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    Bourbon, qui n’est pas le nom d’une famille, a désigné une branche cadette de la famille royale devenue finalement aînée et ayant accédé au trône avec le roi Henri IV, dont les ancêtres avaient été ducs de Bourbon.

    Le duché de Bourbon, correspondant grosso modo à l’ancienne province du Bourbonnais et à l’actuel département de l’Allier, s’était formé autour du bourg de Bourbon-l’Archambault, qui devait la première partie de son nom à Borvo, dieu gaulois des sources, lui-même issu de la vieille racine « bherw » désignant la source chaude ou bouillonnante. La seconde partie de ce toponyme est héritée de ses seigneurs, qui s’étaient durant trois siècles transmis le vieux prénom d’Archambaud, et dont la dernière héritière avait épousé le fils cadet de Saint Louis, ancêtre direct d’Henri IV et d’une descendance qui régnera à la fois sur la France, le Portugal, le Brésil et une partie de l’Italie, et qui règne encore sur l’Espagne et le Luxembourg, dont le grand-duc est d’abord un Bourbon-Parme.

    Attention à l’orthographe ! Si l’on écrit les Martin, les Dupont sans la marque du pluriel, la grammaire exige qu’on écrive les Bourbons avec un s, comme font les Anglais avec les Simpsons. La règle, un vrai piège, veut en effet que restent invariables les noms roturiers, ceux des familles non souveraines (comme les Polignac) et ceux des familles illustres qui sont des noms de province (les Savoie). Mais elle demande que prennent un s les noms des familles célèbres de l’Antiquité (les Horaces) et ceux des familles souveraines « dont la gloire est ancienne ».

    On écrit les Plantagenets, les Bourbons, les Condés, mais pas les Bonaparte, ici impitoyablement recalés par les grammairiens, peut-être un tantinet royalistes !

    Jean-Louis BEAUCARNOT

     
     

     

    GENEALOGIE DE LA MAISON ROYALE DE FRANCE

     

     

     

    Troisième branche: les BOURBONS


    Sources : Père Anselme : Histoire de la Maison Royale de France et suite de Potier du Courcy.

    Cette généalogie de la Famille Royale de FRANCE, troisième partie, les BOURBONS fait suite aux Capétiens directs, chapitre auquel il convient de se reporter pour connaître la généalogie des premiers Capétiens.
    Le premier Sire de BOURBON authentique est Adhemar (ou Aymar) qui vivait en 913. Cette première Maison s'éteint en 1200 avec Archambault VIII qui ne laisse qu'une fille mariée à Guy II de DAMPIERRE. De cette union naquit Archambault IX qui commenca en 1218 la seconde Maison de BOURBON.
    Son fils Archambault X mourut à Chypre en 1249 au cours d'une croisade et la Seigneurie de BOURBON passa alors à la maison de BOURGOGNE par les femmes ceci jusqu'en 1283, année ou Beatrix de BOURGOGNE, Dame de BOURBON, épouse Robert de FRANCE, comte de CLERMONT, 6e fils de Saint-Louis, qui suit ci-dessous, et qui commenca la grande Maison de BOURBON qui donna les rois de FRANCE à partir de Henri IV.

     



    Robert de FRANCE, Comte de CLERMONT, Seigneur de BOURBON - 6me fils de Louis IX de FRANCE (St Louis) - né 1256 - + 1318 - m. Clermont/Beauvaisis 1272 Beatrix de BOURGOGNE, Dame de BOURBON (1258-1310) - Les enfants issus de ce mariage et toute leur descendance adopteront le nom de BOURBON - 6 enfants:  

     

    1. Louis I, Duc de BOURBON- dit le Boiteux - Comte de CLERMONT en 1315 - Comte de LA MARCHE et Duc de BOURBON en 1327 - né Clermont vers 1280 - + 1342 - m. Pontoise 1310 Marie de HAINAUT (+ 1354) - 9 enfants dont:
      1. Pierre I, Duc de BOURBON- né 1311 - + tué Poitiers 1356 - m. 1337 Isabelle de VALOIS (1313-1383) - 8 enfants:
        1. Louis II, Duc de BOURBON- né 1337 - + Montluçon 1410 - m. 1371 Anne d'AUVERGNE, Comtesse de FOREZ (1358-1417) - 9 enfants dont:
          1. Jean I, Duc de BOURBON - Duc d'AUVERGNE - né 1381 - + Londres 1434 - m. Paris 1400 Marie de BERRY (1367-1434) - Suite des Ducs de BOURBON - Partie 2
        2. Jeanne de BOURBON- née Vincennes 1339 - + Paris 1378 - m. Tain 1350 Charles V, Roi de FRANCE
        3. Blanche de BOURBON- née 1339 - + Medina Sidonia 1361, empoisonnée - m. Valladolid 1353 Pedro I, Roi de CASTILLE
        4. Bonne de BOURBON- née 1341 - + Macon 1402 - m. Paris 1355 Amedee VI, Comte de SAVOIE (+ 1383)
        5. Catherine de BOURBON- née 1342 - + Paris 1427 - m. Paris 1359 Jean VI, Comte d'HARCOURT (+ 1388)
        6. Marguerite de BOURBON - née 1344 - m. 1368 Armand VIII Amanjeu d'ALBRET, Vicomte de TARTAS (+ 1401)
      2. Jeanne de BOURBON- née 1312 - + 1402 - m. 1324 Guigues VII, Comte de FOREZ (+ 1357)
      3. Marguerite de BOURBON- née 1313 - + 1362 - m.1) 1320 Jean II de SULLY (+ 1343) - m.2) 1346 Hutin de VERMEILLES
      4. Marie de BOURBON- née 1315 - + Naples 1387 - m.1) 1330 Guy de LUZIGNAN, Prince de GALILEE (+ 1343) - m.2) 1347 Robert II, Prince de TARENTE (+ 1364)
      5. Jacques de BOURBON, Comte de LA MARCHE- Devint Comte de LA MARCHE en 1342 - Comte de PONTHIEU - né vers 1315 - + tué Lyon 1361 - m. 1335 Jeanne de CHATILLON (1320-1371) - 4 enfants:
        1. Isabelle de BOURBON-LA MARCHE- née 1340 - + 1371 - m.1) Lyon 1362 Louis de BRIENNE, Vicomte de BEAUMONT (+ 1364) - m.2) 1364 Bouchard VII, Comte de VENDOME (+ 1371)
        2. Pierre de BOURBON-LA MARCHE, Comte de LA MARCHE- né 1342 - + tué Lyon 1362
        3. Jean de BOURBON-LA MARCHE, Comte de LA MARCHE - Comte de VENDOME et de CASTRES - né 1344 - + Vendome 1393 - m. Paris 1364 Catherine de VENDOME, Comtesse de VENDOME et de CASTRES (+ 1412) - Les BOURBON-LA MARCHE, BOURBON-VENDOME et BOURBON-CARENCY - Partie 3
        4. Jacques de BOURBON-LA MARCHE, Baron d'ARGIES- Seigneur de PREAUX - né 1346 - + 1417 - m. vers 1385 Marguerite de PREAUX (+ 1417) - 6 enfants:
          1. Marie de BOURBON-PREAUX, Dame de PREAUX- née 1387 - + 1442
          2. Louis de BOURBON-PREAUX, Seigneur de PREAUX- né 1389 - + tué Azincourt 1415
          3. Pierre de BOURBON-PREAUX, Seigneur de PREAUX- né 1390 - + assassiné La Rochelle 1422 - m. vers 1417 Elizabeth de MONTAGU (1397-1429)
          4. Jacques de BOURBON-PREAUX, Baron de THURY- Seigneur d'ARGIES et de PREAUX - né 1391 - + 1429 - m. 1417 Jeanne de MONTAGU (1398-1420)
          5. Charles de BOURBON-PREAUX, Seigneur de COMBLES
          6. Jean de BOURBON-PREAUX - né 1394
      6. Philippa de BOURBON- née 1316
      7. Beatrix de BOURBON- née 1320 - + Paris 1383 - m.1) Vincennes Jean de LUXEMBOURG, Roi de BOHEME (+ 1346) - m.2) vers 1347 Eudes II de GRANCEY (+ 1389)
      8. Jean de BOURBON, Seigneur de ROCHEFORT - Fils illégitime de Jeanne de ROCHEFORT - Batard de BOURBON - + 1375 - m.1) vers 1351 Laure de BORDEAUX - m.2) 1371 Agnes de CHALEU - Il eut 1 fils
    2. Blanche de BOURBON- née 1281 - + 1304 - m. Paris 1303 Robert VII, Comte d'AUVERGNE et de BOULOGNE (+ 1325)
    3. Jean de BOURBON, Baron de CHAROLAIS- né 1283 - + 1316 - m. vers 1309 Jeanne d'ARGIES - 2 enfants:
      1. Beatrix de BOURBON, Baronne de CHAROLAIS- née 1310 - + 1364 - m. 1327 Jean I, Comte d'ARMAGNAC (+ 1373)
      2. Jeanne de BOURBON, Dame de SAINT JUST - née 1312 - + 1383 - m. 1328 Jean I, Comte d'AUVERGNE et de BOULOGNE (+ 1386)
    4. Marie de BOURBON- née 1285 - + Paris 1372
    5. Pierre de BOURBON- né 1287 - Religieux
    6. Marguerite de BOURBON - née 1289 - + Paris 1309 - m. 1308 Jean, Marquis de NAMUR (+ 1330)

     

     

     

     

     

     

    Partie 2 - Suite des Ducs de BOURBON

     

    Jean I, Duc de BOURBON - Duc d'AUVERGNE - né 1381 - + Londres 1434 - m. Paris 1400 Marie de BERRY (1367-1434) - 8 enfants:  

     

    1. Charles I, Duc de BOURBON- Duc d'AUVERGNE - né 1401 - + Moulins 1456 - m. Autun 1425 Agnes de BOURGOGNE (1407-1476) - 18 enfants:
      1. Jean II, Duc de BOURBON- Duc d'AUVERGNE - né 1426 - + Moulins 1488 - m.1) Moulins 1447 Jeanne de FRANCE (1430-1482) - m.2) St Cloud 1484 Catherine d'ARMAGNAC (+ 1487) - m.3) 1487 Jeanne de BOURBON-VENDOME (1465-1512) - 8 enfants dont:
        1. Mathieu de BOURBON, Baron de LA ROCHE-RENIER- Fils illégitime de Marguerite de BRUNANT - dit Le Grand Batard de BOURBON - + Chambrou 1505
        2. Hector de BOURBON- Fils illégitime - Batard de BOURBON - Archevêque de TOULOUSE - + 1502
        3. Marie de BOURBON- Fille illégitime - Batarde de BOURBON - + 1482 - m. Beseneins 1470 Jacques de SAINTE- COLOMBE
        4. Marguerite de BOURBON- Fille illégitime - Batarde de BOURBON, légitimée 1464 - née 1445 - + 1482 - m. Moulins 1462 Jean de FERRIERES (+ 1497)
        5. Charles de BOURBON, Vicomte de LAVEDAN - Fils illégitime de Jeanne Louise d'ALBRET - + 1502 - m. Louise du LION, Vicomtesse de LAVEDAN - Il fit la branche de BOURBON-LAVEDAN, les Vicomtes de LAVEDAN, les Marquis de MALAUSE et les Barons de BASIAN, toutes ces tiges éteintes vers 1750
      2. Marie de BOURBON- née 1428 - + 1448 - m. 1444 Jean d'ANJOU, Duc de LORRAINE (+ 1470)
      3. Philippe de BOURBON, Seigneur de BEAUJEU- né 1430 - + 1440
      4. Charles II, Duc de BOURBON- Cardinal - Archevêque de LYON - né Moulins 1434 - + Lyon 1488 - 1 fille:
        1. Isabelle de BOURBON - Fille illégitime de Gabrielle BASTINE - + Paris 1497 - m. Gilbert de CHANTELOT
      5. Isabelle de BOURBON- née 1436 - + Anvers 1465 - m. Lille 1454 Charles, Duc de BOURGOGNE (+ 1477)
      6. Louis de BOURBON- Prince-Evêque de LIEGE - né 1437 - + assassiné Liege 1482 - 3 enfants:
        1. Pierre de BOURBON, Baron de BUSSET - Fils illégitime de Catherine d'EGMONT - né aux Pays-Bas 1464 - + 1529 - m. 1498 Marguerite de TOURZEL d'ALEGRE, Dame de BUSSET (+ 1531) - Il fit la branche des Comtes de BOURBON-BUSSET qui existent encore actuellement (renvoi 1)
        2. Louis de BOURBON- Fils illégitime de Catherine d'EGMONT - né 1465
        3. Jacques de BOURBON - Fils illégitime de Catherine d'EGMONT - Grand Prieur des Jesuites en France - né 1466 - + 1537
      7. Pierre II, Duc de BOURBON- Seigneur de BEAUJEU - Devient Duc de BOURBON et Duc d'AUVERGNE en 1488 - né 1438 - + Moulins 1503 - m. 1473 Anne de FRANCE, Vicomtesse de THOUARS (connue sous le nom d'Anne de BEAUJEU)(1461-1522) - 2 enfants:
        1. Charles de BOURBON, Comte de CLERMONT- né 1476 - + 1498
        2. Suzanne, Duchesse de BOURBON - Duchesse d'AUVERGNE - née 1491 - + Chatellerault 1521 - m. Moulins 1505 Charles de BOURBON-MONTPENSIER qui deviendra Charles III, Duc de BOURBON (1490-1527)
      8. Catherine de BOURBON- née 1440 - + Doornick 1469 - m. Bruges 1463 Adolphe, Duc de GUELDRES (+ 1477)
      9. Jeanne de BOURBON- née 1442 - + 1493 - m. Bruxelles 1467 Jean II de CHALON, Prince d'ORANGE (+ 1502)
      10. Marguerite de BOURBON- née 1444 - + 1483 - m. Moulins 1472 Philippe I, Duc de SAVOIE (+ 1497)
      11. Jacques de BOURBON- né 1445 - + Bruges 1468
      12. Louis de BOURBON, Comte de ROUSSILLON- dit l'Amiral de BOURBON - Fils illégitime de Jeanne de BOURNAN, légitimé en 1463 - Comte de LIGNY - + Valognes 1487 - m. Paris 1466 Jeanne de VALOIS, Dame de MIREBEAU (1447-1519) - 4 enfants:
        1. Charles de BOURBON-ROUSSILLON, Comte de ROUSSILLON- Comte de LIGNY - + 1510 - m. 1506 Anne de LA TOUR (+ 1530)
        2. Suzanne de BOURBON-ROUSSILLON, Comtesse de ROUSSILLON- Comtesse de LIGNY - née 1466 - + 1531 - m.1) Jean de CHABANNES, Comte de DAMMARTIN - m.2) vers 1510 Charles, Seigneur de BOULAINVILLIERS (+ 1529)
        3. Anne de BOURBON-ROUSSILLON, Dame de MIRABEAU- m. Jean II, Baron d'ARPAJON
        4. Jean de BOURBON - Fils illégitime - Batard de BOURBON - Abbé de SENILLY - né 1465
      13. Renaud de BOURBON- Fils illégitime - Archevêque de NARBONNE - + Montverdun 1483 - 2 enfants:
        1. Charles de BOURBON- Fils illégitime - Evêque de CLERMONT - né 1461 - + Beauregard 1504
        2. Suzanne de BOURBON - Fille illégitime, légitimée en 1501 - m. 1494 Louis de GONTAVES, Seigneur de CHAZELLES
      14. Pierre de BOURBON, Seigneur du BOIS d'OIN- Fils illégitime - Religieux - + 1490 - 2 enfants:
        1. Antoinette de BOURBON- Batarde de BOURBON - m. 1492 Pierre DYENNE
        2. Catherine de BOURBON - Batarde de BOURBON - m. 1492 Pierre HOLIFLANT
      15. Jeanne de BOURBON- Fille illégitime, légitimée en 1492 - m. 1492 Jean du FAY, Seigneur de BRAY
      16. Charlotte de BOURBON- Batarde de BOURBON - + 1489 - m. vers 1488 Odillon de SENAY
      17. Sidonie de BOURBON, Dame de TISON- Batarde de BOURBON - m. 1460 René, Seigneur de BUS
      18. Catherine de BOURBON - Batarde de BOURBON, légitimée en 1452 - Abbesse de Ste Claire d' AIGUEPERSE
    2. Louis de BOURBON, Comte de FOREZ- né 1403 - + Paris 1412
    3. Louis I de BOURBON, Comte de MONTPENSIER- Comte de CLERMONT et de SANCERRE - Dauphin d'AUVERGNE - + 1486 - m.1) Jeanne d'AUVERGNE, Comtesse de CLERMONT et de SANCERRE (+ 1436) - m.2) 1443 Gabrielle de LA TOUR (+ 1486) - 4 enfants:
      1. Gilbert de BOURBON-MONTPENSIER, Comte de MONTPENSIER- Dauphin d'AUVERGNE - Viceroi de NAPLES - né 1443 - + Pozzuolo 1496 - m. 1482 Clara de GONZAGUE (1464-1503) - 6 enfants:
        1. Louise de BOURBON-MONTPENSIER, Duchesse de MONTPENSIER- Dauphine d'AUVERGNE - née 1482 - + 1561 - m.1) St Pierre le Moutier 1499 André de CHAUVIGNY, Vicomte de BROSSE et Prince de DEOLS (+ 1502) - m.2) Moulins 1505 Louis de BOURBON, Prince de LA ROCHE SUR YON (+ 1520)
        2. Louis II de BOURBON-MONTPENSIER, Comte de MONTPENSIER- Dauphin d'AUVERGNE - né 1483 - + Naples 1501
        3. Charles de BOURBON-MONTPENSIER - Charles III, Duc de BOURBON - Comte de MONTPENSIER en 1501 puis par son mariage en 1505 Duc de BOURBON, d'AUVERGNE, de CHATELLERAULT - Devint Connétable et gagne la bataille de MARIGNAN en 1515 - né 1490 - + tué Rome 1527 - m. 1505 Suzanne de BOURBON, Duchesse de BOURBON - 3 enfants morts jeunes et 2 ou 3 batards dont: (voir Renvoi 2)
          1. Catherine de BOURBON - Fille illégitime - Batarde de BOURBON - m. Bertrand SALMART, Seigneur de RESSIS
        4. François de BOURBON-MONTPENSIER, Duc de CHATELLERAULT- né 1492 - + tué Marignan 1515
        5. Renée de BOURBON-MONTPENSIER, Dame de MERCOEUR- née 1494 - + Nancy 1539 - m. Amboise 1515 Antoine II, Duc de LORRAINE (+ 1544)
        6. Anne de BOURBON-MONTPENSIER - née 1495 - + en Espagne 1510
      2. Jean de BOURBON-MONTPENSIER- né 1445 - + 1485
      3. Gabrielle de BOURBON-MONTPENSIER, Comtesse de BENON- née 1447 - + 1516 - m. 1485 Louis de LA TREMOILLE, Prince de TALMOND (+ 1525)
      4. Charlotte de BOURBON-MONTPENSIER - née 1449 - + 1478 - m. 1468 Wolfart de BORSELLE, Comte de GRANDPRE (+ 1487)
    4. Jean de BOURBON, Comte de VELAY- Fils illégitime - Batard de BOURBON - Evêque du PUY - + Rambert 1485
    5. Alexandre de BOURBON- Fils illégitime - Batard de BOURBON - Religieux - + Bar s/Aube 1440
    6. Guy de BOURBON- Fils illégitime - Batard de BOURBON - + 1442
    7. Marguerite de BOURBON- Fille illégitime - Batarde de BOURBON - m. vers 1435 Rodrigo de VILLANDRADO, Comte de RIBADEO
    8. Edmee de BOURBON - Fille illégitime - Batarde de BOURBON

     

    (renvoi 1) - La Famille actuelle de BOURBON-BUSSET fait valoir ses prétentions dynastiques en affirmant que Louis de BOURBON, Prince-Eveque de LIEGE aurait épousé Catherine d'EGMONT et qu'en conséquence leurs 3 fils n'étaient pas illégitimes - Toutefois, aucune trace de ce mariage n'existe et un certain nombre d'indices laisse penser qu'ils se considéraient eux-mêmes comme batards.

