• Histoire des vendanges

     

     

    Autrefois, Certains  paysans, même les plus pauvres, plantaient sur leurs terres une rangée de ceps qui leur procurait du vin pour leur consommation personnelle.

     

    Le travail de vigneron s'est développé au cours du temps pour devenir un métier à part entière et la surface plantée s'est agrandie pour permettre d'obtenir un revenu plus substanciel mais la "technologie" n'avait pas fait son apparition et le labeur était fort dur.

     

    C'est en mars, après les gelées, qu'on taille la vigne. C’est aussi le moment où le vigneron remplace les plants morts souvent en couchant une branche sur le sol afin qu'elle prenne racine. L’aspect de la vigne se transforme rapidement car plantée en ligne au départ, elle devient très vite une vigne touffue car les pieds  partent dans tous les sens.

     

    Cela serait un inconvénient si le vigneron utilisait une charrue pour labourer sa vigne  mais il n’a bien souvent ni cheval ni charrue et il pioche sa vigne à la main. Il faut attendre les années 1880 pour voir apparaître des vignes bien alignées sur fil de fer, bien que la plupart conservent malgré tout un aspect anarchique dû à la multiplication en foule.

     


    Ces travaux de taille et de multiplication achevés, le vigneron donne, de la fin mars à début avril, un premier labour.

     

    Ce travail extrêmement pénible s’effectue à la houe ; en l’espace de trois semaines, le vigneron pioche ainsi un à deux hectares de vigne, aère la terre et détruit les mauvaises herbes.

     

     

    Début mai, le vigneron fiche les échalas, pieux de bois de chêne ou de châtaignier, longs de 1,40 m environ, destinés à soutenir la vigne et à maintenir les grappes éloignées du sol.

     

     

    Travail pénible, qui suppose le maniement de plusieurs dizaines de milliers d’échalas (il y a environ 20 000 pieds de vigne par hectare) qu’on a ôtés de la vigne fin octobre, qu’on a rapportés à la maison pour les épointer, et qu’il faut maintenant transporter à nouveau dans la vigne.

     

    Ces vignes "hautes" étaient quelquefois plantées au pied d'arbres morts le long des chemins qui leur servaient de "tuteurs" naturels ainsi les animaux ne pouvaient atteindre les feuillage et les grappes, mais c'était un type de plantation à petite échelle pour des paysans ayant peu de terres.

     

    Les échalas plantés, le vigneron donne un second labour, plus léger, qu’il appelle le binage, et qui se termine  fin  mai.

     

    Enfin la vigne fleurit courant juin, les grains commencent à se former, le verjus grossit rapidement et, dans le courant de juillet  avant la moisson des grains le vigneron donne un troisième labour : 

     

    ce travail permet de débarrasser la vigne des mauvaises herbes.

     

    Si la saison est très humide un quatrième labour peut être effectué en septembre, avant les vendanges, pour permettre une maturation  parfaite des raisins.

     

    Si la vigne a été épargnée, le vigneron vendange fin septembre ou début octobre.

    Coupeurs et hotteurs parcourent alors la vigne. Les coupeurs, serpette à la main (le sécateur n’apparaît pas avant 1840) emplissent les paniers et les vident dans leurs hottes.

    Les hotteurs emplissent alors les bachoues, grandes hottes placées sur le dos des ânes, ou des cuves plus grandes transportées dans des charrettes en direction du cellier ou du pressoir.

     

    Le ban de vendange, proclamé par le seigneur, fixait la date d’ouverture des vendanges à laquelle tout vigneron devait se conformer.

     


    Il faisait également mention d’une date de grappillage, fixée généralement quelques jours après le début des vendanges.

     

    Cette date était déterminée à partir de l’état de maturité du raisin, dont les principaux vignerons  avaient rendu compte au seigneur. Des gardes étaient d’ailleurs chargés de surveiller les vignes au moment où le raisin commençait à mûrir afin d’éviter tout grappillage.

     

    Le vigneron ne pouvait donc commencer sa vendange avant cette date officielle, sous peine d’amende et de confiscation de sa récolte.

     


    Après la Révolution, le ban fut théoriquement abandonné, chaque propriétaire pouvant à sa guise commencer la vendange, cependant les paroisses le maintenaient pour les vignes non closes, pour des raisons de sécurité et d’ordre public.

     


    Ce fut dès lors le maire, sur l’avis des vignerons, qui fixa la date du début des vendanges.

    Une petite histoire de vendanges

    1722  à Carrières St Denis  78420


    Avant la Révolution française, les seigneurs décidaient des dates  et modalités de vendanges et malheur aux contrevenants !   

     


    " Ce jourdhuy, assemblée generalle des habitants de ce lieu a esté convoquée devant nous en la geolle et auditoire de ce baillage en la présence du procureur fiscal à la diligence de Toussaint Sarazin, leur procureur sindic, pour l'ouverture des vendanges prochaines, en laquelle assemblée, du consentement unanime desdits habitants et dudit procureur fiscal, ouvertures desdites vendanges a esté indiquée et fixée par nous,

     

    sous le bon plaisir desdits seigneurs, à lundy prochain pour lesdits seigneurs et au lendemain pour lesdits habitants, avant lequel terme, faisons deffences à touttes personnes de vendanger leur terroir à peine de confiscation desdites vendanges et de cinquante livres d'amende, faisons aussy deffences pour les mesmes peines et mesme à prison,

     

    à touttes personnes d'aller graper sur ce terroir avant huitaine après lesdites vendanges finies, enjoignons aux messiers de continuer leurs fonctions jusqu'en tenir d'arrester le contrevenant et ceux qu'ils trouveront faire paistre leurs besteaux et coeuillir des feuilles et vignes dans les héritages en vigne d'autruy, et a ce que nul n'en ignore, sera le présent règlement lu et publié en la manière accoutumée".

     

    Source: Registre de greffe

     

    Archives Départementales - série B - carton 224 Texte déposé par Alain Millot

      

    sources : http://www.saisons-vives.com/frontoffice/index.asp?id=518

      

     

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  • Les fromages au Moyen-Âge

    Les fromages au Moyen-Âge

     

     

    Depuis la nuit des temps, le problème essentiel qui s'est posé à l'humanité est la conservation des aliments : notre survie en dépendait. Le lait est l'un des produits les plus instables, mais le plus intéressant sur le plan nutritionnel. Très vite, les Hommes ont découvert la possibilité de faire cailler le lait, d'égoûter ce caillé et de le saler pour le conserver. Le fromage était né.

     

    Au cours des siècles et selon les régions, les techniques se sont précisées, améliorées et diversifiées. Au Moyen-Âge, on trouve une grande variété de fromages, tant en France qu'en Italie. L'apport des monastères dans ce domaine est d'une grande importance : les moines médiévaux ont, entre autre, perfectionné l'affinage. Cependant, les moines n'étaient pas les seuls à produire du fromage : les paysans possédaient très souvent des vaches, qui servaient à tracter, à fournir des veaux et du lait, voire même à chauffer la maison. Le lait produit par ces vaches était transformé en fromages qui nourrissait la famille durant toute l'année. On sait que dans les Monts Pyrénées, de grandes quantités de fromages était produites, tant de vache que de brebis, et se retrouvaient en vente sur les marchés d'Oloron et d'Orthez, pour être ensuite exportés vers la France et l'Espagne.

     

    Les fromages que nous consommons aujourd'hui sont, dans leur grande majorité, les héritiers de ces « formaiges » médiévaux, qui doivent leur nom à la « forme » dans laquelle ils sont moulés. Mais les goûts en matière d'alimentation ont largement évolués. Nous avons progressivement, à partir de la Renaissance, abandonné les épices si précieuses au Moyen-Âge au profit du sucre et des aliments « américains ».

     

    Heureusement, des manuscrits d'époque nous indiquent assez précisément la manière de faire les fromages, et les différents goûts que l'on pouvait leur donner. C'est en partant de ces manuscrits que nous avons tenté de reconstituer ces saveurs que vous pourrez goûter avec les Fromages de Clarmontine.

     

      

    Les fromages au Moyen-Âge

     

    Mais ce n'est pas tout. Nos ancêtres ne laissaient rien perdre et ils avaient remarqué qu'en chauffant le petit lait, on obtenait encore une substance savoureuse et parfumée : la recuite ou séré ou brosse. Il nous en reste la brousse, le sérac, la ricotta (selon les régions). Quand les fromages sont aromatisés, les recuites le sont aussi....

      

    Et voici les Délices de Clarmontine !!!

