• La Révolution Française

    Introduction

    Dès l'annonce de l'ouverture des états généraux, le souhait de changer la Nation émanait de tous les milieux et on appréhendait avec anxiété ou enthousiasme cet instant. Déjà, un fort élan politique parcourait le pays, Louis XVI et Necker étaient inquiet. Qui allait devenir le maître de la situation ? Est-ce que l'héritage des Lumières s'exprimera pour l'avenir ? Comment les événements allaient-ils se dérouler ? Allait-on changer irrémédiablement le cours de la vie des Français ? Ces questions allaient bientôt trouver leur sens, très vite le poids des privilèges va provoquer un engrenage révolutionnaire qui ne s'achèvera que dix ans plus tard.

    Les grands évenements

    Le tiers se déclare « Assemblée nationale »

    Les États Généraux furent ouverts solennellement le 5 mai 1789, très vite une discussion acharnée éclata sur la façon de voter : « par tête », une voix pour chaque homme, ou « par ordre », une seule voix pour chacun des trois états comme le voulait la tradition. Sous l'impulsion de Mirabeau, les députés du tiers état refusèrent de vérifier leur pouvoir afin d'éviter à tout prix le vote « par ordre ». Ils espéraient ainsi gagner du temps, les différentes tentatives pour débloquer la situation s'étaient révélées inutiles. Conscients de représenter la majorité des Français, les délégués populaires du tiers se retirent le 17 juin et se constituent eux-mêmes en Assemblée Nationale. Le même jour, l'Assemblée interdit toute levée d'impôts non vérifiée et décrétée par elle-même. Naturellement, ni le roi ni les privilégiés n'apprécièrent cette nouveauté. Louis XVI se résout à la rigueur et invita les trois ordres à reprendre leur place lors d'une prochaine séance royale.

     

    Le serment du jeu de paume

    Le 20 juin, sous prétexte d'effectuer des travaux d'entretien, le roi interdit l'accès de la salle où se réunissaient les États généraux. Les représentants du tiers état se rassemblèrent alors dans un gymnase qui servait au jeu de paume. Là, sous la proposition du député Mounier, ils s'engagèrent « à ne jamais se séparer » avant d'avoir donné à la France une Constitution, chacun à leur tour les députés répètent « Je le jure ! ». Le lendemain, le roi ferme le gymnase, car il est réservé par le comte d'Artois, le frère du roi ( Charles X). Les députés se réunissent alors dans l'église Saint Louis que le clergé leur a octroyé.
      
    Louis XVI rassemble alors des troupes, pour dissoudre cette assemblée de récalcitrants, mais bientôt une grande partie du clergé se joint au tiers. Afin de limiter les dégâts, le roi ordonne alors au clergé et à la noblesse de participer avec le tiers à l'élaboration de textes constitutionnels. Le 9 juillet 1789, l'Assemblée nationale devient constituante, elle établira les fondements d'une monarchie constitutionnelle, on croit alors la révolution achevée.
     
    Le serment du jeu de paume - par Jacques-Louis DAVID (Musée du château de Versailles)

    Le serment du jeu de paume

    Au centre, Bailly, le président de l'Assemblée nationale est monté sur une table. Avec lui, les députés jurent de ne pas se séparer jusqu'à l'établissement d'une constitution.
    Le serment du jeu de paume - par Jacques-Louis DAVID (Musée du château de Versailles)

    La prise de la Bastille

    Très vite, l'assemblée entame des discussions derrière le député Mounier, et La Fayette inspiré par son passage aux États-Unis propose déjà une déclaration des droits de l'homme. Mais le roi précipita les événements, il renvoie Necker son ministre des Finances, qui est tenu responsable du désordre, c'est une véritable consternation pour le peuple qui lui attachait de l'estime. Louis XVI ordonna de plus la concentration des troupes autour de la capitale, afin d'étouffer la rébellion par les baïonnettes. Sous l'impulsion de Camille Desmoulins, le peuple parisien se rassembla et l'anarchie commençait à s'installer dans la capitale. Le 14 juillet, on donne l'assaut à la Bastille, une ancienne forteresse devenue prison qui, pour les Parisiens, représentait le symbole de l'absolutisme, elle fut prise et rasée. A son retour d'une chasse, le roi étonné demanda « C'est une révolte ? » « Non Sire, c'est une révolution ». Louis XVI, une fois de plus recula et rappela Necker.
    La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 - par Jean-Baptiste LALLEMAND (Musée Carnavalet)

    Prise de la bastille

    En bas, à droite, le gouverneur de la Bastille De Launay est emmené par les assaillants. Il sera massacré, et sa tête mise au bout d'un pique défilera dans les rues de Paris.
    La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 - par Jean-Baptiste LALLEMAND (Musée Carnavalet)

    La « Nuit du 4 août »

    La monarchie absolue était finie, et les premiers nobles commencent à émigrer. L'assemblée improvise une garde nationale aux ordres du marquis de La Fayette, et arbore les premières cocardes tricolores (le blanc des Bourbons était glissé entre le bleu et le rouge de la ville de Paris). Très vite, l'anarchie s'installe dans la capitale, et des rumeurs alarmistes (complot aristocratique, invasion étrangère...) provoquèrent « La Grande Peur » dans les campagnes. La fureur des paysans se déchaîna contre les demeures féodales qui furent brûlées et saccagées durant l'été. La nuit du 4 août, l'Assemblée discutait des moyens pour enrayer ces émeutes, et au fur et à mesure des discussions, elle abolit peu à peu tous les droits féodaux. Le 11 août, un décret déclare l'égalité civile et fiscale, c'est le plus grand bouleversement que la France ait connu. L'Ancien régime et les privilèges s'écroulent en l'espace d'une nuit.

    La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen

    Le 26 août, l'Assemblée adopte la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, dont Mirabeau et Sieyès sont les principaux rédacteurs. Cette déclaration est maintenant devenue le modèle de la plupart des Constitutions modernes. Elle établit les droits fondamentaux de l'être humain : le droit à la liberté, à la sécurité, à l'égalité de tous devant la loi et, enfin le principe de la souveraineté populaire, par lequel la Nation, et non plus une royauté de droit divin, est proclamée dépositaire du pouvoir. Cependant, cette déclaration ne remet pas en question la monarchie des Bourbons, d'ailleurs, La Fayette et Mirabeau tout comme la majorité de l'Assemblée sont monarchistes.
    Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, datée du 10 août 1793 (Centre historique des Archives nationales)

    La déclaration des droits de l'homme et du citoyen

    Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, datée du 10 août 1793 (Centre historique des Archives nationales)

    Une grande instabilité

    Les journées d'octobre

    Les discussions entre l'Assemblée et le roi reprennent, Louis XVI se voit bientôt accorder un droit de veto face aux décisions de l'assemblée. Les modérés comme Mounier se voient quant à eux repousser leur projet de créer deux Chambres et un pouvoir exécutif fort (comme en Angleterre). Mais au lieu d'accepter de partager son pouvoir avec l'Assemblée, Louis XVI ne songeait qu'à reprendre son bien, il fit venir une nouvelle garnison à Versailles. Le 5 octobre, le mécontentement gagne à nouveau les rues, et environ 700 000 femmes marchèrent sur Versailles en vue de solliciter du pain au roi. Le roi à son retour promet une rentrée de blé à Paris, mais le lendemain, la foule presse devant Versailles, et clame « A Paris ». Le roi est donc contraint de quitter Versailles avec sa famille (« le boulanger, la boulangère et le petit mitron »). Les monarchistes comme Mounier voient leur désir d'établir une monarchie forte s'éteindre, Mounier choisit l'exil.