    (renvoi 2) - Il existe dans la Région de Bhopal (Indes) depuis le milieu du XVIme siècle une famille de BOURBON qui a donné entre autres un Général (Salvador III de BOURBON vers 1830), un Ministre et Régent de Bhopal (Balthazar de BOURBON vers 1870) et actuellement un Avocat (Balthazar Napoleon de BOURBON) -
    Cette famille descendrait soit 1) de Jean-Philippe de BOURBON-BUSSET (disparu en mer vers 1580), soit 2) d'un fils du Connétable de BOURBON qui, ayant dû s'exiler à la suite d'un duel, fut pris en mer par des pirates puis débarqué en Egypte d'ou il passa en Inde, soit 3) d'un autre fils du Connétable et d'Alaique, Princesse Mongole qui aurait échoué dans la conspiration d'Amboise et serait parti pour l'Inde.
    L'hypothèse la plus vraisemblable est la deuxième


     

     


     

     

    Partie 3 - Les BOURBON-LA MARCHE, BOURBON-VENDOME et BOURBON-CARENCY

     

    Jean de BOURBON-LA MARCHE, Comte de LA MARCHE - Comte de VENDOME et de CASTRES - né 1344 - + Vendome 1393 - m. Paris 1364 Catherine de VENDOME, Comtesse de VENDOME et de CASTRES (+ 1412) - 8 enfants:  

     

    1. Jacques de BOURBON-LA MARCHE, Comte de LA MARCHE- né 1370 - + Besançon 1438 - m. Pampelune 1406 Beatrix d'EVREUX (1392-1416) - 4 enfants:
      1. Isabelle de BOURBON-LA MARCHE- née 1408 - Religieuse à Besançon
      2. Marie de BOURBON-LA MARCHE- née 1410 - Religieuse à Amiens
      3. Eleonore de BOURBON-LA MARCHE, Comtesse de LA MARCHE- Comtesse de CASTRES - Duchesse de NEMOURS - née 1412 - m. 1429 Bernard d'ARMAGNAC, Comte de PARDIAC (+ 1462)
      4. Claude d'AIX - Fils illégitime - Batard de BOURBON - Religieux - + à Dôle
    2. Anne de BOURBON-LA MARCHE- + Paris 1408 - m.1) 1401 Jean de BERRY, Comte de MONTPENSIER (+ 1401) - m.2) Paris 1402 Ludwig VII, Duc de BAVIERE-INGOLSTADT (+ 1447)
    3. Isabelle de BOURBON-LA MARCHE- née 1373 - Religieuse à Poissy
    4. Louis de BOURBON-LA MARCHE, Comte de VENDOME- né 1376 - + Tours 1446 - m.1) 1414 Blanche de ROUCY (+ 1421) - m. 2) Rennes 1424 Jeanne de LAVAL (1406-1468) - 4 enfants dont 2 morts en bas âge:
      1. Jean de BOURBON-VENDOME, Comte de VENDOME- né 1428 - + Lavardin 1478 - m. Angers 1454 Isabelle de BEAUVAU, Dame de LA ROCHE SUR YON (1436-1475) - 10 enfants:
        1. Jeanne de BOURBON-VENDOME, Dame de ROCHEFORT- née 1460 - + 1487 - m. 1478 Louis de JOYEUSE, Comte de GRANDPRE (+ 1498)
        2. Catherine de BOURBON-VENDOME- dite la Pieuse - née 1462 - m. Paris 1484 Gilbert de CHABANNES, Baron de ROCHEFORT
        3. Jeanne de BOURBON-VENDOME- dite la Belle - née 1465 - + 1512 - m.1) 1487 Jean II, Duc de BOURBON (+ 1488) - m. 1495 Jean III, Comte d'AUVERGNE et de BOULOGNE (+ 1501) - m.3) 1503 François de LA PAUSE, Baron de LA GARDE
        4. Renée de BOURBON-VENDOME- née 1468 - + Fontevrault 1534 - Abbesse de FONTEVRAULT
        5. François de BOURBON-VENDOME, Comte de VENDOME- Comte de SAINT-PAUL, de MARLE, de SOISSONS, di CONVERSANO - né 1470 - + Vercelli 1495 - m. 1487 Marie de LUXEMBOURG-BRIENNE, Comtesse de SAINT-PAUL (+ 1547) - 7 enfants dont:
          1. Charles de BOURBON-VENDOME, Duc de VENDOME - né Vendome 1489 - + Amiens 1537 - m. Chateaudun 1513 Françoise, Princesse d'ALENCON et Duchesse de BEAUMONT (1491-1550) - Les premiers Rois de FRANCE de la Maison de BOURBON - Partie 4
          2. François de BOURBON-VENDOME, Duc d'ESTOUTEVILLE- Comte de SAINT-PAUL et de CHAUMONT - né Ham 1491 - + Cotignan 1545 - m. Paris 1535 Adrienne, Duchesse d'ESTOUTEVILLE (1512-1560) - 2 enfants:
            1. François de BOURBON-VENDOME, Duc d'ESTOUTEVILLE- né Hambye 1536 - + 1546
            2. Marie de BOURBON-VENDOME, Duchesse d'ESTOUTEVILLE - née La Ferté sous Jouarre 1539 - + Pontoise 1601 - m.1) 1557 Jean de BOURBON-VENDOME, Comte de SOISSONS (1528-1557) - m.2) 1561 François de CLEVES-NEVERS, Duc de NEVERS (+ 1562) - Div. 1561 - m.3) Leonor, Duc de LONGUEVILLE (+ 1573)
          3. Antonie de BOURBON-VENDOME- née Ham 1493 - + Longueville 1583 - m. Paris 1513 Claude de LORRAINE-GUISE, Duc de GUISE (+ 1550)
          4. Louis de BOURBON-VENDOME- Cardinal - Archevêque de SENS - né Ham 1493 - + Paris 1557
          5. Louise de BOURBON-VENDOME- née La Fere 1495 - + Fontevrault 1575 - Abbesse de FONTEVRAULT
          6. Jacques de VENDOME - Fils illégitime d'Isabelle de GRIGNY - Batard de VENDOME - né 1495
        6. Louis de BOURBON-VENDOME, Prince de LA ROCHE SUR YON- né 1473 - + 1520 - m. 1505 Louise de BOURBON- MONTPENSIER, Duchesse de MONTPENSIER (1482-1561) - Leur descendance releva le nom de MONTPENSIER - 4 enfants:
          1. Suzanne de BOURBON-MONTPENSIER- née 1508 - + 1570 - m. 1529 Claude de RIEUX, Comte d'HARCOURT et d' AUMALE (+ 1532)
          2. Louis de BOURBON-MONTPENSIER, Duc de MONTPENSIER- né Moulins 1513 - + Champigny 1582 - m.1) 1538 Jacqueline de LONGWY, Comtesse de BAR (+ 1561) - m.2) 1570 Catherine de LORRAINE-GUISE (1552-1596) - 6 enfants:
            1. Françoise de BOURBON-MONTPENSIER- née 1539 - + 1587 - m. 1559 Henri de LA MARCK, Duc de BOUILLON et Prince Souverain de SEDAN (+ 1574)
            2. Anne de BOURBON-MONTPENSIER- née 1540 - + 1572 - m. 1561 François de CLEVES-NEVERS, Duc de NEVERS (+ 1562)
            3. Jeanne de BOURBON-MONTPENSIER- née 1541 - + Poitiers 1620 - Abbesse de JOUARRE
            4. François de BOURBON-MONTPENSIER, Duc de MONTPENSIER- Duc de CHATELLERAULT et de SAINT-FARGEAU - Prince Souverain des DOMBES - né 1542 - + Lisieux 1592 - m. 1566 Renée d'ANJOU-MEZIERES, Marquise de MEZIERES (1550-1590) - 1 enfant:
              • Henri de BOURBON-MONTPENSIER, Duc de MONTPENSIER- né Mezieres 1573 - + tué Paris 1608 - m. Reims 1597 Henriette de GRANDPRE, Duchesse de JOYEUSE (1585-1656) - 1 enfant:
                1. Marie de BOURBON-MONTPENSIER, Duchesse de MONTPENSIER - née Gaillon 1605 - + Paris 1627 - m. Nantes 1626 Gaston de FRANCE, Duc d'ORLEANS (+ 1660)
            5. Charlotte de BOURBON-MONTPENSIER- née 1547 - + Anvers 1582 - m. Briel 1575 William d'ORANGE-NASSAU, Stathouder des PAYS-BAS dit le Silencieux (+ 1584)
            6. Louise de BOURBON-MONTPENSIER - née 1548 - + Paris 1586 - Abbesse de FAREMOUTIER
          3. Charles de BOURBON-MONTPENSIER, Prince de LA ROCHE SUR YON- Duc de BEAUPREAU - né 1515 - + Beaupreau 1565 - m. vers 1544 Philippa de MONTESPEDON, Dame de BEAUPREAU (+ 1578) - 2 enfants dont 1 mort en bas âge:
            1. Henri de BOURBON-MONTPENSIER, Marquis de BEAUPREAU - né vers 1546 - + Orleans 1560
          4. Louis de MONTPENSIER - dit Helvis - Fils illégitime - Evêque de LANGRES - + Beaupreau 1565
        7. Charlotte de BOURBON-VENDOME- née 1474 - + Fontevrault 1520 - m. 1490 Engelbert de CLEVES, Comte de NEVERS et d'AUXERRE (+ 1506)
        8. Isabelle de BOURBON-VENDOME- née 1475 - + Caen 1531 - Abbesse de CAEN
        9. Jacques de VENDOME, Baron de LIGNY - Fils illégitime de Philippine de GOURNAY, légitimé 1518 - né 1455 - + 1524 - m. Amiens 1505 Jeanne, Dame de RUBEMPRE -Il eut une descendance éteinte vers 1600
        10. Louis de VENDOME - Fils illégitime de Guyonne de VIEUXVILLE, légitimé 1490 - Evêque d'AVRANCHES - + Tours 1510
      2. Jean de VENDOME, Seigneur de PREAUX - Fils illégitime de Sybil BOSTUM, légitimé 1449 - né Angleterre vers 1420 - + 1496 - m.1) Jeanne d'ILLIERS - m.2) 1451 Gillette PERDRIEL - Il eut 6 enfants
    5. Jean de BOURBON-LA MARCHE, Seigneur de CARENCY- né 1378 - + 1457 - m.1) vers 1416 Catherine d'ARTOIS (1397-vers 1420) - m.2) Le Mans 1420 Jeanne de VENDOME - 9 enfants:
      1. Louis de BOURBON-CARENCY- dit le Brulé - né 1417 - + Paris 1457
      2. Jean de BOURBON-CARENCY- né 1418 - + Compiegne 1458
      3. Jeanne de BOURBON-CARENCY- née 1419 - + Tours 1433
      4. Catherine de BOURBON-CARENCY- née 1421
      5. Pierre de BOURBON-CARENCY, Seigneur de CARENCY- né 1424 - + 1481 - m. vers 1450 Philipotte de PLAINES
      6. Jacques de BOURBON-CARENCY, Seigneur de CARENCY- né 1425 - + vers 1496 - m. vers 1442 Antoinette de LA TOUR (+ 1450) - 2 enfants:
        1. Charles de BOURBON-CARENCY, Prince de CARENCY- Comte de LA MARCHE - né 1444 - + Albret vers 1504 - m.1) 1468 Didiere de VERGY - m.2) 1481 Antoinette de CHABANNES (+ 1490) - m.3) Catherine de TOURZEL d'ALEGRE - 3 enfants:
          1. Bertrand de BOURBON-CARENCY, Prince de CARENCY- né 1494 - + tué Marignan 1515
          2. Jean de BOURBON-CARENCY, Prince de CARENCY- né 1500 - + 1520
          3. Louise de BOURBON-CARENCY, Princesse de CARENCY - m. 1516 François de PERUSSE des CARS (+ 1550)
        2. Jean de BOURBON-CARENCY, Seigneur de ROCHEFORT - né 1446 - m. Jeanne de LILLE
      7. Philippe de BOURBON-CARENCY, Seigneur de DUISANT- né 1429 - + vers 1495 - m. Jeanne de LALAING (+ 1475) - 1 enfant:
        1. Antoine de BOURBON-DUISANT, Seigneur de DUISANT- m. Jeanne de HABART - 3 enfants:
          1. Pierre de BOURBON-DUISANT
          2. Philippe de BOURBON-DUISANT, Seigneur de DUISANT- + 1530
          3. Jeanne de BOURBON-DUISANT - m. Moulins François ROLIN, Seigneur d'AYMERIE
      8. Eleonore de BOURBON-CARENCY- née 1426 - + Tours
      9. Andriette de BOURBON-CARENCY - née 1427 - + Tours
    6. Marie de BOURBON-LA MARCHE, Dame de BREHENCOURT- née 1386 - m. Jean de BAYNES, Seigneur des CROIX
    7. Charlotte de BOURBON-LA MARCHE- née 1388 - + 1422 - m. 1411 Janus II de LUZIGNAN, Roi de CHYPRE (+ 1432)
    8. Jean de LA MARCHE - Fils illégitime - Batard de LA MARCHE - + 1435

     

     

     

     


     

     

    Partie 4 - Les premiers Rois de FRANCE de la Maison de BOURBON

     

    Charles de BOURBON-VENDOME, Duc de VENDOME - né Vendome 1489 - + Amiens 1537 - m. Chateaudun 1513 Françoise, Princesse d'ALENCON et Duchesse de BEAUMONT (1491-1550) - 14 enfants:  

     

    1. Louis de BOURBON-VENDOME, Comte de MARLE- né La Fère 1514 - + Vendome 1516
    2. Marie de BOURBON-VENDOME- née La Fère 1515 - + La Fère 1538
    3. Marguerite de BOURBON-VENDOME- née Nogent 1516 - + La Chapelle d'Angillon 1589 - m. Paris 1538 François I de CLEVES-NEVERS, Duc de CLEVES et de NEVERS (+ 1561)

    Antoine de BOURBON-VENDOME - Antoine, Roi de NAVARRE- Duc de VENDOME en 1537 - Devient Roi de NAVARRE à la mort de son beau-père en 1555 - né La Fère 1518 - + tué aux Andelys 1562 - m. Moulins 1548 Jeanne III d'ALBRET, Reine de NAVARRE et Princesse de BEARN (1528-1572) - 7 enfants dont:

    1. Henri de NAVARRE, Duc de BEAUMONT- né 1551 - + La Flèche 1553

    Les Bourbons ont accédé au trône  de France avec Henri IV. © Rue des Archives 

    1. Henri III, Roi de NAVARRE - Henri IV, Roi de FRANCE- dit le Grand et le Vert Galant - né Pau 1553 - + assassiné Paris 1610 - D'abord Comte de VIANE et Prince de NAVARRE - Gouverneur et Amiral de GUYENNE - Roi de NAVARRE en 1572 - Roi de FRANCE et de NAVARRE en 1589 - m.1) Paris 1572 Marguerite de FRANCE, Duchesse de VALOIS (la Reine Margot)(1553-1615) - Div. 1599 - m.2) Lyon 1600 Marie de MEDICIS (1573-1642) - 17 enfants:
      1. Louis XIII, Roi de FRANCE- dit le Juste - Dauphin puis Roi de FRANCE en 1610 - Comte de BARCELONE en 1641 - né Fontainebleau 1601 - + St Germain en Laye 1643 - m. Bordeaux 25/11/1615 Anne d'AUTRICHE (1601-1666) - 2 enfants:
        1. Louis XIV, Roi de FRANCE - dit le Grand et le Roi Soleil - Dauphin puis Roi de FRANCE en 1643 - né St Germain en Laye 1638 - + Versailles 1715 - Comte de BARCELONE de 1643 à 1652 - m.1) St Jean de Luz 1660 Marie Therese d'AUTRICHE (1638-1683) - m.2) 1684 Françoise d'AUBIGNE, titrée Marquise de MAINTENON et du PARC en 1688 (1635-1719) - Les BOURBONS de Louis XIV à Louis XV - Partie 5
        2. Philippe de FRANCE, Duc d'ORLEANS dit Philippe I d'ORLEANS - Il fut aussi Duc d'ANJOU, Duc de VALOIS, Duc de CHARTRES, Duc de NEMOURS, Duc de MONTPENSIER, Prince de JOINVILLE - Né St Germain en Laye 1640 - + St Cloud 1701 - m.1) Paris 1661 Princesse Henriette d'ANGLETERRE (1644-1670) - m.2) Chalons sur Marne 1671 Princesse Charlotte Elizabeth de BAVIERE, Princesse Palatine (1652-1722) - Famille Royale de FRANCE - Maison d'ORLEANS - voir ce chapitre
      2. Elizabeth de FRANCE- née Fontainebleau 1602 - + Madrid 1644 - m. Bordeaux 25/11/1615 Philippe d'ESPAGNE, Prince des ASTURIES (en 1621 Philippe IV, Roi d'ESPAGNE (1605-1665)
      3. Christine Marie de FRANCE- née Paris 1606 - + Turin 1663 - m. Paris 1619 Victor Amedee de SAVOIE, Prince de PIEMONT (en 1630 Victor Amedee I, Duc de SAVOIE (1587-1637)
      4. Nicolas Henri de FRANCE, Duc d'ORLEANS- né Fontainebleau 1607 - + St Germain en Laye 1611
      5. Gaston de FRANCE, Duc d'ORLEANS- Duc d'ANJOU jusqu'en 1626 puis Duc d'ORLEANS, de CHARTRES, d'ANJOU, de VALOIS et d'ALENCON - né Fontainebleau 1608 - + Blois 1660 - m.1) Nantes 1626 Marie de BOURBON-MONTPENSIER, Duchesse de MONTPENSIER (1605-1627) - m.2) Nancy 1632 Marguerite de LORRAINE (1615-1672) - 8 enfants:
        1. Anne Marie Louise d'ORLEANS, Duchesse de MONTPENSIER- dite la Grande Mademoiselle - née Paris 1627 - + Paris 1693 - m. 1670 Antoine Nompar de CAUMONT la FORCE, Duc de LAUZUN (+ 1723) - Div. 1685
        2. Marguerite Louise d'ORLEANS- née Paris 1645 - + Paris 1721 - m. 1661 Come de MEDICIS, qui devient Grand- Duc de TOSCANE en 1670 (1642-1723) - Div. 1675
        3. Elizabeth d'ORLEANS, Duchesse d'ANGOULEME- née Paris 1646 - + Versailles 1696 - m. St Germain en Laye 1667 Louis Joseph de LORRAINE, Duc de GUISE (1650-1671)
        4. Françoise Madeleine d'ORLEANS- née St Germain en Laye 1648 - + Turin 1664 - m. 1663 Charles Emanuel II, Duc de SAVOIE (+ 1675)
        5. Jean Gaston d'ORLEANS, Duc de VALOIS- né Paris 1650 - + Paris 1652
        6. Marie Anne d'ORLEANS- dite Mlle de CHARTRES - née Paris 1652 - + Blois 1656
        7. Marie d'ORLEANS- Fille illégitime de Marie PORCHER - née 1631
        8. Louis d'ORLEANS, Comte de CHARNY- Fils illégitime de Louise de LA MARBELIERE - né Tours 1638 - + en Espagne 1692 - 1 enfant:
          1. Manuel Luis d'ORLEANS, Duc de CASTELLAMARE - Fils illégitime de Isabelle de WATTEVILLE - né Bruxelles 1677 - + Naples 1740 - m.1) Tereza de GODOY y PONCE de LEON (1682-1734) - m.2) Naples 1739 N. della SCALA
      6. Henriette Marie de FRANCE- née Paris 1609 - + Colombes 1669 - m. 1625 Charles I, Roi d'ANGLETERRE et d'ECOSSE (1600-1649)
      7. Marie de BOURBON- Fille illégitime - Batarde de BEARN - née 1571 - m. Daniel DUPUY, Seigneur de PORTES
      8. Cesar de VENDOME, Duc de VENDOME- Duc de BEAUFORT, de MERCOEUR, de PENTHIEVRE et d'ETAMPES - Prince de MARTIGUES - Fils illégitime de Gabrielle d'ESTREES, Duchesse de BEAUFORT, légitimé en 1595 - né Coucy 1594 - + Paris 1665 - m. 1608 Françoise de LORRAINE, Duchesse de MERCOEUR (1592-1669) - 3 enfants:
        1. Louis I, Duc de VENDOME- Duc de MERCOEUR du vivant de son père puis Duc de VENDOME - né Paris 1612 - + Aix en Provence 1669 - m. 1651 Laure MANCINI (1636-1657) Il entre dans les ordres à la mort de sa femme et devient Cardinal 1667 - 4 enfants:
          1. Louis II Joseph, Duc de VENDOME- Duc de MERCOEUR, d'ETAMPES, de PENTHIEVRE et de BEAUFORT - Prince d'ANET et de MARTIGUES - Vice Roi de CATALOGNE en 1695 - né Paris 1654 - + Vinaros 1712 - m. Sceaux 1710 Princesse Marie Anne de BOURBON-CONDE (1678-1718)
          2. Philippe de VENDOME- dit le Chevalier de VENDOME - Grand Prieur de l'Ordre de MALTE - né Paris 1655 - + Paris 1727
          3. Jules Cesar de VENDOME- né Paris 1657 - + Paris 1660
          4. Françoise d'ANET - Fille illégitime - + 1696 - m. N.ARGUIER
        2. Elizabeth de VENDOME- dite Mlle de VENDOME - née Paris 1614 - + Paris 1664 - m. Paris 1643 Charles Amedee de SAVOIE, Duc de NEMOURS (+ 1652)
        3. François de VENDOME, Duc de BEAUFORT - dit le Roi des Halles - né Paris 1616 - + tué en Crète 1669
      9. Catherine Henriette de VENDOME- Fille illégitime de Gabrielle d'ESTREES, Duchesse de BEAUFORT, légitimée en 1597 - dite Mlle de VENDOME - née Rouen 1596 - + Paris 1663 - m. Paris 1619 Charles de LORRAINE, Duc d'ELBOEUF (1596-1657)
      10. Alexandre de BOURBON- Fils illégitime de Gabrielle d'ESTREES, Duchesse de BEAUFORT, légitimé 1599 - dit Le Chevalier de VENDOME - Abbé de MARMOUTIER - né Nantes 1598 - + Vincennes 1629
      11. Gaston Henri de BOURBON, Duc de VERNEUIL- Fils illégitime de Catherine Henriette de BALZAC, Marquise de VERNEUIL, légitimé en 1603 - Evêque de METZ - né 1601 - + Verneuil 1682 - m. Paris 1668 Charlotte SEGUIER (1622-1704)
      12. Gabrielle Angelique de BOURBON- Fille illégitime de Catherine Henriette de BALZAC, Marquise de VERNEUIL - dite Mlle de VERNEUIL - née Paris 1603 - + Metz 1627 - m. Lyon 1622 Bernard de NOGARET de LA VALETTE de FOIX, Duc d'EPERNON et de LA VALETTE (1592-1661)
      13. Antoine de BOURBON, Comte de MORET- Fils illégitime de Jacqueline de BUEIL, Comtesse de MORET, légitimé en 1608 - né Moret 1607 - + tué Castelnaudary 1632
      14. Jeanne Baptiste de BOURBON- Fille illégitime de Charlotte des ESSARTS, Comtesse de ROMORANTIN, légitimée 1608 - Abbesse de FONTEVRAULT - née 1608 - + Fontevrault 1670
      15. Marie Henriette de BOURBON - Fille illégitime de Charlotte des ESSARTS, Comtesse de ROMORANTIN - Abbesse de CHELLES - née 1609 - + Chelles 1629
    2. Louis de NAVARRE, Comte de MARLE- né Gaillon 1555 - + 1557
    3. Catherine de NAVARRE, Duchesse d'ALBRET- Comtesse d'ARMAGNAC et de RODEZ - née Paris 1559 - + Nancy 1604 - m. St Germain en Laye 1599 Henri de LORRAINE, Duc de BAR (1563-1624)(devenu en 1608 Henri II, Duc de LORRAINE)
    4. Charles de BOURBON- Fils illégitime de Louise de LA BERAUDIERE - Archevêque de ROUEN - né 1554 - + Marmoutier 1610
    5. Jacqueline d'ARTIGULOUVE - Fille illégitime - m. N. de NAVAILLES
    1. François de BOURBON-VENDOME, Comte d'ENGHIEN- né La Fère 1519 - + La Rocheguyon 1546
    2. Madeleine de BOURBON-VENDOME- née La Fère 1521 - Abbesse de POITIERS
    3. Louis de BOURBON-VENDOME- né La Fère 1522 - + La Fère 1525
    4. Charles de BOURBON-VENDOME - Cardinal - Archevêque de ROUEN - né La Ferté sous Jouarre 1523 - + Fontenay le Comte 1590 -Il eut 1 fils illégitime
    5. Catherine de BOURBON-VENDOME- née Deffans 1525 - + Paris 1594 - Abbesse de SOISSONS
    6. Renée de BOURBON-VENDOME- née St Germain en Laye 1527 - + Chelles 1583 - Abbesse de CHELLES
    7. Jean de BOURBON-VENDOME, Duc d'ESTOUTEVILLE - Comte de SOISSONS et d'ENGHIEN - né La Fère 1528 - + tué St Quentin 1557 - m. 1557 Marie de BOURBON-VENDOME, Duchesse d'ESTOUTEVILLE (1539-1601) -Il eut 1 fils illégitime
    8. Eleonore de BOURBON-VENDOME- née Paris 1532 - + Fontevrault 1611 - Abbesse de FONTEVRAULT
    9. Louis de BOURBON-VENDOME - Louis I de BOURBON-CONDE, Prince de CONDE - Duc d'ENGHIEN - né Vendome 1535 - Prisonnier puis tué à Jarnac 1569 - ep. 1551 Eleonore de ROYE, Comtesse de ROUCY et Dame de CONTI (1535-1564) - rem. Vendome 1565 Françoise d'ORLEANS-ROTHELIN (1549-1601) - Il fit les branches de BOURBON-CONDE et BOURBON-CONTI - Voir ce Chapitre
    10. Nicolas Charles de BOURBON - Fils illégitime de Nicole de BOARD - Batard de BOURBON - m. Jeanne de BORDEIX -Il laissa 6 enfants

