Londres et à Paris, vendu à Seligmann, depuis 1993 au Staatliche Kunsthalle), œuvres présentés sous les numéros 86 et 87 de l'exposition, sont identifiés comme provenant de cette collection.

     

    8 autres pièces de celle-ci sont visibles dans un autre tableau de Desgoffe, Armes et armures anciennes de la collection W[.

     

    En 1882, Wallace acquit à la vente des ducs d'Hamilton un cabinet surmonté d'une pendule « meuble à deux corps orné de porcelaine de Sèvres attribué à Jean-François Leleu et à Martin Carlin ? – et un bureau à cylindre attribué à Riesener, « semblable à celui acquis jadis par lord Hertford », qui visiblement demeura toujours son modèle.

     

    Selon L. Perreau c'est lord Hertford qui, en 1861, passant devant la Bibliothèque Royale en travaux, apercevant sur le trottoir, au milieu de gravats, une longue pièce de ferronnerie, reconnut, coupée en trois morceaux, la rampe de l'escalier Louis XV menant au cabinet des Médailles et l'acheta à la place d'un ferrailleur au prix du poids, pour son musée. »

     

    Iconographie :

     

    Il existe plusieurs portraits de Wallace (archives de Herford House) :

     
    • une photographie de lui jeune, assis (reproduit plus haut et en pleine page par Montebianco, op. cit. p. 43) ;
    • une photographie assis, chapeauté, face à lord Herford et à Suzanne Louise Bréart, dite Mme Oger, sur une terrasse de Bagatelle[22] ;
    • photographié debout derrière Seymourina et Mme Bréart/Oger (s.d. reprod. par Montebianco, op. cit., p. 71) ;
    • deux photos assis sur une « borne » à Hertford House ? ;
    • au même âge, par John Thomson (1837-1921), photographe officiel de la reine Victoria depuis 1881 ; il montre un homme en veste d'intérieur en flanelle et coiffé d'un béret de fumeur en peau, au regard apparemment inquiet, tenant un flagelleur en bronze de Duquesnoy ;
    • un portrait peint « debout, fumant un cigare, etc… », par W. R Symonds ;
    • un buste posthume en marbre blanc par Hannaux;
     

    La collection conserve aussi un buste en marbre de lord Hertford et un de lady Wallace par Lebourg, auteur des fontaines à boire.

     

    Témoignage littéraire sur la collection :

     

    « Lady Sackville, à Londres au 24 Hill Street. Quel curieux bric-à-brac que sa maison (…) et oubliés, relégués dans l'obscurité des couloirs, d'admirables meubles français du XVIIIe s., reliquats de la collection Wallace (…) Mon père me dit qu'une bonne partie des armures de la collection Wallace a été forgée par un vieil antiquaire de ses amis, M. Leys, qui faisait des faux admirables, pour le plaisir »

     

    Paul Morand, Journal d'un attaché d'ambassade, 8 novembre 1916, Gallimard, 1963, p. 60.

     

    Cette appréciation sur l'authenticité de certaines armes de la collection est à rapprocher de ce que dit L. Perreau : « il s'était persuadé qu'il continuerait à enrichir ses collections (…) Au cours des années suivantes, il acheta de belles armures et une quarantaine d'œuvres, parfois médiocres».

     

    Contestation historique :

     

    Dans son roman écrit après une enquête de plus de trois ans, La Fortune de Richard Wallace, Lydie Perreau prétend que Jakcson-Wallace ne serait pas le fils naturel de lord Hertford, présumé stérile, comme le laisse entendre une de ses lettres et des propos rapportés par plusieurs témoins contemporains.

     

    Elle descend de Seymourina (Suzanne, Vincente) née le 29/12/1846, selon Montebianco qui la présume fille naturelle de lord Hertford et de Suzanne Louise Bréart / Mme Oger et donc selon lui - et la version officielle - la demi-sœur de Jackson-Wallace…) ; selon Montebianco lors de son baptême à l'église évangélique de la Rédemption, Jean Vincent, propriétaire natif du Nord de la France, fut déclaré son père… Hertford lui attribua ensuite le patronyme de Cuthbert, alors que Perreau la dit fille d'Henry Seymour-Conway et de Clémence-Amélie Barjonnet, camériste de lady Hertford, dont il fit sa pupille et filleule.

     

    Seymourina épousa Paul Poirson et en eut deux enfants, en 1871, une fille prénommée… Richardine, et en 1873, un fils.

     

    Selon cette hypothèse Richard Jackson, enfant confié puis abandonné par sa mère à une concierge de Belleville, aurait été trouvé par le colonel Curwood, ami des Hertford, et lady Hertford, née Marie Fagnani (1771-1856), elle-même fille naturelle de Costanza, marquise Fagnani, et de William Douglas, comte de March, s'attacha à lui et en fit son « garçon de compagnie ».


    Employé personnel puis infirmier de la marquise jusqu'à sa mort (1856), mais sans réel métier, il en devint ensuite le secrétaire puis le garde-malade, et enfin celui de son fils, le grand collectionneur.

     

    Selon L. Perreau, le testament faisant hériter Richard Wallace de la fortune du marquis serait une falsification .

     

    Bibliographie :

     
    • L'Illustration du 27 juin 1914 ;
    • Nora Seni et Sophie Le Tarnec, Les Camondo ou l'éclipse d'une fortune, Paris, Actes Sud, 1977, p. 219 ;
    • Pierre Cabanne, Les Grands Collectionneurs, Paris, Les Éditions de l'Art, 2003, p. 191-198) ;
    • Lydie Perreau, La Fortune de Richard Wallace, Paris, éditions JC Lattès, 08.04.2009, 300 p.(ISBN 978-2709630733) ;
    • Roland Montebianco, Sir Richard Wallace, cet illustre inconnu, Paris, éditions Didier Carpentier, 2007 (ISBN 978-2841674886) ;
    • Peter Howard, Sir Richard Wallace, le millionnaire anglais de Paris & The Hertford British Hospital, Paris, Édition Grimsay Press, 2009 (ISBN 1-84530-065-3)
    • Portrait de Mme Perregaux, fiche 386 A, L' Estampille l'Objet d'Art, no 386, décembre 2003 ;
    • James Stourton, « Petits Musées, grandes collections », Paris, éditions Scala, 2003, p. 248-259, ill.
     
    Delicious Yahoo! Pin It

    2 commentaires
  •  

     

    Histoire du VIOLON

    LE VIOLON

     

    C'est un instrument qui fait partie de la famille des "cordes". L'histoire du violon remonte au XVIème siècle et semble être né en Italie. Le terme "vyollon" apparait en France en 1523 et l'on trouve "violino" en Italie en 1538. Le violon est un miracle acoustique car il ne devrait pas, scientifiquement, sonner aussi parfaitement. Il descend du rebec moyennageux, pour l'accord par quintes et le cheviller dans le prolongement du manche, et de la lire pour la forme des ouies et surtout de l'âme, pièce de bois fine et cylindrique reliant la table du violon au fond.

    Sa forme, sa composition, la nature des bois (plus de soixante-dix) employés pour le construire résultent de l'empirisme le plus total. Pour exemple, le bois servant à fabriquer la table (pin, sapin ou epicéa) doit avoir poussé en altitude, dans une zone aride permettant une pousse lente de l'arbre. Le séchage intervient également de manière très importante sur la sonorité future de l'instrument. On comprend mieux au vu de cet exemple l'engouement extraordinaire que provoquent certains violons tels que les Amati ou Stradivarius dont la qualité n'a jamais pu être reproduite.

    Les meilleurs violons ont été fabriqués à Brescia (Amati, da Salo, Maggini) et Crémone (Stardivarius) en Italie.