     

     

     

     

     

     

     

     

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    HISTOIRE du FROMAGE

    Origines du fromage

    Jadis, on faisait cailler le lait dans des formes percées de trous pour qu'il s'y égoutte. Ces faisselles, en latin, se disaient " forma ", tandis que le substantif grec " formos " désignait les récipients d'osier dans lesquels on déposait le caillé, aux mêmes fins.
    Le mot " fromage " tire son origine de son moule et non de son procédé de fabrication. Au 13e siècle, " forma " devient " formage ", " fourmage " ou encore "fourmaigne " en provençal archaïque.
     

    C'est au 15ème siècle que le " fromaige " devient " fromage " pour n'en plus démordre. L'argot, dans son impertinence, a le respect de la sémantique ? Qu'on le nomme " from "," fromgi", " fromton "... les origines sont sauves et  la tradition vivra.

     
    • Les étapes historiques

    Au 7ème millénaire avant J.C. le caillé s'égouttait dans des vases perforés en poterie crue ou en vannerie. Le premier à formuler clairement les différentes étapes nécessaires à la fabrication du fromage est le romain Columelle, en 60 après JC dans son Traité d’Agronomie. Il y recommande de faire cailler le lait avec l’estomac de jeunes veaux non sevrés ou avec du suc de figuier. Le caillé est ensuite égoutté dans des corbeilles de joncs ou des récipients en bois percés puis pressé à l’aide de lourdes pierres. Columelle précise également l’importance du sel dans la fabrication de ce met, qui relève son goût, mais participe également à son séchage et à sa conservation.

     

    A cette époque le fromage faisait déjà partie de la ration quotidienne des légionnaires romains, César lui-même aurait succombé au charme d’un bleu dégusté à Saint Affrique, à quelques kilomètres de Roquefort-sur-Soulzon.
     

    Au 5ème siècle après J.C. fromage, pain de gruau et figues constituent l'ordinaire des soldats et des athlètes.
     

    14ème siècle : les habitants du village de Chaillot à Paris, emmènent paître leurs vaches dans les " îles aux vaches" et l'île de Longchamp: on fabrique du fromage dans la capitale.
     

    En 1666, un arrêt du Parlement de Toulouse constitue le premier texte juridique relatif à un fromage: il s'agissait du Roquefort.
     

    18ème siècle : une vacherie s'installe aux Champs-Elysées. Lavoisier calcule que les Parisiens consomment 3 kg de fromage par an et par habitant (Brie et Maroilles surtout).
     

    1790 : Marie Harel commence à diffuser son camembert sur les marchés de Vilmoutiers.
     

    1857 : Pasteur jette les bases de la pasteurisation. Son disciple Emile Duclaux adapte ce procédé au fromage quelques années plus tard.
     

    1880 : la collecte du lait s'organise pour la fabrication du fromage. L'industrie fromagère progresse rapidement.
     

    1890 : Ridel invente "la boîte" du camembert.
     

    Entre 1900 et 1925, des fromageries industrielles s'ouvrent dans toute la France; on fabrique les premiers ferments de culture ; le Roquefort bénéficie d'une Appellation Contrôlée.
     

    1953 : un décret " réserve le mot fromage au produit, fermenté ou non, obtenu par coagulation du lait, de la crème ou de leur mélange, suivie d'égouttage ".
     

    1955 : par la loi du 28 novembre est créé le Comité National des Appellations d'Origine.
    A partir de 1973 : un fromage ne peut obtenir une Appellation d'Origine que par décret, après consultation de ce comité.

     

    Quelques fromages

    Le Roquefort (Rouergue)
    3500 ans avant JC, l'ancêtre de ce fromage était déjà fort apprécié. Au début de notre ère, les Romains faisaient grand cas de ce fromage aux arômes délicats, bien qu'il ne s'appelât pas encore Roquefort. Ce n'est que vers l'an 400, période funeste au cours de laquelle les pillards semaient la terreur dans les campagnes, qu'une petite agglomération située au pied du Combalou, se dota de fortifications afin de mieux se protéger. Devenue "Roca Forta" (forteresse forte en latin) le petit village, déjà connu pour son précieux fromage bleuté, prendra tout naturellement plus tard le nom de "Roquefort-sur-Soulzon".
     

    "La légende raconte la merveilleuse histoire d'un jeune pâtre qui gardait ses brebis au pied du Massif de Combalou. Alors qu'il se reposait dans une grotte prêt à déguster une délicieuse galette de seigle et un morceau de fromage de brebis, il vit passer une charmante bergère. Sans hésiter, il déposa son repas dans un recoin de la grotte et, l'oubliant totalement, poursuivit la belle afin de lui conter fleurette. Le jeune écervelé retrouva la galette deux lunaisons plus tard. Il remarqua qu’ayant moisi, le pain était devenu bleu et que le morceau de fromage de brebis était lui aussi recouvert de veines d'un vert bleuté. Affamé, il croqua à pleines dents et le fringuant berger trouva le mets fort à son goût"

    En 1411, une Charte de Charles VI reconnaît la nécessité vitale de défendre le Roquefort " en un pays où ne pousse ni pied de vigne, ni grain de blé ", et enfin en 1666, un arrêt du Parlement de Toulouse concède aux habitants de Roquefort " le monopole de l'affinage du fromage tel qu'il est pratiqué de temps immémorial dans les grottes dudit village " la contrefaçon étant punie d'une amende.

     

    Le Neuchatel (Normandie)          La production de fromage est attestée en Normandie dès le 10ème siècle ; le fromage est alors utilisé comme dîme. A cette époque, l'élevage de vaches, de brebis et de chèvres est extensif et cantonné dans les vastes forêts normandes. Un siècle plus tard, au 11ème siècle, la Normandie est une terre marécageuse et forestière. La faible surface en herbages, une population nombreuse expliquent les difficultés d'approvisionnement des abbayes et seigneureries. Celles-ci importent alors des fromages à pâte dure et de gros formats, d'Angleterre, entre Southampton et Barfleur.
     

    Le Neuchâtel est le plus ancien des fromages normands. Il date au moins de 1035, car Hugues 1er de Gournay fait don à l'abbaye de Signy de la dîme des fromentons.
    Pendant la guerre de Cent Ans, les soldats anglais ayant sympathisé avec les jeunes femmes de la région se voyaient offrir des fromages en forme de coeur à Noël.
    En 1700, il se tenait à Neufchâtel trois marchés par semaine parmi lesquels se trouvait la foire aux angelots (petits fromages en forme de coeur).

     

    Le Pont -l'Evêque (Normandie)
    Le Pont-l'Évêque apparaît au 12ème siècle. Ce fromage à pâte molle aurait été créé par des moines cisterciens, installés à l'Ouest de Caen. Il était connu sous le nom d'angelot. En 1225, Guillaume de Lorris, dans le Roman de la rose, écrit : " Les bonnes tables étaient toujours garnies au dessert de fromages angelots ". Ce terme d'angelots (qui par la suite désigna aussi d'autres fromages normands) vient du nom d'une pièce de monnaie. Ce fromage servait alors de moyen d'échange et de rémunération … et d'impôt !
    Au 18ème siècle, la notoriété du Pont-l'Évêque dépasse nos frontières. Dès 1722, de Masseville souligne le fait que les fromages provenant de la région de Pont-l'Évêque " sont fort estimez et transportez en divers païs ".

     

    Le Camembert (Normandie)
    la naissance du camembert est avant tout liée à la figure "emblématique" de Marie Harel, vénérable fermière normande, qui en 1791 au plus fort de la Terreur mettait une dernière main à un fromage "révolutionnaire", baptisé du nom de son village d'origine : Camembert.
     

    En fait, on trouve des témoignages qui font remonter l'histoire de ce fromage aux années 1680, où l'on trouve des traces évoquant des spécialités fromagères en provenance de Camembert. Ainsi Thomas Corneille lorsqu'il publie en 1708 le "Dictionnaire Universel Géographique et Historique" évoque la vie normande et précise "qu'il se tient à Vimoutiers tous les lundis, un gros marché où l'on apporte les excellents fromages du païs de Camembert". Marie Harel aurait seulement amélioreé la recette traditionnelle de fabrication.
    A la fin du 19ème siècle, les transports se développent et font miroiter de nouveaux débouchés possibles pour la production fromagère normande.

    Il reste toutefois un problème de taille : comment stocker et transporter le camembert ?  l'ingénieur Ridel propose en 1890 l'utilisation d'une petite boite en bois de peuplier. La solution est peu coûteuse, efficace et immédiatement adoptée par la majorité des producteurs. C'est ainsi "paré" que le camembert partira à la conquête de la France et du monde !