     

     

     

     


     

     

    Partie 5 - Les BOURBONS de Louis XIV à Louis XV

     

    Louis XIV, Roi de FRANCE - dit le Grand et le Roi Soleil - Dauphin puis Roi de FRANCE en 1643 - né St Germain en Laye 1638 - + Versailles 1715 - Comte de BARCELONE de 1643 à 1652 - m.1) St Jean de Luz 1660 Marie Therese d'AUTRICHE (1638-1683) - m.2) 1684 Françoise d'AUBIGNE, titrée Marquise de MAINTENON et du PARC en 1688 (1635-1719) - 23 enfants dont:  

     

    1. Louis de FRANCE, Dauphin- dit le Grand Dauphin - né Fontainebleau 1661 - + Meudon 1711 - m.1) 1680 Marie Anne de BAVIERE (1660-1690) - m.2) secretement vers 1695 Marie Emilie JOLY de CHOIN, titrée Comtesse de BURY (1663-1732) - 6 enfants:
      1. Louis de FRANCE, Duc de BOURGOGNE puis Dauphin- dit le Petit Dauphin - né Versailles 1682 - + Marly 1712 - m. Versailles 1697 Princesse Marie Adelaide de SAVOIE (1685-1712) - 3 enfants dont:
        1. Louis de FRANCE, Duc de BRETAGNE puis Dauphin- né Versailles 1707 - + Versailles 1712
        2. Louis XV, Roi de FRANCE- dit le Bien Aimé - D'abord Duc d'ANJOU puis Dauphin puis Roi sous la Régence de Philippe d'ORLEANS jusqu'à sa majorité - né Versailles 1710 - + Versailles 1774 - m. Fontainebleau 1725 Marie LESZCZYNSKA, fille du Roi de POLOGNE (1703-1768) - 10 enfants plus une vingtaine de batards - Seuls ceux dont sa paternité est certaine sont mentionnés ci-dessous:
          1. Elizabeth de FRANCE- née Versailles 1727 - + Versailles 1759 - m. 1739 Philippe, Infant d'ESPAGNE qui deviendra Duc de PARME (+ 1765)
          2. Henriette de FRANCE- née Versailles 1727 - + Versailles 1752
          3. Marie Louise de FRANCE- née Versailles 1728 - + Versailles 1733
          4. Louis de FRANCE, Dauphin - né Versailles 1729 - + Fontainebleau 1765 - m.1) 1744 Infante Marie Therese d'ESPAGNE (1726-1746) - m.2) 1747 Princesse Maria Josefa de SAXE (1731-1767) - Les derniers Rois de FRANCE de la branche de BOURBON - Partie 6
          5. Philippe Louis de FRANCE, Duc d'ANJOU- né Versailles 1730 - + Versailles 1733
          6. Marie Adelaide de FRANCE- née Versailles 1732 - + Trieste 1800
          7. Victoire de FRANCE- née Versailles 1733 - + Trieste 1799
          8. Sophie de FRANCE- née Versailles 1734 - + Versailles 1782
          9. Therese de FRANCE- née Versailles 1736 - + Fontevrault 1744
          10. Louise Marie de FRANCE- née Versailles 1737 - + St Denis 1787
          11. Charles de VINTIMILLE, Marquis du LUC - dit le Demi Louis - Fils illégitime de Pauline Felicite de MAILLY- NESLE - né Versailles 1741 - + St Germain en Laye 1814 - m. Versailles 1764 Adelaide de CASTELLANE (1747-1770) - D'où postérité
          12. Agathe Louise de SAINT-ANTOINE de SAINT-ANDRE- Fille illégitime de Marie-Louise O'MURPHY - née Paris 1754 - + Paris 1774 - m. Paris 1773 René Jean de LA TOUR du PIN, Marquis de LA CHARCE (1750-1781)
          13. Philippe de NARBONNE-LARA, Duc de NARBONNE-LARA- Fils illégitime (?) de Françoise de CHALUS - né Parme 1750 - + Paris 1834 - m. 1771 Antoinette de LA ROCHE-AYMON
          14. Louis de NARBONNE-LARA, Comte de NARBONNE-LARA- Fils illégitime (?) de Françoise de CHALUS - né Parme 1755 - + Torgau 1813 - m. Paris 1782 Marie Adelaide de MONTHOLON (1767-1848)
          15. Agnes Louise de MONTREUIL- Fille illégitime de Marguerite Catherine HAYNAULT - née Paris 1760 - + Montmelas 1837 - m. Paris 1788 Gaspard d'AROD, Comte de MONTMELAS (+ 1815)
          16. Anne Louise de LA REALE- Fille illégitime de Marguerite Catherine HAYNAULT - née Versailles 1763 - + St Germain en Laye 1831 - m. Paris 1780 Gabriel, Comte de GESLIN (+ 1796)
          17. Agnes Lucie AUGUSTE- Fille illégitime de Lucie Madeleine d'ESTAING - née Paris 1761 - + Boysseulh 1822 - m. Paris 1777 Charles, Marquis de BOYSSEULH (1753-1808)
          18. Aphrodite Lucie AUGUSTE- Fille illégitime de Lucie Madeleine d'ESTAING - née Versailles 1763 - + Artonne 1819 - m. Paris 1784 Louis Jules, Comte de BOYSSEULH (1758-1792)
          19. Louis Aimé de BOURBON- dit l'Abbé de BOURBON - Fils illégitime de Anne COUFFIER de ROMANS, légitimé 1762 - né Passy 1762 - + Naples 1787
          20. Benoit Louis le DUC- Fils illégitime de Louise Jeanne TIERCELIN de LA COLLETERIE - né Paris 1764 - + vers 1837 - Religieux
          21. Julie Marie Françoise FILLEUL- Fille illégitime de Irene du BUISSON de LONGPRE - née Longpre 1751 - + Paris 1822 - m.1) Menars 1767 Abel François POISSON, Marquis de VANDIERES, de MARIGNY et de MENARS (1725-1781) - m.2) 1783 François de LA CROPTE, Marquis de BOURZAC (+ 1804) - Div. 1793
          22. Adelaide Louise Françoise de SAINT-GERMAIN- Fille illégitime de Catherine Eleonore BERNARD (ou BENARD) - née Versailles 1769 - + Thauvenay 1850 - m. Valence 1797 Jean Pierre BACHASSON, Comte de MONTALIVET (1766-1823)
          23. Charles Louis CADET de GASSICOURT - Fils illégitime de Marie Therese BOISSELET - né Paris 1769 - + Paris 1821 - m. Paris 1789 Madeleine Felicite BAUDET (1775-1830) - Div. 1798
      2. Prince Philippe de FRANCE, Duc d'ANJOU - Felipe V, Roi d'ESPAGNE - Devient Roi d' ESPAGNE en 1700 - Abdique en faveur de son fils en 1724 mais reprend le trône 6 mois après à la mort de celui-ci - né Versailles 1683 - + Madrid 1746 - m.1)1701 Princesse Louise de SAVOIE (1688-1714) - m.2) 1714 Princesse Elizabeth FARNESE (1692-1766) - D'où les Familles Royales d'ESPAGNE, des DEUX-SICILES et de PARME - Voir ces Chapitres
      3. Charles de FRANCE, Duc de BERRY - Duc d'ALENCON et d'ANGOULEME - né Versailles 1686 - + Marly 1714 - m. Versailles 1710 Princesse Louise d'ORLEANS (1695-1719) - 4 enfants, tous morts en bas âge
      4. Louise Emilie de VAUTEDARD- Fille illégitime de Marie Anne de CAUMONT la FORCE - née 1694 - + Paris 1719 - m. Nicolas MESNAGER (+ 1714)
      5. Anne Louise de FLEURY - Fille illégitime de Françoise PITEL de LONGCHAMP - née Meudon 1695 - + Tours 1716 - m. 1715 Antoine d'AVAUGOUR (+ 1756)
    2. Marie Therese de FRANCE- née St Germain en Laye 1667 - + St Germain en Laye 1672
    3. Philippe Charles de FRANCE, Duc d'ANJOU- né St Germain en Laye 1668 - + St Germain en Laye 1671
    4. Louis de BOURBON, Comte de VERMANDOIS- Fils illégitime de Louise Françoise de LA BAUME le BLANC, titrée Duchesse de LA VALLIERE et de VAUJOURS, légitimé en 1669 - Amiral - né St Germain en Laye 1667 - + Kortrijk 1687
    5. Marie Anne de BOURBON, Duchesse de LA VALLIERE- dit Mlle de BLOIS - Fille illégitime de Louise Françoise de LA BAUME le BLANC, titrée Duchesse de LA VALLIERE et de VAUJOURS, légitimée en 1667 - née Vincennes 1667 - + Paris 1739 - m. St Germain en Laye 1680 Louis Armand I de BOURBON-CONTI, Prince de CONTI (1661-1685)
    6. Louis Auguste de BOURBON, Duc du MAINE et d'AUMALE- Fils illégitime de Françoise Athenais de ROCHECHOUART-MORTEMART, Marquise de MONTESPAN, légitimé en 1673 - Prince Souverain des DOMBES - né St Germain en Laye 1670 - + Sceaux 1736 - m. Versailles 1692 Princesse Anne Louise de BOURBON-CONDE (Mlle de CHAROLAIS)(1676-1753) - 7 enfants dont 4 morts en bas âge:
      1. Louis Auguste de BOURBON, Duc d'AUMALE- Prince de DOMBES - né Versailles 1700 - + Fontainebleau 1755
      2. Louis Charles de BOURBON, Comte d'EU- Prince de DOMBES - né Sceaux 1701 - + Sceaux 1775
      3. Louise Françoise de BOURBON - dite Mlle du MAINE - née Versailles 1707 - + Anet 1743
    7. Louis Cesar de BOURBON, Comte de VEXIN- Fils illégitime de Françoise Athenais de ROCHECHOUART-MORTEMART, Marquise de MONTESPAN, légitimé en 1673 - Prince Souverain des DOMBES - né Le Genitois 25/11/1672 - + Paris 1683
    8. Louise Françoise de BOURBON- dite Mlle de NANTES - Fille illégitime de Françoise Athenais de ROCHECHOUART-MORTEMART, Marquise de MONTESPAN, légitimée en 1673 - née Doornick 1673 - + Paris 1743 - m. Versailles 1685 Louis III de BOURBON-CONDE, Prince de CONDE (+ 1710)
    9. Louise Marie Anne de BOURBON- dite Mlle de TOURS - Fille illégitime de Françoise Athenais de ROCHECHOUART-MORTEMART, Marquise de MONTESPAN, légitimée en 1676 - née St Germain en Laye 1674 - + Bourbon l'Archambault 1681
    10. Louise de MAISONBLANCHE- Fille illégitime de Claude de VIN, dite Mlle des OEILLETS - née 1676 - + La Queue 1718 - m. Paris 1696 Bernard de PREZ, Baron de LA QUEUE (+ 1740)
    11. Françoise Marie de BOURBON- dite Mlle de BLOIS - Fille illégitime de Françoise Athenais de ROCHECHOUART-MORTEMART, Marquise de MONTESPAN, légitimée en 1681 - née Maintenon 1677 - + Paris 1749 - m. Versailles 1692 Philippe II, Duc d'ORLEANS (+ 1723)
    12. Louis Alexandre de BOURBON, Duc de PENTHIEVRE et de RAMBOUILLET- Fils illégitime de Françoise Athenais de ROCHECHOUART-MORTEMART, Marquise de MONTESPAN, légitimé en 1681 - né Versailles 1678 - + Rambouillet 1737 - m. Paris 1723 Marie Victoire de NOAILLES (1688-1766) - 3 enfants:
      1. Louis Jean Marie de BOURBON-PENTHIEVRE, Duc de PENTHIEVRE- Duc de RAMBOUILLET, d'AUMALE et de GISORS - né Rambouillet 1725 - + Bizy 1793 - m. Versailles 1744 Teresa d'ESTE (1726-1754) - 7 enfants dont:
        1. Louis Marie de BOURBON-PENTHIEVRE- né Versailles 1746
        2. Louis Alexandre de BOURBON-PENTHIEVRE, Prince de LAMBALLE- né Paris 1747 - + Louveciennes 1768 - m. 1767 Princesse Marie Therese de SAVOIE (+ 1792)
        3. Jean Marie de BOURBON-PENTHIEVRE, Duc de CHATEAUVILLAIN- né Paris 1748 - + Paris 1755
        4. Vincent Marie de BOURBON-PENTHIEVRE, Comte de GUINGAMP- né Paris 1750 - + Versailles 1752
        5. Louise Marie de BOURBON-PENTHIEVRE - dite Mlle de PENTHIEVRE - née Paris 1753 - + Ivry 1821 - m. Versailles 1769 Louis Philippe II, Duc d'ORLEANS (+ 1793)
      2. Louis Alexandre de SAINTE FOY- Fils illégitime de Madeleine AUMONT - né 1720 - + jeune
      3. Philippe Auguste de SAINTE FOY - Fils illégitime de Madeleine AUMONT - dit le Chevalier d'ARCQ - né Paris 1721 - + Paris 1795 - m. Paris 1772 Marie RICHARD (+ 1801) - Il eut 1 fille

     

     

     

     


     

     

    Partie 6 - Les derniers Rois de FRANCE de la Branche de BOURBON

     

    Louis de FRANCE, Dauphin - né Versailles 1729 - + Fontainebleau 1765 - m.1) 1744 Infante Marie Therese d'ESPAGNE (1726-1746) - m.2) 1747 Princesse Maria Josefa de SAXE (1731-1767) - 11 enfants dont:  

     

    1. Marie Therese de FRANCE- née Versailles 1746 - + Versailles 1748
    2. Marie Zephyrine de FRANCE- née Versailles 1750 - + Versailles 1755
    3. Louis Joseph de FRANCE, Duc de BOURGOGNE- né Versailles 1751 - + Versailles 1761
    4. Xavier Marie de FRANCE, Duc d'AQUITAINE - né Versailles 1753 - + Versailles 1754 Louis XVI
    5. Louis XVI, Roi de FRANCE- D'abord Duc de BERRY - né Versailles 1754 - + guillotiné Paris 1793 - m. Versailles 1770 Archiduchesse Marie Antoinette d'AUTRICHE (1755-1793) - 4 enfants:
      1. Marie Therese de FRANCE, Comtesse de MARNES- née Versailles 1778 - + Frohsdorf 1851 - m. Mitau 1799 Louis d'ARTOIS, Duc d'ANGOULEME (1775-1844)
      2. Louis Joseph de FRANCE, Dauphin- né Versailles 1781 - + Meudon 1789
      3. Louis XVII, Roi de FRANCE - D'abord Duc de NORMANDIE puis Dauphin - né Versailles 1785 - + Paris 1795 - Il ne régna jamais mais fut reconnu comme Roi de France par plusieurs Cours Etrangères - Voir la page spéciale intitulée Louis XVII
      4. Marie Sophie de FRANCE - née Versailles 1786 - + Versailles 1787
    6. Louis XVIII, Roi de FRANCE- Comte de PROVENCE - Duc d'ANJOU, d'ALENCON et de BRUNOY - Comte du MAINE, du PERCHE et de SENONCHES - né Versailles 1755 - + Paris 1824 - m. 1771 Princesse Marie Louise de SAVOIE (1753-1810)
    7. Charles X, Roi de FRANCE- Comte d'ARTOIS - Duc d'ANGOULEME, de BERRY, d'AUVERGNE, de CHATEAUROUX - Après son départ en exil, il prendra le nom de Comte de PONTHIEU - né Versailles 1757 - + Goritz 1836 - m. 1773 Princesse Marie Therese de SAVOIE (1756-1805) - 4 enfants:
      1. Louis Antoine d'ARTOIS, Duc d'ANGOULEME et Dauphin- né Versailles 1775 - + Goritz 1844 - m. Mitau 1799 Princesse Marie Therese de FRANCE, Comtesse de MARNES (1778-1851) - Il renonce à la couronne en 1830 et prend le titre de Comte de MARNES
      2. Sophie d'ARTOIS- née Versailles 1776 - + Versailles 1783
      3. Charles Ferdinand d'ARTOIS, Duc de BERRY- né Versailles 1778 - + assassiné Paris 1820 - m. 1816 Princesse Marie Caroline de BOURBON des DEUX-SICILES (1798-1870) - 8 enfants dont:
        1. Louise d'ARTOIS, Comtesse de ROSNY- née Paris 1819 - + Venise 1864 - m. Frohsdorf 1845 Charles III, Duc de PARME (1823-1854)
        2. Henri d'ARTOIS, Duc de BORDEAUX et Comte de CHAMBORD- Proclamé Roi par Charles X sous le nom de Henri V - né Paris 1820 - + Frohsdorf 1883 - m. 1846 Archiduchesse Marie Therese d'AUTRICHE-ESTE (1817-1886) - Il fut le dernier descendant mâle de Louis XV
        3. Charlotte de BOURBON, Comtesse d'ISSOUDUN- Fille illégitime de Amy BROWN, légitimée 1820 - née Londres 1808 - + Turin 1886 - m. Paris 1823 Ferdinand de FAUCIGNY-LUCINGE, Prince de CYSTRIA (1789-1866)
        4. Louise de BOURBON, Comtesse de VIERZON- Fille illégitime de Amy BROWN, légitimée 1820 - née Londres 1809 - + La Contrie 1891 - m. Paris 1827 Baron Athanase Charles de CHARETTE de LA CONTRIE (+ 1848)
        5. Charles Louis OREILLE de CARRIERE - Fils illégitime de Eugenie OREILLE - né 1815 - + 1858 - m. Elizabeth JUGAN -Il eut 1 fils
        6. Ferdinand OREILLE de CARRIERE - Fils illégitime de Eugenie OREILLE - né 1820 - + 1876 - m. Louise Eugenie ANCELLE -Il eut 1 fille
      4. Marie Therese d'ARTOIS - née Versailles 1783 - + Choisy le Roi 1783
    8. Clothilde de FRANCE- née Versailles 1759 - + Naples 1802 - m. 1775 Charles Emanuel IV, Roi de SARDAIGNE (+ 1819)
    9. Elizabeth de FRANCE- née Versailles 1764 - + guillotinée Paris 1794
    10. Auguste DADONVILLE - Fils illégitime de Marie Anne de VIDAL - Religieux - né Boinvilliers 1758 - + guillotiné Paris 1794

     

     

    sources

    http://www.genroy.fr/bourbon.htm

     

     

     

     

     

     

     

     

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     La famille d’Orléans en 1885

     

     

    Autour de la Famille de France, un peu de généalogie

    La récente vidéo du Prince Jean, invité par Michel Fields, en a montré la nécessité, par les commentaires qu'elle a suscités: il n'est certainement pas inutile de prendre quelques instants pour préciser deux ou trois choses sur la Famille royale, et pour bien voir qui est qui, et qui vient d'où....

    Nous avons commencé par rappeler à nos correspondants que le prénom Louis-Philippe avait été porté plusieurs fois: le père et le grand-père du roi Louis-Philippe le portèrent, et il fut donné encore deux fois après lui: à son petit-fils (le futur Philippe VII) et à son arrière-petit-fils (le fils du précédent, futur Philippe VIII).

    Cette précision apportée, approfondissons donc, maintenant, notre périple généalogique, en partant de Louis-Philippe .

    Le roi Louis-Philippe avait cinq fils.....

     
    LOUIS PHILIPPE.jpg
     

    En regardant la scène de gauche à droite:

    - le Prince de Joinville (François, ci dessous). C'est celui qui vint visiter chez lui, à Martigues, le grand-père maternel de Maurras (qui s'appelait Garnier) avec qui il naviguait. Une stèle du jardin de Charles Maurras perpétue le souvenir de cette visite.

    Les Maurras, en effet, sont originaires de Roquevaire (où Charles est enterré avec sa mère, son père et son frère; seul son coeur est à Martigues, dans son jardin). La maison de Martigues vient donc à la famille Maurras par sa mère, qui est une Garnier, pas par son père.

    C'est également de son grand-père Garnier que Maurras tirait son vif désir d'être marin (désir insatisfait, on le sait: Maurras en parle, entre autre, dans son poème Destinée...).

    Il est à noter que le prince de Joinville a participé très concrètement à l'évolution de la marine à vapeur française par sa vision moderne de cette marine, ses écrits et son expérience d'Amiral de la Royale....

    JOINVILLE.jpg

    - le Duc de Montpensier.

    - le Duc d'Orléans. Ferdinand, celui dont Ingres a fait le grand portrait (ci dessous) entré au Louvre récemment. Père de deux enfants, dont nous allons parler, il est mort accidentellement en 1842.

    ingres-duc-d-orleans.jpg

    - le Duc de Nemours.

    - le Duc d'Aumale (Henri). Lui aussi père de deux enfants, qu'il vit mourir très jeunes, c'est lui qui donna Chantilly et toutes ses collections à l'Institut.

    DUC D'AUMALE 1.jpg

    Malgré cette nombreuse postérité masculine de Louis-Philippe, c'est du seul Ferdinand, mort prématurément et accidentellement en 1842, que descendent tous les représentants de la Famille de France jusqu'à nos jours.

    Ferdinand avait deux fils: Louis-Philippe et Robert, duc de Chartres.