    Le principe simplifié du violon est le suivant : les cordes reposent sur le chevalet qui transmet les vibrations à la table. Le corps entier du violon résonne et produit le son. Cet instrument est le plus employé dans un orchestre moderne. Son répertoire est immense. De nombreux compositeurs ont écrit pour le violon.

    Un orchestre moderne comporte environ 15 premiers violons et 15 deuxièmes violons. Il est à noter que le premier violon est le "représentant" de l'orchestre tout entier. Le chef d'orchestre ou le soliste remercie l'orchestre en serrant la main du premier violon.

    Histoire du VIOLONInstrument à cordes frottées constitué de 71 pièces de bois assemblées les unes aux autres, le violon a vu le jour en Italie au début du XVIe siècle. Nous vous proposons de retracer l’histoire de cet instrument de musique dont la popularité ne s’est jamais démentie.

      

     

    Un instrument né en Italie

     

    Le violon a été créé dans les années 1520 dans la région de Milan, en Italie. On ignore quelle est précisément sa ville d’origine, certains spécialistes privilégiant Brescia et d’autres Crémone.
    Plusieurs noms sont également cités parmi les possibles inventeurs de cet instrument : les luthiers Giovan Giacobo dalla Corna (1484-1530) ou Zanetto Montichiaro (1488-1562) qui fabriquaient des luths, des lires et d’autres instruments semblables.

    Les ancêtres du violon

    Le violon est dérivé de plusieurs instruments à cordes aux origines diverses : • le Ravanastron indien qui date du XIIe siècle • le rebec d’origine arabe, qui a été introduit en Europe au Moyen Age • la vièle du Moyen Age • la viola da braccio (viole de bras).
    Il semble que les premiers violons aient emprunté des caractéristiques à chacun de ces instruments à cordes.

    La popularité du violon au XVIe siècle

    Au XVIe siècle, le violon est rapidement devenu un instrument de musique très populaire en Europe. Il était alors utilisé aussi bien comme instrument de rue qu’à la cour des rois.
    En France, son usage est attesté dès 1556 et il a peu à peu remplacé la viole de gambe.
    Vers 1560, le roi Charles IX commanda 24 violons aux Amati, une très illustre famille de luthiers. Le plus ancien violon qui nous soit parvenu est l’un de ceux-là et porte le nom de son commanditaire.

    Les évolutions du violon

    Depuis sa création au XVIe siècle, le violon s’est fait une place dans de nombreux genres musicaux.
    Cet instrument, qui accompagnait à l’origine la musique à danser populaire, a en effet conquis des domaines aussi divers que la musique tzigane, le jazz, les musiques folkloriques et même le rock.
    Sous sa forme à table pleine et à amplification électrique (comparable à une guitare électrique), il a été utilisé en jazz par Jean-Luc Ponty et en variété par la chanteuse Catherine Lara.

      

     

    La naissance du violon.

     

    Voici des instruments, par ordre d'apparition dans l'histoire, ayant contribués à la naissance du violon. Cette liste n'est en aucun cas exhaustive...

    3000 ans avant J.C :

    Le Ravanastron, composé d'un long manche fin et d'une petite caisse (traversée par le manche en question),

      

    • Une à deux cordes.

    Histoire du VIOLONIl semble qu'il s'agisse d'un instrument essentiellement pratiqué par les mendiants.

      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
    Aux alentours du VIème siècle :

    Le Crwth (dérivé de la lyre antique), il ne possède pas de barre d'harmonie et l'un des pieds du chevalet passe par une ouïe, faisant office d'âme,

    Histoire du VIOLON

    • Le manche fait corps avec la caisse,
    • Il possède six cordes.

     

      
      
      
      
      
      
      
     Aux alentours du VIIIème siècle :

    Histoire du VIOLONLe Rabab apparaît en Europe,

     

    • La caisse est trapézoïdale ou ovoïde,
    • Il se joue "à gambe".

    Il est toujours joué dans certains pays d'Afrique et d'Asie.

      
      
      
     
    Vers le XI è siècle :

    Histoire du VIOLONLa Vièle, contrairement au rebec le manche ne fait pas corps avec la caisse,

     

    • Le fond est généralement plat,
    • Elle se joue "à gambe" ou à l'épaule.

    Elle disparaît progressivement au XVIème siècle et est considérée comme l'ancêtre du violon.

      
      
     Vers le XIIème siècle :

    Le Rebec, qui a une origine Hispano-Moresque.

    Histoire du VIOLON

    • Construit en forme de poire,il se rapproche du violon même si le manche et la caisse sont taillés dans la même pièce de bois,
    • La touche est lisse,
    • Il possède une volute au bout du manche,
    • Des chevilles d'accord prises dans un cheviller,
    • Ses ouïes sont souvent en forme de rose,
    • Il possède quatre cordes accordées en quartes ou en quintes,
    • La mèche de l'archet est fixe et doit être tendue par les doigts,
    • Il se joue "à gambe" ou à l'épaule.

    Il s'agit d'un instrument utilisé pour les fêtes populaires et pour les processions religieuses. Il a été détrôné par la Vièle pour la musique savante.

    Il a été utilisé pendant près de cinq siècles !

    Aux alentours du XVème siècle :

    Histoire du VIOLONApparaît la Lyra da Bracio, descendante directe de la Vièle et du Rebec.Histoire du VIOLON

      La grande nouveauté est l'apparition des CC dans le dessin de l'instrument Son apparition est relativement éphémère et prépare l'arrivée du violon...

      
      
      
      
      
      
      
    Au XVIème siècle :

    Apparaissent des déclinaisons diverses de la Lyra da Bracio comme :

    • Le soprano di viola da bracio,
    • Le viola da braccio,
    • Le viola da mano,
    • Le violone,
    • Le violone da bracio,

    Tous de tailles différentes selon le registre de jeu recherché.

    Le nom violon semble être apparut vers 1538 en même temps que le nom des premiers luthiers, comme - Zanetto Montichiari - Giacomo dalla Corna - Linard - et la famille Tieffenbrücker (Ces noms apparaissent dans un ouvrage de Lanfranco, Scintille di Musica, publié à Brescia en 1533).

    Le violon a deux fonctions diverses à cette époque :

    • Populaire pour accompagner les danses villageoises,
    • Musique savante où il double les parties vocales dans la musique religieuse.
    Au XVIIème siècle :

    Claudio Montéverdi est né à Crémone en 1567 au moment où Andréa Amati réalise probablement les 24 violons commandés par Charles IX, roi de France et grand amateur de musique (commande passée en 1564). Il est le premier compositeur à utiliser le violon dans son opéra Orphéo, écrit en 1607, où il parle de deux petits violons dans le style français. En effet, à cette époque, Andréa Amati réalisait deux modèles de violon :

    • Le grand modèle (à peu près la taille actuelle),
    • Un modèle plus petit (environ 34,2 cm de longueur de coffre).

    Il réalisait également des alti (plus grands que de nos jours... hélas recoupés dans les siècles qui ont suivi...) et des violoncelles (également de plus grande taille et... recoupés !)



    Claudio Monteverdi (mort à Venise en 1643) a du être en relation avec au moins deux générations de la famille Amati :

    Les fils d'Andréa :

    • Antonio (environ 1540-1607),
    • et Girolamo (environ 1560-1630)

    Et peut-être le fils de Girolamo :

    • Nicolo (1596-1684), maître supposé de Stradivarius.

    Antonio et Girolamo étaient Les Luthiers de l'orchestre de la Cour du Roi de France Henri IV.

    Le travail d'Andréa Amati est déjà totalement abouti, le dessin de l'instrument et la qualité du travail sont impressionnants de maîtrise. Le violon ne subira aucune modification majeure après lui.

