• Le Parc Zoologique de Vincennes a été conçu par le géologue Paul Lemoine (Paris 28 mars 1878-15 mars 1940), directeur du Muséum national d'histoire naturelle de 1932 à 1936 en accord avec la ville de Paris. Celui-ci l'avait conçu dans son esprit bien avant sa nomination en tant que Directeur du Muséum en décembre 1931.
    Inauguré le 2 juin 1934 par le Président de la République, le zoo est construit sur le modèle innovant de celui de Hambourg par Charles Letrosne, architecte des bâtiments civils et des palais nationaux. Il fait suite au petit zoo temporaire aménagé dans le bois de Vincennes lors de l'Exposition coloniale de 1931 afin de faire découvrir au public parisien des animaux exotiques ainsi que les villages indigènes reconstitués que l'on qualifiera plus tard de zoos humains. Dès le lendemain, le zoo est envahi par une foule enthousiaste et impatiente de plus de cinquante mille personnes.

    Il fut construit selon le modèle architectural proposé par Carl Hagenbeck, un modèle révolutionnaire pour l'époque, qui visait à présenter les animaux sur des plateaux, dans des fossés et des enrochements sans que le public en soit séparé par des barreaux. Les loges intérieures de nombreux animaux pouvaient aussi être visitées par le public.

    Très vite, il connut un grand succès auprès des Parisiens, qui pouvaient y admirer une faune spectaculaire, dans un cadre plus « naturel » que dans les anciennes ménageries telles que celle du Jardin des plantes.

    Ses installations lui ont permis d'héberger de nombreux animaux, surtout des grands mammifères. Le zoo a obtenu de grands succès dans la reproduction de l'éléphant d'Asie, de la girafe du Niger et de l'okapi, tous trois menacés d'extinction dans la nature, ainsi que d'une multitude de félins, d'ours, d'antilopes et de cervidés. Il a également présenté des espèces très rares en captivité, telles le kouprey (un spécimen de 1936 à 1940, seul à avoir été élevé en Europe), l'éléphant de mer (un spécimen y a vécu une trentaine d'années), le rhinocéros indien et le panda géant (un mâle de cette espèce nommé Yen-Yen, offert dans le cadre des relations diplomatiques entre la Chine à la France, y a vécu de 1973 à 2000, ce qui représente une des plus longues durées de vie pour cette espèce en captivité).

    Entrée côté Porte Dorée.

    Toutefois, il n'a jamais présenté beaucoup d'espèces animales de petite taille, faute d'installations adaptées, et ce malgré la construction de quelques volières et l'ouverture d'une maison des lémuriens en 1986, où des groupes de lémuriens nocturnes, souvent rares, évoluaient dans une obscurité artificielle. Cette installation n'a jamais eu d'équivalent en France, et n'en a pas eu beaucoup ailleurs dans le monde.

    À partir des années 1980, les installations du zoo se sont fortement dégradées, de par le vieillissement des enclos et des rochers en béton armé (qui avaient été conçus pour une durée de 50 ans dans les années 1930), sans qu'il n'y ait eu de plan de rénovation d'ensemble. Si le Grand Rocher, figure emblématique, avait été rénové dans les années 1990, cela n'a pas été le cas de beaucoup d'autres installations, qui ont dû être fermées au public au début des années 2000, et certains animaux (éléphants, félins, rhinocéros, ours) ont dû être déplacés hors du zoo.



     

    photo aerienne zoo de vincennes

    Source: Coll. Arch. dép. Val-de-Marne


    Histoire(s) du Zoo de Vincennes



    Tous ceux qui s’intéressent au zoo de Vincennes connaissent l’histoire du plus grand parc animalier de Paris. Quelques données clés : s’étendant sur plus de 18 hectares, il fait partie de l’espace parisien. Créé en 1934 à la suite de l’exposition coloniale. Il abritait plus de 100 espèces animales, 1200 animaux, 150 naissances par an.

    C’était : un lieu de sauvegarde des espèces protégées, permettant l’étude du comportement animal aux scientifiques et étudiants. Lieu de promenade et de distraction pour les Parisiens, les Franciliens, les touristes. Lieu de tournage de nombreux films.

    Ce lieu privilégié est fermé au public depuis plusieurs mois. Tous les animaux ont été déménagés. Certains sont partis bien loin et à grands frais.

    Pourquoi ? Les installations étaient vétustes, nécessitaient une restauration. On nous promet l’installation d’un nouveau zoo, le retour des animaux. Quand ? 2012 ou 2013 ou 2014, les dates reculent tous les mois. Au départ le projet devait être grandiose : on présentait les animaux dans leur cadre naturel , en créant 6 biotopes, bref, un projet écologique exemplaire.  Le projet présenté par TN+ évaluait la réalisation à 170 millions d’euros.