    - Louis-Philippe Albert deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord, lorsque la fusion sera réalisée entre les légitimistes et les orléanistes ("...Les Orléans sont mes fils..."). Philippe VII, et non Louis-Philippe II, car, s’il avait pris le nom de Louis-Philippe II, cela aurait heurté bon nombre de Légitimistes qui auraient vu là, au mieux une maladresse, au pire une provocation. Il préféra donc, sagement, dépasser « par le haut » la querelle dynastique, en s’enracinant dans le plus profond de notre histoire, puisqu’il remontait ainsi à Philippe VI, premier souverain de la dynastie des Valois, sous lequel commença la guerre de Cent ans.

    Il résidait à l'Hôtel Matignon, où il menait grand train et d'où il organisait une intense activité dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger.

    C'est ce qui amena la cruelle et inique Loi d'exil de 1886. Le Prince dut quitter le territoire national.

    PHILIPPE VIII.JPG

    Il fut le père de Philippe VIII, mort sans héritier (ci dessus). C'est Philippe VIII que les fondateurs de l'Action Française allèrent visiter à Bruxelles. C'était l'époque de l'Enquète sur la Monarchie, on jetait les bases du mouvement royaliste, au XXème siècle. C'est aussi de lui que Maurras disait, en substance, qu'il aurait fait un grand roi; un grand roi qui avait manqué à la France. C'est lui qui, en 1905, a fait ce voyage scientifique au Grooenland et au Pôle Nord, dans les traces duquel le Prince Jean a voulu marcher il y a peu. Il est à noter que le Muséum d'Histoire Naturelle s'est enrichi des collections réunies par Philippe VIII...

    - A la mort sans héritier de Philippe VIII, ce fut donc son cousin Jean, duc de Guise, qui devint Jean III.

    Jean III était le fils de Robert, duc de Chartres, le deuxième fils de Ferdinand. La boucle est ainsi bouclée, pour ainsi dire: c'est donc du seul Ferdinand, et non des quatre, ou de l'un ou l'autre des quatre autres fils de Louis-Philippe, que descendent les représentants actuels de notre Famille de France.

    Jean III est le père d'Henri VI (ci dessous), le Comte de Paris des Mémoires d'exil et de combat (qui rentra en France en 1950, la Loi d'exil ayant été abrogée, au bout de 64 ans); lui-même père d'Henri VII, l'actuel Comte de Paris; lui-même père de l'actuel Prince Jean, qui sera donc Jean IV, et de son frère Eudes, duc d'Angoulême.

    HENRI VI.jpg
     
     
     
     
     
     
     
    sources
     
     
     
     
     
     
     
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    L'aventure au trésor : les magots de France

     

     

     

    Il ne se passe pas beaucoup de semaines sans que la presse ne relate la découverte d'un trésor sur le sol de France. C'est le coup de pioche d'un maçon dans le mur d'une vieille ferme, la charrue d'un laboureur dans un champ, l'heureuse découverte d'un enfant jouant dans des ruines, et roulent les pièces d'or et tintinnabulent les pierreries qui dormaient depuis des siècles.
     

    En effet, la France occupe une toute première place dans la chasse mondiale aux trésors. Elle doit cette place privilégiée à son passé tumultueux où, tout au long de son histoire, se sont succédées invasions, révolutions et guerres civiles.

     

    Une cassette de diamants

     

    A la limite de l'Alsace, des Vosges et de la Lorraine s'étendait jadis le fief des puissants comtes de Dabo, pays de forêts, d'eaux vives et de brumes.
     

    Lors de la guerre de Trente ans, les seigneurs de Dabo prirent le parti de la France et guerroyèrent à ses côtés. Mais, sitôt après le traité de Westphalie, ils refusèrent de prêter hommage à Louis XIV et se réfugièrent en Palatinat.

     

    Leur forteresse réputée imprenable, le puissant Dagsburg, fut occupée par un seigneur pillard de Rhénanie, surnommé « le Prince Noir », qui en fit son repaire. Celui-ci amassa au Dagsburg un immense butin provenant du pillage de châteaux voisins et de rapines aussi nombreuses que variées, pendant que se balançaient à l'immense gibet du Schaeferhof les corps de tous ceux qui avaient osé s'opposer à lui.

     

    Mais le « Prince Noir » n'était pas un simple brigand dépourvu de toute envergure. Son ambition et son audace le poussèrent à traiter avec Guillaume d'Orange : la bande harcellerait les troupes françaises et gênerait leurs communications. Pour prix de cette alliance, le brigand devenu franc-tireur reçut une énorme quantité de diamants bruts.
     

    Toutefois, en 1679, le colonel français de Bois-David vint mettre le siège devant le Dagsburg dont il parvint, après maints efforts, à s'emparer. Les brigands furent passés au fil de l'épée et le « Prince Noir » mis à la torture. Car les Français, s'ils avaient récupéré le trésor en or et le butin des pillages, ne parvenaient pas à découvrir la fabuleuse cassette aux diamants...
     

    Aucune parole ne sortit de la bouche crispée du « Prince Noir ». Mais lorsque, épuisé par les supplices, il sentit qu'il allait mourir, il trouva quand même assez de force pour s'écrier : « Maudits soient ceux qui toucheront à mon trésor ! » Puis il expira.

     

    Depuis, bien des chercheurs ont tenté de récupérer les diamants maudits du « Prince Noir ». Et beaucoup ont trouvé la mort dans des circonstances demeurées mystérieuses...

    La cassette de diamants, d'après des observations et suivant certains renseignements se recoupant, se trouverait dans une vaste salle souterraine, nœud d’un véritable réseau de galeries.

     

    Dans une cave à champagne

     

    A Reims, une célèbre marque de champagne utilise comme caves d'anciennes crayères creusées par les premiers chrétiens et par-dessus lesquelles fut jadis construite une des plus importantes abbayes de la ville, l’abbaye bénédictine de Saint-Niçaise. Or, à la Révolution, les Sans-culottes envahirent l'abbaye qu'ils saccagèrent et dont ils massacrèrent les moines. Mais ils ne purent mettre la main sur le trésor amassé depuis des siècles par les Bénédictins.

    Celui-ci, sans doute, se trouve toujours dans une chapelle secrète du sous-sol dans laquelle les moines se rendaient jadis une fois l’an pour une mystérieuse cérémonie.

     

    Les trésors sont nombreux en Flandres : trésors gallo-romains, de l'époque médiévale et du XIIIe siècle.
     

    Lors de la guerre dite de « dévolution », Louis XIV entame une campagne-éclair en Flandre espagnole. Le 9 juillet 1667, l'armée française se présente devant Orchies que les Espagnols abandonnent sans même tenter de combattre.
     

    Toutefois, s'ils fuyaient la riche cité flamande, les Espagnols entendaient bien y revenir un jour. Aussi cachèrent-ils dans des souterrains reliant entre elles, par en dessous les remparts, les portes de la ville, les trésors de la garnison, plusieurs coffres, qui contenaient, en outre, les biens personnels du baron de Lutberg, gouverneur militaire d'Orchies. Hélas pour eux, les Espagnols ne revinrent jamais à Orchies.

     

    De l'enceinte primitive de la ville, il ne reste aujourd'hui qu'une tour, « la Tour à Diables ». L'exhaussement du sol a été important au rez-de-chaussée de cette tour, ensevelissant toute trappe ou entrée de souterrain. Toutefois, a priori, il ne serait pas trop malaisé d'entreprendre des fouilles afin de retrouver un moyen d'accès à ces souterrains recelant les trésors espagnols.

     

    Le château de Nantouillet, en Seine-et-Marne, appartint, à la Renaissance, au chancelier Antoine du Prat.
    Économiste et financier, celui-ci avait amassé une immense fortune. Il serait question, avancent certains, d’une tonne d'or… qu’on ne retrouva pas à sa mort. Les dernières années de sa vie, le chancelier résida à Nantouillet et c'est vraisemblablement là que se trouve la cachette de son mirifique magot.

     

    Un autre château, dans la Sarthe, le château de Malicorne, abrite un trésor d'un type peu commun : il s'agit, assure la tradition, d'une émeraude « de la taille d'un cœur humain ». Mais peut-être plus vraisemblablement pourrait-il s'agir d'une émeraude taillée en forme de cœur. Quant à l'origine de ce romanesque magot, elle est fort controversée. Pour certains, l’émeraude fut cachée durant la guerre de Cent Ans, le château ayant eu à soutenir deux sièges ; pour d'autres, elle constitue une pièce de choix du trésor des Choiseul-Praslin, propriétaires du château sous la Révolution.

     

    Le caveau secret de Gilles de Bretagne

     

    Ce Gilles, frère cadet de François Ier, duc de Bretagne au milieu du XVe siècle, vivait en marge de son temps car au pouvoir et à la guerre, il préférait les plaisirs, les arts et la poésie.
     

    Alors que son frère était l'allié du roi de France contre les Anglais, Gilles avait gardé de plusieurs séjours à Londres une connaissance parfaite de l'anglais, de nombreux amis et l'amitié du roi Henri VI.
     

    A la mort de son père, n'ayant reçu en héritage que deux petits fiefs, Ingrandes et Chantocé, Gilles, mécontent, quitta la cour de son frère pour enlever Françoise de Dinan, une orpheline de dix ans, héritière du plus puissant fief de Bretagne, et l'épouser.

     

    Tous deux se réfugièrent en la forteresse du Guildo qui appartenait à Françoise.
    Là, entourés d'une bande d'amis, pour la plupart des nobles anglais, avec seulement une petite garnison d'hommes d'armes, Gilles et Françoise menèrent pendant quelques années une vie agréable et insouciante, de festins et de fêtes, de danses, de musiques, de chasses bruyantes et joyeuses.
     

    Toutefois, l'animosité entre Gilles et son frère le duc ne cessait de croître. Il y eut une entrevue au château de Rieux et François reprocha à Gilles l'enlèvement de Françoise de Dinan.

     

    Il produisit ensuite une lettre signée de son cadet et adressée à Henri VI, tombée entre les mains du duc, par laquelle Gilles de Bretagne mettait ses places fortes à la disposition du roi d'Angleterre.
    Les deux frères se quittèrent en ennemis.
     

    Gilles de Bretagne avait-il vraiment l'intention de s'allier aux Anglais? Suivant son caractère, c'est peu probable. Toujours est-il que François Ier prit peur, ou qu'il voulut simplement en terminer avec son frère : il fit appel à Charles VII et se plaça sous sa protection.

     

    Le 26 juin 1446, quatre cents cavaliers français commandés par le capitaine de Brézé s'emparaient de la personne de Gilles au Guildo.

     

    Remis aux hommes du duc de Bretagne, Gilles fut alors traîné de forteresse en forteresse : Coatquen, Moncontour, La Hardouinaye enfin, où il devait connaître une fin tragique : Olivier du Meil, gouverneur du château, le fit étouffer dans son cachot, entre deux matelas.
     

    S'ils saccagèrent Le Guildo après s'en être emparé, les Français ne purent trouver le trésor de Gilles, plusieurs coffrets d'or au minimum, dissimulés quelque part en son château.
     

    Ils durent se contenter des bijoux de Françoise de Dinan, son épouse, ce qui n'était somme toute pas si mal si l'on en croit Bertrand Robidou : « On vit flamboyer sous les plafonds obscurs des salles gothiques les trésors et pierreries de Françoise de Dinan : tissus et chaînettes d'or, rubis enchâssés dans le même métal, joyaux aux perles pendantes, joyaux en forme de fleurs avec des ciseaux de perles couronnées de diamants, écharpes de toutes couleurs émaillées et frangées d'or, etc. »
     

    L'hypothèse la plus valable est celle selon laquelle le trésor se trouverait dans un caveau secret ouvrant sur un souterrain du Guildo.
     

    Or, il existe une maison dans le bourg qui conserve les caves d'un ancien couvent à l’emplacement duquel elle est construite.
     

    De ces caves part un souterrain, actuellement obstrué, en direction du Guildo. De ce point de départ, il serait relativement aisé de parvenir jusqu'aux ramifications souterraines de la forteresse où se trouve, sans aucun doute possible, le trésor de Gilles...

     

    Un autre Gilles, infiniment plus célèbre, avait pour résidence principale le château de Tiffauges, en Vendée : Gilles de Rais, qui servit à juste titre de modèle à Perrault pour son « Barbe-Bleue ».
    Chacun connaît ce sinistre personnage qui sacrifia des dizaines et des dizaines d'enfants -Michelet, quant à lui, estime plus modestement le nombre des victimes à cent quarante- à des rites sataniques.
     

    Toutefois, à la lumière d'études toutes récentes, la personnalité de ce Gilles de Rais apparaît autrement complexe et déroutante que ce qu'en a retenu l'histoire officielle. Mais il n'entre pas dans notre propos d'investiguer sur la nature réelle de l'ancien compagnon de Jeanne d'Arc… Cette tâche revient à l'histoire parallèle.
     

    Ce que l'on ignore davantage, par contre, serait que ce Gilles de Rais possédait une immense fortune et que, pour l'abriter, il avait aménagé plusieurs cachettes dans ses multiples châteaux, particulièrement à Tiffauges, celui qu'il affectionnait le plus.
    Gilles de Rais fut étranglé puis brûlé dans une prairie de Nantes. Ses cachettes demeurent.

     

    Partez pour l’aventure

     

    Tels sont quelques-uns des plus intéressants parmi les trésors de France les moins connus. Mais il en est quantité d'autres, dispersés dans chaque région où vous amènera le grand dispersement des vacances. Partout vous pourrez tenter votre chance et, pour le moins, vivre des journées de rêve et d'aventure.
     

    En Normandie, il y a, à Toutainville, le trésor de Pevrel de Nottingham, à l'emplacement de son ancien château du Vau Liou et celui des nonnes de Trévières, assassinées au XIVe siècle, qui se trouve vraisemblablement dans une de leurs sépultures.

     

    Les trésors des guerres de religion abondent en Maine et Loire : le plus fameux se trouve près d'Auverse, dans une crypte secrète en forme de croix.

     

    Nombreux trésors en Limousin, dont celui de Châlus, qui fut cause de la mort de Richard Cœur de Lion, venu dans l'intention de l'enlever par les armes au seigneur du lieu.
     

    Autre trésor de la guerre de Cent Ans à Belin, près de Bordeaux, dans les ruines du château : celui du Prince Noir, duc de Galles, en or et argent, qu'il s'apprêtait à utiliser pour lutter contre Charles V.
    En Dordogne, sous les ruines du château de Miremont, un faisceau de souterrains aboutit à une chambre pleine d'or.
     

    Dans les Alpes, on trouve les trésors de Mandrin, à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, à La Balme-les-Grottes, à Magland, dans le bassin de Rumilly, et le coffret de pierreries du trop célèbre baron des Adrets à La Frette.
    Profusion de trésors dans les châteaux ruinés du Bourbonnais, entre autres à Montmorillon celui de Philippe de Guillard, faux monnayeur et pillard, à Chantelle celui du connétable Charles de Bourbon qui passa à Charles-Quint, à Montgilbert celui de Rodrigue de Villandrando, chef de bande et compagnon de Jeanne d'Arc.
     

    Un trésor datant de l'invasion des Suédois dans la « Grotte au Trésor » près de Combes, en Franche-Comté, et dans le Jura, à Château-Chalon, le trésor des Abbesses, caché à la Révolution dans un labyrinthe de souterrains.
    Et bien d'autres encore dont vous pourrez avoir le plaisir de découvrir l'existence en fouillant l'histoire locale ou en écoutant les récits populaires dont les paysans se souviennent encore.

     

    Daniel Réju

      

    SOURCES :

    http://www.france-secret.com/tresors_art.htm

      

      

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    Petites histoires de l'Histoire - Mata Hari -

     

    Sous le nom de Mata Hari, Margaretha Zelle ajoute des danses indonésiennes à son répertoire de charme. Elle est belle et fascinante. En ce début du 20e siècle, Mata Hari mène une vie anticonformiste qui la rend forcement suspecte.
    Lorsque Mata Hari est arrêtée pour espionnage, ses accusateurs affirment qu’elle utilise un code à base de notes de musique pour transmettre des secrets à l’ennemi.
    Cette femme, amoureuse de la vie, était-elle une espionne ?


    Les débuts de Mata Hari
     
    Née dans une riche famille néerlandaise de Leeuwarden le 7 août 1876, Margaretha Geertruida Zelle, est destinée comme toute jeune fille de l’époque à un riche mariage et à avoir de nombreux enfants.
    Pourtant, son destin va être tout autre et elle symbolise toujours aujourd’hui, le mystère, l’érotisme et l’espionnage.



    La jeune fille rejette très tôt le conformisme bourgeois et devient une courtisane ainsi qu’une danseuse exotique.
    Elle apprend l’art de la séduction. Mariée à un officier de l’armée coloniale néerlandaise, on raconte qu’elle séduit et attire chez elle des hommes importants.
    Son premier mari semble être l’instigateur de ces rencontres. Une fois les amants dans le feu de l’action, le mari surgit, un appareil photo à la main, et immortalise la scène pour faire chanter les imprudents.



    Photo de Mata Hari prise à Paris (Archive photos)

    Séparée de son mari, Margaretha s’installe à Paris à la fin de l’année 1903, bien décidée à réussir une carrière de danseuse.
    Après une période difficile, pendant laquelle elle gagne en fait sa vie comme courtisane, la jeune femme décide de changer d’image.
    Ainsi naît la danseuse exotique Mata Hari, qui entame rapidement une carrière internationale.




    Une espionne pleine de charme

    Elle rencontre Truffaut von Jagow, chef de la police berlinoise. Celui-ci tombe amoureux d’elle et devient son amant. Il comprend aussi qu’il peut utiliser les charmes de sa maîtresse à son avantage et surtout à celui de l’Allemagne.
    Il l’incite à poursuivre ses activités de courtisane et l’encourage à s’occuper d’hommes politiques, de personnalités de l’armée et de la diplomatie.
     
      
      
      
    Elle pourra ainsi obtenir d’importantes informations d’ordre militaire.
    Elle accepte et c’est ainsi qu’elle commence sa carrière d’espionne sous le matricule H 21.
    La jeune femme participe à de nombreuses soirées et noue des liens avec des hommes influents.



    Photo de Mata Hari en train de danser (Photo Popperfoto)

    Très douée, elle leur soutire des informations qu’elle rapporte ensuite aux Allemands.
    Ses talents de séductrice ont des conséquences graves quand commence la Première Guerre mondiale.

    Elle s’engage comme infirmière, près de Vittel, et parvient à arracher aux officiers blessés des détails des plans des prochaines offensives.
      
      
      
    Etrangement, à plusieurs reprises, des offensives françaises se heurtent à une concentration imprévue de troupes allemandes.
    Lors de l’une de ces offensives, plus de 100 000 soldats trouvent la mort.
      
      

    Pour la France, cette défaite est directement imputable aux informations glanées par Mata Hari.


    Courtisane ou espionne ?

    Au début de l’année 1917, Mata Hari est arrêtée. Elle avoue ses liaisons mais ne reconnaît pas avoir obtenu de renseignements confidentiels.
    Elle affirme qu’elle est effectivement une courtisane mais pas une espionne.
    Elle clamera son innocence jusqu’à sa condamnation et son exécution quelques mois plus tard.
     
      
      
      
    Convaincue de l’implication de la jeune femme dans des activités d’espionnage, la cour de justice militaire ne délibère pas longtemps avant de prononcer la condamnation à mort.
    Face au peloton d’exécution, elle refuse qu’on lui bande les yeux et meurt sans avoir baissé les yeux.



    Cette affaire n’est pourtant pas vraiment close. En se fondant sur des documents d’archives, la Fondation Mata Hari et la ville natale de la jeune femme ont déposé, fin 2001, une demande de révision du procès auprès du ministre français de la Justice.

    Ils sont persuadés que Mata Hari, jugée à huis clos, a fait les frais d’un procès falsifié à des fins patriotiques.
     
      
      
      
    Pour Léon Schirmann, qui a mené une enquête approfondie, il qualifie ce procès de machination et de crime judiciaire.
    D’après lui, Mata Hari a été le jouet des services d’espionnages allemands qui se seraient servi d’elle comme bouc émissaire.

    Alors, Mata Hari n’était-elle qu’une femme qui aimait profiter de la vie ?
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
      
     
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     De Gaulle ne disait-il pas que la République n'est pas le régime qui convient à la France et qu'il était monarchiste ?

    Voici la déclaration exacte, qui est en fait une citation rapportée et non directement issue des discours ou des écrits du général de Gaulle :

    " Ce qu'il faudrait à ce pays, c'est un roi "

    (Déclaration à Robert Prigent, ministre de la Population, cité par Georgette Elgey, La République des illusions 1945-1951, Paris, Ed. Fayard)

    Raison pour laquelle, j'emploie toujours le conditionnel lorsque je me réfère à ce genre de citation apocryphe.

     


    _________________
     

      
    "Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres" : Charles de Gaulle

    "Etre gaulliste, c'est être de gauche et de droite à la fois" : Charles de Gaulle
     
    _________________
     
     
    Et il est de notoriété publique que de Gaulle et le comte de Paris avaient en commun un projet pour mettre le second sur le trône de France.

    Je ne sais pas pourquoi cela n'a pas eu lieu, mais c'était un projet connu par tous.
     
     de Gaulle avait voulu la restauration de la monarchie, il ne se serait pas privé de le faire.

    En fait, de Gaulle a toujours affirmé que s'il devait y avoir un retour de la monarchie, c'était au peuple français de le décider et non à lui.
     il a dit cela mais il est revenu par la suite sur sa déclaration.

    D'ailleurs quand de Gaulle créa la Cinquième République, il ne cacha pas sa sympathie monarchiste en la qualifiant la de "Monarchie Républicaine", mais il n'a pas vu d'intérêts à la rétablir, sachant que la monarchie était révolue...

    Il faut savoir que de Gaulle, contrairement à beaucoup de politique d'aujourd'hui, a fait une politique pour la France sans réellement prendre partie.
    Il a fait des réformes en se souciant qu'elles conviennent à tous les Français.

    S'il fut monarchiste dans sa jeunesse, surtout dans le corps militaire où c'est une tradition d'être de "droite conservatrice", il l'était de cœur mais républicain de raison. De Gaulle ayant toujours préféré la raison c'est donc la République qui prime et surtout la France.
     