    Voici quelques images d'un violonréalisé en 1574 :

    Histoire du VIOLON

     

    Histoire du VIOLON  Histoire du VIOLON


    Vous en trouverez d'autres ici.

    Hélas, la trace de la plupart des 24 violons livrés a Charles IX sera perdue pendant les évènements de Versaille en octobre 1790.

    En guise de conclusion...

    Il est intéressant de noter que la fabrication des plus beaux instruments de l'école Crémonaise coïncident avec l'arrivée de virtuoses comme Arcangelo Corelli ainsi que Pietro Locatelli et Franscesco Germiniani (ses élèves).

    Bien entendu il existe bien d'autres endroits en Italie et dans le monde (et à d'autres époques) où des artisans de génie ont également réalisés des instruments exceptionnels mais la première moitié du XVIIIème siècle verra à Crémone les plus grands noms de la lutherie.

    Pensez que pendant presque deux siècles, cinq grandes familles (Amati, Guarneri, Stradivari, Ruggeri et Bergonzi) exerceront leur art autour de la Piazza San Domenico, parfois au même moment. Imaginez le choix du musicien recherchant un instrument !

     

    Histoire du VIOLON

    Voici une représentation de la filiation (réelle ou spirituelle) des trois plus grandes familles de luthiers Crémonais à partir de Nicolas Amati.


    J'espère que ce rapide tour d'horizon vous aura intéressé. N'hésitez pas à réagir à cet article, que ce soit pour me signaler une erreur (je ne suis pas historien...) ou pour tout autre chose.

     

     

     

    SOURCES :

    THOMAS BILLOUX LUTHIER  

     http://www.thomas.billoux.luthier.info/?Historique

      

     

     

     

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •   

      Pour apprécier cette vidéo, cliquer sur le logo central de RADIONOMY(colonne gauche, en bas) le fond musical du blog sera supprimé.

    Ce que nos enfants n'apprennent plus au collège

    Mots clés : , ,

    Dimitri Casali Mis à jour le 26/08/2011 à 18:42 | publié le 27/08/2011 à 18:41

     

    778 : Roland sonnant du cor, à la bataille de Roncevaux, où les Sarrasins ont battu l'armée franque. A son côté, son épée Durandal. L'épisode a peu à voir avec la réalité historique, mais il a nourri l'imaginaire français. (Rossignol/Editions Hoebeke) 
    778 : Roland sonnant du cor, à la bataille de Roncevaux, où les Sarrasins ont battu l'armée franque. A son côté, son épée Durandal. L'épisode a peu à voir avec la réalité historique, mais il a nourri l'imaginaire français. (Rossignol/Editions Hoebeke)

     

     

    Le saviez-vous ?

    Clovis, Saint Louis ou François I er , mais aussi Henri IV, Louis XIV ou Napoléon ne sont plus étudiés dans les collèges français ! Rayés des programmes ou relégués en option.

     Raison invoquée par l'Education nationale: il faut consacrer du temps, entre la sixième et la cinquième, à «l'enseignement des civilisations extra-européennes», de l'empire du Mali à la Chine des Hans.

    C'est ce scandale pédagogique et culturel que dénonce l'historien Dimitri Casali dans son salutaire Altermanuel d'histoire de France (Perrin), dont Le Figaro Magazine publie des extraits. Superbement il lustré, l'ouvrage se présente comme un complément idéal aux manuels scolaires recommandés (ou imposés) par les professeurs de collège. Qui fixe les programmes scolaires en histoire ? L'enquête du Figaro Magazine montre que la question engage l'avenir de notre société.

    Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX, dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII ont disparu des instructions officielles de sixième et de cinquième. Le programme de sixième passe sans transition de l'Empire romain au IIIe siècle à l'empire de Charlemagne, soit une impasse de six siècles.

    Les migrations des IVe et Ve siècles (les fameuses «invasions barbares»), pourtant fondamentales dans l'histoire de l'Europe, ne sont plus évoquées.

    Ces absences sont incompréhensibles. Comment comprendre la naissance du royaume de France sans évoquer Clovis? Comment mesurer «l'émergence de l'Etat en France » sans appréhender le règne de Louis IX? La Renaissance sans connaître François Ier?

    «L'affirmation de l'Etat » sans expliquer Louis XIII et Richelieu? Tous les historiens s'accordent sur l'importance de ces personnages et de leur œuvre, non seulement politique, mais aussi économique et culturelle.

    Le règne de Louis XIV est quant à lui relégué à la fin d'un programme de cinquième qui s'étend sur plus de mille ans d'Histoire. Faire étudier aux élèves en fin d'année scolaire cette longue période (1643-1715) tient de la mission impossible, sachant que les enseignants peinent à boucler des programmes surchargés.

    Ce règne est de plus noyé dans un thème «L'émergence du "roi absolu" » qui s'étend du début du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle.

    C'est ainsi tout un pan de l'histoire de France qui risque d'être partiellement ou - au pire - pas du tout traité. Le règne de Louis XIV est pourtant décisif, tant dans l'affirmation du «pouvoir absolu» que dans le rayonnement de la civilisation française, en France et à l'étranger, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Le Brun, Le Nôtre, Hardouin-Mansart, Lully, La Fontaine, Corneille... Autant d'artistes et d'écrivains qui risquent de n'être jamais évoqués dans les classes.

    A côté des «oubliés» et des «relégués» des programmes, il y a les «optionnels»... L'une des originalités des nouveaux programmes réside en effet dans le système des options, censé permettre à l'enseignant de construire son propre parcours pédagogique. Si cette démarche est intéressante, elle n'en montre pas moins rapidement ses limites...

    Ainsi, dans le thème 1 («Les bouleversements culturels et intellectuels») de la partie IV («Vers la modernité») du programme de cinquième, les enseignants doivent faire étudier «la vie et l'œuvre d'un artiste ou d'un mécène de la Renaissance ou un lieu et ses œuvres d'art». Ils pourront donc enseigner, par exemple,

    Léonard de Vinci ou Laurent de Médicis ou la chapelle Sixtine, mais pas les trois.

    Dans le thème 2 («L'émergence du "roi absolu"») de la partie IV, ils doivent choisir un règne entre le XVIe siècle et 1715. François Ier, Henri IV, Louis XIII ou Louis XIV.

    Le choix est impossible.

    Parmi ces périodes optionnelles figure le premier Empire (1804-1815).

    En classe de quatrième, dans le seul chapitre consacré à la Révolution et l'Empire,

    «La fondation d'une France moderne», l'étude doit être menée à travers un sujet donné. Il y a cinq propositions, dont trois excluent totalement la période impériale:

    - Invention de la vie politique;

    - Le peuple dans la Révolution;

    - La Révolution et les femmes;

    - La Révolution, l'Empire et les religions;

    - La Révolution, l'Empire et la guerre.

    Bref, le premier Empire ne donnera lieu, au mieux, qu'à un éclairage thématique. Dans trois cas sur cinq, il ne sera pas étudié ! Ajoutons que cette période a disparu du nouveau programme de seconde.

      

    A-t-on peur des grands personnages?

     

     

    Elevé sur le pavois par ses soldats, comme le veut la coutume, Clovis est reconnu roi des Francs, à Tournai, en 481. Agé de 15 ans, il est alors maître de toute la Gaule. (Editions Hoebeke)

     Elevé sur le pavois par ses soldats, comme le veut la coutume, Clovis est reconnu roi des Francs, à Tournai, en 481. Agé de 15 ans, il est alors maître de toute la Gaule. (Editions Hoebeke)

     

    Clovis, Louis IX, François Ier, Louis XIII, Louis XIV, Napoléon Ier...