     

    Fromages à pâte pressée (Alpes et Jura)
    Emmental, Comté, Beaufort forment en France la famille des fromages à pâte pressée cuite. Ils partagent une longue histoire et une richesse exceptionnelle en calcium que garantit la technique de fabrication des fromages à pâte pressée cuite.
     

    L'arbre généalogique des fromages à pâte pressée cuite plonge ses racines dans le Moyen-Age. Depuis cette époque, les montagnards des Alpes et du Jura conservent sous forme de grands fromages les richesses du lait qu'ils produisent l'été dans les pâturages libérés par la fonte des neiges. Peu à peu, ces éleveurs de montagne ont appris à mettre en commun de grandes quantités de lait et à fabriquer les fromages de grande forme. Leur poids va rapidement dépasser trente kilogrammes. On les fabrique dans de grandes cuves en cuivre de mille litres.

     

     

    Beaufort, Comté, Emmental

    Beaufort, Comté, Emmental

    Le Morbier (Doubs et Jura)
    L'histoire de la raie cendrée... Dans ces rudes contrées, les fermes sont très isolées. En hiver, les paysans ne pouvaient pas livrer le lait à la fruitière du village. Comme le lait d'un seul troupeau ne suffisait pas à la fabrication des imposantes meules de Comté, les paysans ont alors fabriqué un fromage fermier plus petit, de 8 à 10 kg, en additionnant la traite du matin et celle du soir.
     

    Ils faisaient cailler le lait du matin, le mettaient en moule pour ensuite le recouvrir de cendre prise au cul du chaudron, dans le but de protéger le pain de caillé. C'est ainsi que la fameuse raie noire est apparue. Le soir, ils recouvraient la première partie du fromage avec le lait caillé de la deuxième traite.
     

    Aujourd'hui, la célèbre raie noire est tracée avec du charbon végétal.
     

    Le Morbier a plus de 2 siècles. Les plus anciens documents retrouvés l'évoquent ainsi :


    1795 : Le Maire de Morbier, dans une lettre, parle de la fabrication de "fromages gras" de 8 à 10 kg appelés "Petit Morbier".

    1799 : "...À la Chapelle-des-Bois, sur le Mont Risoux, des fromages sont faits à la façon des gruyères, mais le résultat est une pâte plus grasse, moins percée de trous que le gruyère et un peu persillée par raies ..."


    (Lettre de DROZ à PARMENTIER sur la fabrication des fromages dans le Doubs et le Jura.) Mais il y a vraisemblablement plus de 250 ans que, dans les fermes et les fruitières  du Doubs et du Jura, se fabrique, selon les règles de l'Art, ce produit du terroir caractérisé par sa ligne cendrée.

     

    Le Bleu d'Auvergne
    A 40 km à l'ouest de Clermont-Ferrand, nous sommes en 1845 et la vie en haute montagne est rude. Antoine-Roussel est un enfant du pays, aîné d'une famille nombreuse et il lui faut pourvoir aux besoins de ses frères et soeurs.
    Le fromage réalisé par Roussel est alors légèrement pressé (une simple pierre suffit) et le caillé n'est guère brassé. Le produit, de qualité inégale, se vend difficilement. Certaines pièces bleuissent accidentellement dans les caves et apportent alors une saveur que Roussel qualifie de "spéciale, agréable et parfumée".

      

    C'est ce bleuissement qu'il s'efforce dès lors de développer. Il multiplie les expériences, modifie les procédés de fabrication. Aux moules en terre cuite, il préfère des moules en bois (bientôt remplacés par de la tôle étamée). Après plusieurs expériences infructueuses, il remarque que le pain de seigle placé à proximité des fourmes bleuit de la même façon. Son idée d'associer cette moisissure au fromage est un plein succès.

    Il a trouvé le secret du bleuissement qu'il perfectionnera en créant artificiellement des trous dans le fromage à l'aide d'aiguilles emmanchées dans un bout de bois. Nous sommes en 1854, Antoine-Roussel "vient de réaliser un ensemencement microbien et une culture en milieu organique alors que la théorie de la génération spontanée est encore admise par tous. C'est en effet, trois ans après, en 1857, que Pasteur présenta son premier mémoire sur la fermentation lactique.
     

    La qualité de celui qui deviendra le Bleu d'Auvergne ne se fait pas attendre. Très vite, il se vend 4 à 5 fois plus cher que les fourmes traditionnelles et lui permet de se développer jusqu'à ne plus pouvoir répondre à la demande. La fabrication de la fourme de Cantal qui pèse environ 50 kg nécessite la production de lait de 18 à 20 vaches.

    L'introduction du Bleu fermier permet aux petits éleveurs de transformer avantageusement leur lait en fromages, valorisant ainsi leur production. L'affinage se développe rapidement et bientôt est centralisé chez une douzaine de négociants des cantons de Saignes, Vic-sur-Cère et Riom-ès-Montagnes. A la fabrication du Bleu va alors progressivement se substituer celle du Bleu laitier.
     

    1893 : Première étude dans laquelle il est parlé du Bleu d'Auvergne alors appelé "fromage façon roquefort".
     

    Il faudra attendre 1929 et la grande crise pour que les producteurs travaillent à l'élaboration d'une production irréprochable. Les produits médiocres disparaissent alors. Sous l'effet de la crise, la vente de lait aux laitiers s'intensifie. Elle compense, en effet, la mévente du grain et du bétail.
     

    1937 : Premier décret définissant le Bleu d'Auvergne.

     

    Les fromages de chèvre
    Un héritage culturel 10 000 ans avant Jésus-Christ, les Méditerranéens avaient domestiqué les caprins et savaient fabriquer des fromages à partir de leur lait : ils en appréciaient les qualités énergétiques et la facilité d'usage en toute circonstance.
     

    La consommation des fromages de chèvre est inscrite au coeur de la culture méditerranéenne. Homère dans le récit de l'Odyssée évoque le Cyclope Polyphème moulant son caillé dans de petites faisselles en jonc. Ulysse et ses compagnons faisaient provision de fromages à chacune de leurs nombreuses escales.

     

    Une histoire ancienne Déjà appréciés sur le pourtour méditerranéen, les fromages de chèvre font partie intégrante de la culture gallo-romaine. L'occupant romain dégustait les petits chèvres macérés dans l'huile d'olive, accompagnés du fruit de la treille. Ces fromages servaient à la confection de galettes que l'on emportait lors des campagnes guerrières.

     

    Une véritable richesse au fil des siècles Grâce à un climat favorable, l'élevage des chèvres s'est étendu à tous les territoires du sud de la Loire. Il a permis aux familles paysannes de survivre aux guerres et disettes avec une ou quelques chèvres.
    Au Moyen-Age, les fromages de chèvre serviront de monnaie d'échange ; Plus tard, les actes notariés des 15ème et 16ème siècles mentionneront des provisions de fromages de chèvre affinés.
     

     

    Au 19ème siècle, l'essor de la consommation citadine donne lieu à de nouveaux échanges de denrées : les colporteurs, et parmi eux les charbonniers, échangent dans les fermes leurs marchandises contre des oeufs frais, du beurre ou des fromages de chèvre.
     

    Afin de les vendre à un meilleur prix aux fruitiers-fromagers et crémiers des Halles, ils les affinent dans des hâloirs et, pour les bonifier, avant les fêtes de fin d'année, « on les repasse au pot », jarre de grès réservée habituellement aux cochonnailles ou salaisons.  

      

      

    Une mosaïque de formes et de saveurs Crottins, palets, briques, bûches et bûchettes, pyramides, bouchons, bondes, ou «chèvres-boîtes» aux faux airs de Camembert... petit ou grand, blanc, gris ou fleuri, chaque fromage de chèvre affiche son identité doublée d'une forte personnalité.

     

    Le Reblochon (haute-savoie, Savoie) L'histoire du Reblochon commence au 13ème siècle par une petite fraude... A l'époque, les propriétaires des terres, le plus souvent des moines ou des nobles, possédaient sur les paysans le droit "d'ociège" (droit perçu par les propriétaires sur l'exploitant de l'alpage. Cette redevance, perçue une fois par an, était basée sur le nombre de pots de lait produits en un jour par le troupeau (on en déduisait la quantité de beurre, de fromage qu'ils pouvaient donner).
     

    Les paysans devaient rétribuer leur propriétaire sur la quantité de lait produite en une journée. Au moment du contrôle, ingénieusement, le fermier pratiquait une traite incomplète pour payer moins de location. Dès le départ du contrôleur, il procédait à une seconde traite. Le lait ainsi obtenu n'était sans doute pas très abondant, mais très riche en crème, pour en faire un fromage.
    Le Reblochon doit ainsi son nom à cette petite fraude, appelée localement la "Rebloche", car en patois "Re-blocher" signifie pincer les pis de la vache une deuxième fois.
     