     
     
     
    SOURCES...http://upf-rsi.activebb.net/t494-de-gaulle-royaliste
     
     
     
     
     
     

     

     

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    Thomas III de Saluces, Le Chevalier errant, France (Paris), vers 1400-1405
        Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 12559, fol. 167
       


    Au Moyen Âge, le commerce est la principale activité urbaine. Chaque ville propose des boutiques et marchés, certaines accueillent en outre à dates fixes des foires où se rencontrent les marchands ; ces manifestations commerciales constituent le moyen le plus efficace pour assurer la prospérité économique d'une ville. À l'origine grands marchés ruraux, elles conservent longtemps ce caractère paysan, mais rapidement s'ouvrent aux produits de luxe en provenance de toute l'Europe. Les foires drainent alors des marchands de tous pays, devenant ainsi de véritables centres d'échanges internationaux. Les plus fréquentées sont celles de Brie et de Champagne.
    L'enluminure représente une scène de foire dans une ville imaginaire. Dans une vision idéale de la cité, sont réunies ses deux fonctions principales, l'habitat et le commerce.

     

    Les marchands

    1.1.

    Du cinquième au dixième siècle, on peut parler d'économie fermée si l'on veut souligner la part certainement prépondérante de l'autoconsommation locale, tant en ce qui concerne les produits agricoles que les produits artisanaux; et l'on comprend ainsi la vie itinérante des grands personnages qui, avec leur suite nombreuse, allaient vivre tour à tour sur chacun de leurs domaines jusqu'à ce que fussent épuisées les ressources amassées.

     

      

    Cependant les échanges n'ont pas totalement disparu, mais leurs circuits fonctionnaient la plupart du temps sans l'intervention de professionnels :

      

    le producteur agricole offrait ses produits directement à une clientèle proche, qui était à la portée de ses moyens de transport (marché local, commerce sans marchand). Inversement, les églises et les abbayes, qui possédaient de grandes fortunes foncières dispersées et une population importante à entretenir, organisaient non seulement des convois de domaine à domaine pour le ravitaillement, mais aussi des expéditions lointaines pour l'importation des produits exotiques.

    Or il est tout à fait improbable que des grands propriétaires aient pu envoyer leurs seuls tenanciers, avec leurs seuls chariots et leurs seules barques, à des centaines de kilomètres : on suppose dès lors l’existence de professionnels du commerce, ce que confirment d'ailleurs de nombreux textes du temps.
     

      

    Jusqu'au VIIe siècle, les textes citent souvent des Syri, terme générique qui servait alors à désigner indifféremment les hommes qui étaient originaires de la partie orientale de l'Empire romain (Grecs, Syriens, Egyptiens, juifs ...) :

     

    ces Syri formaient alors des colonies relativement peuplées dans de nombreuses villes d'Occident. Or, après le VIIe siècle les textes ne font plus mention de Syri, mais uniquement de Judaei. Les juiveries de France, d'Italie et de Germanie entretenaient des relations suivies avec l'Espagne, l'Afrique et l'Orient.

      

    Un autre groupe important fut constitué à partir du VIIe siècle par les Frisons, qui trafiquaient sur les bassins fluviaux du Rhin, de 1a Meuse et de l'Escaut, et sur mer depuis la Manche jusqu'à la Baltique. Enfin, le soin avec lequel les textes précisaient, lorsque c'était le cas, qu'il s'agissait d'un marchand juif, prouverait qu'il existait bien aussi des negotiatores chrétiens.

    1.2.

    A partir du onzième siècle, la situation de ceux qui faisaient du commerce leur activité principale se diversifia nettement, en fonction des dimensions du marché sur lequel ils opéraient, depuis le petit marché local jusqu'aux vastes marchés interrégionaux, ou même intercontinentaux.

     

     

    1.2.A) Du colporteur au boutiquier : un horizon borné.

    Continuateur du colporteur carolingien; le « pied poudreux » sillonnait les campagnes, transportant sa pacotille sur son dos ou dans des ballots portés par une bête de somme ; régulièrement il s'approvisionnait aux foires locales. Ce type de petit marchand a survécu bien au-delà de la fin du Moyen Age.

      

     

    Le phénomène le plus important à partir du XIIIe siècle a été la sédentarisation du commerce local. Le colporteur a souvent disparu, remplacé par le boutiquier. Un commerce permanent s'est installé dans les villes, représenté au premier rang par les merciers (de merx, marchandise) qui vendaient en gros (« mercier, faiseur de rien, vendeur de tout »). Ce commerce local s'est intégré dans des structures corporatives.

      

     

     

    Or, celles-ci, de même qu'elles ont, empêché l'apparition d'un capitalisme industriel, ont fait obstacle à l'évolution de la « boutique » vers une forme de capitalisme commercial : comme l'artisan, le boutiquier ne pouvait dépasser les limites d'une médiocre activité, en raison de l'étroitesse de son entreprise et de son marché. Pourtant, des boutiquiers ont amassé assez de bien pour pouvoir entrer dans les milieux du grand commerce, et devenir des entrepreneurs capitalistes. En effet, le capitalisme commercial a pris son essor dans un autre domaine, celui du grand commerce lointain, hors des limites étroites du marché local.

     

     

     

      

      

    1.2.B) Du grand marchand aux sociétés capitalistes un horizon lointain.

    Jusqu'au XIIIe siècle le grand commerce interrégional ou intercontinental était aussi un trafic itinérant : le marchand accompagnait sa marchandise, l'écoulait au terme de son voyage, et revenait avec une cargaison de produits exotiques.

      

    Les marchands se déplaçaient en groupes, et armés. Ne sachant souvent ni lire, ni écrire, ces ambulants ne pouvaient tenir ni comptabilité ni correspondance. Dans le courant du XIIIe siècle ils bénéficièrent d'une sécurité accrue sur les grandes routes, car pour des raisons fiscales les rois et les grands seigneurs les prirent sous leur protection ; d'autre part la diffusion de l'instruction vulgarisa dans la classe marchande l'usage de l'écriture.

      

    De plus en plus le grand marchand préféra rester chez lui, derrière son écritoire : entouré d'un personnel peu nombreux, il rédigeait et recevait une correspondance qui le maintenait en étroite relation avec ses associés ou correspondants des autres places. Il pouvait ainsi diriger de loin plusieurs affaires à la fois, et à l'occasion il envoyait des commis convoyer d'importantes cargaisons de marchandises.

     

      

     

     

      

    Le mouvement de sédentarisation, apparu d'abord en Italie, se répandit ensuite dans le nord de l'Europe : aux XIVe-XVe siècles les grands marchands italiens ou hanséates étaient des sédentaires, pour le compte desquels se déplaçaient des commis. Quant aux marchands flamands, qui se déplaçaient régulièrement au XIIIe siècle des Flandres en Champagne, ils se transformèrent ensuite en courtiers, intermédiaires sédentaires, qui arrangeaient entre les marchands étrangers les opérations commerciales et financières, leur procuraient logement et entrepôt, et percevaient une commission pour les services qu'ils rendaient.

     

      

    La spécialisation a moins progressé que la sédentarisation non seulement les grands marchands se livraient au négoce des marchandises les plus diverses, ainsi qu'au négoce de l'argent (prêt, change), mais aussi ils commanditaient, finançaient, ou dirigeaient la fabrication de certains produits qu'ils vendaient.

      

    Si le grand commerce maritime et terrestre et le commerce de banque échappèrent aux contraintes corporatives, il n'était pas rare que de grands marchands figurassent dans une corporation (draperie ou mercerie surtout).
     

      Monnaie sonnante et trébuchante

    P02_00804952.jpgDurant le bas Moyen Âge les marchands avaient pour habitude de vérifier si la monnaie avec laquelle on les payaient étaient sonnante et trébuchante afin d'éviter toute sorte d'escroquerie possible (pièce rongée pour récupérer quelque grammes d'or ou d'argent par exemple) .


    La monnaie "sonnante" vient donc du fait que le marchand laisser tomber la pièce avec laquelle on le payer sur une plaque de marbre (ou faisait s'entrechoquer deux pièces) afin de vérifier la pureté du métal (or ou argent) de la dite pièce.


    Enfin pour savoir si elle était "trébuchante" c'est à dire, si elle faisait le bon poids on pesait la pièce à l'aide d'une balance à double plateau appelée un "trébuchet" et par conséquent si la pièce avait le bon poids elle était trébuchante !

      

    La fortune de quelques grands marchands atteignit des proportions énormes aux XIV-XVe siècles.

      

    Au milieu du XIVe siècle, la fortune des Bardi ou des Peruzzi, de Florence, devait dépasser deux millions de florins ; même niveau un siècle plus tard chez les Médicis (cf. l'achat d'Avignon par Clément VI, par comparaison en 1313, pour 130000 florins, ou l'achat de Montpellier par Philippe VI en 1349 pour 120000 écus, soit 133000 florins !).

      

    Au milieu du XVe siècle en France, Jacques Coeur était riche de 600000 livres tournois environ, soit à peu près la moitié de ce que rapportait annuellement la taille royale... Mais ce sont là des cas très exceptionnels. A Hambourg ou à Lübeck, les grandes fortunes marchandes étaient évaluées encre 5000 et 25000 marks lub à la fin du XIVe siècle, et jusqu'à 50000 marks lub à la fin du XVe siècle. De la "majorité" médiocre des marchands de faible envergure, se détachait une minorité colossale, composée de familles richissimes, pour la plupart italiennes (R.-S. Lopez). Ces voyantes oligarchies ont tissé à travers l'Europe et jusqu'en Orient un vaste réseau de placements très diversifiés.

     

      

    L'association des marchands a renforcé leur puissance. Il y a eu tout d'abord les associations professionnelles, destinées à procurer d'abord la sécurité aux entreprises marchandes, puis bientôt le monopole de certains marchés (ghildes et hanses).

     

      

    Mentionnons deux des plus célèbres de ces associations la Hanse des marchands de l'eau de Paris, qui s'est constituée à la fin du XIe siècle en vue de réserver à ses membres le monopole du trafic (en particulier le commerce du vin) dans le bassin de la Seine ;

      

    dès le début du XIIIe siècle, elle représentait auprès du roi l'ensemble de la bourgeoisie parisienne, et elle donna naissance à la municipalité. Quant à la Hanse teutonique, elle doit ses origines à la fondation de Lübeck (1158) et à l'expansion germanique dans la Baltique : les marchands allemands qui fréquentaient le grand centre commercial de Visby dans l'île de Gotland, se constituèrent en communauté dès 1161 (la hansse des marchands), et celle-ci ne disparut qu'à la fin du XIIIe siècle, remplacée par la hanse des villes qui, elles-mêmes, étaient regroupées en quatre ligues (westphalienne, saxonne, vende, prussienne).

      

    La hanse des villes se constitua définitivement au milieu du XIVe siècle, avec l'établissement de son autorité sur les marchands allemands des « quatre comptoirs » (le quai allemand de Bergen en 1313, Bruges en 1356, la Cour Saint-Pierre ou Peterhof de Novgorod en 1361, le Stalhof de Londres en 1374), et la conquête de la liberté complète de trafic dans les détroits du Sund (1370).

    La Hanse teutonique s'attacha avec acharnement à obtenir pour ses membres des privilèges personnels et collectifs (immunité administrative, judiciaire, et fiscale) qui leur donnèrent de fait le monopole du trafic de la Baltique. De 1370 à 1470 environ, elle s'employa avec succès à empêcher l'expansion des commerces étrangers dans la Baltique.

     

      

    L'autre part les associations commerciales furent pratiquées très tôt à Venise, dès le XIe siècle, puis elles se répandirent dans les autres grandes cités italiennes à partir du XIIe siècle, sous les deux formes de la commande, (commenda) et de la société (compagnia) ; elles restèrent des spécialités italiennes jusqu'à la fin du XIIIe siècle, puis elles furent adoptées ailleurs en Europe.

     

      

    La commande, qui est née dans les grands ports d'Italie, était un mode de financement des armements maritimes, Un marchand empruntait à divers capitalistes des fonds, avec lesquels il achetait des marchandises, et il s'embarquait avec sa cargaison : en cas de perte des marchandises par péril de mer, le marchand n'avait pas à rembourser les fonds empruntés : en revanche, en cas de revente des marchandises, il devait rembourser le capital, augmenté des trois quarts des bénéfice réalisés. Il y avait des variantes dans le partage des risques et des profits.

     

      

    La société a été adoptée par les marchands qui s'adonnaient au commerce terrestre. Conformément aux conceptions du droit romain, la société commerciale médiévale était encore fortement marquée par le caractère personnel du contrat (nombre limité des associés, souvent proches parents ou alliés ; incessibilité, des parts ; responsabilité des associés in solidum et in infinitum ; durée limitée à quelques années, avec clause de reconduction), mais dès cette époque s'est affirmé le caractère capitaliste de l'institution, tant par l'importance que le capital a prise, que par les règles adoptées pour le partage des bénéfices.

      

    Certes les mises de fonds initiales nous paraissent aujourd'hui bien faibles (même en tenant compte du niveau des prix de l'époque) : à Toulouse, de 1350 à 1450, les sociétés dont le capital était inférieur à 200 Lb représentaient 67 % de l'ensemble et inférieur à 300 Lb, 79%; quatre sociétés seulement, soit 2,9 % de l'ensemble, dépassèrent 2000 Lb en capital.

      

      

     

    De même, en 1455, la société filiale à Bruges de la firme de Médicis n'avait jamais qu'un capital de 3000 Lb de gros. Ceci dit, il ne faut pas oublier que les grandes sociétés d'affaires italiennes se soient peu ou prou transformées en banques de dépôt, par la constitution d'un capital annexe et variable (sopra corpo), à côté du capital social initial (corpo): la société acceptait les dépôts des tiers, remboursables à vue; et rétribués par un intérêt fixe, le plus souvent 8% l'an. La masse des dépôts reçu, était réinvestie par la société dans des opérations qui produisaient un bénéfice supérieur ; mais, ignorant les règles de la prudence que la spécialisation bancaire n'a imposées que beaucoup plus tard, ces sociétés médiévales n'hésitèrent pas à geler ces dépôts à vue dans des emprunts contractés par des souverains ou dans des entreprises commerciales ou artisanales aux faibles liquidités.

      

    En cas de panique, la ruée des déposants, qui demandaient le retrait de leurs dépôts, rendait particulièrement vulnérables ces "colosses aux pieds d'argile" (A. Sapori). En ce qui concerne d'autre part le partage des bénéfices l'influence capitaliste dénatura le caractère personnel du contrat en ce que le partage fut toujours calculé, sinon exactement au prorata des mises de fonds, tout au moins en fonction de celles-ci. Enfin, notons qu'à l'exception de très rares cas (moulins du Bazacle à Toulouse, par exemple) c'est à Gênes qu'apparurent au XVe siècle des sociétés qui annonçaient les sociétés anonymes modernes (division du capital en parts cessibles, responsabilité de l'actionnaire limitée à sa mise de fonds) : il s'agissait de sociétés spécialisées dans le commerce d'un produit particulier, tel que le sel, l'alun, le mercure, etc.

     

     

      

     

    Les plus puissantes sociétés commerciales se sont développées en Italie à partir du XIIIe siècle, surtout à Florence qui fut le siège de quelques maisons célèbres. Au cours de ce siècle se détachèrent les Tolomei et les Buonsignori de Sienne, les Rapondi de Lucques, les Spini, les Scali, les Frescobaldi de Florence : tournées essentiellement vers les foires de Champagne, le commerce des textiles et les prêts aux souverains, ces maisons furent victimes de difficultés monétaires et politiques (depuis 1290) et économiques (à partir de 1315), et elles furent emportées par des faillites entre la fin du XIIIe siècle et le premier quart du XIVe. La relève fut assurée par une nouvelle génération de maisons florentines, dont l’activité s'étendait de la Méditerranée orientale à l'Angleterre (les Bardi, les Peruzzi, les Acciaiuoli); à leur tour ces sociétés furent victimes des difficultés politiques (début de la guerre de Cent ans) et économiques (Peste Noire).

      

      

     

    Dans la faillite des Peruzzi (1343) le roi d’Angleterre était débiteur de 600000 florins ; dans celle des Bardi (1346), de 900000 florins, et le roi de Sicile, de 100000 florins.

      

    La troisième génération, qui se forma après 1350, fut éclipsée par les Médicis qui parvinrent au XVe siècle à dominer la vie politique et économique de Florence. En 1434, Côme de Médicis s'empara en fait du pouvoir, et procéda à une transformation profonde de l'entreprise familiale : abandonnant la forme traditionnelle de la société de succursales, représentée sur les grandes places par un comptoir confié à un associé, il adopta la forme plus souple et décentralisée de la société à filiales, indépendantes juridiquement les unes des autres, mais dans lesquelles on retrouvait comme associés les divers membres de la famille.

     

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    Hors d'Italie, des sociétés de moindre envergure se multiplièrent aux XIV-XVe siècles dans les villes hanséatiques, mais il n'y eut jamais de grandes firmes permanentes (Ph. Dollinger), si l'on excepte le cas très particulier de l'ordre teutonique qui se livrait au commerce depuis la fin du XIIIe siècle. En Allemagne méridionale, des sociétés familiales se constituèrent, à Augsbourg et Nuremberg, pour se livrer surtout au commerce des métaux ou des textiles, mais une seule grande société vit le jour, la société fondée en 1380 à Ravensburg par Joseph Hompys et dont les opérations sur les toiles et le safran couvrirent l'Europe méridionale, l'Allemagne, et les Pays-Bas.


     

    II. - Les routes et les marchandises

    Dès les premiers siècles du Moyen Age l'économie occidentale a produit aussi pour vendre, mais c'est à partir du XIe siècle due le volume de ces produits a sensiblement augmenté. On peut répartir les principaux d'entre eux en sept secteurs :
    1) L'alimentation (grains, vins, sel, poissons fumés ou salés) ;
    2) L'habillement (laine, lin, fourrures, cuirs, peaux, produits tinctoriaux) ;
    3) La construction (pierres et bois d'oeuvre) ;
    4) Les transports terrestres (chevaux) et maritimes (goudrons, cordages, toiles à voile) ;
    5) L'éclairage (cire) ;
    6) La métallurgie (métaux en lingots, armes, orfèvrerie) ;
    7) La céramique et la verrerie.
     

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    L'importance quantitative du volume des marchandises qui faisaient l'objet de commerce lointain au Moyen Age est impossible à préciser. Quelques rares indices donnent à penser qu'il n'a jamais atteint un niveau élevé, même si on limite la comparaison au volume dit commerce de l'Europe mercantiliste antérieure aux révolutions du XVIIIe siècle un document douanier de 1293 permet d'estimer à 4 ou 5000 t l'exportation annuelle de fer asturien par les ports de Guipuzcoa et de Biscaye ; dans la seconde moitié du XIIIe siècle, les exportations anglaises de laine auraient monté annuellement à 3 ou 4000 t ; en 1335, le tonnage de la flotte vénitienne ne devait totaliser que 40000 t...

     

      

    D'autre part l'Occident a longtemps offert des troupeaux considérables debétail humain : c'était un marché où venaient s'approvisionner abondamment les Byzantins et les Arabes. L'esclave était un bien de grande valeur, recherché, et qui se vendait bien. A la suite des interventions de l'Eglise, ces esclaves d'exportation ne furent plus recrutés en pays de chrétienté, mais principalement dans les régions païennes limitrophes au nord (Germains) et à l'est (Slaves). Jusqu’à la fin du Moyen Age la traite des esclaves fut une activité florissante en Méditerranée pour les Vénitiens et les Catalans.

     

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    D'Orient, les Occidentaux tiraient surtout des produits alimentaires et pharmaceutiques (épices), des produits textiles (soieries), des produits tinctoriaux, de l'or.

     

      

    Le commerce médiéval s'est organisé autour de deux grands axes maritimes l'axe méditerranéen (jusqu'en mer Egée et en mer Noire) et l'axe nordique (de la Manche à la Baltique), raccordés entre eux par des routes terrestres, jusqu'à ce que s'établissent des liaisons maritimes régulières entre l'Italie et la mer du Nord, au XIVe siècle.

     

      

    Pour l'axe méditerranéen, la question célèbre est celle des conséquences de la conquête arabe du VIIème siècle : la Méditerranée a-t-elle été désertée ? Est-ce que la phrase d'Ibn-Khaldoun (Les chrétiens ne peuvent plus faire flotter une planche sur la mer) est une fanfaronnade littéraire ou l'expression de la réalité de la fin du Ier millénaire ? D'après Pirenne, la conquête de l'Afrique du Nord et de l'Espagne par les Arabes aurait effectivement fermé les ports de Gaule, et empêché les relations maritimes séculaires de l'Occident avec l'Orient.

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    Un des arguments majeurs de sa thèse repose sur la disparition du papyrus, de l'huile d'olive, et des soieries en Occident à partir du VIIIe siècle. Cependant, sans méconnaître l'obstacle que dressait l'hostilité des Arabes. R. Doehaerd a souligné que la voie de mer directe entre l'Orient et l'Occident avait été partiellement remplacée alors; par la double voie terrestre, d'une part par l'Espagne musulmane (rôle des Juifs rhadanistes exportateurs d'esclaves occidentaux).

      

    Et d'autre part par l'Italie adriatique restée en relations avec Byzance et même Alexandrie (rôle des Vénitiens, également exportateurs d'esclaves occidentaux) : la naissance obscure de Venise, vers 800, correspondrait à l'établissement de ce nouveau circuit. Au XIIe siècle les croisades rouvrirent largement l'Orient méditerranéen aux Vénitiens et aux Génois, qui y trafiquèrent activement jusqu'à ce que les Turcs les en chassent à la fin du Moyen Age.

     

    Marchands italiens ont rapporté de leurs voyages, de la porcelaine de CHINE.

      

    Quant à l'axe nordique, il fut le domaine des navigateurs frisons et saxons, du VIIe au IXe siècle, puis les Normands les supplantèrent presque partout. La domination des Vikings a créé une succession de marchés, de comptoir en comptoir, reliant l'Atlantique à l'Orient, en passant par les îles Britanniques, la Scandinavie, la Russie des Varègues, d'où ils atteignaient Byzance par Kiev et la mer Noire, Bagdad par la Volga et la mer Caspienne, et peut-être Samarcande. Ce sont les trouvailles monétaires qui ont fait découvrir l'unité, de cet espace économique nord-européen du Xe siècle : près de 100000 dirhems frappés en Iran et au Turkestan ont été retrouvés en Scandinavie, et inversement, quoique en nombre nettement inférieur, des pièces franques et anglo-saxonnes ont été retrouvées en Poméranie et en Russie.