      

    La disparition ou l'amenuisement de ces souverains et de leur règne laisseraient-ils penser qu'ils n'ont plus de réalité historique?

    Leur importance n'est pourtant pas remise en cause par les historiens. Comment expliquer alors «l'optionnalisation» du premier Empire en quatrième et sa disparition en seconde?

    S'agirait-il de gommer un régime jugé trop autoritaire, trop militariste et trop expansionniste? De même, Clovis et Louis IX, dit Saint Louis, seraient-ils devenus trop politiquement «connotés» pour être cités dans les instructions officielles?

    La même question peut être posée concernant la relégation du règne de Louis XIV en fin de programme de cinquième. Pourquoi faire disparaître ou réduire des règnes notamment caractérisés par le rayonnement de la France à l'étranger? Il est à craindre que la règle du «politiquement correct» ait été appliquée aux programmes, conception moralisatrice de l'enseignement qui tient de la manipulation de l'Histoire.

    Faire étudier aux élèves Clovis, François Ier ou Napoléon Ier n'a pourtant rien de réactionnaire en soi. Il ne s'agit bien évidemment pas d'en revenir à une lecture hagiographique, providentielle, épique, patriotique ou dogmatique des «grands personnages», que des générations d'historiens ont bien heureusement remise en cause et déconstruite.

    Au contraire, il faut présenter aux élèves la complexité de ces hommes, inscrits dans leur époque, sans anachronisme, ni tabou, ni mythologie, et à la lumière des dernières recherches historiques. C'est justement l'étude de leur vie, de leurs actions, de leurs œuvres, de leurs façons de concevoir le monde qui les débarrassera des clichés, des stéréotypes et des images d'Epinal.

    L'Histoire est toujours la meilleure réponse au mythe.

    Ces personnages ont aussi une valeur pédagogique car ils permettent d'humaniser une Histoire souvent désincarnée, et sont susceptibles de susciter chez les enfants une véritable émotion, assez proche de celle ressentie lors d'un spectacle.

    Ce ne sont pas seulement des personnages historiques, des périodes et des règnes majeurs qui sont écartés, réduits à la portion congrue ou devenus optionnels.

    Des textes fondateurs, des traités et des lois décisives sont tout simplement passés à la trappe: le serment de Strasbourg (842), l'un des plus anciens textes en langue romane, le lointain ancêtre du français; le partage de Verdun (843), qui dessine une nouvelle carte de l'Europe d'où sont issus les Etats européens;

    l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), qui impose l'usage du français dans l'administration à la place du latin, constituant ainsi une étape clé dans l'unification du royaume de France.

    La relégation du règne de Louis XIV en fin de programme de cinquième rend extrêmement difficile sinon impossible l'étude de la révocation de l'édit de Nantes (1685), qui marque l'interdiction du protestantisme en France et entraîne l'exil de plus de 250.000 protestants.

     L'histoire des arts n'est pas épargnée. Le précédent programme de quatrième prévoyait l'étude d'extraits du Bourgeois gentilhomme (1670), des Châtiments (1853) et des Misérables (1862), permettant d'inscrire Molière et Victor Hugo dans leur époque, de mesurer l'importance historique de leur œuvre et de faire prendre conscience aux élèves de leur génie littéraire.

    Or, les deux plus grands auteurs de la littérature française ont disparu des nouveaux programmes...

      

    Le risque du «zapping» historique

    Les instructions officielles imposent l'étude de plusieurs civilisations extra-européennes à certaines périodes:

    Au choix, «la Chine des Hans à son apogée», c'est-à-dire sous le règne de l'empereur Wu (140-87 avant J.-C.), ou «l'Inde classique aux IVe et Ve siècles», au sein de la partie «Regards sur des mondes lointains» représentant 10 % du temps consacré à l'Histoire de la classe de sixième  - Au choix, l'empire du Ghana (VIIIe-XIIe siècles), l'empire du Mali (XIIIe-XIVe siècles),

    l'empire Songhaï (XIIe-XVIe siècles) ou le Monomotapa (XVe-XVIe siècles),

    au sein de la partie «Regards sur l'Afrique» représentant 10 % du temps consacré à l'Histoire de la classe de cinquième. Cette partie comprend l'étude de la naissance et du développement des traites négrières (traites orientales et internes à l'Afrique noire).

    La connaissance des histoires de la Chine, de l'Inde ou de l'Afrique est importante et passionnante, notamment à l'heure de la mondialisation. Cependant, force est de constater que, mathématiquement, ces nouvelles thématiques s'intègrent dans les programmes aux dépens de parties capitales de l'histoire de France ou de l'Europe.

    Il ne s'agit pas, bien sûr, d'établir une quelconque hiérarchie aberrante entre les civilisations: le règne de Louis XIV (1643-1715) n'est ni supérieur ni inférieur à celui de Kankou Moussa, roi du Mali de 1312 à 1332. Il faut tout simplement parvenir à un bon équilibre entre l'étude de l'histoire de France et celle des civilisations extra-européennes.

    Le contraste est saisissant avec le nouveau programme de seconde qui est, quant à lui, marqué par un européocentrisme caricatural.

    Le monde n'y est en effet perçu qu'à l'aune de l'Europe: «Les Européens dans le peuplement de la Terre», «Nouveaux horizons géographiques et culturels des Européens à l'époque moderne»...

    L'ancienne partie consacrée à «La Méditerranée au XIIe siècle: carrefour de trois civilisations», qui permettait de mesurer les échanges, les contacts (pacifiques et conflictuels) et les influences entre l'Occident chrétien, l'Empire byzantin et le monde musulman a disparu, au profit d'une lecture strictement européenne du Moyen Age.

    Il aurait bien mieux valu prioriser en collège l'étude de l'histoire du bassin méditerranéen, de la France et de l'Europe pour approfondir au lycée l'étude des civilisations extra-européennes en leur consacrant une vraie place dans les programmes, bien loin du «zapping» proposé en cinquième.

    La place des traites négrières dans les programmes de collège soulève un autre questionnement. Elles sont mentionnées cinq fois dans le seul encadré du programme consacré à la partie «Regards sur l'Afrique», avant de donner lieu à un thème du programme de quatrième,

    «Les traites négrières et l'esclavage», puis à une étude de l'abolition de l'esclavage en France en 1848 dans le thème 2.

     Il aurait probablement mieux valu resserrer l'étude des différentes traites négrières sans, bien entendu, dénaturer cette réalité historique fondamentale.

      

    L'histoire de France facilite l'intégration

    L'argument souvent utilisé selon lequel ces nouveaux programmes ont notamment été conçus pour épouser la diversité culturelle des élèves est contestable.

    Ce raisonnement risquerait d'aboutir à un éparpillement des thèmes et des champs d'étude, rendant encore plus difficile l'assimilation des connaissances. Pourquoi ne pas considérer que les élèves, quelle que soit leur origine, sont français et, à ce titre, ont droit à l'histoire de France la plus complète?

    Il serait ainsi particulièrement intéressant d'intégrer dans les programmes des séquences de cours sur l'histoire de l'immigration en France et en Europe, du Moyen Age à nos jours.

    Pourquoi ne pas proposer des dossiers consacrés à ces immigrés qui ont fait la France, qu'ils soient des anonymes ou des « grands personnages»?

    Selon une enquête de l'Ined (rapport «Trajectoires et origines», 2010), bien que de nationalité française, 37 % des jeunes d'origine étrangère ne se sentent pas français. Pour épouser la diversité culturelle des élèves, rien ne vaut l'histoire de France...