    Trop beau pour être vrai. Les responsables ont  reculé. Il fallait faire des économies, remodeler les lieux au moindre coût. Aux dernières nouvelles un projet comportant la création de 6 biotopes s’élèverait à 155 millions d’euros. Le Muséum vient de signer un partenariat avec le consortium « Chrysalis », filiale de Bouygues. Nous savons par ailleurs que c’est l’entreprise BOUYGUES qui est désigné pour la réalisation du nouveau zoo. Le contenu du projet, son coût sont entourés par le plus grand secret.

    On peut craindre une réalisation au rabais, la destruction de tout le bâti existant, sauf le Grand rocher classé monument historique. Il paraît trop coûteux et délicat de restaurer les autres rochers et les structures existantes. Le choix pris est la démolition plutôt que la restauration.

    L’histoire du zoo se trouve à la croisée des chemins.

    Il risque d’être anéanti ou dénaturé si personne n’intervient.



    Le parc zoologique de Paris, appelé couramment zoo de Vincennes est situé dans le 12 arrondissement de Paris, près du bois de Vincennes. Il dépend du Muséum national d'histoire naturelle et couvre une superficie de 14,5 hectares. Il comporte un rocher artificiel haut de 65 mètres, sur lequel on peut notamment apercevoir des mouflons.

    Le zoo est fermé pour travaux depuis fin 2008. Sa réouverture est annoncée pour 2014.


    Historique du parc zoologique de Paris

    Le Parc Zoologique de Vincennes a été conçu par le géologue Paul Lemoine (Paris 28 mars 1878-15 mars 1940), directeur du Muséum national d'histoire naturelle de 1932 à 1936 en accord avec la ville de Paris. Celui-ci l'avait conçu dans son esprit bien avant sa nomination en tant que Directeur du Muséum en décembre 1931.
    Inauguré le 2 juin 1934 par le Président de la République, le zoo est construit sur le modèle innovant de celui de Hambourg par Charles Letrosne, architecte des bâtiments civils et des palais nationaux. Il fait suite au petit zoo temporaire aménagé dans le bois de Vincennes lors de l'Exposition coloniale de 1931 afin de faire découvrir au public parisien des animaux exotiques ainsi que les villages indigènes reconstitués que l'on qualifiera plus tard de zoos humains. Dès le lendemain, le zoo est envahi par une foule enthousiaste et impatiente de plus de cinquante mille personnes.

    Source

    La description ci-dessus provient de l’article de Wikipedia Zoo de vincennes, sous la licence CC-BY-SA dont la liste complète des contributeurs se trouve ici. Les pages communautaires ne sont pas affiliées ou avalisées par les personnes associées à ce sujet.


    Maquette papier zoo de Vincennes

    Source: Coll. Arch. dép. Val-de-Marne



    sources : http://soszoodevincennes.fr/le-zoo.html


    Rodolphe l'hippopotame quitte le zoo de Vincennes par


    vincennestv

     
    9h, samedi.

    L'équipe du Muséum national d'histoire naturelle attend le transfert du doyen du zoo de Vincennes. Un hippopotame de 37 ans aux mensurations impressionnantes: 1,7 tonne, 3,70m de long, 1,60m de haut.
     

    Il a été mis en caisse avant l'arrivée des médias. «C'est pour lui éviter du stress», chuchote Delphine Roullet, gestionnaire de collection au zoo, chargée de la coordination du transfert. «Avec du foin et des granulés, nous l'avons attiré dans cette boîte qui a été spécialement conçue pour lui. Voilà des mois qu'on s'entraîne.»
    Un déménagement à 40.000 euros.
     

    Seul un troupeau de girafes restera sur les lieux. «Avec le départ de Rodolphe, certes il y a une tristesse, mais nous tournons aussi définitivement une page», glisse Geneviève Beraud-Bridenne, la directrice du département des jardins botaniques et zoologiques du Muséum.





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  • Le service du travail obligatoire (S.T.O.) est l'une des questions les plus méconnues et les plus controversées de la Seconde Guerre mondiale. Un million de Français, essentiellement des jeunes, sont partis travailler en Allemagne nazie. Si environ 250 000 y sont allés avec un contrat de volontaire dûment signé dans une officine d'embauche spécialisée, qu'en est-il de tous les autres parfois jugés sévèrement, y compris aujourd'hui? Etait-il si facile de se défiler? La Résistance avait-elle réellement les moyens d'acceuillir tous les réfractaires? Refuser de partir était-il sans risque? Quelle a été l'attitude de l'administration française de l'époque, de la police et de la gendarmerie?
    Voici quelques éléments de réponse qui ne mettront évidemment pas fin aux polémiques, mais qui visent simplement à fournir des éclairages utiles pour un débat passionné.