      

     

    Après l'an mille, la Flandre a acquis une place privilégiée sur cet axe nordique, en raison de l'essor du commerce de la draperie. Jusqu'au milieu du XIIIe siècle ce furent des marchands flamands itinérants, surtout de Gand, d'Arras, et de Bruges, qui allèrent vendre leurs draps dans une vaste partie de leur aire de diffusion : en particulier de 1150 à 1250 environ, c'est aux foires de Champagne qu'ils les vendirent à des marchands venus d'Italie avec des cargaisons d'épices. Après 1250 les compagnies italiennes installèrent à Bruges des correspondants chargés d'acheter les draps de Flandre, et de les expédier à Florence où ils recevaient les derniers apprêts. Or d'autre part, les marchands hanséates venaient, depuis le XIIe siècle, s'approvisionner à Bruges en produits exotiques. Bruges devint ainsi le trait d'union de la Méditerranée et de la Baltique.

     

      

     

    Enfin, les routes terrestres de raccordement s'établirent le long des voies fluviales (sillon séquano-rhodanien, sillon rhodano-mosan, sillon rhodano-rhénan). Les itinéraires les plus anciens furent les circuits français, reliant la Flandre à l’Italie par les foires de Champagne : ils déclinèrent aux XIVe-XVe siècles, au profit d'un axe maritime atlantique à l'Ouest (liaison Gênes, Bruges, et Londres, par Barcelone, Cadix, et Lisbonne), et d'un axe terrestre germanique à l'est (liaison Hambourg, Milan, par les villes d'Allemagne du Sud où apparut un capitalisme commercial urbain dominé par quelques familles, telles que les Függer à Augsbourg, ou Hompys à Ravensburg).

     

    III - Les marchés

    Les lieux d'échange étaient soit des marchés (mercatus), le plus souvent hebdomadaires, soit des foires (fora, nuudinae), généralement annuelles. Le marché ou la foire, réunions périodiques de vendeurs et d'acheteurs, relevait de l'autorité publique celle-ci créait et surveillait les lieux d'échanges, en grande partie pour des raisons fiscales car elle percevait des droits sur la circulation des marchandises (les tonlieux), sur leur exposition (droits d'étaux), et sur leur vente.

      


     

     

    3.1. Les marchés de campagne.

    Après les Grandes Invasions l'activité des marchés est prouvée tant par les canons conciliaires qui vitupèrent les prêtres qui fréquentent les marchés en vue d'y trafiquer, que par le chapitre 54 du capitulaire de villis qui prescrit de veiller à ce que les hommes du domaine n'aillent pas perdre leur temps sur les marchés. La création et l'existence de nombreux marchés ruraux laissent évidemment supposer que les producteurs avaient à vendre des surplus agricoles ou artisanaux, ou des matières premières, à des acheteurs forains, et qu'à l'inverse ils venaient acheter ce qui n'était pas produit sur le domaine.

      

    On imagine mal un marché local où les paysans se seraient vendu réciproquement leurs productions, puisque peu ou prou ils devaient produire les mêmes biens !

      

    L'image de l'économie domaniale vivant en vase clos doit donc être corrigée : sans alimenter un commerce considérable, l'économie domaniale alimentait un certain volume d'échanges. A partir du XIe siècle les exploitations rurales furent sollicitées de produire, outre leur propre subsistance, de quoi répondre à la demande constamment plus pressante des acheteurs » (G. Duby) : les grains, le vin et le bétail furent apportés sur des marchés hebdomadaires et des foires agricoles qui se multiplièrent (cf. le nombre et l'importance des clauses qui leur sont relatives dans les chartes de franchises et dans les chartes de fondation de villes neuves).

      

    Gaufres

      

    La foire (de feria, fête d'un saint) était la rencontre temporaire de marchands « forains », c'est-à-dire venus de loin (de foris, dehors) : la foire différait du simple marché local par sa moindre fréquence (périodicité annuelle en général, et non hebdomadaire), et par sa zone d'influence plus vaste (au moins le "pays") ; elle donnait lieu à une grande concentration de population, et son rôle n'était pas exclusivement économique (festivités). On constate qu'avant même que ne se produise l'essor urbain l'usage des deniers (piécettes d'argent) s'est répandu dans les campagnes au XIe siècle, que de nouveaux péages ont été créés, et que leurs recettes ont augmenté : ce sont les indices certains d'une circulation et d'échanges intensifiés dans les campagnes.

      

    Sur ces petits marchés locaux opéraient des mercatores, intermédiaires entre les producteurs et les entrepreneurs de trafic à longue distance ; ces mercatores avaient souvent affaire aux intendants seigneuriaux, qui disposaient de quantités importantes de grains et de bétail : au XIIIe siècle la grande exploitation céréalière introduisait dans la circulation commerciale un fort volume de produits agricoles, et redistribuait une partie de leur valeur sous forme de salaires en monnaie aux ouvriers agricoles.

      

    Les Frères de la Côte

     

    Forum de reconstitution et évocation XVIIe / XVIIIe siècle - Pirates, Flibustiers, Boucaniers, Corsaires...

     

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    De même l'élevage s'orienta à la même époque vers l'économie d'échange : tous les ans à l'automne on procédait à des hécatombes de porcs, qui étaient salés pour l'hiver (d'où l'achat de grandes quantités de sel, ce qui exigeait du numéraire) ; au même moment de nombreux paysans se débarrassaient de leur gros bétail, en particulier les chevaux et les ânes, voire les boeufs, pour n'avoir pas à les nourrir pendant l'hiver (d'où le rôle dominant des exploitants riches et aisés qui pouvaient racheter ce bétail et le revendre au printemps). L'élevage était donc avant tout affaire d'argent: et de commerce » (G. Duby).

      

      

    Quant aux "ovailles", elles mettaient naturellement les paysans en relation avec les trafiquants de laines. Tout cela - et il ne faut pas omettre le vin -, met en lumière le lien étroit des campagnes avec le bourg voisin, siège du marché hebdomadaire, et avec les foires de pays, qui constituaient tous les ans à l'automne des marchés locaux de produits agricole, viticoles et pastoraux.

     

     

     

    3.2. Les marchés de ville.

    Indépendamment des marchés qui subsistèrent dans les anciennes civitates, devenues sièges épiscopaux, apparurent, surtout à l'époque carolingienne, des agglomérations sur les réseaux fluviaux entre la Seine et le Rhin, où les bateliers et les marchands établirent des entrepôts lieux de passage et de stockage, ces portus (le terme a été vulgarisé par Pirenne) donnèrent naissance à des villes.

      

    Pirenne datait la plupart des portus du XIe siècle, et il affirmait que les rares créations de l'époque carolingienne avaient été anéanties par les incursions normandes :

    il y aurait donc eu solution de continuité entre le IXe et le XIe siècle. Suivant l'opinion qui prédomine maintenant, de nombreux portus des pays mosans et des Pays-Bas se sont au contraire développés de manière continue depuis l'époque carolingienne : ainsi, Bruges ou Gand. L'essor urbain du XIe siècle n'est plus conçu en effet comme l'effet d'un brusque renouveau, mais comme la conséquence d'une croissance antérieure entretenue par des échanges de plus en plus actifs entre les campagnes et les agglomérations urbaines (anciennes cités, nouveaux portus).

      

     

    Le trafic des marchés urbains portait sur les denrées du plat pays environnant, sur les produits de l'artisanat local, et sur les marchandises achetées en gros dans les grandes foires.

      

    Ils étaient soumis au protectionnisme chauvin et à la réglementation étroite du corporatisme urbain » (M. Boulet.) : les vendeurs devaient respecter une police de la qualité, du transport, et de l'exposition des marchandises, police qui était destinée à assurer l'approvisionnement régulier du marché et l'abaissement des prix par la liberté et la publicité des transactions ; les acheteurs de leur côté se voyaient interdire les accaparements.

     

     

     

     

    3.3. Les marchés de grande foire.

    Certaines foires ont dépassé la zone d'attraction d'un « pays », ou d'une province, et sont devenues le lieu d'échange de produits lointains.
     

    Ainsi, la foire de Saint-Denis, créée au VIIe siècle, fut à l'origine une grande foire du vin qui se tenait pendant plusieurs semaines après les vendanges. Elle attirait les marchands frisons et saxons. Menacée par les incursions normandes entre le milieu du IXe et le début du Xe siècle, elle connut ensuite un renouveau de prospérité. De même, la Champagne devint très tôt un lieu de foires réputées : Chappes, près de Bar-sur-Aube (cette foire supplanta celle de Saint-Denis au moment des incursions normandes), et Châlons-sur-Marne eurent des foires célèbres avant l'an mille. Hors de France, Cologne et Pavie également. Ici encore il n'y a pas eu mutation, mais une croissance qui a fini par transformer les structures.

     

      

    Parmi ces grandes foires, les principales se développèrent au XIIe siècle le long de l'axe nord-sud qui reliait l'Angleterre (foires de la laine brute de Winchester, Northampton, Saint-Yves, Stanford) et la Flandre (foires de redistribution de la laine et de vente de draps d'Ypres, Lille, Bruges, Messines, Thourout) au delta du Rhône (foires de Beaucaire, Avignon, Narbonne, Montpellier), en passant par l'lle-de-France (foire du Lendit à Saint-Denis) et surtout la Champagne. En effet les foires de Champagne furent pendant près de deux siècles, du milieu du XIIe au début du XIVe siècle, le carrefour où se rencontraient Flamands et Italiens.

     

     

     

    3.3.A) L'origine des foires de Champagne n'est pas établie de manière incontestable.

    Deux points sont certains : les quatre villes de foire (Lagny, Bar-sur-Aube, Provins, Troyes) eurent des débuts modestes (la foire de Bar-sur-Aube a d'abord été une foire locale à bestiaux); d'autre part ce n'est pas la venue des Flamands et des Italiens qui a provoqué l'essor des foires, mais c'est au contraire ce dernier qui, après 1150, a attiré les Flamands d'abord, puis les italiens. Comment donc des lieux aussi insignifiants que Lagny ou Bar-sur-Aube ont-ils pu devenir le siège des foires les plus importantes d'Europe ?

      

    On conjecture que cette localisation résulta de l'action intelligente des comtes de Champagne: mettant à profit la situation de leur comté, ceux-ci aménagèrent un cycle régulier de foires de telle sorte que ce marché international tint ouvert en permanence toute l'année, et ils accordèrent aux marchands un ensemble de privilèges qui exercèrent un puissant attrait (R.-H. Bautier).

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    3.3.B) L'organisation des foires de Champagne était réglée par un calendrier précis.

    Elles commençaient à Lagny le 2 janvier, à Bar-sur-Aube le mardi avant la mi-carême (entre le 24 février et le 30 mars), à Provins le mercredi avant l'Ascension (entre le 28 avril et le ler juin = foire de Saint-Quiriace), à Troyes entre le 9 et le 15 juillet (foire chaude de Troyes, ou foire de Saint-Jean), à Provins le 14 septembre (foire de Saint-Ayoul), et à Troyes le 2 novembre (foire froide de Troyes, ou foire de Saint-Rémi). Comme elles duraient prés de cinquante jours chacune, elles se succédaient en fait les unes aux autres.

      

    Le rituel des foires se déroulait en trois phases successives : exposition des marchandises, ventes, règlements des comptes ou encore « droits payements». Le droit de créer une foire était un droit régalien, en fait usurpé par les grands seigneurs qui étaient les seuls à pouvoir faire respecter l'ensemble des dispositions prises pour favoriser les marchands et les attirer.

     

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    Sur les routes qui y conduisaient, les marchands bénéficiaient en effet du conduit des foires, qui les plaçait, moyennant finance, sous la sauvegarde du seigneur maître de la foire en cas d'agression, le seigneur auteur du sauf-conduit intervenait pour exiger réparation du tort commis à ses protégés. En 1209, Philippe-Auguste plaça sous son conduit royal tous les marchands se rendant en foire.

     

      

    A la foire même les marchands jouissaient de franchises qui leur garantissaient la libre disposition de leur personne et de leurs biens (exemption du droit de représailles et du droit d'aubaine, sanction ou incapacité liées à la qualité d'étrangers ; franchise d'arrêt, c'est-à-dire suspension en foire des mesurer d'exécution prononcées antérieurement sur la personne ou sur les biens du marchand, tant pour délit que pour dette). Le seigneur garantissait non seulement la paix du marché, mais il offrait encore des conditions de logement et d'entrepôt avantageuses, ainsi que des exemptions ou diminutions de taxes.

      

    Les gardes des foires étaient chargés à l'origine d'assurer la police et de veiller à la sécurité des marchands. Puis ils acquirent à la fin du XIIe siècle un pouvoir de juridiction sur les marchands, dans les limites de la foire. Dans la première moitié du XIIIe siècle les marchands prirent l'habitude de conclure leurs contrats sous le sceau des gardes des foires de Champagne, ce qui conférait juridiction à ces derniers sur l'exécution de ces contrats : simultanément les contrats ainsi conclus en foires devinrent exécutoires dans toute la chrétienté latine, et ceci transforma le rôle des foires.

      

    Enfin les marchands s'organisèrent en foires par « villes » ou « nations » d'origine : les Méridionaux (Italiens, Catalans, Provençaux, Languedociens) eurent, dès le milieu du XIIIe siècle, leurs consuls, représentants permanents de leur ville, chargés de défendre leurs intérêts ; les consuls d'une même nation formèrent un corps, dirigé par un capitaine. En revanche, les Nordiques (Flamands, Artésiens, Hennuyers, Champenois) n'organisèrent pas de représentation permanente en foire, et la Hanse des dix-sept villes (drapantes) était l'interprète de leurs intérêts.

     

     

    3.3.C) Le rôle des foires de Champagne a évolué.

    A l'origine elles furent essentiellement des foires commerciales : les Flamands y apportaient leurs draps, et ils y furent rejoints dans la seconde moitié du XIIe siècle par les Italiens. « Il n'est pas douteux que Gênes soit, l'instigatrice de ce nouveau trafic » (M. Boulet). Tournés vers le commerce maritime, les Génois laissèrent aux « Lombards » (Piémontais d'Asti, Alba, Chieri, Vercelli...) le soin d'aller s'aventurer jusqu'en Champagne pour y échanger soieries et épices contre des draps. Gênes devint de la sorte, au XIIIe siècle, la plaque tournante du commerce international entre l'Orient et le nord de l'Europe.
     

    Les Génois faisaient fonction de bailleurs de fonds à Gênes. Ils prêtaient à des marchands les fonds avec lesquels ceux-ci achetaient sur place les produits d'Orient qu'ils convoyaient ensuite en Champagne. Ces prêts (à intérêt) étaient stipulés remboursables en foire de Champagne, et en monnaie de France : ce « contrat de change » réunissait donc une opération de crédit (remboursement différé) et une opération de change (permutation de monnaie).

    Avec les fonds récupérés en Champagne, les Génois avaient de quoi faire acheter les draps qu'ils destinaient à l'exportation en Orient. C'est ainsi que les foires de Champagne devinrent un important marché de capitaux, doublant le marché, de marchandises. Or la plupart des places de commerce européennes étaient en relation avec ces foires l'usage se répandit dès le milieu du XIIIème siècle, à travers toute l'Europe, de stipuler remboursables aux foires de Champagne les emprunts contractés par les grands seigneurs, laïcs ou ecclésiastiques.

     

      

    A la fin du XIIIe siècle les maisons florentines ou siennoises se procuraient encore leurs fonds en Champagne, soit par des contrats de change stipulés remboursables en foires, soit par des envois de marchandises qui y étaient vendues ; mais les achats de draps flamands s'effectuaient désormais en Flandre même, par l'intermédiaire de facteurs, et ils étaient payés en foires.

    Le rôle commercial des foires s'effaçait donc derrière leur rôle bancaire : la pratique des « droits paiements » qui permettait d'apurer les comptes par compensation, transforma alors les foires en centre cambiaire européen et en principal marché de capitaux, sur lequel fonctionnait tous les deux mois un règlement des dettes par compensation.

     

     

    3.3.D) Le déclin des foires de Champagne a commencé vers 1300.

    Leur décadence était consommée lorsque survint la Peste Noire. Les raisons qui expliquent l'ampleur et la rapidité de ce recul sont diverses, et l'accord n'est pas fait sur leur importance relative.

     

     

     

    3.3.D.1 / Structures politiques ?

    En 1285 Philippe le Bel, mari de la dernière comtesse de Champagne, devint roi de France et rattacha le comté au domaine royal : sa fiscalité a-t-elle vraiment été « excessive », et a-t-elle découragé les étrangers ? En 1294, le même roi confisqua le duché d'Aquitaine qui appartenait à Edouard Ier : en représailles celui-ci interdit l'exportation des laines anglaises en Flandre (1295).

    Poussé par la bourgeoisie flamande, à qui cette matière première était indispensable, le comte de Flandre prit le parti de l'Angleterre, et en 1297 commença une longue série de conflits armés franco-flamands, qui trouvèrent leur prolongement dans la guerre de Cent ans à partir de 1337. Cette succession de guerres détourna les Flamands des foires de Champagne.

     

     

     

    3.3.D.2 / Structures de la production ?

    Jusqu'à la fin, du XIIIe siècle la draperie italienne, toscane ou lombarde, ne produisait que des draps inférieurs destinés à la consommation locale: elle se mit alors à produire des articles de qualité, propres à l'exportation, et la demande de draps flamands baissa d'autant en Italie, d'où la désertion des Italiens.

    3.3.D.3 / Structures des circuits commerciaux ?

    L'établissement de liaisons maritimes régulières entre Gênes et Bruges vers 1320, et la fréquentation accentuée des itinéraires terrestres entre la Rhénanie et la Lombardie ont été postérieurs au début du déclin des foires de Champagne mais ils contribuèrent à l'accélérer.

    3.3.D.4 / Structure des marchés ?

    Paris est devenu, à la fin du XIIIe siècle, un grand centre commercial (foires du Lendit, où s'échangeaient les textiles et les épices), un vaste et, riche marché de consommation (ville très peuplée), où vivaient une cour et des fonctionnaires disposant de revenus importants), et une place bancaire (afflux des manieurs d'argent italiens). Paris a donc supplanté la Champagne, sans cependant conserver ce rôle longtemps au XVe siècle, la capitale avait asphyxié sa banque» (J. Favier).

    3.3.D.5 / Structures monétaires ?

    Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, l'or tendit à supplanter l'argent, et le rapport entre les deux métaux subit des variations brusques qui acculèrent à la faillite les maisons italiennes dont les activités étaient centrées sur le négoce de l'argent aux foires de Champagne (R.-H. Bautier).

      

     

     

    3.3.D.6 / Structures des entreprises ?

    Les foires de Champagne auraient été aussi victimes de la sédentarisation du commerce : les maisons italiennes installèrent à demeure des facteurs sur les grandes places, et firent convoyer leurs marchandises par des commis. Il ne faudrait pourtant pas trop insister sur les conséquences de cette évolution : s'il est indéniable que les foires de Champagne ont décliné, nombre d'autres grandes foires ont survécu ou se sont développées après la sédentarisation du commerce ; en particulier, les foires de Genève et de Lyon se substituèrent, au XVe siècle, bien qu'à moindre échelle, aux anciennes foires de Champagne.
     

    Les foires de Genève atteignirent leur apogée au début du XVe siècle : bien situées géographiquement à la sortie des cols alpins, entre l'Italie, la Rhénanie et la Flandre, et politiquement aux confins paisibles de l'Empire, en dehors des remous de la guerre de Cent ans, ces foires bénéficièrent d'une monnaie locale stable et de vastes marchés commerciaux nouveaux sur le pourtour oriental de l'Empire (Pologne Bohême, Hongrie). Elles furent tout à la fois un marché du textile (soieries), et un marché des changes, au rythme trimestriel, car elles se tenaient à l'Epiphanie, à Pâques, en août, et à la Toussaint.
     

      

    Les foires de Lyon, dotées en 1420 des privilèges des foires de Champagne, s'organisèrent sur le modèle genevois, adoptant en particulier le même calendrier : elles furent aussi des foires de la soierie et du change, et entrèrent en conflit avec leurs rivales de Genève au milieu du XVe siècle.

      

      

      

    Tiré du livre : "L'économie médiévale", de Guy Antonetti; aux éditions Que Sais-je ?

      

      

     

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    “ L’invention “ des mystères alchimiques dans les cathédrales ne date bien sur que de la Renaissance, après la diffusion (massive) du CheminCroisé Corpus Hermetique dans toute l’Europe, le mythe Flamel lui est intimement liè.

    Dans son ouvrage de 1544 mettant en scène Demogorgon et le “philosophe” Geber, Giovanni Bracesco faisait dire à ce dernier : « Les anciens dissimulaient les secrets de la nature non seulement dans leurs écrits, mais aussi dans des tableaux variés, des caractères, des chiffres, des monstres… les planètes et les signes célestes… et ils n'étaient compris de personne, sauf de ceux qui connaissaient ces secrets. »

     

    Nôtre Dame de Paris

    En 1561, Robertus Vallensis publie son De veritate et antiquitate artis chemicae, Il reprend les thèmes de Bracesco et y ajoute édifices et monuments tels que l'arche de Flamel et le labyrinthe. La même année est édité par les soins du médecin et alchimiste paracelsien Jacques Gohory : « le Sommaire Philosophique de N. Flamel avec la défense d'iceluy art et des honestes personages qui y vaquent : contre les efforts de I. Girard mect à les outrager » soit cent quarante quatre ans après la mort du vrai Flamel.
     

    Dans la préface il entretient la légende :

    « Ce livre (qui n'avoit paravant esté mis en lumière) est intitulé Le sommaire de Nicolas Flamel qui florissait l'an 1393 et 1407 comme il appert encores en la ville de Paris à S. Innocent ès monuments de deux arches opposites, le cymetierre entre elles, qu'il feit alors faire. En l'une desquelles sont, entre aultres choses, érigées les effigies de deux serpents ou dragons et d'un lyon, suyvant la description que d'iceulx il ha faict en ce livre. »

     

     

    l se compose de plus de :
     

    - de la copie du Traité du grand oeuvre des philosophes, fait par Frère Jehan Rouillascq, cordelier piémontais,
    - de la relation d'inscriptions autour d'un tableau accroché à Notre-Dame dont un texte simplement signé de Guillelmus
    - du Discours des visions sur l'œuvre en rapport avec le dit tableau. 

     

     

    AMIENS 

      

    Le Traité du grand oeuvre des philosophes était déjà attribué à un certain Philippe Rovillasque.