    Les parcours de Blaise Diagne, premier ressortissant d'Afrique noire à devenir ministre, ou de Romain Gary (Roman Kacew de son vrai nom) sont, à ce titre, exemplaires.

    «Je n'ai pas une goutte de sang français dans mes veines mais la France coule dans mes veines», aimait à rappeler ce dernier. En étudiant les Guyanais Félix Eboué et Gaston Monnerville, premier homme noir à devenir président du Sénat, on peut montrer toute l'importance de l'Outre-Mer dans l'histoire de France.

    La culture est la base de notre société et cette culture est notamment fondée sur la connaissance de l'histoire du pays où l'on vit, quelle que soit son origine géographique.

    Comme dit l'adage, on ne comprend que ce que l'on connaît.

    L'Histoire est une garantie d'intégration, car elle est un moyen d'accéder aux modes de compréhension de notre société.

      

    Rétrograde, la chronologie ?

    La disparition de dates et de périodes capitales de l'histoire de France ainsi que le système des options aboutissent à une Histoire à trous, lacunaire, atomisée, qui rend beaucoup plus difficile l'assimilation par les élèves de la chronologie, cette juste représentation de la profondeur historique. Le nouveau programme de première est à ce titre édifiant.

    Il repose sur un système de modules non pas chronologiques mais thématiques, qui peuvent être disposés dans n'importe quel ordre:

    «La guerre au XXe siècle»;

    «Le siècle des totalitarismes»;

    «Les Français et la République»...

    Avec ce système, il devient beaucoup plus difficile d'expliquer le rôle déterminant de la Première Guerre mondiale dans la genèse des totalitarismes, ou même le rôle du totalitarisme nazi dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

      

    La chronologie serait-elle devenue démodée?

    Un comble, car l'Histoire est comme une langue dont la chronologie est la grammaire. Sans elle, notre connaissance du passé est vouée à l'anachronisme, cette incapacité d'inscrire un événement ou un personnage dans son contexte.

      

    Sans elle, nous sommes voués à l'amnésie...»

      

      

      

     

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •   

    LE XVIIIème SIECLE : Le siècle des Lumières.. le THEATRE

    LE XVIIIème SIECLE : Le siècle des Lumières

    Siècle des Lumières, terme qui désigne le XVIIIèmesiècle en tant que période de l'histoire de la culture européenne, marqué par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse, principaux éléments de l'idéologie politique qui fut au fondement de la Révolution française.
      
    L'expression était déjà fréquemment employée par les écrivains de l'époque, convaincus qu'ils venaient d'émerger de siècles d'obscurité et d'ignorance et d'entrer dans un nouvel âge illuminé par la raison, la science et le respect de l'humanité.

    L’un des textes fondateurs qui inaugure le mouvement des Lumières en France est le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1647-1707). Son appel à la tolérance, à la lutte contre les superstitions et les préjugés, va inspirer tout le mouvement de pensée du XVIIIème siècle et le Dictionnaire historique et critique va devenir l'arme privilégiée du camp des "philosophes". L'Encyclopédie de Diderot (1713-1784) et d'Alembert (1717-1783) reprendra à son compte le militantisme philosophique et le combat contre l'obscurantisme, le dogmatisme, le fanatisme et le despotisme.

     

    LE XVIIIème SIECLE : Le siècle des Lumières.. le THEATRE

    Les idées de Pierre Bayle trouveront aussi un écho puissant chez Montesquieu (1689-1755), qui introduit en philosophie politique des notions décisives, Voltaire(1694-1778), héros de la lutte contre l'obscurantisme et les préjugés, et surtout chez Condorcet (1743-1794) le théoricien de l'idée de progrès chère aux Lumières. D'un point de vue plus strictement philosophique, un courant se développe, incarné par Etienne Bonnot de Condillac (1715-1780), représentant éminent de l'empirisme français, et qui trouve un prolongement matérialiste avec Helvétius (1715-1771), d'Holbach (1723-1789), La Mettrie (1709-1751) et Diderot.

    Alors que la vie sur Terre était menacée : perte, épidémie, famine, on croyait au bonheur après la mort. La classe montante était la bourgeoisie, elle va demander plus de liberté et la fin des privilèges. Les idées de l'époque étaient le progrès et la justice. A coté du courant rationaliste, il y a un côté d'ombre. C'est l'éclosion de plusieurs nouvelles écritures.

    De tous ces courants se détache la figure originale de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) qui occupe une position transitoire dans le mouvement des Lumières. Après Rousseau, qui est à l'origine de la pédagogie moderne, il y a l'éclosion de la sensibilité, avec le courant romantique Rousseau est un penseur marginal ("Je").

      

    1) Le théâtre au 18ème siècle : un phénomène de société

    LE XVIIIème SIECLE : Le siècle des Lumières.. le THEATRE

     

         Que ce soit à Paris ou en province, les nobles et bourgeois aisés apprécient le théâtre.     A Paris, ils se rendent dans l’un des quatre théâtres de la ville :   

    - L'Opéra          

    - Le théâtre des Italiens (rappelé en 1715)          

    - L'Opéra Comique          

    - La Comédie Française     

    De plus, les théâtres de foire et les théâtres de boulevard prolifèrent.    

    En province, on trouve peu de théâtre mais pendant la Régence, ceux ci se multiplient ; on y joue les mêmes types de pièce qu’à Paris.     

     De 1715 à 1750, il y aura 266 créations théâtrales : un record !
     

    2) Les conditions du spectacle

    La scène est rectangulaire ou trapézoïdale, les risques d’incendie sont élevés, la scène étant éclairée par des bougies. Les spectateurs sont debout sur le parterre, on trouve des places sur la scène même, et ce, jusqu’en 1759.     

    Il n’y a pas de metteur en scène, souvent le dramaturge est chef de troupe. Beaumarchais, sera le premier metteur en scène à se nommer comme tel.     

    Les représentations se font à 17 heures avec deux œuvres : une longue et une plus courte.     

    Le public est constitué d’habitués et de versatiles (surtout les provinciaux et les étrangers).

    La « claque » impose toujours sa loi.     

    La condition des acteurs et leur niveau de vie augmente peu à peu.

      

    3) Les auteurs

        

    Les œuvres ne sont pas protégées et la notion de droits d’auteurs n’a pas encore été exploitée.
      

    On distingue :          

    -  les acteurs-auteurs (comme Dancourt)          

    -  les auteurs riches (comme Voltaire)          

    -  les auteurs qui aspirent à vivre du théâtre (comme Marivaux)LE XVIIIème SIECLE : Le siècle des Lumières.. le THEATRE
        

    Pour la comédie, trois auteurs se détachent :     

     -  Regnard     

    -   Dancourt     

    -   Dufresny
        Puis une nouvelle génération d’auteur fait surface : 

    -   Destouches          

    -   D’Orneval           

    -   Marivaux    

    En 1756, la comédie devient de plus en plus moralisante
     

      

      

    4) La censure 
      

    Elle est plus que jamais la règle, elle se fait soit :  


    C’est dix-neuf ans après la mort de Louis XIV, qui avait chassé la troupe des Comédiens Italiens, que le Régent les rappelle ; la troupe s’installera à l’hôtel de Bourgogne. En 1762, la troupe des comédiens Italiens fusionnera avec celle de l’Opéra comique.