     

     

    La monarchie constitutionnelle

    Jusqu'à l'été 1790, La Fayette est l'homme clé du moment, sa popularité et son influence s'agrandissent chaque jour dans la capitale, mais son plus grand rival reste Mirabeau. L'Assemblée siège désormais aux Tuileries, depuis la question du droit de veto du roi, elle est divisée ainsi : à droite les partisans du veto, à gauche les opposants. Le clivage des opinions s'organise désormais ainsi (ce sont les ancêtres de nos partis politiques). A l'extrême droite, on trouve les conservateurs attachés à la monarchie absolue. A droite, on a les monarchiens qui veulent s'en tenir aux réformes du 4 août, leur chef Mounier s'est déjà exilé craignant un dérapage de la Révolution.
      
    A gauche, le groupe est mené par un triumvirat ( Barnave, Lameth, Duport), et à l'extrême gauche on trouve déjà Robespierre. Tous ces députés se retrouvent dans des clubs, dans lesquelles les partisans débattent les questions de l'Assemblée, les patriotes qui se réunissaient au couvent des Jacobins adoptèrent ce nom. En quelques mois, l'Assemblée prit une série de mesures qui bouleversèrent le visage de la France (confiscation des biens du clergé, naissance des départements, voir La France révolutionnaire), et en 1791, une première Constitution fut ratifiée.

    La Fédération

    Depuis 1789, des gardes nationales s'étaient formées en province à l'image de celle de La Fayette, elles devaient assurer la sécurité du peuple et du commerce. Certaines de ces communes s'étaient rassemblées en fédération, les citoyens de chacune de ces fédérations se considéraient comme appartenant au même « Empire », et non plus comme angevins ou bretons. Ces fédérations donnèrent lieu à des fêtes, l'une d'elle devait regrouper chacun des représentants des fédérations au Champ-de-Mars le 14 juillet 1790 pour célébrer la fête de la Fédération. Les gardes de chaque fédération défilèrent, et malgré la pluie, La Fayette s'avança et prêta serment à la Nation, puis vint le tour du roi qui fut applaudi. Ce fut un véritable moment d'union nationale partout en France, la fête fut somptueuse.
    La fête de la Fédération - par Charles MONNET 1790 (Bibliothèque nationale de France, département des Estampes)

      

    La fête de la Fédération - par Charles MONNET 1790 (Bibliothèque nationale de France, département des Estampes)

    Premières difficultés

    Pendant toute cette effervescence à Paris, l'Armée s'agitait, en Champagne le futur maréchal Davout a pris la tête d'une révolte. A Nancy, les soldats se sont mutinés et ont emprisonné leurs officiers. Bouillé, le commandant de Metz organisera une répression qui sera particulièrement sévère. Necker, inquiet de la tournure des événements démissionne en prétextant un problème de santé, l'Assemblée prend alors en main le Trésor Public. Du coté du clergé, ça n'allait guère mieux, les ecclésiastiques devaient prêter serment à la Nation et à la constitution civile du clergé (voir la France révolutionnaire), seulement peu d'entres eux le firent, en partie à cause de la position du pape Pie VI, qui déclarait la constitution schismatique, et des hésitations du roi. De plus la crise financière ne se résout pas, et des discordes apparaissent au sein de l'Assemblée, Mirabeau qui a été élu président de l'assemblée meurt en mars 1791.

     

     

    La fuite du roi

    Dés lors, la situation du roi se compliquait, il demanda bientôt recours aux monarchies européennes. Marie-Antoinette pouvait compter sur son frère l'empereur d'Autriche, mais celui-ci était bien trop occupé à se disputer la Pologne avec la Prusse et la Russie. Le frère du roi, le comte d'Artois ( Charles X) rencontra les souverains européens à Pillnitz où il obtient le soutien de l'Autriche et de la Prusse. Mais à Paris, on se méfiait du roi, celui-ci avait déjà tenté de se rendre discrètement au château de St Cloud, seulement le carrosse fut vite arrêté et dut rebrousser chemin vers les Tuileries.
      
    Le roi pensait alors rejoindre la garnison de Bouillé à Metz pour rentrer dans Paris avec les Autrichiens. Et le 21 juin 1791, le lit du roi est vide, il a fui la veille avec sa famille dans une berline, en se faisant passer pour un riche bourgeois, il sera rejoint par les dragons de Bouillé. Mais reconnu à Varennes, il est arrêté. A Paris, La Fayette, Bailly et Beauharnais (président de l'Assemblée) inventent un prétexte d'enlèvement pour couvrir leur roi. Mais personne n'est dupe, et le retour est difficile pour la famille royale qui doit subir les injures du peuple, Louis XVI fut donc suspendu par la Constituante.
    Retour de Varennes. Arrivée de Louis Seize à Paris, le 25 juin 1791 - par Jean DUPLESSI-BERTAUX (Centre historique des Archives nationales)

    Retour de Varennes - Arrivée de Louis XVI à Paris

    Retour de Varennes. Arrivée de Louis Seize à Paris, le 25 juin 1791 - par Jean DUPLESSI-BERTAUX (Centre historique des Archives nationales)

    La fusillade du Champ-de-Mars

    Pendant ce temps, le club des Cordeliers ( Marat, Danton) sollicitait l'aide des Jacobins ( Robespierre, Pétion) pour voter la déchéance du roi, une scission s'opéra chez les Jacobins où les plus modérés ( Sieyès, Barnave, Lameth) fondèrent le club des Feuillants. Mais le reste des Jacobins organisa avec les Cordeliers une pétition votant l'abdication du roi, ils s'étaient réunis au Champ-de-Mars. La Fayette et sa garde qui devait assurer l'ordre fut accueilli par des jets de pierres. Bailly ordonna l'ordre à la garde de tirer, ce fut la panique, au moins 50 morts, Marat parvint à se cacher, Danton émigra en Angleterre. Le club des Cordeliers fût fermé et une grande partie des Jacobins rejoignirent les Feuillants plus modérés. Les Feuillants, fort de leur nouvelle influence à l'Assemblée souhaitaient maintenant une révision de la Constitution, on avait éloigné les républicains et la Constitution fut voté en septembre 1791. En octobre, une Assemblée législative remplaça la Constituante. Les émigrés furent amnistiés, on croyait la Révolution terminée. Mais les troubles économiques, les divisions du clergé et la non-détermination du roi annonçaient un avenir sombre.

    L'Assemblée Législative

    Une nouvelle vague de députés fraîchement élus fit son apparition dans l'Assemblée, à droite de celle-ci on trouve les Feuillants partisans d'une monarchie constitutionnelle avec à leur tête le Triumvirat ( Barnave, Lameth, Duport) et La Fayette, ils soutiendront le roi. A gauche, il y a les Jacobins qui sont moins nombreux, appelés aussi Brissotins du nom de leur chef de file Brissot, leurs orateurs dont Vergniaud sont issus de Bordeaux (ils seront appelés Girondins pour cette raison), ils devront s'allier avec l'extrême gauche représentée par Pétion de Villeneuve (un proche de Robespierre) qui regroupe des membres des Cordeliers (la Montagne). Au centre, le Marais qui rassemble les partisans d'une monarchie modérée. Très vite, l'Assemblée doit faire face à de nombreux problèmes dont une rébellion dans la colonie de St Domingue, les Girondins firent donc voter un décret important qui place les nègres à la même égalité politique que les blancs (abolition de l'esclavage). Puis des ultimatums sont déclarés aux émigrés qui risquent d'être déchu de leurs droits. Le 10 mars 1792, le ministère en partie Feuillant démissionne au profit des Girondins.