    Les deux “écussons hiéroglyphiques” de Sainte Geneviève sont de forme ovale.
    Cette forme ovoïde, propre à la gestation de la matière, montre un lys au centre d’une croix, dans les quatre « angles » déterminés par une croix d'or, est représentée la phase de l'œuvre décrite sous le nom de conjonction dans la troisième vision du cordelier :

    « Je vis assez heureusement par les marques probables : premièrement, la couleur lactée au commencement ; secondement, après quelques jours, la couleur minime (brun marron) avec la solution de la matière ; tiercement, la fumée ou nuage obscur, à la sommité du vase volant et est adhérente ; quartement aux neuf mois, la congélation avec trois vermisseaux en couleur de jacinthe ; quintement, la noirceur parfaite de la matière. Desquels signes et marques parlent clairement tous les plus grands et sages philosophes. »

     

    CHARTRES

     


    Des variantes de ce vitrail-écusson sont déclinées par le médecin paracelsien David Lagneau ou Laigneau qui, dans l'édition française de son "Harmonie mystique" de 1636, insère les représentations de vitraux de la chapelle des Cordeliers et de l'écusson « hiéroglyphique » représenté par Flamel sur la cinquième arche du cimetière des Innocents et trois passages du Livre des Figures Hiéroglyphiques.
     

     

     

    Mais l'édition originale latine de Laigneau de 1611 qui est en fait une "Harmonie chymique", un commentaire de textes alchimiques, ne comprend pas ces passages du Livre des figures. C'est bien le traducteur, le Sieur Veillutil (un pseudonyme ?) qui augmente considérablement le livre de Laigneau dont il change le titre en "Harmonie Mystique", peut-être en référence à l'Harmonia Mundi du frère cabaliste de Venise, qu'il cite.

    Dans sa lettre dédicace « A Monsieur R. S. D. L. M. C. D. R. AP. D. D, très humble et parfaict Amy, son très humble serviteur L. S. D. V. S. T. H. », il précise que par ami, « il n'entendoit être autre que celuy qui auroit la connaissance de la vraye philosophie qu'il définit plus loin comme science la plus haute mystique et cabalistique, à l'exclusion de la sainte théologie ».

     

    Lisons maintenant l'inscription du soi-disant tableau :

    « CECI DESSOUS ECRIT A ETE PRIS EN UN TABLEAU A NOTRE-DAME DE PARIS QUI EST VIS-A-VIS L'IMAGE SAINT-CHRISTOPHE ; DANS LEQUEL TABLEAU, AU DESSUS DE L'ECRITURE, Y A UNE OVALE DANS LAQUELLE, IL Y A PLUSIEURS ARBRES FRUITIERS, HERBES ET LIS, ET UN HOMME NU JUSQU'A LA CEINTURE ET UNE ROBE ROUGE EN ECHARPE, QUI SEME LA TERRE. »

     

    L'inspecteur honoraires des musées nationaux et spécialiste des peintures qui se sont succédé à Notre-Dame et spécialement au dix-septième siècle, certifie l'inexistence du tableau, ce qui n’est guère surprenant étant mentionné que ce tableau est « vis-a-vis l'image Saint-Christophe »

     

    Deux textes d'exotérisme religieux encadrent “ cette ovale “, le premier mentionnant un jardin « de vos cœurs » et un jardinier l'arrosant de son sang ; ils sont une ode à la Vierge.

    Le second texte est simplement signé Guillaume, pour nous indiquer la haute antiquité de l'ensemble ; les alchimistes mentionnant comme un des leurs l'évêque de Paris Guillaume d'Auvergne (1180-1249) depuis que Béroalde de Verville (1556 - 1626) dans son Moyen de parvenir évoquait « feu Guillaume de Paris, qui, aux portaux de Notre-Dame, a mis les fîgures chimiques à faire la projection à devenir sages ».

    La dernière oeuvre du copiste : le Discours des visions sur l'œuvre , est en fait une vision et quatre songes qu'aurait eu « un religieux se trouvant dans une ville arrosée dans son sein d'une grosse rivière, laquelle en son centre y forme une très belle île où est un fameux et admirable temple, tant pour la symétrie de son édifice que pour la dévotion à la reine des cieux […] Contemplant les figures hiéroglyphiques en plusieurs endroits de la dite ville, avec grande admiration de tous, autorisée par tant de doctes et sages personnes de diverses nations qui ont écrit sur la pierre. »

      

     


      

    Notre Frère Jehan, grandement troublé, « délibère d'implorer une faveur divine par l'intercession de la Vierge Marie » afin de connaître le secret des philosophes ou oublier de telles fantaisies, et voici qu'au plus fort de son oraison, un feu céleste lui enflamma la face, avec une voix interne qui lui dit : « Regarde au tableau qui est attaché au pilier près de la porte du temple […] Ayant contemplé ledit tableau où il y a une image de Notre-Seigneur qui arrose de son propre sang une terre noire de laquelle naissent aucuns arbres, le trons desquels est gros obscur ou environ, et les feuilles vertes avec les fruits d'or, hiéroglyphiques merveilleux. » Ce Jardin des Hespérides lui fera « entendre la matière du premier agent décrit par le très ancien Artephius ».

    Il précise qu'il aurait eu sa vision du verger « à l'heure de none », les quatre autres visions de nuit seraient-elles songes de verger ? Car Gohory est aussi l’auteur du Livre de la Fontaine périlleuse avec la chartre d'Amours : autrement intitulé, le songe du verger(1572),

      

      

    Il avoue n'avoir « point lu dans les cartes antiques de Paris, ni de cette cathédrale, pour savoir le nom de celui qui a été le fondateur de ce portail merveilleux mais je crois néanmoins que celui qui a fourni ces énigmes hermétiques, ces symboles et ces hieroglifs mystiques de notre religion, a été ce grand docte et pieux personnage Guillaume évêque de Paris ».

    En 1655, Pierre Borel déclare dans son Trésor de recherches et antiquitez gauloises et françoises : « Et il y en a qui tiennent aussi que c'est Flamel qui a mis un Tableau à Nostre-Dame, qu'on void sur un pilier vis à vis de S. Christofle ; au fonds duquel y a des vers françois de sa façon, qu'on tient contenir les hieroglyfiques de la pierre philosophique. On tient aussi de luy la pluspart de ce qui est à Saint-Jacques de la Boucherie, comme on void par les inscriptions en pierre et en bois, et par les vitres qui y sont, dont une partie sont estimées hieroglyfiques par les curieux, et entr'autres celle où on void un pressoir de raisins.

      

    On verra une sienne inscription dans la mesme église en lettre d'or, sur la corniche de la chapelle des esperonniers, où il est nommé et sa femme, pour fondateurs de cette chapelle. On void enfin de luy de grands landiers de fer en diverses ruës de Paris, et surtout vers le milieu de celle qui va de la ruë S. Denis, à celle de S. Honoré, costoyant S. Innocent. Mais pour revenir au Tableau de Nostre Dame, on y void représenté un Christ qui seme son sanc, en un champ ; d'où viennent des lis & des roses. Les vers ont un sens mystique...

     

    D'autres estiment que ce soit Guillaume le Parisien évesque de Paris qui les ait mis, et qu'il ait orné cette église de divers hieroclyfiques chimiques. Je ne decideray pas ce différent, mais je sçay bien qu'il estoit chimiste, et qu'on trouve divers livres de cette science sous son nom, comme aussi de Christofle parisien. »

    Son contemporain CheminCroisé Henri Sauval fournira la source des spéculations du Mystère des cathédrales dans son Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris : « Ils (les hermétistes) découvrent mille belles choses avec les vinct-huit rois qui règnent le long du portail, surtout dans la figure même de Guillaume de Paris. Ce n'est pas sans raison, disent-ils, que le bout de son bâton pastoral est de fer et entre dans la gueule d'un dragon, qui cache sa queue dans un bain d'où sort de la fumée et une tête de roi. Que sans difficulté à la porte du côté de l'Hotel-Dieu, l'ouverture de l'ouvrage de physique y est figurée et dans les deux autres la suite et la consommation.

     

     

    Mais une chose ici qui les met bien en peine, est de savoir pourquoi pas une de ces figures ne regarde dans l'église ; ce qui fait grand honneur à un corbeau qui a les yeux tournés de ce côté-là, qu'à cause de cela ils n'estiment guere moins que les Naturalistes feroient un phenix.

      

    Ce corbeau au reste est à la porte qui tient à Saint-Jean le Rond et qu'ils ne se lassent point de contempler, parce qu'à leur avis son rayon visuel va justement se terminer à l'endroit où le secret de la pierre doit être caché infailliblement ; joint que c'est assés près d'un jardinier de plate peinture qu'on voit en entrant dans l'égIise, et qu'ils appellent le Semeur, qu'ils prennent encore pour un hieroglyphe, aussi-bien que deux bouteilles, l'une aux pieds d'Antoine des Essarts, l'autre tout de même aux pieds de Saint-Christophe cachée parmi des joncs et des roseaux ; et quoique tous demeurent d'accord qu'un homme qu'on fait mourir à coups de flèches et un roi qu'on dépouille, figurés au bas du même St Christophe soient encore mystérieux, néanmoins ils ne conviennent pas entre eux de leur signification.

      

     

    Bien davantage, quelques-uns même prennent Saint-Christophe pour un hieroglyphe, et comme c'est maintenant le plus grand et le plus gros colosse qui soit dans le monde, ils tirent avantage de sa masse, et se glorifient d'avoir le plus grand et le plus gros hieroglyphe qu'il y ait jamais eu, ils ne sauroient se lasser de dire du bien de Pierre des Essarts qui l'a fait faire. Enfin la folie des hermétiques est si grande, qu'il n'y a sorte de rébus sculptés qu'ils n'interprètent… »

    Nous avons donc vu “nos hiéroglyphes” d’abord disséminés dans Paris, puis sur le portail de la cathédrale, ensuite dans un tableau dans la cathédrale, enfin Fulcanelli verra toute la cathédrale comme “sanctuaire de Tradition, de la science et de l’Art “.

      

      

      

      

      

     

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     C’est en parcourant un vieux livre de 1837 (1) que j’ai découvert une liste, tirée d’un registre de 1292, qui répertorie toutes les personnes payant la Taille (2) à Paris. Une vraie mine d’or pour qui s’intéresse au moyen age et à l’origine des noms, des métiers souvent disparus, mais également des quartiers, paroisses, rues de la capitale.

     

    Le document contient peu de noms patronymiques. Presque tous les contribuables sont désignés par leurs prénoms, suivis tantôt d'un sobriquet :

    Alison la rousse, Anfroi le boçu, Ayoul le Lièvre, Biétriz la borgne, Brise la bèle, Domine le sueur, Dooin le sourt, Edeline l'Enragiée, Gile la boiteuse, Marie la noire, Ondart le rous, Ysabiau la clopine, Gilebert le bègue, Rogier le petit

     

    Tantôt des noms de lieux ou de pays :

    Aalart le Picart, Alain le Breton, Aubert le Lombart, Bertin le Normant, Bonefoy l'Anglois, Brun l'Alemant, Plat-Pié d'Yonne, Viennet le Bourgueignon, Haguin Landenaise, Marguerin la Lohorrainne

     

    Ou de leur ville :

    Jehan de Londres, Alarge de Gonesse, Basyle de Saint-Pôl, Bertelot de Noion, Cler de Compigne, Climençon de Troyes, Enmeline de Montffort, Felippe d'Arras, Franque de Rains, Gobert de Marseille, Ourri d'Atainville, Tout-Saint de Baillenval

     

    Le plus souvent de l'indication de leur profession :

    Aalot le couturier, Aubin le poissonnier, Barnier le marinier, Baudet le Camus, Béri le charpentier, Cyon le barbier, Durant le mercier, Emambe le mesagier, Ferri le poissonier, Guerinnet le tavernier, Helyssent la mercière, Jehane la cousturière, Lucas le mareschal, Mittainne le munier, Névelet le charretier, Oudin le cuisinier, Thoumas l'aguillier

     

    Telles sont les sources d'où sont dérivés la plupart des noms de familles par lesquels chaque individu est aujourd'hui désigné. Quelquefois les contribuables sont simplement désignés par leurs prénoms, surtout lorsqu'il s'agit des enfants d'un père ou d'une mère qui sont aussi portés sur le rôle. D'autres fois, mais rarement, le recensement ne donne que le sobriquet des personnes imposées.

     

    Il faut attendre François Premier pour que les noms de famille soient définitivement fixés par l’obligation de la tenue des registres paroissiaux. Notons aussi qu’au moyen age et jusque à la fin du 19 em siècle, l’orthographe exacte des noms avait peu d’importance, elle variait aussi beaucoup suivant la compétence ou l’humeur du scribe.

     

    (1) Paris sous Philippe Auguste de H. Géraud

    (2) La taille était un impôt annuel uniquement supporté par le peuple. Impôt exceptionnel à l'origine, la taille royale est transformée à la fin de la guerre de Cent Ans en taille perpétuelle, justifiée par la création d'une armée permanente… On n’a vraiment rien inventé !

     

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    LE SPECTACLE THÉÂTRAL MÉDIÉVAL:
    DU MYSTÈRE À LA FARCE
     
      
      
    À la fin du Moyen Âge le théâtre atteint son apogée. Le XIVe siècle est dominé par le genre du miracle, qui met en scène selon la formule posée déjà au XIIIe siècle l'intervention spectaculaire d'un saint ou surtout de la Vierge en faveur des mortels. La popularité du genre est attestée par les 40 Miracles de la Vierge, composés entre 1339 et 1382 et réunis dans un recueil.
     
     
     
     
     

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    le fond musical du blog sera supprimé

     
    C'est à la fin du Xe siècle qu'apparaît le mot « farce » pour la première fois. En France et en Angleterre, on employait le mot « farce » pour parler des phrases insérées entre kyrie et eleison dans les litanies et aussi pour parler des passages en français ajoutés entre les phrases en latin en chantant l’épître.
     
    Plus tard, on commença à l’employer pour décrire les interludes de jeu improvisé et farfelu joués par les acteurs au milieu d’un drame religieux au théâtre appelés mystères (on disait alors que l'on farcissait la représentation).
     
     
    On appelle farce les pièces de théâtre comiques composées du 10ème siècle jusqu'au 16ème siècle, issues du répertoire des monologue comiques, des sermons joyeux des jongleurs(héritiers de la tradition des mimes latins). Elle présente des situations et des personnages ridicule ou règne tromperie, équivoque, ruse, mystification.
      
    Les mystères sont des pièces qui représentent dans sa totalité la vie d'un saint ou, surtout, qui restituent l'histoire du Christ depuis l'Incarnation jusqu'à la Résurrection - il s'agit alors des Mystères de la Passion -, remontant jusqu'aux origines de l'humanité et ouvrant sur la perspective du Jugement dernier.
      
    De dimensions modestes, les Passions du XIVe siècle se limitent à la dramatisation des événements de la Semaine Sainte (depuis le Dimanche des Rameaux jusqu'à la Résurrection), en s'inspirant pour l'essentiel des évangiles.
      
     
     
      
    Leurs amples dimensions, ambitionnant de restituer la totalité du temps chrétien, depuis la Création du monde, exigent une représentation qui s'étend sur plusieurs journées.
     
    Située à mi-chemin entre le théâtre religieux et le théâtre profane, la moralité fait recours aux personnages allégoriques afin de donner une leçon, de moraliser. La Moralité de Bien Avisé et de Mal Avisé (Rennes, 1439) illustre le thème des deux voies que peut emprunter l'homme, vers le bien et vers le mal.
      
      
     
     

     
     
    La sotie, pièce de 300 à 500 octosyllabes environ, s'inspire volontiers de l'actualité, dénonçant à travers le rire grinçant la folie du monde et lui opposant la «sagesse» des sots, personnages spécifiques du genre, avatars probables des célébrants de la Fête des Fous.
      
    Représentée d'habitude par des confréries, tels les Cornards de Rouen ou les clercs de la Basoche de Paris, rattachés au Palais de Justice, la sotie, genre intellectuel par excellence, va de la satire jusqu'à la contestation politique, comme dans le Jeu du Prince des Sots (1512) de Pierre Gringore, qui ne craint pas de ridiculiser le Pape Jules II, alors en conflit avec François Ier.
     
      
     
      
    De dimension réduites (300 à 500 octosyllabes), comportant un nombre restreint de personnages définis par leur état (le mari trompé, la femme rusée, l'amoureux) ou par leur statut social (le valet, le soldat, le vilain, le prêtre), les farces, insérées à l'origine entre les journées des mystères, d'où leur nom dérivé du verbe farcir, sont destinées à faire rire au moyen d'une intrigue rudimentaire et d'un comique peu élevé.
      
    Un de ses sujets de prédilection est la critique des femmes et du mariage (Farce du Gentilhomme et de Naudet, Farce du Cuvier).
      
    Le chef d’œuvre du genre est sans conteste la Farce de Maître Pathelin, composée entre 1456 et 1469, dont les dimensions trois fois supérieures à la moyenne et la complexité de l'intrigue ne font que relever le thème central du «trompeur trompé» et de la ruse qui mène le monde.
     
      
    Théâtre religieux et théâtre profane ont toutefois en commun la dimension de fête. Spectacle inséparable de l'espace urbain et de la sensibilité qui y est attachée, le théâtre à la fin du Moyen Âge réunit la communauté en un «cercle magique», autour de la grand-place de la cité, pour moraliser ou divertir, satiriser ou émouvoir, pour rendre enfin cette communauté solidaire d'elle-même et de ses valeurs, en perpétuant les Événements qui l'ont fondée à la «plénitude des temps».

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

     

     

     
     

     

     
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    Le mystère de la tombe d'Anne de Kiev, reine de France (1051-1074 ?)



    Un mystère non résolu :

    où se trouve enterrée Anne de Kiev (née vers 1024 – morte vers 1074-79), reine de France, épouse du roi de France Henri I° et mère du roi Philippe I° ?

    Depuis le XVII°s, les érudits se disputent sur cette question. Anne est-elle rentrée en Ukraine pour y terminer ses jours, ou a-t-elle été inhumée en France ?

    Avant de parler de ces différentes hypothèses, rappelons l’extraordinaire destin de cette princesse venue de l’Orient, aux confins des mondes byzantins et slaves, par qui le sang russe et viking s'est mélangé à celui des Capétiens ...


    Statue d'Anne de Kiev à Senlis, inaugurée par le président ukrainien Victor Iouchtchenko en 2005
    Voir la video de l'inauguration sur les archives de l'I.N.A. :
    http://www.ina.fr/video/2860700001013/iouchtchenko.fr.html




    Anne de Kiev, une jeune princesse slave orthodoxe
     

    Anne de Kiev, en russe et en ukrainien russe : Анна Ярославна (Anna Iaroslavna), est la fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev et de sa seconde épouse, Ingigerd, fille du roi suédois Olaf.
    Les manuels d'histoire l'ont longtemps appelée Anne de Russie.
    Quelques généalogies nomment son arrière grand-père paternel Romain II, empereur de Constantinople, lequel affirmait descendre des rois de Macédoine, mais la fille de Romain II, Anne de Byzance, n'était sans doute que la seconde épouse de Vladimir Ier, père de Iaroslav le Sage, et n’aurait donc pas été la grand-mère d'Anne de Kiev.

    La date exacte de la naissance d'Anne est inconnue. Il est possible qu'Anne soit née en 1024 ou 1025. Une autre date, 1032, est donnée par l'historien russe V. Tatichtchev.
    Dans le Récit des années passées, il n'y a aucun renseignement sur les filles de Yaroslav et d'Ingegerd (Ingrid ou Irène) son épouse. Les anciennes chroniques ruthènes (ukrainiennes) informent peu et sommairement sur les femmes, même les plus nobles. Le nom d'Anna Yaroslavna est surtout connu d'après les chroniques françaises.
    Nous connaissons cependant le destin de ses deux soeurs par des sources étrangères : sur l'aînée, Anastasia, épouse du roi de Hongrie, André Ier (dans les chroniques hongroises elle est évoquée seulement comme « fille du prince de Ruthénie »), par le chroniqueur polonais Jan Dlugosz ; sur l'autre : Elisabeth, par l'historien islandais du XIIIe siècle, Snorri Sturlusson, dans «Heimskringli» (ce que l'on appelle « les sagas royales »). Elisabeth était l'épouse du célèbre viking norvégien, le conquérant Harald Hardrod qui devint roi de Norvège après la mort de son frère.


    En tout cas, Anne est issue d’une lignée très récemment convertie au christianisme orthodoxe. Son grand-père Vladimir (958-1015) adorait encore Odin et offrait des sacrifices humains à tous les dieux du panthéon scandinave. Converti au christianisme byzantin, il fit de Kiev, la ville aux quatre cents églises, la rivale de Constantinople. Il descendait de Riourik, le fameux prince de Novgorod, et de princes Varègues.


    Le baptème du Prince Saint Vladimir. Toile de Viktor Vasnetsov. 1890 -


    La mère d’Anne, Ingigerd ou Ingrid ou Irène (1000-1048), est la fille du roi de Suède Olof Skötkonung et la petite fille d’ Olof III Skötkonung (980-1022), premier souverain chrétien suédois.

    La Rous' (Ruthénie) Kiévienne, sous les règnes de Vladimir et de Yaroslav, était devenue un Etat puissant avec lequel devaient compter Byzance, l'empire Germanique et les royaumes Scandinaves.
    Après la mort de son frère Mstyslav en 1036, Yaroslav le Sage devint « l'unique dirigeant de la terre rous' (ruthène) ».
    L'enfance et l'adolescence d’Anne se sont déroulées dans cette grande et riche cité.
    Sur l'un des murs de la cathédrale Sainte Sophie de Kiev, construite sous le règne de Yaroslav, on peut encore voir une fresque représentant Anne avec sa mère la princesse Ingegerd et ses soeurs aînées.


    Fresque de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev représentant les filles de Iaroslav le Sage, prince de Kiev.
    Anne est certainement l'une des deux en partant de la gauche.



    Anne était une jeune fille instruite. L'un de ses précepteurs fut Ilarion (« roussène », dit la chronique, c'est-à dire ruthène, donc ukrainien d'origine), qui fut désigné métropolite de la Rous'-Ukraine par Yaroslav sans l'avis du Patriarche de Constantinople.

    Appartenant, par sa confession, à l'Église des sept conciles, Anne pourra donc épouser à Reims en premières noces, le 19 mai 1051, le roi Henri Ier de France qui relevait, quant à lui, de l'Église catholique romaine. Ces deux églises formaient encore l'Église indivise, puisque nous sommes là avant le schisme de 1054.

    C’est en effet la France, à l’autre bout de l’Europe, qui s’intéressa à la jeune princesse.


    L'arrivée en France et le mariage avec le roi Henri
     

    Après la mort de son épouse Mathilde de Frise, le roi de France Henri I°, troisième souverain de la dynastie capétienne, chercha à contracter un nouveau mariage. Mais le Saint-empire, dont les familles étaient selon lui son seul espoir, lui était interdit, car l’alliance était assimilée par l’Église à la parenté, et toutes les cousines de la reine morte, jusqu’au septième degré, étaient interdites au malheureux veuf.