    Aux premiers mois de l'occupation, il y a en France un million de chômeurs, dont huit cent mille en zone occupée (60% en région parisienne). Pourtant, les premiers appels au volontariat pour partir travailler en Allemagne restent sans écho. Seulement 12 000 personnes ont signé un contrat de travail au 31 octobre 1940. Des bureaux de recrutement allemands sont ouverts en novembre 1940 en zone occupée et en mars 1942 en zone non occupée avec l'objectif avoué de recruter massivement des travailleurs, surtout spécialistes. Malgré des offres alléchantes, salaires doublés voire triplés, le succès n'est pas au rendez-vous. Le gouvernement de Pétain va jusqu'à promettre l'impunité à certains délinquants à condition qu'ils signent un contrat. En vain. Les départs ont lieu au compte-gouttes, bien loin des besoins de l' Allemagne nazie désormais engluée en URSS, et qui mobilise tous les hommes en âge de combattre au fur et à mesure de ses échecs militaires.

    Deux éléments déterminants vont alors intervenir: D'abord en mars 1942, la nomination du Gauleiter nazi Fritz Sauckel en tant que responsable du recrutement de la main-d'oeuvre dans toute l'Europe occupée. Hitler lui a donné les pleins pouvoirs et même les militaires doivent lui obéir. Puis, en avril 1942, c'est le retour de Pierre Laval au pouvoir à Vichy, accentuant encore davantage la collaboration de l'Etat français. Ces deux-là vont réellement faire la paire pour drainer vers les usines nazies plusieurs centaines de milliers de travailleurs.

    Dès juin 1942, Sauckel exige 250 000 hommes dont 150 000 spécialistes; 240 000 partiront de juin à décembre. En janvier 1943, il en réclame encore 250 000 et effectivement ce chiffre sera atteint au délai prévu, le 31 mars. Mais la mécanique commence à s'enrayer dès sa demande suivante: 220 000 travailleurs à fournir avant le 30 juin. Seulement 110 000 franchiront effectivement le Rhin. Lorsqu'en février 1944, Sauckel, surnommé depuis déjà longtemps le "négrier de l'Europe", exige encore 110 000 hommes, il n'y en a plus que 40 000 au départ, souvent obtenus à coups d'exactions et de rafles, jusqu'à prendre des droits communs dans les prisons. Mais en quelques mois, de septembre 1942 à juin 1943, il est tout de même parti environ 600 000 travailleurs, soit une moyenne de 60 000 par mois ou 2 000 par jour. Chiffres énormes et l'on se demande comment ils ont pu être atteints.

    Dès son retour aux affaires en avril 1942, Laval accentue la collaboration avec l'Allemagne nazie. On l'a vu, les différents appels au volontariat se sont heurtés à une réticence évidente des travailleurs, malgré les propositions alléchantes et une propagande omniprésente dans la presse vichyste. D'où l'exploration d'une nouvelle voie, censée obtenir des résultats, tout en recueillant l'adhésion populaire: la relève des prisonniers. Au cours d'une allocution radiodiffusée célèbre, laval lance l'opération le 22 juin 1942. Il s'agit d'obtenir le retour d'un prisonnier pour trois ouvriers spécialistes engagés pour le travail en Allemagne.

    On devine les problèmes que cela commence à provoquer dans les familles. Ne pas répondre favorablement, c'est évidemment  -et Laval le dit-  condamner les prisonniers à demeurer longtemps encore outre Rhin. Le dilemme jette un trouble mais cette <<relève volontaire>> est pourtant un échec: quelques dizaines de milliers de recrues à peine. Il faudra passer à une autre phase pour que le processus commence à fonctionner: <<La relève forcée>>, le départ au nom de la loi. La loi du 4 septembre 1942 <<relative à l'utilisation et à l'orientation de la main-d'oeuvre>> est prise pour <<faciliter l'exécution de tous les travaux que le gouvernement jugera utile dans l'intérêt supérieur de la nation>>. Elle concerne tous les hommes de 18 à 50 ans et les femmes célibataires de 21 à 35 ans.

    On parle encore de relève dans la presse et à la radio, mais il s'agit bien de contrainte. Très rapidement en effet, sous la houlette de préfets régionaux (postes créés en avril 1941), responsables des affaires économiques et de la police ainsi qu'avec l'aide des secrétariats d'Etat au travail et à la production industrielle, des recensements sont effectués usine par usine, avec désignation de travailleurs qui devront partir au nom de la loi. Ici, on désigne les ouvriers qui effectuent des temps partiels, là les célibataires, ailleurs on s'intéresse aux chômeurs, l'essentiel étant de faire du chiffre. Les listes des <<victimes>> sont affichées sur les panneaux administratifs des entreprises. Entre la désignation et le départ il ne se passe guère plus de 3 à 4 jours. La plupart partent, car bien souvent, l'entreprise qui les a désignés avec l'aide des inspecteurs du travail, les a en même temps licenciés.

    Jean-Pierre Vittori
    journaliste, ancien rédacteur en chef du "Patriote résistant", historien, cinéaste
    Notre Musée (Revue de l'Association du Musée de la Résistance Nationale) n° 186 / 03-08

    Fin de la première partie.