    La guerre européenne

    Depuis que les idées révolutionnaires se sont développées dans la région du Rhin ou au Nord de l'Italie, et depuis l'arrestation du roi à Varennes, l'Europe avec à leur tête l'Autriche commençait à voir d'un mauvais œil cette France turbulente. La guerre paraît inévitable, seuls les députés Marat et Robespierre s'étaient opposés à la guerre. Mais les nouveaux ministres en partie Girondins souhaitent la guerre, c'est le cas de Dumouriez, le ministre des Affaires Étrangères qui précipitent les évènements. Le 20 avril 1792, la guerre est déclarée à l'Autriche, bientôt, la France s'opposera contre toute la Vieille Europe pendant près de 20 ans. C'est durant ces campagnes que commença à se répandre le chant de guerre pour l'armée du Rhin qu'on appellera bientôt la Marseillaise : composé à Strasbourg par un officier, Rouget de Lisle, il fut chanté pour la première fois par un groupe de marseillais à Paris. Très vite, une offensive dirigée par Rochambeau tourne rapidement au désastre, et bientôt c'est la débandade française.
    Rouget de Lisle composant la Marseillaise - par Auguste Pinelli 1875-1880 (Musée historique de la Révolution française, Vizille)

    Rouget de Lisle composant la Marseillaise

    Rouget de Lisle composant la Marseillaise - par Auguste Pinelli 1875-1880 (Musée historique de la Révolution française, Vizille)

    Le renversement de la monarchie

     

     

    La chute de la monarchie

    Le 20 juin 1792 (anniversaire du serment du jeu de paume), le peuple parisien s'arme de piques et envahit rapidement les Tuileries, la manifestation est arrêtée durant l'après-midi grâce à l'intervention de Vergniaud et Pétion de Villeneuve (maire de Paris). La Fayette revenu des armées de l'Est prend la défense du roi et dénonce les manigances des clubs, mais découragé il partira à la frontière. Brissot et la Gironde tenteront de s'allier avec le roi, mais ils ne peuvent empêcher la demande d'un décret ordonnant sa déchéance. Le 10 août on avait préparé une insurrection, des insurgés s'étaient armés, Danton qui organisait la rébellion avait pris possession de l'Hôtel de Ville. On se dirigeait maintenant aux Tuileries. Face à l'incompétence de sa garde, sans chef, le roi à peine éveillé tente de se réfugier à l'Assemblée.
      
    Aux Tuileries, les gardes suisses font feu sur les insurgés. Mais une fureur habite les émeutiers qui massacrent des gentilshommes ( Clermont-Tonnerre). Pendant ce temps à l'Assemblée on avait voté la suspension du roi et son internement dans la prison du Temple. Huguenin le président de la commune insurrectionnelle (qui a chassé la Commune de Paris, sorte de gouvernement municipal) demande la dissolution de l'Assemblée et prépare une alliance avec la gauche girondine. Celle-ci jouera désormais un rôle de premier plan, Danton prend la tête d'un conseil exécutif, seul Montagnard il domine le ministère en grande partie Girondin.
      
     
    La Prise du palais des Tuileries, cour du Carrousel, 10 août 1792 - par Jean DUPLESSI-BERTAUX 1793 (Musée Fabre)

    Prise des Tuileries

    Le 10 août, les sans-culottes prennent d'assaut le château des Tuileries, les gardes suisses tirent sur la foule. Le roi, quant à lui est parti se réfugier auprès des députés.
    La Prise du palais des Tuileries, cour du Carrousel, 10 août 1792 - par Jean DUPLESSI-BERTAUX 1793 (Musée Fabre)

     

     

    La naissance de la république

    Très vite, Danton, l'homme du moment, réorganise le pays et signe de nombreux traités qui devront organiser la résistance à l'ennemi prussien qui est déjà en France. Dumouriez remplace La Fayette (qui a passé à l'ennemi avec les Autrichiens) à l'armée du nord, celle-ci se réorganise, et aux volontaires patriotes se mêle les soldats de l'ancienne armée royale. Les généraux allaient faire de cet amalgame une véritable armée, des chefs de bataillons allaient gravir des marches qui les porteront au titre de maréchal sous Napoléon ( Bessières, Marmont, Davout, Victor...).
      
    Mais ils ne peuvent barrer la route de Paris aux austro-prussiens, Kellermann et Dumouriez sont désormais les derniers remparts. Pendant ce temps, à Paris on soupçonnait les aristocrates et prêtres réfractaires de massacrer les patriotes, dans ce climat de suspicion du 2 au 6 septembre se déroulèrent des massacres, des émeutiers parisiens vidèrent des prisons bondés de partisans au roi, on dénombre environ 1 200 tués.
      
    A la commune et à l'Assemblée on avait laissé faire en feignant d'ignorer les faits, mais cet élan populaire découragea les modérés, et l'idée d'une République prit son essor sous l'influence des Montagnards. En effet, les nouvelles élections de l'Assemblée, qui prit le nom de Convention (sur le modèle américain) vit l'essor des Montagnards ( Fabre d'Églantine, Desmoulins, David, Philippe Égalité le duc d'Orléans...). Les députés les plus populaires étaient à cette époque Danton, Marat et Robespierre.
      
     Le 20 septembre, l'incroyable se produit, Kellermann et Dumouriez sont parvenus à repousser les austro-prussiens à Valmy, où un véritable sentiment national se fit sentir. Le lendemain (21 septembre 1792) la Convention tenait sa première séance publique, c'était la naissance de la Ière République.
      
     
    La Garde nationale de Paris part pour l'armée. Septembre 1792 - par Léon COGNIET 1836 (Musée Fabre)

    La Garde nationale de Paris part pour l'armée - Septembre 1792

    Le 11 juillet 1792, face aux défaites militaires et aux menaces d'invasion (des Prussiens du Duc de Brunswick et des émigrés du prince de Condé), l'assemblée législative déclare « la Patrie en danger » et la levée de 50.000 volontaires parmi les gardes nationales. A la fin de l'été, la situation militaire devient dramatique. Longwy capitule le 23 août devant les Prussiens, Verdun se rend. Le 26 août, l'assemblée approuve alors, sur la proposition de Danton une nouvelle levée de 30 000 hommes.

    La Garde nationale de Paris part pour l'armée.

    Septembre 1792 - par Léon COGNIET 1836 (Musée Fabre)

     

     

    La Convention

    Le premier président de la Convention fut Pétion (déjà maire de Paris). Les Girondins étaient cette fois dominants dans l'assemblée, mais il n'y avait personne pour représenter les sans-culottes (peuple parisien) qui avaient faits le 10 août. Les Girondins ( Roland, Vergniaud, Brissot...) qui se réunissent au salon de Mme Roland sont proches de la Montagne ( Robespierre, Marat, Danton, Desmoulins, St-Just, Philippe Égalité, David...) au point de vue sociale et patriotique mais ceux-ci sont plus proches des sans-culottes et de la Commune de Paris. Entre les deux groupes on a toujours le marais ou la plaine, groupe d'indécis qui virevoltent à gauche ou à droite.
      
    Les monarchistes ont donc disparu, et ce sont les Girondins qui prennent leur place à la droite. Le véritable conflit s'effectue donc entre les Girondins, plus âgés et attachés à la propriété privée, et les Montagnards, plus révolutionnaires et défenseurs du petit peuple. Des affrontements et des dénonciations parcourent chaque jour l'Assemblée, mais les Montagnards déjouent les pièges de la droite et favorisent l'effritement des Girondins. A l'extérieur, la victoire de Valmy a précédé l'annexion du comté de Nice et la Savoie.