    Sur le conseil de son beau-frère Baudouin, il envoya dès 1045 des observateurs de confiance dans tous les royaumes d’Orient, qu’il chargea de lui signaler toutes les princesses à marier dont ils pourraient entendre parler dans ces lointaines contrées.

    Robert Il, le père d'Henri Ier, avait déjà été excommunié par le pape Grégoire V, du fait de son mariage avec une cousine au quatrième degré.

    Après six années d'insoumission, il fut obligé de venir vêtu de haillons, le licol sur le cou, demander son pardon à genoux devant le Pape.
    L'historien Caix de Saint-Aymour, dans son livre sur Anne et son mari a écrit : « Témoin de tous les affronts qu'a connus son père, toutes ses souffrances, il (Henri Ier) était enclin à se soumettre aux exigences de l'Eglise. Pour ces raisons, ayant perdu sa femme Mathilde, fille de l'empereur germanique Henri II, morte en 1044 sans lui laisser d'héritier mâle, il hésita longtemps à choisir une seconde épouse. »


    Henri I°, roi de France de 1031 à 1060
    Statue du XIX°s s'inspirant du gisant de son tombeau à Saint-Denis, palais de Versailles



    Pendant quatre ans, Henri attendit qu’on lui signalât une fiancée possible, car toutes les princesses dont on lui parlait étaient peu ou prou ses parentes. Son humeur s’en trouva modifiée : il devint coléreux et méchant, même avec ses concubines, et lorsqu’elles manifestaient un désir de tendresse, « il faisait l’agacé, nous dit un chroniqueur, et les battait durement ». Elles finirent par s’enfuir du palais, laissant le roi déçu, amer et sans consolation.
     

    Mais en avril 1049, l’un de ses informateurs lui révéla que le grand-duc Iaroslav Vladimirovitch, qui régnait à Kiev, avait une fille prénommée Anne, qui n’avait aucun lien de parenté avec Henri et qui était, en outre, d’une beauté ravissante

     

    En apprenant que l’on parlait d’Anne, de sa grâce, de son esprit, de ses cheveux blonds et de sa bouche sensuelle jusqu’à Constantinople, le roi eut l’œil pétillant. Il chargea Roger, évêque de Châlons-sur-Marne, de porter des bijoux à Iaroslav de la part du roi de France et de lui demander la main de sa fille.

    Favorable à une politique d’ouverture, le prince de Kiev, l’un des douze fils de Vladimir le Grand qui avait converti le pays au christianisme, accepta la proposition, et Anne arriva à Reims au printemps 1051, apportant une dot considérable en belles pièces d’or frappées à Byzance.

    Anne quitte donc sa famille pour aller rejoindre son futur mari. Elle traverse l'Europe centrale, accompagnée d'une escorte armée et de dames de compagnie, brave les dangers de ce périple qui l'emmène vers un nouveau pays et une nouvelle famille.

     

    Le point de rencontre a lieu à Reims au printemps 1051 où elle découvre un climat, des paysages inédits pour elle et une cour qui ne ressemble à aucune autre.

    Si Henri l’attendait avec une grande émotion et un peu d’inquiétude, ses craintes s’évanouirent lorsqu’il vit la fille du grand-duc. Il devint immédiatement fort épris de cette jeune femme aux longs cheveux blonds et à la peau laiteuse et délicatement dessinée.

     

    La légende veut qu’au moment où elle descendit de son chariot, le roi, incapable de se maîtriser plus longtemps, se soit précipité sur elle pour l’embrasser avec une belle ferveur.

    La princesse n’ayant pas protesté contre cette ardeur un peu hâtive, la foule, dit-on, put contempler les fiancés, qui ne s’étaient jamais vus encore, serrés l’un contre l’autre comme des amants.

    On assure également que, lorsqu’ils eurent fini de s’embrasser, Anne se dégagea et dit à Henri, en rougissant un peu : « Je suppose que c’est vous, n’est-ce pas, qui êtes le roi ?... »
    Le mariage eut lieu à Reims le 19 mai 1051.

    Henri avait alors trente-neuf ans et Anne vingt-sept. La reine, sacrée le même jour par l’archevêque Guy de Châtillon, fut appliquée à la prière, libérale envers les pauvres, sensible au malheur, n’occupant le trône que pour y paraître comme compagne du roi, et pour accorder des grâces.

    Elle ne fut pas épargnée par la dislocation de sa famille d’origine : en 1052 son frère Vladimir mourut, sa mère Ingrid disparaissant dix-huit mois plus tard ; en février 1054, son père Iaroslav s’éteignit, deux autres frères décédant peu de temps après.

     

    L'évangéliaire de Reims ; les sacres ; sang de France et sang de Russie depuis un millénaire ...

     

    En arrivant en France, Anne apporta un livre qui, selon la légende, allait beaucoup compter pour tous les sacres des rois de France à Reims. A compter de 1059 et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, tous les rois de France, en accédant au trône auraient prêté serment sur un très ancien Evangéliaire ruthène, écrit en écritures cyrillique et glagolitique.

    En réalité, c'est le cardinal Charles de Lorraine qui l’offrit en 1534 au Chapitre de la cathédrale de Reims, après l'avoir revêtu d'une reliure précieuse abritant des reliques.

    Ce livre est l'un des plus anciens textes connus de la langue russe et l'un des plus anciens documents de la langue littéraire ruthène (ukrainienne) et sa première partie (cyrillique) pourrait avoir été écrite par saint Procope, qui mourut vers 1030.
    Pierre le Grand au XVII°s et Nicolas II au début du XX°s, voyageant en France, se le feront présenter.

    On l’appelle aujourd’hui l’Evangéliaire de Reims, conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris.
    C'est Anne, qui a amené les feuillets en cyrillique de cet évangéliaire avec elle en France en 1049.

    Anne de Kiev eut quatre enfants avec Henri Ier :
    Philippe, né en 1052, qui deviendra roi de France sous le nom de Philippe Ier ;
    Robert, né en 1054 et mort vers 1063 ;
    Emma, née en 1055 et morte vers 1109 ;
    Hugues, né en 1057 et mort en 1102, qui fut comte de Vermandois sous le nom de Hugues I°.

    C'est Anne qui introduit le prénom Philippe - venant de ses ancêtres macédoniens - à la cour de France en le donnant au fils aîné de son premier mariage qui régnera sous le nom de Philippe Ier.

    Cette première alliance franco-russe ne devait pas être longue, car Henri Ier mourut brusquement à Vitry-aux-Loges le 4 août 1060. Aussitôt, Anne se retira au château de Senlis avec son fils Philippe, âgé de six ans, qui avait été sacré roi du vivant de son père, dès 1059, avec précisément l’Evangéliaire de sa mère sur lequel il prêta serment.

     

    La reine mère ne s’était pas vu confier la tutelle de ce fils ; il n’y avait pas à cet égard de coutume établie. Baudouin V, oncle du roi mineur, fut désigné tuteur-régent. Afin d’éviter les troubles, la famille royale se montra : en 1060, séjours à Dreux, Paris, Senlis, Étampes. En 1061, à Compiègne, Reims, Senlis, Paris.


    Gisant de Henri I°, basilique de Saint-Denis


    Anne veuve et remariée ...
     

    Anne vécut dès lors libre de tout souci politique dans son domaine valoisien, se retirant d’abord à l’abbaye de Saint-Vincent de Senlis. Un chroniqueur nous dit qu’elle aimait beaucoup Senlis, « tant par la bonté de l’air qu’on y respirait que pour les agréables divertissements de la chasse à laquelle elle prenait un singulier plaisir ». Elle y ajouta rapidement d’autres agréments.

    En effet, malgré son veuvage récent, la reine Anne se mit à organiser des réceptions mondaines qui furent très courues. De nombreux seigneurs des environs prirent l’habitude de venir lui faire leur cour et plus d’un parmi eux, rapporte le vicomte de Caix de Saint-Aymour, « apportait ses hommages non seulement à la reine, mais aussi à la femme ».


    Statue d'Anne de Kiev (XIX°s), dans les ancien bâtiments monastiques de l'ancienne abbaye Saint-Vincent de Senlis



    C’est ainsi qu’au bout de trois ans elle épousa le beau et rude Raoul le Grand, comte de Crépy-en-Valois, son aîné de quelques années, qui possédait de nombreux titres : compte de Crépy, de Valois, du Vexin, d’Amiens, de Bar-sur-Aube, de Vitry, de Péronne et de Montdidier.

    Il était l’un des plus puissants seigneurs de France, se plaisant à dire qu’il ne craignait ni les armes du roi, ni les censures de l’Église. En juin 1063, il répudia Haquenez, sa tendre et juvénile épouse, et enleva la reine, complice, lors d’une des promenades en forêt dont elle avait l’habitude, pour l’épouser.

     

    Cet enlèvement et le mariage semi-clandestin causèrent un grand scandale dans tout le royaume. En suivant un homme marié, la reine se rendait coupable d’adultère, trois ans après la mort du roi Henri.
    Haquenez apprenant la raison pour laquelle elle avait été répudiée, se rendit à Rome pour se plaindre au pape Alexandre II, qui l’accueillit avec bonté et chargea Gervais, archevêque de Reims, d’effectuer une enquête, avant d’enjoindre Raoul de se séparer de la reine et de reprendre sa femme légitime.

    Devant le refus du comte, le pape l’excommunia et déclara nul son mariage avec Anne.
    Bravant les foudres de Rome, les deux amoureux voyagèrent ensemble dans le royaume, se cachant si peu, montrant une telle absence de remords, qu’on finit par admettre leur union.

    Quelques années plus tard, le roi Philippe Ier trouva sage de se réconcilier avec eux, admettant même Raoul à la cour. Anne y reparut à son tour avec le titre de reine mère quand le comte mourut, en 1071 ou 1074. On eut pour elle le plus grand respect, et elle régna sur le palais, bien qu’elle ne s’occupât point des affaires de l’État.

    On a dit qu’elle était ensuite retournée en Russie, mais une tombe, trouvée en 1682 dans l’abbaye de Villiers, près de La Ferté-Alais, donnerait à penser qu’elle n’a pas quitté la France, à moins que le monument funèbre qui portait pour inscription : Anne, femme de Henri, ne fût qu’un hommage de la reconnaissance des religieux, et non le lieu de la sépulture de cette princesse.

     

    Plus sûrement, ayant obtenu une terre sise à Verneuil, près de Melun, elle y serait morte vers 1076 et assurément avant 1080, sans avoir connu son petit-fils, le futur Louis VI, né en 1081.

    Au cours des années 1060 , Anne de Kiev participe au renouveau monastique de son temps en fondant l’abbaye Saint-Vincent à Senlis. Sur des terres du comté de Senlis, dont elle a la jouissance à titre de pension, avec « la faveur » de son fils et « l’assentiment de tous les grands », elle fait bâtir une église dédiée à Saint Vincent et un monastère destiné à des chanoines réguliers.

    Dans la lettre de fondation, elle précise que son intention est de réparer les fautes du roi Henri I°, de ses amis et les siennes (sans doute songe-t-elle à son second mariage).

     

    En 1065, lors de la consécration de l’église, elle émet le vœu qu’en ce lieu « puisse vivre des religieux, dans le calme et la paix, pour y servir Dieu jour et nuit, en renonçant au monde et en embrassant canoniquement la vie régulière, c'est-à-dire la règle écrite des Saints Apôtres et de Saint Augustin. »

    A la mort de Raoul de Crépy, en 1074, Anne de Kiev se retire vraisemblablement à Senlis. Déjà, après la mort d'Henri, Anne avait vécu au château de Senlis.

     

     



    Ruines du château de Senlis. Anne y séjourna souvent.



    Là, près du château, dans le faubourg de Vietel, sur l'emplacement d'une chapelle « en ruines et complètement dévastée » on édifia sur son ordre l'église de Saint-Vincent et une abbaye. Cette abbaye perdura jusqu'au XVIIe siècle.

    Chaque année on y célébra une messe à son souvenir.
    Anne avait du reste demandé à son fils Philippe Ier de prendre le titre de fondateur de l'abbaye. Le roi accepta, et le patronage devient héréditaire dans sa famille royale.

    L’année suivante, elle est mentionnée une dernière fois, en tant que « Anne mère du roi Philippe », sur une charte en faveur de l’abbaye de Pont Levroy, puis elle disparaît de la vie publique.
    On ne sait rien des dernières années de sa vie : comme nous l'avons vu, peut-être se serait-elle retirée, loin du monde et de la cour, sur ses terres de Verneuil l’Etang, près de Melun.

    Elle serait morte un 5 septembre, en 1078 ou 1079, et on ignore où se trouve sa sépulture.


    Où a pu être inhumée la reine Anne ?



    1°) Première hypothèse : le retour au pays natal
     

    Désespérant retrouver un jour la tombe d’Anne, les historiens du XIX°s s’étaient résignés à cette solution. Après 1074, la reine serait retournée à Kiev et y serait morte. C’est ce que l’on lit encore dans beaucoup d’ouvrages, sans que cela soit en rien étayé. Certes, deux reines de France connurent plus tard ce destin : Eléonore d’Autriche, seconde épouse de François I°, et Elisabeth d’Autriche, épouse de Charles IX.

    Mais ces deux reines n’avaient jamais pu s’intégrer dans leur nouvelle patrie et la première était même restée isolée à la cour. En outre, Eléonore n’avait pas eu d’enfants et Elisabeth n’avait pas donné de dauphin à son époux. Rien de tel avec Anne de Kiev qui s’était parfaitement acclimatée au royaume de France, y menait une vie assez libre – on l’a vu ! – et aimait son fils Philippe, malgré une brouille passagère causée par son remariage.

    Et ses fondations monastiques qu’elle suivait de près ne dénotent aucun détachement de l’Ile de France.
    Notons enfin qu’il n’y a ni trace ni archive en Ukraine attestant un retour d’Anne dans son pays natal.

    2°) Deuxième hypothèse : un tombeau à l'abbaye de Villiers-aux-Nonnains à Cerny près de La Ferté-Alais dans l'Essonne.

     

    Les Archives nationales françaises conservent un étrange document du 22 juin 1682 intitulé Nouvelles Découvertes pour l'Histoire de France, dans lequel le Père Menestrier a donné une description exacte de ce qu'il estimait être la pierre tombale d'Anne de Kiev. En voici le texte original ci-dessous, y compris les lettres et signes qui en français moderne ne sont plus utilisés.

    En français ancien, le S dit s long ressemblait à notre f moderne sans la barre horizontale. La traduction du texte latin : ci-gît la dénommée Agnes femme du roi Henri… que par la grâce de Dieu leur(s) âme(s) reposent en paix).

     

    « C’eſt une tombe plate dont les extrémitez sont rompuës. La figure de cette Reine y eſt gravée, ayant ſur ſa teſte une couronne à la manière des Bonnets que l’on donne aux Electeurs : il y a un retour en demicercle, où commence ſon Epithaphe en ces termes Hic jacet Domina Agnes uxor quondam Henrici Regis, le reſte eſt rompu, & ſur l’autre retour on lit, Eorum per miſericordiam Dei requieſcant in pace. L'on apprend par cette épitaphe. I.

    Que le véritable nom de cette Reine eſtoit Agnes, quoy que Meſſieurs de ſainte Marthe ayent dit Environ l'an de grace 1044. le Roy Henry ſut conjoint par mariage avec Anne de Ruſſie, aucuns la nomment mal Agnes, d'autres Malthilde. On voit qu'elle eſt morte en France. »
    Ce tombeau fut détruit avec l’abbaye en 1792.
    Toutefois, cette hypothèse est immédiatement réfutée dans cette même Chronique de Nestor qui la rapporte.

     

    En premier lieu, étant donné que l'abbaye de Villiers n'a été fondée que vers 1220, soit près de 140 ans après cette inhumation, et qu'aucun texte ne parle d'un transfert des restes d'Anne dans l'abbaye, il est difficile d'admettre qu'elle y fut inhumée dès sa mort.

    Cette abbaye fut détruite à la Révolution française consécutivement au vote par l'assemblée nationale d'une loi/décret sur la destruction des mausolées. Les pierres de l'abbaye ont été utilisées pour la construction de certaines maisons de La Ferté-Alais.

     

    De plus, si le père Mesnestrier a lu « Hic jacet domina Agnès uxor quondam Henrici regis », en 1642 M. Magdelon Theulier, délégué du vicaire-général de l’ordre y avait lu : « Hic jacet domina Agnes,… »,

    tout en remarquant qu’à ces mots on avait ajouté ensuite « … quae fuit uxor Henrici »
    Et en 1749, D.P.F. Nicot, prieur de Loya, y lut : « Hic jacet domina Agnes, quoe fuit uxor Henrici »

     

    Bref, les 2° et 3° témoins n’ont jamais lu « Henrici regni ». Dans toutes les chartes, Anne est appelée Anne et non Agnès.

     

    Pourtant, cette hypothèse ne doit pas être totalement balayée d’un revers de main. Un transfert de sépulture a pu être fait plus de cent cinquante ans après la mort de la reine.

    Et Melun est très près de la Ferté-Alais. Souvenons-nous que la reine a très bien pu mourir sur sa terre de Verneuil l’Etang, près de Melun. La date de construction de l'abbaye de Villiers-aux-Nonnains à Cerny n’est pas forcément un argument imparable.

     

    Dans la traduction française de la Chronique de Nestor de 1854, Louis Paris, son commentateur, précise (note bas de page 326) que le prince Labanof avait fait autographier un diplôme des Archives nationales (carton K, 37) donné à l’abbaye de Saint-Denis en 1060, portant selon lui la signature « Agnès » : Agnoe reginoe.

    Il en concluait que la découverte du père Menestrier était peut-être authentique.

    Le prince avait été aussi intéressé par la mention « ayant ſur ſa teſte une couronne à la manière des Bonnets que l’on donne aux Electeurs » : cette curieuse représentation correspond bien avec les représentations princières ukrainiennes à la même époque.

    En soi, ce n’est guère un argument car Anne s’était parfaitement intégrée aux habitudes vestimentaires de France. Mais le graveur de la pierre tombale tardive, peu inspiré, aurait-il pu fait du zèle 160 ans plus tard ?
    Louis Paris répliqua à Labanof que l’on aurait dû avoir au génitif Agnetis et non Agnoe.

    Mais n’est-ce pas une inscription de ce type que notre graveur aurait pu reproduire ?

    On trouve en effet souvent des approximations de ce type sur les inscriptions de tombeaux qui avaient été maladroitement réalisées par des artisans locaux.
    Au total, si l’hypothèse est très fragile, on ne peut l’écarter totalement.

    3°) Troisième hypothèse : une inhumation en l’abbaye Saint-Vincent de Senlis.
    C’est la plus probable. Le corps de la reine aurait été rapatrié à Senlis.


    L'abbaye Saint-Vincent, à Senlis, état actuel



    Anne avait fait reconstruire à Senlis une église ou chapelle ruinée qui fut consacrée en 1065, et y fonda en même temps l'abbaye Saint-Vincent. Les origines de l'abbaye ne sont pas claires. Selon M. Durand et Ph. Bonnet-Laborderie (2004), l'abbaye prend le relais d'une église reconstruite en 1060 à l'emplacement d'une chapelle ruinée, et dédiée à cette occasion à saint Jean Baptiste.

    L'abbaye proprement dite aurait été fondé en 1065. Selon E. Müller (1881), ce n'est pas seulement une chapelle, mais une abbaye fondée à une date inconnue qui est relevée de ses ruines en 1065 par Anne de Kiev.

    Müller ignore la dédicace à saint Jean Baptiste, tout comme par ailleurs le chroniqueur Nicolas Quesnel, sous-prieur de l'abbaye, dont le manuscrit de 1670 environ a servi de base à la publication de F. Magne (1860). Quesnel ne mentionne pas d'abbaye antérieure à 1065, mais seulement d'une église. Quoi qu'il en soit, l'association de la fondation ou refondation de Saint-Vincent à Anne de Kiev ne fait aucun doute, ni l'existence antérieure d'un sanctuaire au même endroit.
     

    La veuve du roi Henri Ier avait fait vœu de bâtir un monastère en honneur de Vincent de Saragosse si Dieu bénissait son union (en accordant des enfants au couple royal).

     

    Elle attend toutefois quatorze ans après la naissance de son fils aîné, le futur roi Philippe Ier et cinq ans après son veuvage ; entre temps, elle s'est remarié avec Raoul IV de Vexin pour qui elle est la troisième épouse.

    Ce mariage entre une reine et un vassal débouche sur l'excommunication du couple en 1064. Il n'a pas été étudié comment, dans ses conditions, Anne de Kiev a pu fonder une abbaye, mais l'on a le droit de supposer qu'elle ait voulu se racheter en face des évêques.

     

    Le 29 octobre 1065, l'église est toutefois consacrée à la sainte Trinité, à Marie, à Saint Jean-Baptiste et à Saint-Vincent.

     

     

    L'abbaye est peuplé de chanoines réguliers de saint Augustin, et Philippe Ier la déclarée libre au même titre que les autres églises abbayes royales.

     

    Elle n'est donc soumise à aucune juridiction ecclesiastique ou laïque.

     

    Dès le début, elle est généreusement dotée, recevant un moulin à Gouvieux, la terre du Blanc-Mesnil, une propriété à Crépy-en-Valois, et un peu plus tard le domaine royal de Barbery donné par Philippe Ier.

    Rien n'est cependant connu sur les bâtiments primitifs de l'abbaye Saint-Vincent, sauf que les moines firent construire une grange dîmière.

     


    Quoi qu’il en soit, on connait l’attachement d’Anne pour Senlis et sa région. Son vœu et ses repentirs étaient sincères. Saint-Vincent était SON abbaye et les moines y prieraient éternellement pour son repos.
    De la chapelle reconstruite et dédiée initialement à saint Jean Baptiste en 1060 ne restent que quelques motifs architectoniques au nord-est du transept, dont un chapiteau très dégradé.

    Sinon, l'église actuelle consacrée en second lieu à saint Vincent de Saragosse date pour l'essentiel du XIIe siècle.

     


    Comme la tombe primitive devait être des plus modestes, les travaux de reconstruction, puis les modifications opérés durant les siècles ultérieurs, la disparition d’archives, auraient pu faire disparaître toute trace de la tombe en surface et expliquer l’oubli des moines.
     

     

    Seules des fouilles archéologiques systématiques pourraient peut-être confirmer cette hypothèse.

    En attendant, le mystère demeure …

     

     

     

     

     

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