    A partir de 1773, le théâtre français attaque la troupe ce qui conduira, en 1779, à l’interdiction de représenter des pièces italiennes. Le théâtre des Italiens, dont la particularité est la présence d’une fosse d’orchestre qui conduit à un espace de jeu réduit a longtemps utilisé le masque en guise de costumes

      

      

      

     

     

     

    Delicious Yahoo! Pin It

    1 commentaire
  •   

    HISTOIRE du VIN DE BOURGOGNE

    Histoire du vin de Bourgogne Le véritable essor de la qualité du vin de Bourgogne est lié à l'activité des moines bénédictins et cisterciens, au début du deuxième millénaire. Mais l'origine de la vigne en Bourgogne est plus ancienne,  L'histoire des vins de Bourgogne peut être résumée en quelques étapes importantes.

    naissance du vignoble La date de naissance du vignoble de Bourgogne reste floue. Certains avancent que l'apparition du vignoble bourguignon daterait du Vlème siècle avant J.C., d'autres entre le ler et le lllème siècle après J.C., lors des invasions romaines. Le texte le plus ancien faisant référence à la vigne et au vin de la région date de l’an 312. Il s’agit d’un discours d’un nommé Eumene qui atteste la présence de la vigne. Au Vlème siècle, Grégoire de Tours célèbre "la côte couverte de vigne".

    premier essor: le vin des moines Au Xème siècle, l'aristocratie et les communautés religieuses étaient les propriétaires des vignobles. Les moines, qui ne cherchaient pas une rentabilité immédiate, ont œuvré avec le souci permanent d'atteindre la perfection (étude sur les meilleures souches, taille, prélèvement des boutures, greffage, méthodes de vinification, dégustations comparatives. Leur plus grande contribution au monde du vin est l'invention de la notion de climat. En créant les clos et la notion de climat, les moines ont donné aux vins de Bourgogne leur identité.

      

    deuxième essor: les Ducs de Bourgogne

    Le Premier Duc de Bourgogne est Philippe de VALOIS, dit PhilippeHISTOIRE du VIN DE BOURGOGNE LE HARDI, qui, par son mariage avec Marguerite de FLANDRE, à la fin du XIVème siècle, double la surface de la Bourgogne et y adjoint la Flandres. Il a permis aux vins de Bourgogne, connus sous le nom de vins de Beaune, d'étendre plus loin leur réputation. En l'espace de quatre générations, les quatre Ducs de Valois (Philippe LE HARDI (1342-1404), Jean SANS PEUR (1371-1419), Philippe LE BON (1396-1467),

      

      

      

      

      

      

      

      

    HISTOIRE du VIN DE BOURGOGNECharles LE TEMERAIRE (1433-1477))ont fait de la Bourgogne un état totalement indépendant du Royaume de France, et dont la puissance et la prospérité ont valu pour un temps au vin de Beaune de devenir le plus célèbre vin du monde. Par ailleurs, n’ayant aucun débouché fluvial efficace, la recherche de la qualité était indispensable pour que le prix du vin soit supérieur à son prix de transport. De sorte que les Ducs ont édictés quelques règles destinées à garantir un bon niveau de qualité aux vins de leur région. Les moines avaient fait du vin de Bourgogne un grand produit, mais austère et fermé. Les grands Ducs en ont fait un produit brillant, ouvert, à la mode. Un produit de commerce haut de gamme pour l'exportation.

      

      

      

    Le 18ème siècle: le rôle des négociantsL’amélioration du réseau routier au XYlllème siècle a considérablement favorisé les échanges commerciaux avec Paris et, par l'intermédiaire des grands ports d'Europe du nord, avec le reste du Monde. Les premiers négociants étaient de simples commissionnaires. Mais à la fin du XVlllème siècle, certains d'entre eux ont pu s'installer vraiment et donner aux vins qu'ils stockaient dans leurs caves, tous les soins nécessaires (fûts neufs, soutirage, élevage). Peu à peu est venue l'habitude de produire des vins de plus longue garde avec l'usage de la bouteille (1750).HISTOIRE du VIN DE BOURGOGNE ( II )

    le grand essor: le 19ème sièclePour le vignoble de Bourgogne, le XIXème siècle (1789-1914) est le symbole du progrès et celui de l'essor. A la Révolution, la confiscation des terres de l'Eglise par l'Etat, et leur revente aux enchères comme biens nationaux, sont à l'origine de l'actuel morcellement des vignobles.Dans le courant du XIXème siècle, l'expansion du commerce des vins de Bourgogne est étroitement liée au développement des transports et du libre échange: - ouverture du canal de Bourgogne en 1832, - création de la voie de chemin de fer entre Paris et Dijon en 1851, - traité de libre échange du Second Empire avec l'Allemagne, la Belgique, la Hollande et la Grande-Bretagne. Mais en 1875, le phylloxéra apparaît en Bourgogne et décime le vignoble…

    Les garanties de la qualité: naissance des Appellations d'Origine Contrôlées (A.O.C.) A la reconstitution du vignoble au début du XXème siècle, les vins de Bourgogne se sont trouvés en position de concurrence déloyale, ce qui a valu la mise en place d'un cortège de lois en 1905, 1919 et enfin la création de l'I.N.A.O. en 1935 dont la réglementation détermine toujours aujourd'hui les conditions de production de nos vins.

      

    HISTOIRE du VIN DE BOURGOGNE

    LA COTE DE NUITS Le vignoble de la Côte de Nuits s'étend sur 8 villages de Dijon à Corgoloin sur 20 kilomètres et près de 3.000 hectares en production. 28% de la superficie sont couverts par les appellations régionales (840 ha), 62% en appellations communales et premiers crus (1.860 ha) et 10% en appellations Grands Crus (300 ha). Le sol est calcaire du Jurassique moyen, et très pierreux. Les cépages utilisés pour les vins rouges (92% de la production) sont essentiellement le Pinot Noir et un peu le Gamay, tandis que le Chardonnay et l'Aligoté sont utilisés pour les vins blancs (8% de la production).C'est dans cette partie du vignoble que sont produit tous les Grands Crus rouges de Bourgogne à l'exception du Corton (Côte de Beaune).

     

     

    Origine des noms des grands crus de la Côte de Nuits:HISTOIRE du VIN DE BOURGOGNE

    GEVREY-CHAMBERTIN : 9 grands crus

    • le Chambertin (1 2,9 ha) était le champ d’un certain “Bertin”.
    • Chambertin-Clos de Bèze (15,4 ha) cette parcelle appartenait aux moines de l’abbaye de Bèze qui y avaient planté la vigne en 630.
    • Charmes-Chambertin ou Mazoyères-Chambertin (3 1 ha) : “Charme” en bourguignon désigne d’anciens champs cultivés et retournés à la friche.
    • Chapelle-Chambertin (5,5 ha) : il existait à cet endroit une chapelle des moines de l’abbaye de Bèze.
    • Griotte-Chambertin (2,7 ha) : endroit où auraient poussé des cerisiers sauvages.
    • Latricières-Chambertin (7,5 ha) : vraisemblablement une contraction de “la tricière” qui signifie terre de petite valeur.
    • Mazis-Chambertin (9 ha) : en patois, “mazis” signifie petites maisons.
    • Ruchottes-Chambertin (3,5 ha) : “ruchots” signifie lieu qui renferme des rochers.

       

    MOREY-SAINT-DENIS : 4 grands crus

    • Clos-Saint-Denis (6,6 ha) ce clos appartenait à la collégiale de Saint Denis de Vergy.HISTOIRE du VIN DE BOURGOGNE
    • Clos de la Roche (17 ha) parcelle qui est sur la roche.
    • Clos des Lambrays (8,8 ha) compilation de 3 lieux-dits du cadastre de 1 826.
    • Clos de Tart (7,5 ha) ce clos appartenait au Xllème siècle aux Bernardines de l’abbaye de Tart près de Genlis.