    Au début du 20ème siècle la production du Reblochon ne dépassait pas 40 tonnes par an. Le développement du réseau ferroviaire, du tourisme et des sports d'hiver a fait connaître rapidement le Reblochon à la France entière.
     

    En 1958, les producteurs de Reblochon, parmi les premiers, obtiennent l'Appellation d'Origine Contrôlée qui protège une zone de production et valorise l'origine du Reblochon majoritairement située en Haute-Savoie et sur une petite partie de la Savoie, le Val d'Arly près du Col des Aravis. La recette de la Tartiflette a grandement aidé à la diffusion de ce fromage.------- Aujourd’hui, l’industrie du fromage bat son plein, la France produit plus de 500 fromages et l’éleveur,

    le laitier et le fromager perpétuent un art aussi vieux que la nuit des temps.

     

     

     

     

     

     

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    Histoire de la bougie

    La bougie a été inventée au milieu du 19ème siècle, à la différence de son ancêtre la chandelle, qui remonte au moins vers 3000 ans avant J.C. Sa fonction principale est d'éclairer. La bougie est également une ancienne unité de mesure qui fut remplacée par le candela. (Le Candela est une unité de mesure utilisée pour représenter une quantité d'éclairage, autrement dit une intensité lumineuse).

     

     
     

    Bougies faites à la main

    Durant des siècles, le jonc a été utilisé pour faire des chandelles. Fendu avec précaution pour ne pas en abîmer la moelle, il était trempé dans de la graisse végétale ou animale qu'on laissait ensuite durcir. On le faisait brûler dans des brûle-joncs.

     

    La première étape de fabrication d’un cierge ou d'une bougie est la préparation de la mèche en fonction du calibre et de l’utilisation. On place les mèches ensuite sur un manège de plusieurs plateaux supportant chacun plusieurs dizaines de bougies . On trempe les mèches dans un bac de cire et on la laisse épaissir le temps de faire les autres. On recommence l’opération jusqu’à obtenir la taille voulue. Les bougies traditionnelles prennent 1/2 heure alors que pour les cierges pascals il faut une journée. La forme conique se fait toute seule.

    En Occident, à partir du Moyen Âge la chandelle rivalise avec la lampe à huile. Cette dernière a l'inconvénient de réclamer une attention constante : il faut la remplir régulièrement, couper et remonter la mèche qui charbonne, nettoyer l'huile qui coule. La chandelle, seulement constituée d'une mèche entourée de suif de bœuf ou de mouton, est plus pratique sans être excessivement chère (mais elle est taxée et l'huile reste plus économique). Plus de liquide qui se renverse, de flamme à ajuster, de réservoir à remplir. Mais le suif coule et graisse les doigts, la flamme demeure jaune et fumeuse, il faut toujours entretenir la mèche qui finit par charbonner.

     
     

      

    La noblesse et le clergé s'éclairaient avec des cierges en cire d'abeille et laissaient au peuple l'éclairage au suif. Le cierge de cire conserve les avantages de la chandelle et en élimine les défauts. Mais son prix en limite la diffusion aux plus hautes sphères de la société.

    L'apprentissage pour la fabrication des chandelles était de six ans. Tout individu arrivant à Paris, qui voulait entrer dans le métier, devait prouver qu'il avait fait ces six années. Les maitres chandeliers formaient corporation en diverses villes : celle de Londres en Angleterre était importante.

    Celle de Paris faisait remonter à Philippe 1er ses premiers statuts. Enregistrés par Etienne Boileau, ils furent refondus en 1392 et en 1464. En 1428, les chandeliers de cire eurent des statuts spéciaux. Au XVII° siècle, ils se réunirent en une seule corporation avec les huiliers-moutardiers. 12 chandeliers suivaient alors la Cour du Roi.

    La fabrication et la vente des chandelles était l'objet d'une surveillance scrupuleuse de la part des quatre Jurés du métier. Les cierges de cire étaient beaucoup plus réputés que les chandelles de suif : elles éclairaient mieux, brûlaient plus lentement et ne sentaient pas mauvais.

    En 1372 le Prévôt Hugues Aubriot étendit les tâches des Jurés à l'inspection des suifs "dont l'en fait ou pourrait faire chandelles", en les motivant par un intéressement aux amendes.
    La principale duperie en matière de chandelles de suif consistait à mélanger de la graisse de bœuf avec des graisses de diverses origines. Les statuts des chandeliers de suif interdisaient clairement ces pratiques.

    L'amende de cinq sous et la perte des objets falsifiés était rigoureusement appliquée : "Fause oeuvre de chandoile de suif," dit l'article 14, " est trop domacheuse chose au pauvre et au riche, et trop vilaine."

    Quand un bourgeois voulait faire faire des chandelles chez lui, le maître devait venir en personne, pour procéder à cette besogne; s'il envoyait un de ses ouvriers, il était passible de l'amende. Chaque maître pouvait avoir deux colporteurs pour vendre ses marchandises dans la rue.

    Le mot bougie 'est apparu plus tard dans la langue française, tiré de "Bugaya" (Bougie), une ville d'Algérie en Kabylie maritime qui fournissait une grande quantité de cire pour la fabrication des chandelles. La bougie comme telle fut développée au milieu du 19ème siècle et se distingue de la chandelle à cause de sa matière première et par l'utilisation de mèches de coton tressé. Le tressage permet à la mèche de se courber et de se consumer : inutile alors de la moucher. La misérable chandelle disparaît alors, et la cire perd de son intérêt.

     

      

    Comment la bougie brûle-t-elle ?

    Le principe du fonctionnement de la bougie utilise le phénomène d'auto-alimentation :

    Une bougie est constituée d’un bloc de cire ou de paraffine dont le centre est traversé par une mèche, en coton par exemple.

    Lorsque l’on allume la bougie, l’air surchauffé fait fondre la paraffine tout autour d’elle. Cette paraffine fondue monte le long de la mèche par capillarité car la paraffine fluide a tendance à monter le long de la mèche jusqu’à proximité de la flamme.

     




    Cette paraffine fluide s'évapore puis se mélange alors à l'air et certaines de ses molécules forment un gaz combustible. Celui-ci est brûlé par la flamme, ce qui permet de l’alimenter.

    Pour que la flamme soit entretenue, il faut que la température du milieu qui brûle soit suffisante.

    La flamme est éteinte quand on souffle suffisamment fort dessus car le souffle crée un courant d'air froid qui refroidit l'environnement de la flamme, la cire refroidissant plus vite que la chaleur de la flamme ne le réchauffe. La température devient alors inférieure à la température de combustion et la flamme s'éteint.

    La bougie de nos jours

    La bougie constitue toujours une source de lumière de dépannage, mais ses utilisations ordinaires ne sont pas de l'ordre de l'utilitaire, elle est fréquemment utilisée en décoration et pour la diffusion de senteurs. On trouve également des bougies flottantes pour les jeux de lumière et des bougies représentant des personnages, des fleurs, fruits etc...

     

    Elle symbolise les années écoulées sur les gâteaux d'anniversaire ou sert de décoration des sapins de Noël, avec des risques importants d'incendie d'où son remplacement par des bougies électriques qui imitent les vraies.

    Elle crée aussi l'intimité lors d'un dîner aux chandelles, au restaurant ou chez soi, à moins qu'elle ne se multiplie sur les lustres et les chandeliers dans des reconstitutions historiques parfois approximatives ou des réceptions.

    Son emploi est toujours de mise dans les rituels religieux (on parle alors de cierge) comme le cierge pascal chrétien et elle participe à l'éclairage des cérémonies. La piété catholique est également toujours utilisatrice des bougies allumées en accompagnement d'une prière, tout particulièrement quand elle est adressée à la Vierge Marie ou à des saints : le geste de faire brûler un cierge en remerciement perdure très largement.

     
     

    En savoir plus !

    En 1783, le chimiste suédois Carl Scheele (1742-1786) avait, dans le cadre de ses recherches sur le savon, fait bouillir de l'huile d'olive avec de l'oxyde de plomb et obtenu une substance au goût sucré qu'il avait appelée Ölsüss et que l'on connaît maintenant sous le nom de glycérine.
    En 1823, le chimiste français Michel-Eugène Chevreul (1786-1889), poussé par cette découverte, découvrit que ce ne sont pas les corps gras qui se combinent avec l'alcali pour former le savon, mais qu'ils sont d'abord décomposés en acides gras et en glycérine (ou glycérol). Chevreul est ainsi à l'origine de la théorie de la saponification.