    SOURCES : http://ufacbagnolet.over-blog.com/categorie-10577068.html




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  • Seconde partie

    Durant toute cette période, l'administration de Vichy joue largement le jeu, y compris en mobilisant contre les premiers réfractaires, la police, la gendarmerie et mêmes les maires des villes et villages, sans compter l'implication des troupes d'occupation. En quelques semaines, la demande de Fritz Sauckel est donc satisfaite. il a obtenu son contingent d'esclaves. L'effet de surprise passé, les travailleurs commencent à organiser des répliques et il y aura des grèves importantes dans différentes régions, notamment dans la région lyonnaise dès octobre 1942, à la SNCF, aux aciéries de Vénissieux, aux établissements Berliet, etc. avec interventions des <<forces de l'ordre>> pour casser le mouvement.

    Les effets de la loi du 4 septembre 1942 s'essoufflant, et les demandes de Sauckel redevenant plus pressantes, il faudra recourir à d'autres moyens. Ce sera la loi du 16 février 1943 qui instaure un travail obligatoire de 2 ans, pour les hommes nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922. Dès lors, les effets des deux lois (4 septembre 1942 - 16 février 1943) se conjuguant, pendant les semaines qui suivent, les départs forcés vont se multiplier. Les révoltes aussi, comme à Romans dans la Drôme en mars 1943 où populations et requis mêlés, empêchent le départ du train, malgré les charges des G.M.R. (gardes mobiles de réserve). Désormais, surtout à partir de l'été 1943, la machine à fabriquer des esclaves ne fonctionne plus très bien.

    Certes, les arrestations s'intensifient, certes, les réfractaires sont privés de papiers, de carte de travail, de cartes d'alimentation, certes, les menaces pleuvent, les rafles se multiplient, mais le gouvernement de Pétain et Laval n'a plus les moyens de sa politique collaborationniste, et de son côté, Sauckel se heurte à Albert Speer, le puissant ministre de l'Armement du IIIe Reich. Lui ne croît pas à l'efficacité du recrutement contraint. Il est partisan de l'utilisation sur place de la main-d'oeuvre dans l'une des 10 000 usines d'un secteur protégé, les Speer-Betriebe, qui travailleront directement pour les nazis.

    En Septembre 1943, il signe un accord en ce sens avec Jean Bichelonne, secrétaire d'Etat à la Production industrielle. L'impunité est même promise aux réfractaires. S'ils régularisent leur situation, ils pourront aussi travailler dans les usines protégées. En janvier 1944 pourtant, Sauckel reprend la main et va jusqu'à réclamer un million de nouveaux esclaves. Cette fois, c'est l'échec total, l'espoir a définitivement changé de camp. Il est désormais beaucoup plus facile de se soustraire et de rejoindre les rangs de la Résistance, qui s'est considérablement renforcée depuis l'été 1943, alors qu'administration et <<forces de l'ordre>> prennent moins à coeur la chasse aux réfractaires.

    On l'a vu, les victimes de la relève forcée et les requis du S.T.O. ont souvent réagi à leur envoi en Allemagne. Il y a eu des grèves, des manifestations, des refus individuels. Depuis la fin de la guerre, 180 451 réfractaires ont été homologués par l'administration, ce qui donne également un aperçu du nombre des travailleurs qui se sont soustraits volontairement à l'ordre de réquisition. Certains qui ont obtenu des permissions ne sont pas repartis, attendant chez eux la fin du conflit, rejoignant parfois un maquis, ou obtenant de faux papiers.

    Car la Résistance n'est jamais restée inerte face à la question de la <<déportation des ouvriers>> comme il est dit alors. De la distribution de tracts à l'organisation de manifestations, de l'article dans les journaux à l'appel radiophonique de Londres ou de Moscou, elle informe inlassablement avec en leitmotiv <<ne partez pas pour l'Allemagne>>. De Témoignage Chrétien à L'Humanité, de Combat à Libération ou La Vie Ouvrière, c'est un long combat d'information qui fait peu à peu son chemin.

    Mais il faudra attendre juillet 1943 pour que se mette en place un organisme essentiellement chargé d'organiser sur tout le territoire la lutte contre la déportation du travail: Le comité d'action directe (C.A.D.) placé sous la responsabilité d'Yves Farge. L'organisme assure la mise en circulation d'un demi-million de fausses cartes d'alimentation, de fausses cartes du travail et d'identité. D'autre part, le comité centralise les tickets d'alimentation obtenus à la suite de raids F.T.P.

    Le quotidien des travailleurs français en Allemagne ? Différent selon les lieux et les époques. Différent également en fonction de l'usine ou l'atelier dans lequel ils travaillent. Il est évident que celui qui oeuvre dans une petite structure à la campagne, est moins exposé que celui qui travaille dans une grande usine placée sous la surveillance de la Gestapo, et visée par les bombardements de l'aviation alliée. Il est certain aussi que l'alimentation restera correcte à la campagne, tandis que les derniers mois de guerre seront insoutenables pour les travailleurs des grandes structures industrielles nazies, en butte aux privations, à la surveillance de la police, aux punitions répétées à la moindre incartade, au moindre acte de refus.