    CHAMBOLLE-MUSIGNY : 2 grands crus

    • Musigny (10,7 ha) : il existait à cet endroit un habitat gallo-romain dont le propriétaire s’appelait “Musinus”.
    • Bonnes Mares (15 ha) existence à cet endroit, de bas-reliefs représentant la Trinité féminine protectrice des récoltes, les “Matronae “ou les “ Déesses mères “.

       

    VOUGEOT: 1 grand cru

    • Clos de Vougeot (50,6 ha) : Vougeot provient du nom de la rivière qui coule à proximité du clos, la Vouge.

       

    VOSNE-ROMANEE : 8 grands crus

    • Echezeaux (36 ha) : “échezeaux” est un dérivé d’un nom latin signifiant “bâtisses”, il indique la présence de ruines gallo romaines.
    • Grands-Echézeaux (9,1 ha).
    • La Romanée (0,85 ha) : “romanée” atteste de la culture de la vigne par les Romains.
    • La Romanée-Conti (1,8 ha) : la parcelle avait été achetée par le Prince de Conti.
    • Romanée Saint-Vivant (9,4 ha) cette parcelle avait été donnée par la maison de Vergy aux moines de l’abbaye de Saint-Vivant au Xlllème siècle.
    • Richebourg : (8 ha) : mot vraisemblablement de formation germanique (composé en -burg).
    • La Tâche (6, 1 ha) les terres y étaient travaillées à la “tâche”, c’est-à-dire dans un temps déterminé.
    • La Grande Rue (1,6 ha) elle s’étale tout en longueur comme une rue qui relierait le village à la montagne.

      

    LA COTE DE BEAUNELe vignoble de la Côte de Beaune s’étend sur environ 20 kilomètres entre Ladoix-Serrigny et Maranges et couvre une vingtaine de communes et envi ron 5.000 hectares. Le sol est marno-calcaire du Jurassique moyen et supérieur, les cépages sont les mêmes que ceux utilisés en Côte de Nuits. 1 .500 hectares produisent des appellations régionales (30% de la superficie), 3.250 hectares des appellations communales et ler crus (65% de la superficie) et 250 hectares des appel!ations Grands Crus (5% de la superfi cie). Les proportions entre vins rouges et vins blancs sont respectivement de 70 et 30%. La Côte de Beaune est à l’origine de tous les grands crus blancs de Bourgogne à l’exception du Musigny (Côte de Nuits) et du Chablis grand cru. On y produit aussi un grand cru rouge : le Corton.HISTOIRE du VIN DE BOURGOGNE

     

    Origine du nom des grands crus de la Côte de Beaune

    CHASSAGNE-MONTRACHET ET PULIGNY-MONTRACHET: 2 grands crus

    • Le Montrachet (8 ha) : “rachet” signifie chauve. Il s’agit donc du Mont Rachet, mont chauve avec une robuste charpente, austère et dénudé.
    • Bâtard-Montrachet (11 ,9 ha) : cf. Chevalier-Montrachet. Chassagne-Montrachet: 1 grand cru
    • Criots-Bâtard-Montrachet (1,6 ha) : criots” signifie “crai” et désigne une terre pierre et calcaire. Puligny-Montrachet : 2 grands crus
    • Chevalier-Montrachet (7,6 ha) on raconte qu’au Moyen-Age, le seigneur de Puligny partagea ses terres entre ses enfants : le fils aîné ou Chevalier les filles ou Pucelles et le Bâtard.
    • Bienvenues-Bâtard-Montrachet (3,7 ha). Aloxe-Corton, Ladoix-Serrigny, Pernand : 3 grands crus
    • Corton (160 ha) : toponyme romanisé qui indiquait l’existence d’un domaine rural (curtis).
    • Corton-Charlemagne (72 ha) : cette parcelle appartenait à Charlemagne.
    • Charlemagne

      

      

    sources : http://www.cellierdebourgogne.com/fr/histoire.html

    photos de l'article et photos google.

      

     

     

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Accessoire Cuisine - Baril du vin

     

    Depuis l'aube des temps, la vigne et le vin ont marqué de leur empreinte les civilisations. Non seulement ils ont modelé les paysages et favorisé le commerce, mais ils ont aussi contribué à forger des mythologies et des religions, des traditions et des habitudes alimentaires. Nous vous proposons de retracer l’histoire du vin et son influence sur l'histoire des hommes.

    L'histoire du vin a des origines si anciennes que ce breuvage est mentionné dans les premiers écrits connus. Ainsi, la plus ancienne œuvre littéraire connue, un récit babylonien datant de 4000 ans, parle déjà du vin.
    Dans la Bible, la culture de la vigne est attribuée à Noé, le premier agriculteur : "Il planta une vigne et il en but le vin".

    L’apparition de la viticulture

    L’histoire du vin commence avec le passage progressif de la vigne sauvage à la vigne cultivée, vraisemblablement au septième millénaire avant notre ère. La vigne aurait fait son apparition 7000 ans avant Jésus-Christ dans le Caucase et en Mésopotamie. Elle aurait été domestiquée par les peuples d'Asie occidentale (les Sumériens, les Babyloniens et les Assyriens).
    HISTOIRE du VINDès 3000 ans avant Jésus-Christ, elle était cultivée en Égypte et en Phénicie. Le bassin méditerranéen, où la culture de la vigne s'est pleinement épanouie sous l’impulsion des Grecs et des Romains, est le berceau de la civilisation du vin. Les vignes gagnèrent la Sicile et l'Italie du Sud, puis le sud de la France et l'Espagne, avant de s’étendre vers l'intérieur du continent européen.
    Après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb le 12 octobre 1492, le vin partit à la conquête d'un monde nouveau. Les vignes s’étendirent sur ce nouveau continent, puis en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

    La naissance du vignoble français

    Le premier vignoble de France a été implanté à Massalia, l’actuelle ville de Marseille 600 ans avant JC. La vigne y a été apportée par les Phocéens, mais ce sont les Romains qui ont répandu la culture de la vigne à travers toute la Gaule et jusqu’en Grande-Bretagne.
    Au Ier siècle, la vigne se répand dans la vallée du Rhône. Elle apparaît en Bourgogne et dans le Bordelais au IIème siècle, atteint la Vallée de la Loire au IIIème siècle, puis la Champagne et la vallée de la Moselle au IVème siècle. La région parisienne fut pendant longtemps l’une des plus grandes régions viticoles françaises.
    Les Gaulois contribuèrent à l’histoire du vin en France en améliorant les procédés de vinification par le vieillissement en fûts de chêne. Cependant, c’est au Moyen Age qu’est apparu le vin tel que nous le connaissons aujourd’hui (dans l’Antiquité, les vins étaient coupés d’eau et agrémentés d’herbes, de Miel et d’aromates).
    Le christianisme a aussi contribué à propager la vigne et le vin en France en encourageant les viticultures épiscopales et monastiques. Au Moyen Age, la France était le premier exportateur de vin.HISTOIRE du VIN

      

    Vin et civilisation

     L’histoire du vin se confond en partie avec celle des civilisations occidentales. Le vin, synonyme d'ivresse, de convivialité et d’art de vivre, a toujours été chargé d’une valeur symbolique, voire d’une signification religieuse.
     
    Avant de devenir un élément fondamental dans la symbolique chrétienne et un ingrédient indispensable au sacrement de l'Eucharistie, le vin était associé au dieu Bacchus ou Dionysos. Source d’inspiration pour les poètes gréco-latins et les peintres, il est aussi devenu l’emblème de la culture française, de son art de vivre et de sa gastronomie.