    Ces deux éléments seront à la base d'une industrialisation massive de la bougie et du savon. Désormais, savonniers et ciriers appartiennent à la même corporation, dont Nantes devient la capitale. Aujourd'hui encore, 80 % de la production française de bougies provient de la région nantaise.

    L'apparition de la paraffine solide (distillation du pétrole) et de la stéarine (extrait de graisse animale et végétale) permet désormais la production de bougies de meilleure qualité.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Expressions anciennes

      

     

    Les « pots de vin » et l’argent « liquide »

    Au Moyen Âge, lorsqu’on versait un « pot de vin », on ne le faisait pas autrement qu’en « liquide ». L’expression qu’on utilise aujourd’hui pour décrire une somme illégalement perçue par une personne influente était courante dans le vocabulaire médiéval. Mais elle s’entendait alors dans son sens littéral, puisqu’on corrompait son dignitaire avec des cruches ou des jarres de bon vin.

      

      

    Porter un toast
    La tostée est une tranche de pain grillé placée au fond d'une coupe de vin qui circulait d'un convive à l'autre en l'honneur de l'invité. Celui qui vide la coupe en dernier peut avaler la tostée. Comme cette coutume a émigré en Angleterre au 12ème siècle le mot s'est anglicisé pour revenir en France au 18 ème siècle sous la forme que nous lui connaissons de nos jours.

      

      

    Faire la foire, (c’est la fête)
    Comme au Moyen Âge les foires se tenaient les jours de fête, on a pris l’habitude d’utiliser le même mot (foire) pour désigner un jour de congé et un jour de fête. Le mot latin feriæ qui désigne les jours consacrés au repos et dont dérive notre expression " jours fériés " est aussi à l’origine des mots « foire » en français, « fair » en anglais, « ferie » et « fiera » en italien, « feria » en espagnol, et « feier » en allemand.

      

      

    À la queue leu leu
    Aujourd'hui l’expression signifie «l'un derrière l'autre».
    Leu est la forme ancienne du mot loup (parfois lou).

    A la queue leu leu devrait donc se lire "à la queue du loup, le loup".

    Au Moyen Age, les loups étaient très nombreux et se déplaçaient en bandes, souvent l'un derrière l'autre. Leur apparition était redoutée par la population.

      

    A tour de rôle
    À l'époque médiévale les édits étaient écrits sur des parchemins volumineux n'étant pas reliés mais roulés autour d'une tige de bois, d'où leur nom de volume (du verbe latin «volvo», je roule) ou leur nom de «rôle».

    Le «rôle» deviendra le registre sur lequel étaient inscrites dans l'ordre les affaires qui devaient passer devant un tribunal, chacune «à son tour de rôle».

      

      

    Avoir un nom à coucher dehors
    À l'époque médiévale, les personnes étaient jugées et classés dans les auberges selon leur nom. Les aubergistes de ce temps se fiaient sur celui-ci pour accommoder ou nom les clients.

    Ainsi, ceux qui avaient des noms de famille nobles pouvaient avoir accès à des chambres dans l'auberge alors que d'autres ne pouvaient pas. Ainsi selon son nom on pouvait refuser une personne d'où est née l'expression «avoir un nom à coucher dehors».

      

      

    Avoir plusieurs cordes à son arc
    Expression du 13e siècle où l'archer n'avait, à l'époque, que deux cordes à son arc. Le sens de l'expression est : avoir divers moyens d'action, plusieurs types de ressources, pour parvenir au résultat.

      

      

    Aller au diable vauvert
    À l'époque médiévale cela signifiait s'engager dans une expédition dangereuse. Cette locution s'entend particulièrement aujourd'hui dans le sens de aller chez le diable, partir en cavale.

      

    Le château de Vauvert ou Val-Vert situé près de Paris, du côté de la barrière d'Enfer, avait été habité par Philippe-Auguste après son excommunication ; il passait depuis cette époque pour être hanté par des revenants et des démons. Aller au diable vauvert prends donc tout son sens.

      

      

    Avoir maille à partir
    Avoir un différend, être en conflit, être en contestation avec quelqu'un.
    La maille dont il est question ici est une monnaie, la plus petite qu'il existait sous les Capétiens alors que partir signifiait partager.

      

    On ne pouvait donc pas la partager. Ceux qui devaient le faire finissaient toujours par se disputer. Aujourd'hui, l'homonymie entre maille (monnaie) et maille (tricot) et partir (partager) et partir (s'éloigne, s'en aller) a permis à l'expression de subsister.

      

      

    La roue de la fortune
    Symbole de la destinée humaine, on représentait en effet la Fortune sous les traits d'une déesse actionnant une roue. Tout en haut de la roue, siègent les rois et les puissants du jour. Tout en bas, les mendiants sont précipités dans le vide.

      

    Entre, ceux à qui le destin est favorable s'élèvent peu à peu, tandis que de l'autre côté tombent les malchanceux en disgrâce. Cette image figure très souvent dans les enluminures des manuscrits. Beaucoup de chansons médiévales y font allusion. L'expression " la roue tourne " fait allusion aux vicissitudes de la vie et aux échecs qui suivent parfois les grands succès.

      

      

    Dans son for intérieur
    Le forum désignait la place publique. Au Moyen Age, le mot pris le sens technique de juridiction et surtout juridiction ecclésiastique (pouvoirs de l'Église, en matière de justice, et leur étendue.)

      

    On distinguait le for intérieur (l'Église pouvait sanctionner les fautes commises par le biais de la confession et des pénitences), du for extérieur (toutes les affaires touchant à la religion, de près ou de loin, étaient jugées par des tribunaux ecclésiastiques). La distinction changea peu à peu de sens avec les siècles : for intérieur étant notre conscience qui nous juge, le for extérieur, les institutions, juges et tribunaux.

      

      

    Avoir voix au chapitre
    Être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion.
    Le chapitre est l'assemblée des moines ou des chanoines lorsqu'ils se réunissent pour discuter de leurs affaires.

      

    Les moinillons, les serviteurs n'avaient pas le droit de parler donc pas voix au chapitre.

      

      

    Découvrir le pot aux roses
    Sens : découvrir le fin mot de l'histoire, le secret, la réalité cachée.
    Expression très ancienne dont on ne connaît pas la véritable histoire.
    Soit pot à fard à joues : Le trouver suppose qu'on connaisse bien la femme qui le possède et qu'elle n'ait plus de secret à cacher.

    Soit essence de rose - produit rare et précieux dont les parfumeurs auraient soigneusement dissimulé les procédés de fabrication. Le pot aux roses serait l'appareil permettant de distiller ce parfum de luxe.
    Soit une poudre produite par les alchimistes au cours de l'une de leurs opérations. Ici, le pot aux roses serait la cornue alchimique, objet bien caché s'il en fut.

      

      

    Faire la nique à
    Sens : se moquer de quelqu'un, le narguer.
    Au Moyen Age, nique indiquait un signe de mépris qui consistait à lever le nez en l'air avec impertinence.

      

      

    Prendre des vessies pour des lanternes
    L'expression est ancienne, puisqu'on la trouve dès le 13ème siècle. Il s'agissait d'un calembour : en ancien français, vessie et lanterne avaient à peu près le même sens figuré : une lanterne était un conte à dormir debout et une vessie une chose creuse, une bagatelle.

    La sottise de celui qui prend des vessies pour des lanternes n'est donc pas de confondre deux objets très différents, mais d'accepter une ânerie plutôt qu'une autre ! Quoique de forme voisine, une lanterne et une vessie sont néanmoins des objets fort différents et les confondre est depuis longtemps considéré comme la pire des méprises. (Les vessies dont il est question ici sont des vessies de porc: gonflées d'air, elles pouvaient servir de ballons ou bien, vides, de sacs étanches.)


      

    L'habit ne fait pas le moine
    Un des plus anciens proverbes de la langue française.
    Sens : il ne faut pas se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses.
    Les gens du Moyen Age avaient horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Chacun devait avoir l'air de ce qu'il était vraiment. Les costumes indiquaient de façon précise le rang social de chacun.

      

      

    C'est une autre paire de manches
    C'est une autre affaire.
    Au Moyen Age, les manches des vêtements n'étaient pas toujours cousues de manière définitive, mais simplement ajustées au dernier moment avec des rubans,des lacets ou des attaches. Les dames pouvaient, en gage, remettre leur manche à leur chevalier qui l'arborait alors à sa lance ou à son écu lors des tournois.
    Ce gage amoureux est devenu symbole d'engagement au point qu'on en ait oublié son origine aristocratique et galante

      

      

    Mettre la table
    Expression quotidienne qui nous est familière mais incorrecte. Il faudrait dire " mettre le couvert ", puisque nos tables ne voyagent plus dans la maison. Au Moyen Age, les pièces n'avaient pas, comme aujourd'hui, des fonctions très distinctes et la même salle pouvait servir de pièce commune, de salle à manger et de chambre. Aussi, le plus souvent, on " mettait la table " à l'heure des repas, c'est-à-dire que l'on apportait une grande planche et des tréteaux. D'où l'usage, chez les seigneurs, de belles nappes destinées à cacher la pauvreté de l'installation.