     

     

    Le procès du roi

    L'une des missions que s'était fixée la Convention était de régler le sort de la monarchie, à la Gironde on était divisés, mais à la Montagne, on souhaitait la mort du roi. La mise à sac des Tuileries le 10 août a permis la découverte d'une armoire secrète renfermant des documents dans lesquelles étaient mêlés les rapports de Louis XVI et des puissances européennes.
      
    Une procédure judiciaire s'engagea donc, les députés presque unanimement déclarèrent Louis Capet coupable de conspiration contre la sûreté générale de l'État. Chacun des représentants des départements allait maintenant exprimer le châtiment proposé, ce fût la mort qui l'emporta. Et le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné, cette acte irréversible entraîna l'indignation de toute l'Europe. La France se trouva encore plus isolé.
      
    L'Angleterre sous l'impulsion de son Premier ministre William Pitt, rassembla contre elle une coalition (la première d'une longue série) qui comprenait, outre l'Autriche et la Prusse, L'Espagne, la Hollande, le Portugal et la Russie.
      
     
    Éxécution du roi Louis XVI

    L'exécution du roi

    Après la chute de la monarchie, Louis XVI porta le nom de Louis Capet, en référence à Hugues Capet fondateur de la dynastie des Capétiens (en 987) dont les Bourbons sont originaire. Le 21 janvier 1793, Louis XVI monte sur l'échafaud, ses derniers mots ont été : « Je meurs innocent ! », sa tête est montrée à la foule hurlant : « Vive la Nation ! ».
    Éxécution du roi Louis XVI

    L'avénement de la Terreur

     

     

    Réorganisation générale

    Dumouriez, qui commandait toujours l'armée avait déjà manifesté son opposition à la Convention. Il cherchait une victoire pour se couvrir de gloire, il ne trouva qu'une nouvelle défaite à Neerwinden, désespéré, il retourne son armée contre Paris et passe sous les ordres autrichiens, certains généraux dont le duc de Chartres ( Louis-Philippe Ier), fils de Philippe Égalité le suivront à ses cotés. L'armée est désormais réorganisée en bleus (volontaires républicains) et blancs (ancienne armée royale).
      
    Pendant ce temps, une conférence des alliés a lieu à Anvers, elle se fixe pour but de réduire la France à un néant politique. Mais les 280 000 étrangers qui sont aux frontières de la France sont paralysés à cause des dissensions entre alliés. A Paris, un comité de défense est créé en vue de remplacer le pouvoir exécutif perdu en 1792. Ce sont les Montagnards autour de Danton qui y gagneront de l'influence et de la popularité sur les Girondins.

     

     

    L'insurrection vendéenne

    Depuis quelques temps la province avait du mal à suivre le cours des événements, les campagnes étaient encore attachées au roi et à la religion. Aussi, la constitution civile du clergé et l'exécution du roi avaient profondément choqué. La levée de 300 000 hommes pour la guerre contre l'Europe fut l'étincelle à la poudre. A Cholet, les premiers troubles éclatèrent, on s'en prend aux autorités à coups de fourche ou de faux. Parallèlement un groupe d'insurgés : les chouans (sous la conduite des frères Cottereau) pratiquent également la guérilla dans les bocages et les forêts.
      
    Mais les vendéens s'improvisent vite des dirigeants (le roturier Cathelineau et les nobles Bonchamp, Charette, La Rochejacquelein ou D'Elbée), ils abordent la cocarde blanche et bouscule les républicains, ensemble ils forment « la grande armée catholique ». Une armée républicaine est chargé de mater les révolte, mais en D'Elbée ou Bonchamp remportent des victoires précieuses leur assurant le contrôle de la région.
      
    Les succès des vendéens seront bientôt compensés par la terreur que connaîtra la région, des républicains organiseront des répressions sanglantes (les noyades de Carrier, les colonnes infernales de Turreau brûlant les terres). A Lyon ou dans le Midi, on cesse également d'obéir à la Convention, la guerre civile est déclarée.
      
     

    La Guerre de Vendée (1793 - 1801)

    Les insurgés vendéens forment trois armées organisées sur trois pôles. L'armée du Marais autour de Legé, l'armée d'Anjou autour de Cholet et l'armée du centre dans le bocage. Les régions angevines sont formées de hautes haies propices aux embuscades. Cachés, les vendéens se ruent sur leurs ennemis au signal donné, et les encerclent, si l'ennemi riposte, chacun partait se cacher dans les haies. Hoche puis Bonaparte s'employèrent à pacifier la région. Les troubles ne s'apaisèrent qu'après la signature du Concordat de 1801.

     

     

    La chute des Girondins et la révolte fédéraliste

    Depuis la création de la Convention, un affrontement permanent a lieu dans l'assemblée, les Girondins s'opposent aux Montagnards, ces derniers peuvent s'appuyer sur le soutien des sans-culottes et de la commune insurrectionnelle derrière Hébert. Une foule d'accusations fantaisistes traversait les deux camps. Mais les Girondins qui sont toujours majoritaires à la Convention peuvent faire appliquer leurs décrets. A la commune, on n'en reste pas là, le 1er juin Marat sonne le tocsin appelant à l'insurrection, les bataillons d' Hanriot disposent des canons face aux Tuileries.
      
    Les députés prisonniers, sont contraint de signer un décret qui emprisonne certains des membres de la Gironde ( Vergniaud, Brissot, Pétion...). Ainsi avec l'aide de la Commune, la Montagne a mis fin au pouvoir des Girondins. En Province cependant, on s'était soulevé contre la Convention Montagnarde.
      
    A Lyon, Marseille ou en Normandie, des armées girondines sont levées, tandis que Toulon et Bordeaux tombaient au main des royalistes. Le 13 juillet, Marat est assassiné dans sa baignoire par Charlotte Corday, la révolte fédéraliste prend alors de l'importance, mais les opposants des Montagnards : royalistes et Girondins ne parviennent pas à s'entendre. Pendant ce temps en Vendée, Cathelineau dirige des escarmouches meurtrières et étend son influence au-delà du Loire.
      
     Et les frontières extérieures sont attaquées de toute part par la coalition européenne, Anglais, Espagnols, Prussiens et Autrichiens remportent des victoires décisives contestant les conquêtes révolutionnaires après Valmy. Menacée de l'intérieur et de l'extérieur, la Convention paraît avoir un avenir éphémère.
      
     
    Marat assassiné, 13 juillet 1793 - par Jacques-Louis DAVID (Musée Fabre)

    Marat assassiné

    Issu d'un milieu pieux et royaliste, Charlotte Corday était républicaine et fréquentait les Girondins de Caen. Elle avait vu en Marat le principal responsable de la chute des Girondins.
    Marat assassiné, 13 juillet 1793 - par Jacques-Louis DAVID (Musée Fabre)

     

     

    Le gouvernement révolutionnaire

    La rédaction de la constitution entamée en septembre 1792 est achevée en juin 1793 par Saint-Just et Hérault de Seychelles. Mais devant la situation intérieure et extérieure, la constitution est mise de coté au profit d'un gouvernement révolutionnaire qui allait régner jusqu'à la paix, seulement la paix n'arrivera jamais et cette constitution n'aura jamais servie. Le gouvernement effectif fut confié à un Comité de salut public au sein duquel Robespierre agit en dictateur. La situation intérieure est reprise en main, les foyers fédéralistes sont réprimés surtout à Lyon où Fouché ou Collot d'Herbois mènent une répression sanglante organisant des massacres, 6 000 personnes périront en une journée.
      