     

     L'histoire du vin  s'enchevêtre inextricablement à celle de l'homme. Nous savons que la civilisation naquit de l'agriculture : quand les premiers nomades semèrent des graines et attendirent la récolte, leurs errances cessèrent. On pourrait dire avec plus d'exactitude que la civilisation commença avec le vin car la vigne prend plus de temps à produire que n'importe quelle autre plante et ne donne de raisins pour la vinification qu'au bout de quatre ans. Après avoir passé quatre ans en un endroit quelconque, la tribu nomade s'était bien stabilisée et pratiquait déjà quelques arts domestiques.
     
    Nous ne savons pas quand l'homme commença à boire du vin, mais il l'accepta comme un don des dieux : les Egyptiens l'attribuaient à Osiris, les Grecs à Dionysos, les Arméniens soutiennent que Noé planta le premier vignoble près d'Erivan. Etant donné qu'on a trouvé des pépins de raisins dans les cavernes préhistorique on pourrait admettre que le vin est plus ancien que l'histoire; il n'est pourtant guère vraisemblable que l'homme des cavernes aie su faire fermenter ses raisins.
      HISTOIRE du VIN
    Quand il fit cette découverte, ce fut sans doute fortuitement. Selon une légende, un roi de Perse qui raffolait des raisins, en conserva dans une grande jarre marquée "poison". Quelque temps plus tard, une des beauté de son harem qu'il négligeait, lasse de la vie, but le breuvage contenu dans cette jarre...
      
    Le poison était devenu si délicieux que, rassérénée, elle en porta un gobelet au roi; il but, accorda de nouveau ces faveurs à la dame et décréta que dorénavant il fallait laisser fermenter les raisins. Quelle que soit la manière dont les Perses le découvrirent, ils aimèrent certainement le vin; selon Hérodote, ils discutaient en conseil de l'Etat toutes les questions importantes deux fois de suite: la première fois en buvant et la fois suivante à jeun.
     
    La Mésopotamie et les flancs du Caucase comptèrent à coup sûr parmi les premières régions vinicoles; la Scène de Libation du panneau "Standard" d'Our, qui se trouve actuellement au British Museum, date de la première moitié du troisième millénaire avant l'ère chrétienne. En Egypte on plantait des vignes pour faire des vins funéraires peu après l'an 3000 avant J.-C.; les premières légendes au sujet de la consommation du vin en Chine datent sensiblement de la même période.
      
     En tout cas, on estime que la Grèce - premier pays d'Europe ou l'on fit du vin - apprit cet art de l'Orient et aussi, très certainement, de l'Egypte.
     
    HISTOIRE du VINLes plus anciennes traces écrites du vin en Egypte sont les sceaux sur les bouchons des amphores trouvées dans les tombeaux de la période prédynastique. Au premier temps, le roi possédait sa propre vigne d'où provenaient les vins funéraires et (selon H.F. Lutz.) Un lopin planté de vigne à usage domestique lui fournissait son vin de table. Les vignobles appartenant à des personnages importants portaient déjà des noms : Ramsès III ( 1198-1166 avant J.-C.) planta les célèbres vignes de Kan-Komet de même que de nouveaux vignobles dans les Oasis. Une vigne de Zoser porte un nom d'une longueur remarquable: " loué soit Horus qui est au seuil des cieux.
      
    " Les Egyptiens désignaient parfois plus succinctement le vin de ce cru en ces termes : "breuvage d'Horus" . D'autres part, certains sceaux peuvent être considérés comme des modèle de clarté, notamment celui-ci : " En l'année XXX Bon vin du vaste terrain irrigué du Temple de Ramsès II à Per-Amon. Le chef des vinificateurs, Toutmès :. "Il serait à souhaiter que toutes les étiquettes soient aussi honnêtes, explicites et rédigées aussi simplement."
     
    Etant donné l'uniformité de la température en Afrique, la récolte ne différait guère en qualité d'une année à l'autre. Le sol est d'une importance vitale pour la vigne, partout ou elle pousse; les Egyptiens se souciaient du site de leurs vignobles car ils savaient déjà que les vignes poussaient mieux à proximité du delta ou elles étaient irriguées tous les ans par la crue du Nil; mais les terrains marécageux ne leurs convenant pas, on les plantait sur des levées artificielles entourées de murs.
     
    Les reliefs et peintures murales des tombeaux nous offrent encore aujourd'hui de clairs tableaux de la vie en Egypte antique.
     
    On y voit les ouvriers vendanger avec des couteaux à lames incurvées ressemblant à la faucille dont on se sert encore à l'occasion.
     
    Les femmes cueillaient les grappes et les jetaient dans des hottes d'osier portées par les hommes ou bien dans des paniers accrochés à un balancier posé sur les épaules. C'est ainsi que le raisin allait aux presses. Les Egyptiens faisaient fermenter leur vendanges dans des cuves en bois d'acacia. Ils le foulaient au rythme d'une chanson entraînante, accompagnée de claquement de mains.
      
    Ce spectacle est encore familier à tous ceux qui ont assisté aux vendanges sur les bords du Douro ou en Espagne. Le parallèle avec les temps modernes ne s'arrête pas là. Un certain Bilgaï, "surveillant de la forteresse de la mer", nota sans vergogne sur une stèle qu'il avait imposé à la population une redevance de 23 568 mesures de vin en plus de ce qui était dû au percepteur des taxes. En outre, le code d'Hammourabi (Babylone, 2000 avant J.-C.) précise les conditions dans lesquels il est permis d'acheter du vin : le marchand qui ne donnait pas la mesure devait être jeté à l'eau. Alors comme aujourd'hui, la fraude sévissait dans les affaires du vin.
     
    HISTOIRE du VIN
      
    Nous savons peu de chose quant au vin des gens du commun car ils n'avaient pas les moyens de se faire enterrer dans de grands tombeaux ni de faire graver leur histoire et leurs méditations sur la pierre. Probablement bivaient-ils du vin de palme et de dattes ainsi que de la bière d'orge. Le vin royal et celui des riches était surtout blanc. Voici les plus célèbres types de ces vins :
    •  
    •  
    • Le Maréotique- Produit par des vignes proches du site sur lequel Alexandrie fut bâtie par la suite. C'était un blanc doux, léger, apte à être conservé et doué d'un bouquet odorant. Il fut connu des siècles plus tard à Rome. Selon Horace ce serait la Maréotique qui aurait embrasé le coeur de Cléopatre.
    • Le Taniotique- Athénée (env. 200 de notre ère) le considère comme meilleur que le Maréotique. Vin blanc, verdâtre, doux, onctueux, aromatique, légèrement astringuent. (Athénée disait que les amateurs de vin égyptien mangeaient volontiers du choux bouilli avant les banquets et buvaient ensuite l'eau de cuisson de ces choux pour guérir leur gueule de bois.)
    • Le Sebennyticum - D'après Pline ce vin était fait d'après trois éléments différents : du raisin de Thasos, un raisin dit de suie, et de la résine de pin.

      

      

      

     

     

     

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Animaux - Jaguar animé

    Animaux - Jaguar animé

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Animaux - Yeux du léopard

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Animaux - Éléphante, Éléphanteau large 407 x haut 588

    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

     

     
    L'Ane
    J'aime l'âne si doux Marchant le long des houx.
    Il prend garde aux abeilles ...Et bouge ses oreilles ;
    Il va près des fossés, D'un petit pas cassé.
    Il réfléchit toujours.
    Ses yeux sont en velours.
    Et il reste à l'étable, Fatigué, misérable,
    Ayant bien fatigué Ses pauvres petits pieds.
     Il a fait son devoir, Du matin jusqu'au soir.
    Il a tant travaillé Que ça vous fait pitié.
    Il est l'âne si doux Marchant le long des houx.
     
    Francis JAMMES, De l'Angélus de l'Aube à l'Angélus du Soir (1898)
    Delicious Yahoo! Pin It

    votre commentaire