      

      

    Mettre sa main au feu
    Affirmer énergiquement quelque chose, au point d'y risquer sa main rappelant les lointains jugements de Dieu de l'époque médiévale. Lorsqu'un accusé ne pouvait faire la preuve de son innocence, On pouvait lui plonger la main dans l'eau bouillante, ou le faire saisir un fer rouge.il pouvait être plongé dans l'eau, pieds et poings liés. S'il surnageait, c'était que l'eau - élément pur et béni de Dieu - le rejetait. S'il coulait comme une pierre, il était innocent... mais parfois noyé ! Innocent, Dieu le protégeait et il sortait indemne de l'épreuve. Le plus souvent, il suffisait que la victime guérisse vite ou survive quelques jours pour qu'elle soit - un peu tard!-innocentée.

      

      

    Prendre la porte
    Cette expression viendrait de la ville fortifiée de Pérouges. La seule porte accessible fût attaquée en 1468. Les habitants avaient disposé derrière cette porte un amas de pierres. La porte enfoncée les assaillants durent se replier sous une pluie de pierre et s'enfuirent en se protégeant avec les morceaux de la porte.


    - Au fronton, cette inscription (traduite) :
     

    "Pérouges des Pérougiens, ville imprenable, les coquins de Dauphinois ont voulu la prendre mais ils ne le purent. Cependant, ils emportèrent les portes, les gonds et les ferrures et dégringolèrent avec elles.
    Que le diable les emporte !"

     

      

    Tenir le haut du pavé
    Occuper une place de choix dans la société. Jadis, il n'y avait pas de trottoirs et les rues étaient légèrement en pente pour que les eaux sales puissent s'écouler au milieu. Les passants qui marchaient près de ce ruisseau risquaient toujours de se salir ou d'être éclaboussés jusqu'aux mollets. C'est pourquoi on laissait par politesse la meilleure place, le long des maisons, aux personnes de qualité. Le privilège n'était pas négligeable car, jusqu'à la fin du 19ème siècle, toute promenade en ville, surtout par temps de pluie, tournait à l'expédition.

      

      

    Travailler au noir
    Au Moyen Âge, les associations de métier réglementaient le travail en exigeant qu'il ne soit effectué qu'à la lumière du jour. Or, certains maîtres, pour augmenter le rendement de leurs ouvriers, les faisaient travailler à la chandelle, une fois la nuit tombée, ce qui était interdit par les règles. D'où l'expression "travailler au noir" pour signifier travailler de façon illicite.

      

      

    Une cote mal taillée
    Estimation approximative, compromis qui ne satisfait personne.
    La cotte (qui s'écrivit longtemps cote) était au Moyen Age une tunique qui, si elle était mal taillée, ne convenait à personne.
    La cote est un impôt de la fin du Moyen Age. Lorsqu'elle était taillée, elle signifiait établie, répartie entre les contribuables.

      

      

    Courir le guilledou
    Guiller signifiait "tromper" en vieux français. Les " Guillaume " étaient ainsi nommés car ils étaient des trompeurs mais parfois aussi des trompés.
    Aujourd'hui, guiller ne survit plus que dans cette expression qui a pour sens : partir à la recherche d'aventures amoureuses.

      

      

    Promettre monts et merveilles
    Faire des promesses mirifiques. Au cours du temps, on a dit aussi promettre la lune... L'origine de cette expression n'est pas anecdotique. Aucun conquérant n'a jamais promis à ses troupes de merveilleux royaumes au-delà des monts comme le fit le général carthaginois Hannibal, qui fit espérer à ses soldats, du haut des Alpes, la possession de Rome. On disait, au Moyen Age, de quelqu'un qui promettait monts et merveilles, qu'il promettait les monts et les vaux (c'est-à-dire les vallées).

    Dans la suite des temps, par un goût pour la répétition, typique de l'ancien français, l'image a été oubliée et les merveilles ont pris la place des vaux, renforçant ainsi le sens du mot mont. L'ancien français adorait ces couples de mots, de sonorités voisines et de sens proches. Curieusement, beaucoup nous sont parvenus: bel et bien, sain et sauf, sans foi ni loi, sans feu ni lieu, tout feu tout flamme...

      

      

    Chercher des noises

    Quereller quelqu'un souvent pour peu de chose.
    Noise signifiait jadis : querelle bruyante, dispute.
    Aujourd'hui, le mot noise ne subsiste que dans cette expression.

      

      

    Un ducat, ça vaut de l’or
    Au Moyen Âge, l’argent est… en argent. C’est en effet de ce « vil métal » que sont constituées les pièces de monnaies les plus courantes. La monnaie d’or ne réapparaît en Occident qu’au 13e siècle, sous la forme de florins ou ducats d’or frappés par les marchands de Florence et de Sienne, ou encore d’écus et de louis d’or émis par les rois de France. Ces pièces prestigieuses et convoitées servent surtout aux échanges internationaux.

      

      

    Croquer le marmot
    Attendre, faire le poireau en se morfondant.
    Croquer voulait dire " frapper ". Et croquer le marmot signifiait cogner avec impatience le heurtoir de la porte.

      

      

    Etre sur la sellette
    Sens : être exposé au jugement d'autrui, à la critique ou se trouver en position délicate.
    La sellette était le petit banc de bois sur lequel s'asseyait l'accusé interrogé par ses juges. Le siège était très bas pour des raisons psychologiques et symboliques. L'accusé se trouvait dans une posture tout à la fois inconfortable et humiliante

      

      

    Etre à la merci de
    être au pouvoir de quelqu'un de telle manière qu'il soit libre de vous accorder sa grâce ou de vous la refuser.
    Au Moyen Age, merci signifiait " grâce, pitié " de là les expressions - Crier, demander merci - le chevalier vaincu reconnaissait sa défaite et implorait la pitié du vainqueur.

      

      

    A été mis sous le drap
    Lorsque un ou des enfants étaient nés hors mariage, le couple pouvait régulariser sa situation à l'église et un "poêle" ou "drap" (dais) était placé au-dessus des parents et enfants avant l'échange de consentement des futurs devant le prêtre. Après la bénédiction de l'union, le dais était levé et les enfants sortaient de son ombre. A partir de ce moment, ils étaient en règle vis-à-vis de la société et appartenaient à la même classe sociale que leurs parents.


     

      

    Minute papillon
    Ce Papillon était le patronyme d'un serveur du café du Cadran à Paris, dans les années qui précédèrent la guerre. L'établissement était le lieu de rendez-vous de nombreux journalistes qui, toujours pressés, hélaient le garçon: "Papillon ! Papillon !". Et le malheureux, débordé, répondait: "Minute, j'arrive !". Le "Minute Papillon" lui indiquait qu'il pouvait prendre son temps.


     

    Une mise à pied
    Dans la cavalerie, les grenadiers devaient, en cas de faute, rendre leurs chevaux. C'était une punition très humiliante pour un cavalier de se retrouver à pied. Il était alors voué aux tâches les plus ingrates.

     

      

    Les moutons de Panurge
    Quelqu'un ou groupe sans personnalité, qui suit le mouvement, la majorité.
    Rabelais : le Quart Livre, chap. XIII "Panurge, jette en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres moutons, criant et bêlant en pareille intonation, commencèrent à se jeter et sauter en mer, après la file. La foule était à qui premier y sauterait après leur compagnon".

     

    Le pactole
    Grosse somme d'argent inespéré.
    C'est le nom d'une rivière aurifère de Lydie, et c'est de cette rivière qu'il semble que le roi Crésus aurait pu avoir récolté ses richesses.

     

    Payer en monnaie de singe
    Au Moyen-Age, pour passer certains ponts, il fallait acquitter une taxe. Mais Saint-Louis en avait dispensé certaines personnes, dont les montreurs de singes. Ces derniers faisaient alors exécuter quelques tours à leurs bêtes en guise de paiement.

     

      

    Peloter
    Peloter désignait le fait de jouer à la paume sans compter les points, pour le plaisir. C'est le jeu avant la partie. Certains auteurs ont repris les termes de la paume pour relater de manière elliptique les badinages de l'amour et certains mots sont ainsi passés dans le langage familier. (expression issue du jeu de paume : certaines expressions françaises sont issues de l'univers de la paume.