    A Caen et Marseille, les républicains reprennent l'avantage sur les fédéralistes. Il restait Toulon où les royalistes avec la complicité des Anglais gardaient farouchement la ville, il faudra attendre l'arrivée de Bonaparte pour changer la situation. En Vendée, Cathelineau est mortellement blessé à Nantes, il est remplacé par D'Elbée. Les républicains pratiquent alors la tactique de la terre brûlée, mais Marceau et Kléber sont repoussés par Charette et D'Elbée qui bénéficient de l'aide britannique. Bientôt, des Bretons et des Normands se joignent aux Vendéens, mais Kléber et Marceau réorganisent l'armée des bleus et déroutent les blancs de façon décisive.
      
    Femmes et enfants sont alors massacrés et la Vendée devient un cimetière national. Aux frontières, le territoire national fut libéré, grâce à de jeunes généraux enthousiastes et audacieux ( Hoche, Marceau, Kléber, Jourdan ou Moreau) bousculent les traditions militaires de la vieille Europe et se couvrent de gloire. Carnot le ministre de la guerre favorisa aussi les victoires en organisant l'armée révolutionnaire : en pratiquant le mélange des soldats de métier et des jeunes recrues : « l'amalgame », il alliait l'expérience et la ferveur révolutionnaire. Aux Pyrénées ( Kellermann), au Rhin ( Hoche, Pichegru) et au Nord ( Houchard) l'ennemi est sévèrement repoussé.

     

     

    La Terreur en action

    A Paris, la Terreur derrière Robespierre était décrétée, et le calendrier révolutionnaire est adopté. Un tribunal révolutionnaire condamna des milliers de suspects. La guillotine récemment inventée va alors être utilisé en cascade. Fouquier-Tinville qui dirige le tribunal révolutionnaire va fournir les accusés. Dès juin 1793, la machine est en marche. Avec humilité, Marie-Antoinette ouvre le bal lors de son exécution (15 octobre 1793). Vingt-et-un Girondins seront également condamnés, il en restera que vingt survivants. Puis Philippe Égalité, Manon Roland, Bailly, Barnave, Houchard prendront le relais.
      
    La crise économique persistante favorisa l'essor des « Enragés », qui préconisaient des mesures plus sévères pour la bourgeoisie. Inquiété, la Convention et même la Commune jugèrent leur chef Jacques Roux, qui préférant le suicide mit fin à ce mouvement populaire. Les « Hébertistes » qui sous la conduite de Hébert regroupaient une grande partie de la Commune, du club des Cordeliers et des sans-culottes. Ils étaient néanmoins plus présents que les Enragés, ils s'attaquèrent à la Convention par le biais du journal d' Hébert (Le père Duchesne).
      
    Ils enchaînèrent la déchristianisation du pays, en saccageant les églises et en organisant des mascarades anticléricales dans Paris. Hébert qui gagnait de l'influence fut arrêté, jugé puis guillotiné avec ses partisans. Enfin, un troisième mouvement connut le couperet de la guillotine : « Les Indulgents », ils rassemblaient des personnalités lassés de la Terreur, qui préféraient la fin des exécutions, sous l'impulsion du journal de Camille Desmoulins (Le vieux cordelier) et de Danton qui lui apportait de plus en plus son soutien. Mais jugé pour corruption Fabre d'Églantine annonça l'élimination des dantonistes, et quelques jours plus tard, Danton et Desmoulins étaient sur l'échafaud.
      
     
    Marie-Antoinette conduite à son exécution le 16 octobre 1793 - par William HAMILTON 1794 (Musée historique de la Révolution française, Vizille)

    Marie-Antoinette conduite à son exécution le 16 octobre 1793

    Avec un grand courage, Marie-Antoinette se soumet à la loi du couperet. La guillotine est un symbole indissociable de la Terreur. Quelques temps plus tard, c'est Danton qui monte sur l'échafaud en déclarant au bourreau : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut bien la peine. »
    Marie-Antoinette conduite à son exécution le 16 octobre 1793 - par William HAMILTON 1794 (Musée historique de la Révolution française, Vizille)

    La fin de la Terreur

     

     

    La conspiration du 9 Thermidor

    Robespierre entama des mesures qui changèrent la France (voir La France révolutionnaire), et malgré des revers sur les mers, les victoires continentales ( Fleurus) se succédaient. Mais en éliminant les factions (enragés, Hébertistes et Indulgents), le Comité de salut public perdit l'appui des sans-culottes et prépara ainsi sa chute. Robespierre qui avait instauré le culte de l'Être suprême était accusé d'accéder de plus en plus vers la dictature. « L'incorruptible » fréquentait de plus en plus le club des Jacobins où il excluait ses ennemis. Ces derniers se rassemblèrent ( Collot d'Herbois, Fouché, Barras, Tallien) et réquisitionnèrent l'appui du Marais ( Cambacérès, Boissy d'Anglas).
      
    Et le 8 thermidor, ces opposants s'emploient à accuser les robespierristes. La nuit, on se réunit et on prépara la séance du lendemain. Là, les robespierristes sont immobilisés et cinq d'entre eux sont arrêtés. Mais ils sont délivrés par la Commune un peu plus tard, l'Assemblée mis alors hors-la-loi les cinq députés ainsi que la Commune.
      
    Mais les gendarmes que dirigeait Barras firent irruption dans l'Hôtel de Ville où s'étaient réfugiés les proscrits. Ceux-ci sont malmenés ( Robespierre reçoit un coup de feu à la mâchoire, Le Bas s'explose la cervelle ..). Arrêté, Robespierre fut guillotiné le lendemain avec vingt de ses partisans les plus fidèles, dont l'implacable Saint-Just. La mort de Robespierre mit fin à la Terreur en 1794, ainsi qu'à la phase la plus ardente et la plus populaire de la Révolution. Les modérés, représentant surtout la bourgeoisie d'affaires, eurent de nouveau le dessus.

     

     

    La réaction Thermidorienne

    Ces bourgeois modérés ( Tallien, Barras, Fréron) avec le centre, qui est resté silencieux depuis le début de la Révolution forment « la jeunesse dorée », derrière leur tenue excentrique, ils affichent leur nostalgie de la monarchie. Ensemble, ils reprirent le pouvoir avec fermeté et entreprirent un remaniement politique, Fouquier-Tinville qui dirigeait le Tribunal révolutionnaire fut emprisonné. La Montagne entachée par la Terreur n'acceptait pas ce revirement de situation, mais bientôt les jacobins sont attaqués, et la Gironde est réintégrée à l'Assemblée. Des troubles populaires survinrent, Billaud-Varenne, Collot d'Herbois et Barère qui étaient emprisonnés pour leur rôle dans la Terreur furent défendus par les sans-culottes.
      
    En prairial, une nouvelle insurrection a lieu sous influence montagnarde, le député Féraud est tué. Mais ces troubles n'engagèrent que peu de monde, la garde nationale s'était réorganisée, les sans-culottes avaient perdus. Mais dans le Midi, la « Terreur blanche », sous impulsion royaliste, est particulièrement sanglante et fait plusieurs victimes : des jacobins puis des républicains à Lyon. En Vendée, la région est pacifiée grâce au général Hoche, et la convention multiplie les amnisties.
      
    Mais les chouans puis Charette reprenne très vite les hostilités, des royalistes débarquent à Quiberon en Bretagne, ils sont arrêtés par Hoche. A l'extérieur, les jeunes généraux font toujours des merveilles, et la Guadeloupe et Saint-Domingue sont reprises. Louis XVII meurt au temple, son oncle, le comte de Provence devient Louis XVIII.
     