    Ainsi, plusieurs milliers de travailleurs français seront condamnés à des peines de camp de rééducation par le travail, punition chargée de remettre rapidement tout contestataire dans le droit chemin, ce qui fait écrire à Ernst Kaltenbrunner, chef de la police de sécurité du Reich (R.S.H.A.) que les conditions de travail et de vie y <<sont en général plus dures que dans les camps de concentration>> et que <<cela est nécessaire pour atteindre le but fixé et possible, car la détention par mesure de sécurité ne dure que quelques semaines, au maximum quelques mois>>.

    Selon une étude récente d'Arnaud Boulligny, plusieurs milliers de travailleurs ont aussi été internés dans des camps de concentration, ce qui montre bien que la vie des requis en Allemagne n'a pas été exempte de dangers et de drames, sachant également qu'environ 40 000 y sont morts, le plus souvent sous les bombardements de la dernière année de guerre. Après leur retour, 60 000 d'entre eux ont été soignés pour des affections pulmonaires. Il est utile de préciser que le travail pour l'Allemagne nazie ne se résume pas aux seuls volontaires et victimes des lois du 4 septembre 1942 et du 16 février 1943. En France, près de 750 000 personnes ont été requises dans les usines protégées et l'Organisation Todt qui construisit notamment les fortifications du "Mur de l'Atlantique". Il y eut aussi 250 000 prisonniers de guerre transformés en travailleurs. Au total, 3 600 000 Françaises et Français ont, volontaires ou contraints, travaillé pour l'Allemagne nazie.

    Jean-Pierre Vittori

    journaliste, ancien rédacteur en chef du "Patriote résistant" historien, cinéaste
    Notre Musée (revue de l'Association du Musée de la Résistance) n° 186 / 03-08

    Fin de la seconde partie. A suivre: l'opposition des ouvriers aux réquisitions allemandes



    SOURCES : http://ufacbagnolet.over-blog.com/categorie-10577068.html




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    Troisième partie.

    L'opposition des ouvriers de l'usine Gnome et Rhône aux réquisitions allemandes selon les archives de la Police.

    Dès l'été 1942, l'occupant exige des réquisitions massives d'ouvriers français pour aller travailler en Allemagne. Les oppositions se manifestent tout de suite et l'occupant est loin d'obtenir le nombre de travailleurs demandés. Les éléments d'archives ci-dessous concernant l'entreprise Gnome et Rhône donnent un aperçu des oppositions du personnel.

    Archives BA 1788 / chemise B-46-f

    Note,26 octobre 1942:

    << En vue de récupérer les ouvriers défaillants désignés pour aller travailler en Allemagne, les services de police allemande ont effectué samedi dernier de 12 h à 13 h 15 un pointage du personnel aux établissements Gnome et Rhône, boulevard Kellerman. Cette opération n'ayant pas donné les résultats escomptés, la direction de ces établissements a invité, par télégramme adressé à leur domicile, les trente-cinq ouvriers réfractaires à se présenter aujourd'hui à 10 heures au bureau d'embauche de l'usine. Six d'entre eux seulement ont répondu à cette invitation et ont signé leur contrat de travail en Allemagne... D'autre part, en accord avec la direction, les autorités allemandes envisagent de remplacer, le cas échéant, les ouvriers restés réfractaires par d'autres ouvriers qui, primitivement reconnus inaptes, seront déclarés bons à la suite d'une contre-visite médicale. >>

    Note, 17 décembre 1942:
    << Ce matin, dix membres de la police allemande accompagnés de militaires en arme se sont présentés à la direction des usines Gnome et Rhône à Gennevilliers en vue de procéder à la réquisition d'une partie du personnel, en remplacement des cinquante et un ouvriers défaillants de cette usine qui avaient été désignés pour aller travailler en Allemagne. Les cinquante et un ouvriers ayant quitté depuis lors les établissements Gnome et Rhône, les autorités d'occupation ont réquisitionné d'office ce matin quarante-six autres ouvriers sans considération d'âge ou de situation de famille. Les quarante-six ouvriers ont été emmenés en camion à la caserne Mortier.
    Leur départ est prévu pour ce soir à la gare de l'Est. En vue de parer à des défaillances possibles, dix-sept autres ouvriers ont été pris en otages et ne seront relaxés que si la totalité des ouvriers réquisitionnés se présente au départ. Les opérations ont causé une animation assez vive parmi le personnel de l'usine...>>

    Ces notes de la police montrent bien l'opposition des ouvriers à ce qu'on appelait alors la déportation du travail; et ce n'était qu'un début puisque les faits remontent à 1942. Les premières réquisitions de masse vont être suivies, dès le début 1943, par d'autres plus importantes encore mais qui provoqueront de nombreuses réactions de refus (réfractaires et maquisards).