    Dans la plupart des cas, leur origine est souvent oubliée et leur sens parfois altéré, mais leur passage dans le langage courant témoigne de l'extraordinaire popularité passée de ce jeu.)

     

      

    Gagner ses pénates
    Ses racines, son foyer, sa maison. Rentrer chez soi.
    Chez les Etrusques et les Romains, les pénates représentaient les dieux domestiques qui veillaient sur la famille.

     

      

    Pile ou face
    Sous le règne de Saint-Louis, on comptait encore dans le royaume plus de quatre-vingts seigneurs particuliers qui avaient le droit de battre monnaie. Mais il n'y avait que le roi qui eut le droit de faire frapper des pièces d'or ou d'argent. Sur l'une des faces de la monnaie royale, il y avait une croix, et sur l'autre, des piliers, ce qui a fait que, longtemps, les côtés des monnaies se sont nommées croix ou pile.

    Par la suite, les rois français décidèrent de faire figurer leur propre effigie à la place de la croix, et leurs armes et la valeur de la pièce de l'autre. Mais le mot pile est resté.


     

    Saisir la balle au bond
    Prendre la balle au "bond", c'est saisir la balle avant le "rebond" au sol : à la volée. Maîtriser ce coup était le gage de la qualité et de la vivacité d'un joueur. Dès la Renaissance, l'expression est utilisée pour désigner "l'esprit vif" d'un interlocuteur lors de différents échanges verbaux.

     

      

    Regarder un combat du mont Pagnote
    Assister à un événement en simple spectateur, de façon protégée.
    Jadis, un soldat italien, sous prétexte d'aller chercher de la pagnotta (miche de pain) s'éloigna ainsi du combat.

     

      

    Rester sur le carreau
    Le sol d'un jeu de paume était autrefois constitué de carreaux, qui auraient donné le nom au sol même du jeu. L'expression "rester sur le carreau" est devenue symbole de la chute de l'adversaire. Soit qu'il tombe en voulant rattraper la balle, soit simplement qu'il perde la partie. 

     

      

    S'en moquer comme de l'an quarante
    Considérer une chose ou un événement comme sans importance et en sourire.
    La fin du monde aurait été prévue pour l'an 1040. Cette date fatale passée, les gens ne firent qu'en rire et se moquèrent de leurs anciennes angoisses.

     

    L'habit ne fait pas le moine
    Un des plus anciens proverbes de la langue française.
    Sens : il ne faut pas se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses.
    Les gens du Moyen Age avaient horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Chacun devait avoir l'air de ce qu'il était vraiment. Les costumes indiquaient de façon précise le rang social de chacun.

     

     

    sources : http://www.saisons-vives.com/frontoffice/index.asp?id=224

      

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  • La libération de Paris (24-25 août 1944)

     La guerre est gagnée ! La victoire est là ! C'est la victoire des nations unies et

    c'est la victoire de la France — Général de Gaulle

    1_1_3_5_b_image_1

    En fin de compte, couvert par de Gaulle mais sans l'autorisation d'Eisenhower, commandant en chef des troupes alliées, il ordonne à un détachement commandé par le colonel de Guillebon de foncer vers Rambouillet (21 août) : cette avant-garde n'entrera dans Paris - où l'insurrection populaire est en marche - que si l'ennemi s'en retire. Mais le même jour, de Gaulle annonce à Eisenhower qu'il a pris deux décisions : il autorise Leclerc à marcher sur Paris ; il nomme Kœnig gouverneur militaire de la capitale. Le 23 août, à Rambouillet, il fixe avec Leclerc les grandes lignes des opérations qui seront engagées dès l'aube du 24 août. Les troupes allemandes ont commencé à évacuer Paris, 1_1_3_5_map1mais ils tiennent encore solidement de nombreuses positions et les accrochages sont sanglants. Dans la soirée du 24, à la Croix de Berny, Leclerc ordonne au capitaine Dronne de "filer immédiatement au cœur de Paris". Le détachement (trois chars, une quinzaine de véhicules) entre dans la capitale par la porte d'Italie, vers 20 heures 45 ; une demi-heure plus tard, il arrive en vue de l'Hôtel de Ville.

    Le 25, de Gaulle quitte Rambouillet, il entre à Paris par la porte d'Orléans ; à 16 heures, il retrouve Leclerc à la gare Montparnasse,1_1_3_5_c_image_2 où il installe son PC provisoire. Trois groupements de la 2e DB sont arrivés dans la matinée, suivis d'une division américaine. En début d'après-midi, le colonel de Langlade obtient la reddition des services du commandement allemand, à l'Hôtel Majestic. Une heure plus tard, Leclerc lui-même * reçoit la reddition du général von Choltitz, commandant le Gross Paris. Après avoir participé au défilé de la victoire sur les Champs-Elysées, le 26 août, Leclerc achève de pourchasser les troupes allemandes cantonnées dans la banlieue nord (Le Bourget, Stains, Pierrefitte) et porte un coup d'arrêt définitif à la contre-attaque envisagée par l'ennemi.

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    * Il est alors accompagné d'Henri Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l'intérieur (FFI) d'Ile-de-France.

    < La bataille de Normandie (août 1944)

    > Suite : La libération de Strasbourg (septembre-novembre 1944)

      

    sources : http://www.france-libre.net/2e-db/historique/liberation-paris.php

     

     

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  • La bataille de Normandie (août 1944)

      

      

    Le but atteint, la victoire remportée, eux regardent le ciel sans pâlir et la terre sans rougir — Général de Gaulle

     

    1_1_3_4_b_image_1La 2e DB débarque en Normandie le 1er août, sur la plage d'Utah Beach, chargée d'une double mission : combattre aux côtés des Américains et sous les ordres de Patton ; marcher sur Paris afin que, selon la volonté de De Gaulle, une grande unité française participe à la libération de la capitale. Elle est immédiatement engagée dans la bataille : le 9 août, elle rejoint Le Mans, puis est engagée dans un combat décisif en direction d'Alençon, puis d'Argentan, contre la 9e division blindée allemande (Panzerdivision) remontée de Nîmes. Leclerc surprend les Allemands par sa rapidité : il les bouscule et les contraint à la retraite. Les Alliés tenaient les voies de communication, tandis que deux Panzers étaient retranchés dans la forêt d'Ecouves ; deux jours durant, patrouilles et colonnes de la 2e DB traquent l'ennemi, le débusquent, l'affolent, puis l'écrasent.

    1_1_3_4_map1Mais Leclerc agace aussi les Américains, à qui il reproche leur inertie. Il confie : "Le problème, pour moi, n'est pas de lancer mes hommes en avant, mais de les modérer !" Les pertes à l'issue des premiers combats de la division sont en effet très élevées : plus de 200 morts et disparus, plus de 600 blessés. Dès le 15 août, Leclerc fait savoir à Patton qu'il souhaite marcher sur Paris, d'où parviennent des bruits de soulèvement (le même jour, les troupes alliées débarquent en Provence) ; il n'admet pas que les Alliés avancent sans lui vers la capitale et il a la fâcheuse impression qu'on veut l'empêcher d'y jouer le rôle que de Gaulle lui a fixé.

    < La formation de la 2e DB (février 1943-juillet 1944)

    > Suite : La libération de Paris (24-25 août 1944)

      

    sources : http://www.france-libre.net/2e-db/historique/bataille-normandie.php

      

     

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  • La formation de la 2e DB (février 1943-juillet 1944)

      

    Général Leclerc, vous et vos glorieuses troupes êtes la fierté de la France — Général de Gaulle

    La "Force L" en Tunisie (février-juin 1943)

    1_1_3_3_map1Après avoir abandonné le commandement des troupes de l'Afrique française libre au général Marchand, Leclerc rencontre à Ghadamès le général Delay, commandant le front Est-saharien du Sud algérien : c'est la première liaison des FFL et de l'armée d'Afrique (2 février 1943). Dix jours plus tard, la "Colonne Leclerc" devient "Force L" (comme Leclerc) dans le cadre de la 8e armée britannique. Le 20 février , jour où Rommel s'empare de Kasserine, Leclerc parvient à Ksar Rhilane ; sa mission est de couvrir le flanc gauche de la 8e armée britannique, qui contrôle Tatahouine et Medenine. Quatre jours plus tard, le BIMP (1re DFL) prend position dans le secteur. Dans les premiers jours de mars, Rommel lance l'opération Capri, destinée à reprendre Medenine et à atteindre le golfe de Gabès ; il est repoussé par les Alliés et subit des pertes importantes. La Force L - rejointe par le "Colonne volante" *- est violemment prise à partie à Ksar Rhilane, mais elle résiste vaillamment - avec l'appui de la Royal Air Force.