    L'assassinat de Féraud à la Convention - par Jean DUPLESSI-BERTAUX

    Émeutes de prairial

    Le député Féraud qui tentait de s'opposer aux manifestants est tué, sa tête est mise au bout d'un pique. Puis elle est présentée au président de l'Assemblée : Boissy d'Anglas, qui la salua, il résista avec sang-froid et gagna du temps. L'émeute sera ensuite canalisée par l'arrivée de la garde nationale, les sans-culottes ont perdu leur pouvoir d'action dont ils avaient fait preuve le 10 août.
    L'assassinat de Féraud à la Convention - par Jean DUPLESSI-BERTAUX

    Le Directoire

     

     

    L'avènement du Directoire

    Une troisième constitution, dite « de l'An III », fut rédigée, elle s'appuyait sur un pouvoir exécutif constitués de cinq membres (directeurs), en place pour cinq ans et de deux chambres législatives renouvelable (Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens). Pour éviter d'être balayés par les prochaines élections, les derniers conventionnels (membre de la Convention) établirent un décret qui obligea les chambres parlementaires à contenir au moins deux tiers des membres de la Convention, les députés sont ainsi perpétrés. Les royalistes, ulcérés par ce décret qui les paralysaient, tentèrent un nouveau coup de force. Un comité d'insurrection s'était formé, et la Convention qui siégeait toujours aux Tuileries était menacée.
      
    Le général Bonaparte était chargé de la répression, à ses cotés Brune et Murat. Il chargea d'abord Murat de lui ramener des pièces d'artillerie, puis il les soumit intelligemment dans la ville. Les royalistes subirent une canonnade sévère, et la Convention fut sauvée par ce général fougueux qui faisait ses premiers pas. Les élections virent triompher des modérés issus des Feuillants et des conventionnels de la droite tel que Boissy d'Anglas. Cette nouvelle ère est appelé le Directoire, on distingue trois périodes séparés par deux coups d'État (18 fructidor, 30 prairial).

    Le premier Directoire

    Le Directoire n'est pas vraiment en rupture avec la convention thermidorienne, les mêmes hommes sont aux pouvoirs. Le Directoire joue un rôle charnière qui visera à mettre fin à la Révolution en tentant de réconcilier les royalistes à droite (qui se sont renforcés lors des élections) et les patriotes jacobins à gauche. Les cinq premiers directeurs élus sont La Revellière-Lépeaux, Letourneur, Reubell, Sieyès (qui refuse le poste pour Carnot) et Barras. Le problème principal des directeurs est de faire face à la crise économique qui n'a pas vraiment connue d'essor depuis 1789. Mais dans les rues de Paris, un nouveau comité insurrectionnelle (Conjuration des Egaux) est créé sous la conduite de Gracchus Babeuf qui prône « la communauté des biens et des travaux ». Ce comité s'apprête à soulever les masses populaires contre le Directoire, responsable de la famine ouvrière. Trahis par la police nommée par Carnot, les conjurés sont arrêtés, Babeuf est exécuté.

     

     

    Le deuxième Directoire

    A droite, les monarchistes étaient en plein essor, ils sollicitèrent l'aide du général Pichegru qui était favorable au mouvement. Une forte action politique était engagée pour basculer le tournant des élections de 1797. Ces élections affaiblirent fortement le Directoire, et Pichegru fut élu président du Conseil des Cinq-Cents. Les réformes révolutionnaires se trouvèrent alors clairement menacées. Les directeurs se sentent rapidement en danger, et Barras invite Hoche à lui venir en aide. Le projet tombe à l'eau mais l'armée vacille tout de même du coté des directeurs. Les Conseils royalistes comptaient sur Pichegru, tandis que les directeurs s'appuyaient sur Augereau que Bonaparte a envoyé d'Italie pour « sauver la République ».
      
     Celui-ci met en avant les preuves que Bonaparte a trouvé en Italie montrant la trahison de Pichegru avec l'étranger. La minorité républicaine de l'Assemblée vota des lois d'exception contre les monarchistes, beaucoup furent contraint à l'exil comme Pichegru et Carnot.
      
    Ce coup d'état du 18 Fructidor (An V du calendrier révolutionnaire) redonnait le pouvoir aux républicains qui en profitaient pour annuler les élections qui voient triompher les jacobins (22 floréal), ces derniers ont fait leur retour grâce à l'affaiblissement de la droite lors de fructidor. En Italie, Bonaparte réalise des prouesses inespérées et alarme l'Europe par la création de républiques sœurs vassales de la France.
     
    Coup d'état du 18 fructidor gravure fin XVIII  s (Bibliothèque nationale Paris)

    Coup d'état du 18 fructidor an V

    Avec l'aide de Augereau, le Directoire fait arrêter les députés royalistes qui leurs disputaient le pouvoir.
    Coup d'état du 18 fructidor gravure fin XVIII s (Bibliothèque nationale Paris)

     

     

    Le troisième Directoire

    Bonaparte est l'homme du moment, il est acclamé à Paris à son retour d'Italie. Le Directoire l'éloigne en lui offrant un commandement en Égypte. Mais aux frontières, les premiers revers apparaissent, Jourdan et Bernadotte quittent leur commandement à l'armée du Rhin. L'Angleterre commence déjà à rassembler une seconde coalition. L'absence de Bonaparte en Italie se fait sentir et les premières défaites apparaissent. Pour remédier à ces échecs militaires, le Directoire rend le service militaire obligatoire et universel. En juin 1799, les Jacobins sont toujours à la tête des élections. Les nouveaux députés forcent alors trois directeurs à la démission (coup d'état du 30 prairial).
      
    Sieyès et Barras qui sont à la tête du pouvoir exécutif craignent alors un retour du jacobinisme, les survivants de la Montagne sont en effet présent, et le club des Jacobins se reconstitue. Sieyès profite du retour de Bonaparte pour mettre fin au Directoire, ce dernier allait s'emparer du pouvoir lors du coup d'état du 18-19 brumaire. Mais, au moment où ce général instaura son pouvoir, dix années après le déclenchement de la Révolution, le visage de la France avait bien changé.
      
      
      
      
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  • La République, ses symboles et ses emblèmes

      

     

     

    Le coq

     

     

    Le coq est l’emblème de la France. En effet, le mot latin gallus a une double signification : coq et Gaulois.

     

    Au-delà, par sa fière allure et par son chant associé au lever du soleil, il est de l’Inde à la Grèce, du livre de Job à l’Islam, des légendes nordiques aux contes africains – symbole d’énergie solaire, de lumière naissante, en même temps que de vigilance guerrière.

     

    Sous la Révolution le coq symbolise l’identité nationale. Mais sous le Premier Empire le coq est remplacé par l’aigle. Le coq redevient ensuite un symbole notamment sous la Troisième République. Il représente le courage et la fierté face à l’aigle prussien. Il figure dans certains monuments aux morts de la grande guerre. Même s’il n’est pas un symbole officiel, c’est un signe de reconnaissance nationale. Aussi est-il l’emblème de nos équipes sportives nationales.

     

    Le faisceau des licteurs

     

    Le faisceau remonte à la République romaine, où il indiquait l’imperium, la puissance. Sous la première République, surmonté du bonnet rouge, il signifie que le pouvoir appartient au peuple, et il symbolise l’union des 83 départements. En 1848, puis après 1870, il figure sur le sceau de la République, tenu par la Liberté.

     

    L’arbre de la liberté 

     

    L’un des symboles les plus riches et les plus répandus est l’arbre.

     

    Toutes les représentations de l’arbre tournent autour de l’idée du Cosmos vivant, du caractère cyclique de son évolution et de sa perpétuelle régénérescence. Tous les arbres sont aussi source de vie et symbolisent à ce titre la croissance, la force, la puissance.

     

    C’est donc tout naturellement qu’après tant de religions – l’arbre de la connaissance dans la Bible, l’arbre du monde en Chine, le chêne celtique, le frêne scandinave, l’olivier de l’Islam, etc. – ceux qui viennent d’engager la Révolution, célèbrent dès 1790, à travers l’arbre, leur amour de la Liberté ; on en dénombre près de 60 000 en 1792.