    Documents remis par Serge Boucheny,
    président de l'Association parisienne des Amis du Musée de la Résistance nationale

    a totalité des ouvriers réquisitionnés se présente au départ. Les opérations ont causé une animation assez vive parmi le personnel de l'usine...>>

    Ces notes de la police montrent bien l'opposition des ouvriers à ce qu'on appelait alors la déportation du travail; et ce n'était qu'un début puisque les faits remontent à 1942. Les premières réquisitions de masse vont être suivies, dès le début 1943, par d'autres plus importantes encore mais qui provoqueront de nombreuses réactions de refus (réfractaires et maquisards).

    Documents remis par Serge Boucheny,
    président de l'Association parisienne des Amis du Musée de la Résistance nationale




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    Naissance du calendrier révolutionnaire

    Le 24 novembre 1793, à Paris, la Convention publie le calendrier républicain, aussi appelé «calendrier des Français».

    Les députés menacent de la guillotine quiconque s'exprimerait selon l'ancien calendrier, hérité de Jules César et modifié par le pape Grégoire XIII.

    Ils veulent de cette façon déraciner les rites chrétiens, en particulier le repos dominical et les fêtes religieuses.

    Le calendrier républicain est l'oeuvre du poète François Fabre d'Églantine, qui s'est rendu célèbre en composant l'immortel tube : «Il pleut, il pleut, bergère...» !

    Les jours ne sont plus consacrés à des saints mais à des produits du terroir : «châtaigne, tourbe, chien, radis, chèvre, abeille, sarcloir...».

    Les semaines sont portées à dix jours (primidi, duodi, tridi...) et prennent le nom de décades.

    Quant aux mois, ils ont chacun 30 jours et reçoivent des noms évocateurs des saisons : vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor, fructidor. Ils sont complétés par cinq ou six jours consacrés à des fêtes patriotiques, les «sanculottides».








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    Pour apprécier cette vidéo - cliquer sur le logo central de Radionomy - colonne de gauche, en bas - le fond musical du blog sera supprimé.

     

     

     

     

     

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  •  http://classes.bnf.fr/ema/audio/videos/droite2.htm

     

     

     

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  • Dans quelle société vit l'enfant au Moyen Âge ?


     
       

    ll est bien difficile de résumer mille ans d'Histoire. Le terme lui-même est ambigu : période comprise entre l’Antiquité et les Temps modernes, elle est traditionnellement limitée par la chute de l’Empire romain en 476 et la prise de Constantinople en 1453 ; le terme de Moyen Âge apparaît vers 1640 et désigne de façon péjorative ce temps intermédiaire entre deux périodes fastes et riches en découvertes de toutes sortes tant sur le plan intellectuel que matériel.

     

    La société médiévale, durant cette longue période, est caractérisée par certaines constantes : le poids de la religion, la forte hiérarchisation sociale qui se traduit, pour les individus et les groupes, par des signes extérieurs contribuant à maintenir chacun à la place qui lui est assignée dans une société que l'on représente divisée en trois ordres : ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent, division trifonctionnelle que l’on retrouve dans d’autres civilisations.
    Le Moyen Âge, loin d’être figé, subit aussi un long processus évolutif, avec des ruptures et des évolutions plus lentes, avec des crises – guerres, épidémies comme la Grande Peste de 1348, famines – qui se manifestent avec une violence particulière à la fin du Moyen Âge.
    Un autre facteur contribue également, à partir du XIe siècle, à l'évolution profonde de la société : c'est le développement des villes et du commerce. Le monde des campagnes subsiste et reste l'environnement de l’immense majorité de la population mais la société urbaine commence à voir le jour et contribue à imposer un nouveau modèle social. Tous ces bouleversements affectent bien entendu le statut et les conditions d’existence de l’enfant.

     

    Une société religieuse
    Une société hiérarchisée
    Une société du signe
    La vie quotidienne
    Les crises
    Le développement de la ville et du commerce



    sources http://classes.bnf.fr/ema/ages/index.htm

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  • Le sentiment de l'enfance


     

     

    L'influence d'un modèle


        La Sainte Famillle
       

    Même s'il ne correspond nullement à la démographie médiévale, fondée sur la famille nombreuse, l'exemple de la Sainte Famille constitue un schéma de base auquel chacun peut s'identifier. Pour les simples gens, c'est un modèle d'amour familial, de bonne éducation et de puériculture. Joseph fait chauffer le lait de la bouillie et met à sécher le linge du bébé. Il joue avec lui et, plus tard, enseigne à son fils ses compétences de charpentier pour bâtir des maisons de ville à pan de bois. Marie allaite l'enfant, lui tricote une chemise, vérifie la température de l'eau de son bain… L'Enfant Jésus dort dans le lit de son père.