    Rommel, partisan d'évacuer la Tunisie, est remplacé par le général von Arnim, mais celui-ci ne parvient pas à renverser le cours des événements. Le 20 mars, Montgomery passe à l'offensive sur la ligne Mareth ; il se heurte à une vive opposition ennemie, qui l'oblige à un manœuvre de débordement, appuyée par plusieurs groupements de la Force L. Huit jours plus tard, la prise de Gabès par Leclerc obligera les Allemands à décrocher et permettra aux Américains du général Patton de reprendre Gafsa.1_1_3_3_b_image_1 Le 2 avril, Leclerc rencontre Giraud à Gabès : il tente vainement de le persuader que seul de Gaulle peut réaliser l'union de tous les Français. La Force L entre à Kairouan le 12 avril. Jusqu'au bout, les forces de l'Axe opposeront aux Alliés une résistance acharnée, mais l'issue des combats de peut faire de doute. Tunis et Bizerte sont libérées le 7 mai ; le 20, Leclerc participe au défilé de la victoire à la tête d'un détachement de tirailleurs. Il est nommé général de division le 25 mai ; le 30, la Force L devient officiellement 2e DFL. Giraud, qui possède encore le commandement militaire en Afrique du Nord, décide de renvoyer en Libye cette unité beaucoup trop "gaulliste" à ses yeux (10 juin 1943).

    Formation de la 2e DB au Maroc (juillet 1943-avril 1944)

    Leclerc va profiter de ce séjour forcé au camp de Sabratha pour réorganiser sa division et surtout l'étoffer avec de nouvelles unités, prélevées sur l'armée d'Afrique ou constituées par de jeunes évadés de France, arrivés par l'Espagne. Malgré tous ses efforts, ses effectifs demeurent modestes (moins de 4.000 hommes, alors qu'une division classique en compte quatre fois plus !), mais cette insuffisance numérique est compensée par le prestige dont jouissent "l'armée Leclerc" et son chef depuis l'affaire de Koufra. Le 13 août, entre deux missions à Alger et au Maroc, Leclerc confie à ses subordonnés : "Pendant trois ans, dans notre coin, nous avons représenté la France au combat et tenu son épée. Aujourd'hui, l'armée française reprend la lutte, notre mission est terminée. Nous avons été le trait d'union. Il ne nous reste plus qu'à rentrer dans cette armée puisqu'elle est décidée à combattre. (...) Il convient toutefois de conserver intact l'esprit de la France Combattante ** car il a fait ses preuves et représente l'esprit de la France."

    1_1_3_3_c_image_2Le 24 août 1943, la 2e DFL devient officiellement la 2e division blindée (2e DB), sur le modèle des brigades américaines, avec des Combat Command (groupements tactiques), formations interarmes adaptées aux conditions du combat. Leclerc souhaite faire de sa division un symbole de l'unité nationale, sous l'autorité du général de Gaulle, chef suprême et unique de la France Combattante. En septembre, la 2e DB est regroupée au camp de Temara (Maroc), où elle va parfaire son entraînement et compléter ses effectifs jusqu'en avril 1944. A partir du 10 avril, elle commence à quitter le Maroc pour l'Angleterre, où elle est affectée à la 3e armée américaine de Patton.

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    * La "Colonne volante", commandée par le commandant Jean Rémy, était composé d'un régiment de spahis et d'une compagnie de chars de combat. Elle comprenait 314 hommes et était dotée de - notamment - 24 automitrailleuses et 14 chars. Les spahis avaient participé aux campagnes d'Erythrée, de Syrie, de Libye et à la bataille d'El Alamein.
    ** La France Combattante avait officiellement succédé à la France Libre le 13 juillet 1942. Dans l'esprit de De Gaulle, il convenait désormais d'associer dans une même entité - et sous une même autorité, incarnée par le Comité national français dont il était le chef - la France Libre et "la France captive", qui luttait contre l'occupant allemand et ses alliés français sur le territoire national, dans le cadre des mouvements de Résistance et des premiers maquis. Dans le même temps, les Forces françaises libres devenaient Forces françaises combattantes. Cependant, l'appellation France Libre continuera d'être employée jusqu'à la fin de la guerre et les Français libres ne renonceront jamais à leur identité.

    < La "Colonne du Tchad" s'empare de Koufra et du Fezzan (décembre 1940-janvier 1943)

    > Suite : La bataille de Normandie (août 1944)

      

    sources précieuses : http://www.france-libre.net/2e-db/historique/formation-2edb.php

      

      

     

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  • L'appel du 18 juin: l'acte fondateur de la France Libre

     

    "La flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas". Ainsi s'exprime le général de Gaulle dans son appel du 18 juin 1940 sur les ondes de la BBC. Revenant à la charge le lendemain 19 juin sur les mêmes antennes, il ajoute : "Tout Français qui porte encore des armes a le devoir absolu de continuer la résistance".

    1_2_1_1_appel_18_juin_1940Le 18 juin, vers 18h 30, Jean Marin se trouvait pour enregistrer à Broadcasting House en compagnie de Jean Oberlé, peintre de talent et journaliste à ses heures. C'est ainsi que les deux amis eurent le privilège d'entendre, d'un studio voisin, le général de Gaulle prononcer son appel.

    Que l'appel, le 18 juin 1940, de ce général inconnu au nom prédestiné ait ému, qu'il ait suscité chez certains un souffle d'espoir dans l'effondrement général qu'il ait stimulé des énergies, assez de témoignages l'attestent. L'Appel apportait une lueur, il exprimait une volonté française que rien n'avait abattu, qui maintenait, par la voix d'un seul, une tradition nationale, qui faisait le lien avec toute notre histoire. Mais, comme devant la plupart des grands événements historiques, bien rares durent être ceux qui en devinèrent la portée. Pierre Bourdan, qui allait être pendant quatre ans à la BBC le plus brillant commentateur de l'équipe " Les Français parlent aux Français ", fut, le 19 juin au matin, de ceux qui firent visite au général rebelle, dans son petit appartement de Seymour Grove. " J'éprouvais ", a-t-il raconté, " une curiosité intense et nerveuse, sensation d'ailleurs réconfortante après le désarroi moral de la veille, mais non pas ce qu'un écrivain romantique appelait le " frisson historique ", annonciateur des grands événements ou des grandes rencontres. "

    Le fait est que, si le 18 juin 1940 est devenu " le 18 JUIN ", ce ne fut pas du jour au lendemain. Combien de Français, même parmi les résistants précoces, même parmi les plus fervents gaullistes de France, connaissaient, quatre ans plus tard, au jour de leur libération, la date et le texte de l'Appel ? Du moins ont-ils su très tôt que de Gaulle avait été le premier à exprimer le refus et à le faire savoir, grâce au miracle de la radio -et qu'il avait été apparemment le seul, puisque la brutalité de la défaite avait tétanisé les masses et que le gouvernement du Maréchal avait contraint au silence les rares protestataires potentiels . Ainsi la prise de conscience de ce que représentait le geste du général de Gaulle a sans aucun doute existé largement et précocement parmi les Français, même chez ceux qui n'étaient pas gaullistes. La manifestation étudiante du 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe, précédée de deux gaules en est un premier et éclatant témoignage.

    Les étapes suivantes sont connues. L'engagement de Français Libres sur tous les théâtres de combat, la gloire de Bir Hakeim, la création d'un Comité national, toutes nouvelles relayées et amplifiées par la BBC, puis, à partir de 1942 l'adhésion des mouvements de résistance, ont achevé de faire du général de Gaulle un symbole : à la fois symbole de l'esprit résistant et symbole, selon ses propres mots, de " l'honneur, [de] la raison [et de] l'intérêt national ".

    Le 18 juin 1940 fait désormais partie du patrimoine national. Son évocation déconsidère au point de l'annihiler le message et l'image même du maréchal Pétain dans les films documentaires sur la période. Il est, dans tous les manuels d'histoire, le repère de l'honneur, du courage et de l'espérance. Il est inscrit dans les mémoires françaises comme une des plus grandes dates d'un grand passé.

    L'Appel du 18 juin

    Le discours du 22 juin 1940

    L'Affiche "A tous les Français"

    Le message commémoratif du 18 juin 1950

     
     

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    SOURCES : http://www.france-libre.net/france-libre-france-combattante/france-libre-france-combattante/appel-acte-fondateur.php

      

      

     

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  • Chat noir au chapeau vert

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