     

    Des fêtes civiques ont lieu en 1793 près de l’arbre de la liberté.

     

    En 1848 les manifestations populaires d’adhésion à la République se sont souvent exprimées à l’occasion de la plantation d’arbres de la liberté.

     

    Victor Hugo, le 2 mars 1848, lors d’une telle cérémonie, déclarait sous les acclamations : « [...] C'est un beau et vrai symbole pour la liberté qu'un arbre ! La liberté a ses racines dans le cœur du peuple, comme l'arbre dans le cœur de la terre ; comme l'arbre elle élève et déploie ses rameaux dans le ciel ; comme l'arbre, elle grandit sans cesse et couvre les générations de son ombre. Le premier arbre de la liberté a été planté, il y a dix-huit cents ans, par Dieu même sur le Golgotha. Le premier arbre de la liberté, c'est cette croix sur laquelle Jésus-Christ s'est offert en sacrifice pour la liberté, l'égalité et la fraternité du genre humain. »

     

    Le bonnet phrygien

     

    Le bonnet phrygien ou bonnet rouge. A Rome, les affranchis – esclaves récemment libérés – se coiffaient d’un bonnet conique. Ce souvenir, associé au fait que les gens du peuple portaient souvent un bonnet de laine rouge à la fin de l’Ancien Régime, fit du bonnet phrygien dès 1792, un signe de ralliement révolutionnaire. Il figura sur le sceau de l’État sur le drapeau des insurgés en juin 1848, et servit de coiffure à Marianne sous la Troisième République.

     

    Marianne

     


    La République est une femme

     

    Marianne, allégorie de la République, apparaît dans un concours officiel en 1848 et décore les mairies à partir de 1877.

     

    Elle a une origine antique : le bonnet phrygien par les affranchis de l’Empire romain, c'est-à-dire les esclaves libérés par leur maître et dont les descendants étaient considérés comme citoyens de l’Empire.

     

    Elle a une double origine plus récente, anecdotique et non symbolique.

     

    En 1792, c’est une chanson occitane qui, la première, désigne la République par le nom de Marianne.

     

    En 1797, Barras, à une réception, s’enquiert du prénom de son hôtesse : « Marie Anne » – « Parfait, dit-il, il est simple, il est bref et sied à la République autant qu’il sied à vous-même ».

     

    Emblème clandestin sous le Second Empire, Marianne devient peu à peu un emblème officiel sous la Troisième République.

     

    Le buste de Marianne est placé dans toutes les mairies.

     

    L’image d’une Marianne intégrée dans le drapeau tricolore, créée en 1999, constitue le logo des documents des ministères, préfectures et ambassades.

     

    La gerbe

     

    Symbole de la moisson, de l’abondance ; toute l’énergie de la végétation réside dans cette gerbe : parce qu’elle est liée, tiges nouées, elle signifie la convergence, le rassemblement, des diverses forces. Elle rappelle aussi les espoirs et les révoltes du peuple menacé de disette pendant les années révolutionnaires. Certaines représentations de Marianne en 1848 ne comportent pas le bonnet phrygien, symbole de l'affranchissement des esclaves et de la Liberté, mais la gerbe, allusion aux moissons et au peuple des campagnes.

     

    La Semeuse et les autres représentations personnifiées de la République 

     

    Création d’Oscar Roty en 1897, la Semeuse est une jeune femme debout en mouvement, coiffée comme d’un bonnet phrygien, vêtue d’une robe drapée et tenant un sac de grains dans la main gauche et des épis de blé dans la droite.

     

     

    Personnification de l’énergie humaine, elle figure sur les pièces d’argent de la Troisième République et en 1960 sur les nouveaux francs . Elle figure aujourd’hui sur les faces nationales des centimes d’euro.

     

    En 1792 le sceau de l’État fut changé pour représenter la France personnifiée par une femme vêtue à l’antique, debout, avec, dans la main droite, une pique surmontée d’un bonnet phrygien. Moins révolutionnaire, sans bonnet phrygien, la République est assise et couronnée de soleil sur le sceau actuel de l’État ou sert à indiquer l’étude d’un notaire. Sous la forme de Cérès elle est le sujet du premier timbre poste en 1849.

     

     

    La cocarde

     

    La cocarde était à l’origine une touffe de plumes de coq portée par les soldats d’un régiment de Louis XIV. On rapporte que le 17 juillet 1790, trois jours après la chute de la Bastille, Louis XVI est reçu à l’hôtel de ville de Paris par le maire Bailly, en présence de La Fayette. En signe de réconciliation il aurait placé à son chapeau un ruban bleu et rouge aux couleurs de la ville. Quoi qu’il en fût, la cocarde nationale tricolore ou cocarde de la Liberté, fut portée dès 1790 par les soldats de la Garde nationale, dont l’uniforme était de couleur blanche, alliée à la milice parisienne à la couleur bleue et rouge, et par les civils qui voulaient montrer leur patriotisme.

     

    Le drapeau tricolore

     

     

    La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau tricolore le drapeau national. Le pavillon est « formé des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales posées verticalement », le bleu devant être, selon les recommandations du peintre David attaché à la hampe. [Le drapeau tricolore : discours de Mirabeau à l’Assemblée constituante, 21 octobre 1790]

     

    De 1814 à 1830 le drapeau tricolore a été remplacé par un drapeau blanc. Mais en juillet 1830 Louis-Philippe, reconnaissant le caractère national de la révolution déclare : « La nation reprend ses couleurs. Il ne sera plus porté d’autre cocarde que la cocarde tricolore. »

     

    En 1848 la République tricolore l’emporte sur la République rouge. Le 25 février Lamartine refuse de décréter le drapeau rouge et impose, après l’intrusion d’une foule en arme dans la salle de réunion du gouvernement provisoire, l’emblème aux trois couleurs : « […] Vous pouvez faire violence au gouvernement, vous pouvez lui commander de changer le drapeau de la nation et le nom de la France, si vous êtes mal inspirés et assez obstinés dans votre erreur pour lui imposer une République de parti et un pavillon de terreur. […] Quant à moi jamais ma main ne signera ce décret. Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang, et vous devez le répudier plus que moi, car le drapeau rouge que vous rapportez n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars, traîné dans le sang du peuple, en 91 et 93 ; le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. »

     

    Lors de la célébration en 1880 de la première fête nationale du 14 juillet le drapeau tricolore s’impose désormais dans un grand élan de ferveur républicaine.