     
       
        L'Enfant Jésus

     

    L'affinement du sentiment médiéval de l'enfance tient beaucoup au culte de l'Enfant Jésus. Dans ce domaine, l'influence des textes monastiques et l'évolution des représentations de la Nativité, de plus en plus humanisées, ont sans doute joué un grand rôle. Dès le XIIe siècle, les clercs et les pédagogues insistent sur le caractère "doux et innocent" de l'Enfant Jésus. Le cistercien Aelred de Rievaulx, maître de novices puis abbé de Rievaulx (Bedfordshire), compose en 1143 un traité intitulé Quand Jésus eut douze ans, dans lequel il imagine ce que furent les premières années du Christ. Il est le premier à faire de Jésus un enfant gâté et choyé par une mère toute à sa dévotion.
    Le culte des saints innocents et, à la même date, le culte marial grandissant connaissent un large écho auprès des pédagogues. Au XIIIe siècle, Raymond Lulle, auteur d'un livre didactique intitulé Doctrine d'enfant, conseille à ses lecteurs de voir la Vierge à l'Enfant dans toute pauvre femme tenant un enfant dans ses bras. De même au XVe siècle, les fidèles s'identifient volontiers à saint Joseph, pour les hommes, ou aux servantes de la Sainte Famille pour les femmes. À cette date, on ne représente plus l'Enfant Jésus qu'en vrai bébé, rond, potelé, blond et bouclé. Seul le nimbe cruciforme le distingue encore d'un enfant ordinaire. Ce faisant, et imperceptiblement, est mise en valeur l'enfance réelle, et non pas seulement celle de Jésus. La valorisation de la petite enfance est un phénomène dès lors totalement accompli.

     

    Un tendre attachement


     

    Aucun homme médiéval ne doute des capacités des familles de son temps à aimer leurs enfants ; au contraire, on craint qu'elles ne les aiment trop. Philippe de Novare, dans Les Quatre Âges de l'homme, traité didactique composé au XIIIe siècle, l'explique clairement : "L'amour de ceux qui élèvent les enfants croît à mesure que ceux-ci grandissent. Mais qu'ils y prennent garde, il ne faut pas faire sans examen la volonté des enfants." Tous les pédagogues fustigent l'attitude des parents trop tendres et si coulants qu'ils laissent leurs enfants faire ce qu'ils veulent.

        Légitimes ou bâtards
     

    Les enfants sont considérés comme une richesse matérielle et psychologique pour les familles. Malgré leur fragilité et le risque de les perdre, les parents n'ont pas crainte de s'attacher à eux et n'attendent pas qu'ils aient grandi pour les prendre en considération, comme on l'a cru à tort à la suite de l'historien Philippe Ariès. Même les enfants bâtards peuvent être appréciés et aimés, surtout dans l'aristocratie il est vrai et s'ils sont issus des aventures extraconjugales du père ; nés des amours adultères de la mère, ces enfants du péché sont le plus souvent rejetés, y compris dans les familles rurales où ils pourraient pourtant constituer une force de travail utile.

      Garçons et filles
      À terme, garçons et filles sont autant aimés les uns que les autres, bien que les parents préfèrent à l'évidence avoir un fils comme premier-né. C'est là le résultat d'une organisation sociale qui pousse, en certains lieux, à privilégier juridiquement l'aîné par le principe de la primogéniture et partout à magnifier la force de travail où le garçon s'avère supérieur à la fille. Néanmoins, les filles sont vivement appréciées pour leur fidélité à leurs parents, leurs qualités morales, mais aussi physiques : les parents n'hésitent pas à les baptiser Belle, Douce, Bonne ou Gaillarde (travailleuse). Elles sont loin d'être toutes défavorisées par les systèmes juridiques d'héritage. Certaines régions de France et d'Europe partagent également entre frères et sœurs les biens des parents décédés. Ailleurs, elles reçoivent une dot, qui sera gérée par l'époux mais qui leur reviendra, ou à leurs parents, si le mariage est dissous par la mort du mari.
      
     

    Jusque dans la mort


      L'amour que les parents portent à leurs enfants est particulièrement sensible lorsque ces derniers viennent à décéder : les pères vont jusqu'à déménager et à fermer la maison pendant plusieurs mois pour tenter d'oublier, les femmes pleurent des jours durant… "Il est fou celui qui s'efforce d'empêcher la mère de pleurer la mort de son enfant jusqu'à ce qu'elle soit bien vidée de ses larmes et soûlée de pleurer", écrit un grand bourgeois parisien à la fin du XIVe siècle. "Alors seulement il est temps de la réconforter et d'adoucir sa douleur par de douces paroles."
        L'inhumation
     

    Les enfants, choyés jusque dans la mort, sont inhumés avec un soin particulier. Les cimetières des villes sont peuplés de leurs dépouilles, et les archéologues retrouvent aujourd'hui leurs squelettes par centaines. Les plus jeunes sont enterrés aux places les plus saintes de l'église du quartier (sous le baptistère, dans les fondations…), les plus âgés sont inhumés "sous la gouttière", c'est-à-dire à l'aplomb de la toiture de l'église paroissiale, pour que leur corps soit perpétuellement baigné de l'eau sanctifiée qui ruisselle du toit. Les autres sont regroupés sous le parvis, dont le nom latin, paradisius, dit assez à quel point on souhaite ainsi les placer au plus près de Dieu. Quant aux fœtus, de minuscules tombes étaient parfois creusées dans les fondations mêmes des églises ou dans les conduites d'eau des baptistères afin que leur dépouille baigne dans l'eau bénite jusqu'à la fin des temps.

        Les limbes
     

    Seuls les enfants n'ayant pas eu le temps de recevoir le baptême sont exclus du cimetière et de l'espérance du paradis, puisque rejetés en enfer. À partir des XIe-XIIe siècles, les parents sont si anxieux à l'idée de ce sort abominable qu'est inventé un nouveau lieu : les "limbes des enfants". Bien que privés à tout jamais de l'espoir de la vision béatifique de Dieu, les petits défunts passent au moins l'éternité sans souffrir, immobiles, les yeux clos… Parallèlement, sous l'effet de l'angoisse parentale, se développent les "sanctuaires à répit" : les enfants morts à la naissance y sont exposés le temps qu'on reconnaisse en eux un signe de vie autorisant le baptême. Étaient admis tout mouvement réflexe, toute émission d'humeur : on parvenait presque toujours au miracle… Nombre d'églises se spécialisèrent dans les miracles d'enfants.

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  • Le cadre de vie


     

     

    Des accessoires appropriés


     

    En ville, les enfants de familles aisées bénéficient d'un confort bien supérieur à ceux qui vivent dans les châteaux, peu meublés et très mal chauffés, aux murs de pierre bien moins agréables que les salles à pans de bois plâtré des maisons urbaines. Les enfants des riches citadins ont leur propre chambre, située dans un lieu aéré et abrité de la maison, meublée d'un mobilier adapté à leur âge et à leur petite taille : chaises miniatures, petites tables et tabourets bas, berceaux de types divers, déambulateurs (youpalas, alors appelés "chariotes à enfants").

      Alors que les ruraux ne possèdent presque jamais de berceaux pour leurs bébés, en ville un simple artisan n'hésite pas à en faire l'acquisition. Seuls les pauvres ne bénéficient pas d'un tel confort : les nouveau-nés dorment dans un couffin d'osier, dans le lit conjugal ou dans un hamac accroché au-dessus. Les enfants disposent aussi d'une vaisselle appropriée : biberons de terre cuite ou d'étain, minuscules poêlons à bouillie, petites cuillers. On leur réserve des vêtements spécifiques, quoique asexués jusqu'à l'âge de 2 ou 3 ans.
       
     

    Jeux et jouets



     

    Abondamment signalés dans les enluminures et les sources écrites, souvent retrouvés par les archéologues, les jouets ne manquent pas. Mais ils diffèrent en qualité selon les milieux sociaux. Aux riches et aux enfants de l'aristocratie, les soldats de plomb, les canons en miniature, les échecs, les dînettes d'étain, les poupées sculptées parées de beaux habits. Aux pauvres, les poupées de chiffon et de paille, les jouets fabriqués de bric et de broc : objets modelés dans l'argile, petits cailloux, noix en guise de billes, osselets récupérés dans les déchets alimentaires, cerceaux en cercles de tonneau, pots de terre en guise de ballons, balais transformés en cheval-bâton… Aux enfants des villes et des châteaux, les spectacles de marionnettes. Aux enfants des campagnes, les jeux dans la nature et la participation aux fêtes et aux danses paysannes. Pour tous, les jeux saisonniers : bulles de savon en été, boules de neige en hiver...

     
       

    Jeux et jouets ont souvent pour mission d'initier les enfants à leurs rôles sociaux ultérieurs. Les petits paysans tirent des charrettes en miniature dans la cour de la ferme, les enfants des ports jouent avec des bateaux de bois dans les rigoles de la ville, les enfants des châteaux jouent à la guerre et font des châteaux de sable… On ne voit guère de filles jouer aux petits soldats ou chevaucher un balai ; mais les garçons comme les filles ont des poupées et des dînettes (le métier de cuisinier est, en milieu aristocratique et en ville, un modèle de profession masculine). On offre aussi des jouets aux petits malades, pour les distraire et les consoler.
    À côté des jouets de fortune, objets domestiques détournés ou substituts trouvés dans la nature, il existe de véritables produits fabriqués : certains sont façonnés à temps perdu par les parents, d'autres font l'objet d'un achat, voire d'une fabrication en nombre (sifflets, grelots). Ces pratiques démontrent l'intérêt porté à l'enfance par la société médiévale.

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