     

    Aujourd’hui l’article 2 de la Constitution de la Cinquième République précise que : « L’emblème national est le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge. »

     

    La Marseillaise

     


    Cliquer sur l'image pour agrandir

     

    Peu après la déclaration de guerre par la France révolutionnaire au roi de Bohême et de Hongrie, Rouget de Lisle, capitaine du génie, écrit et compose le Chant de guerre pour l’armée du Rhin à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 lors d’une soirée chez le maire de la ville Dietrich. Ce chant révolutionnaire et de guerre connaît une diffusion rapide. Les fédérés de Montpellier rejoignent ceux de Marseille et l’un d’eux Mireur l’interprètent lors d’une réception de bienvenue à Marseille [Histoire d'un hymne]. En route vers la capitale les fédérés marseillais en chantent les strophes à chaque étape. Lors de l’assaut des Tuileries scellant la chute de la royauté le 10 août 1792 ils reprennent ce qui devient l’hymne des Marseillais. En l’an II, il devient le chant de la République combattante. La Marseillaise est chantée à Valmy puis à Jemmapes. Le 26 messidor an III (14 juillet 1795) La Marseillaise est déclarée par la Convention chant national. Tenue à l’écart sous le Premier Empire au profit de l’hymne « Veillons au salut de l’Empire », elle réapparaît à Waterloo, puis sur les barricades en 1830 et 1848. Elle figure dans la sculpture de Rude, sur l’Arc de triomphe de l’Étoile. Elle est chantée sur les champs de bataille de 1870 et 1871 et par les fédérés de la Commune de Paris. Le 14 février 1879 la Chambre des députés officialise, sur la proposition de Gambetta La Marseillaise comme hymne national. [Dossier : La Marseillaise

     

    Liberté, égalité, fraternité 

     

     

    La triade de la devise républicaine trouve sa source dans la philosophie des Lumières et dans les mots de la Révolution française serment du jeu de Paume, elle s’épanouit dans la ferveur de la fête de la Fédération et prend la forme de la fraternisation des sections pendant la période jacobine. En 1848 les prêtres célèbrent le Christ-Fraternité et bénissent les arbres de la liberté. « La liberté et l'égalité réunies composeront une République parfaite, grâce à la fraternité. C'est la fraternité qui portera les citoyens réunis en Assemblée de représentants à concilier tous leurs droits, de manière à demeurer des hommes libres et à devenir, autant qu'il est possible, des égaux. » selon le Manuel républicain des Droits de l'Homme et du Citoyen de Renouvier. Pour Pierre Leroux, « La Révolution Française a résumé la politique dans ces trois mots sacramentels : Liberté, Égalité, Fraternité. Ce n'est pas seulement sur nos monuments, sur nos monnaies, sur nos drapeaux, que cette devise de nos pères fut écrite ; elle était gravée dans leur cœur, elle était pour eux l'expression même de la Divinité. »

     

    Le Préambule de la Constitution du 4 novembre 1848 dispose que « la République française a pour principe la Liberté, l'Égalité et la Fraternité. »

     

    Inscrite au fronton des édifices publics à l’occasion de la célébration du 14 juillet 1880, la devise est enseignée en instruction civique et illustrée par les manuels scolaires sous la IIIe République. Elle est inscrite dans la Constitution de 1946 et l’article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958 précise que la devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».

     

     

     

    Histoire de l'Assemblée nationale

    1. Le temps de l’invention (1789-1799)

    2. La République entre parenthèses (1799- 1848)

    3. La Deuxième République (1848-1851)

    4. Le Second Empire (1852-1870)

    5. La Troisième République (1870-1940)

    6. La République dans la tourmente (1939-1945)

    7. Le Gouvernement provisoire
    et la Quatrième République (1944-1958)

    8. La Cinquième République (depuis 1958)

      

    SOURCES : ASSEMBLEE NATIONALE

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    HISTOIRE des VACANCES

    Une Histoire des vacances

     

     
     
     

    L'histoire des vacances est communément réduite à l'instauration des congés payés sous le Front Populaire. À tort, car elle est bien plus ancienne et riche d'enseignements. Allons de ce pas à la rencontre des idées reçues...

    Yves Chenal
    Aristocrates romains : ma cabane en Campanie

    Le besoin de se mettre au frais durant l'été n'a rien d'une nouveauté. Déjà, les riches Romains fuyaient la Ville éternelle durant les périodes caniculaires (cet adjectif désigne la période du 24 juillet au 24 août, quand monte au firmament l'étoile Sirius, aussi appelée «petite chienne», canicula en latin).

    À l'image de leurs empereurs, tel Hadrien qui se fit construire une splendide villa à Tibur (Tivoli), les Romains voulaient échapper à la malaria et aux maladies propagées par les moustiques dans la région marécageuse du Latium. On sait ce qu'il en coûta à ceux qui choisirent pour villégiature la tranquille station de Pompéi, dans le golfe de Naples, en l'an 79...

    Bassin de la Canope, villa Adriana, Tibur (Tivoli)

    Bien plus tard, les élites médiévales eurent aussi à coeur de fuir leur ville au odeurs pestilentielles. Ainsi les évêques se faisaient-ils volontiers construire à la campagne des résidences de plaisance, néanmoins fortifiées (on ne sait jamais). Même chose pour les riches bourgeois des cités italiennes dont les maisons de campagnes témoignent encore de leur opulence.

    Le Moyen Âge sur les routes

    Le Moyen Âge ne pratique pas les vacances au sens de farniente (de l'italien : ne rien faire). Il connaît de nombreuses journées de repos ; mais c'est pour la bonne cause, à savoir prier et se recueillir.

    À la suite des rabbins juifs, qui prescrivent le repos hebdomadaire du sabbat (le samedi) afin que l'homme évite de tomber dans l'esclavage du travail, les clercs de l'Église recommandent à chacun de s'abstenir de tout travail dans la mesure du possible le jour du Seigneur (du latin «dies Dominicus», qui a donné dimanche).

    L'Église multiplie par ailleurs les journées chômées sous tous les prétextes : fête du saint votif (le saint patron de la paroisse) et autres fêtes religieuses, de sorte que l'année en vient à compter davantage de jours chômés que de jours ouvrés... Rien à voir avec la pensée moderne, qui voit le travail comme l'alpha et l'oméga de la vie et les vacances comme un mal nécessaire.

    Itinéraire de Londres à Jérusalem (Historia Anglorum, manuscrit de Mathieu de Paris, XIIIe siècle)Comme nous, plus encore que nous, nos aïeux se déplacent beaucoup. Mais c'est plus par nécessité que par plaisir.

    Il n'y a pas que les marchands et les soldats à se déplacer...

    Les gens de toutes conditions, au Moyen Âge, entreprennent de grands et longs voyages, bien plus éprouvants que nos sauts de puce en Airbus d'un aéroport à l'autre.

    Du paysan au grand seigneur, beaucoup, un jour ou l'autre, sont saisis de l'envie d'aller se recueillir sur le tombeau d'un grand saint, à Tours, Compostelle, voire à Jérusalem.

    Dans ces pèlerinages, la motivation religieuse est indissociable de la soif d'aventures et de la curiosité.

    Les Anglais inventent le tourisme

    À la Renaissance, avec l'émergence des États-Nations et la baisse de la ferveur religieuse, les pèlerinages tendent à décliner.

    Dans le même temps, nobles et artistes inventent les voyages «touristiques» ou «culturels». Ils se rendent à Rome et en Italie, à la recherche des splendeurs de l'Antiquité. Montaigne nous a ainsi laissé une relation de ses voyages outre-monts, comme bien après lui Stendhal et bien d'autres.

    Cette pratique se généralise au XVIIIe siècle sous l'influence des Britanniques : les rejetons des grandes familles sont envoyés en Italie - outre Rome, Pompéi devient une étape incontournable - pour parfaire leur formation, c'est «the Grand Tour», qui est aussi et souvent surtout une occasion de faire la fête.

    En parallèle, les Britanniques inventent le tourisme thermal. Le premier lieu de destination est, en Angleterre même, la station de Bath, merveille architecturale de style georgien, inspirée par les Romains qui avaient déjà développé des thermes dans cette ville. La bonne société s'y promène, se rend au théâtre et va surtout jouer. Elle lance ainsi une mode qui perdurera jusqu'au début du XXe siècle : celle des villes d'eaux.

    La station thermale de Carlsbad (Bohême), aujourd'hui Karlovy-Vary, en République tchèque (photo : André Larané

    Sur le Continent, la première station thermale - et la plus célèbre - est Spa, près de Liège, dans l'Ardenne belge. Son nom va désigner le thermalisme en anglais et les bains à remous dans la plupart des langues modernes. Dès la fin du XVIIIe siècle, la haute société européenne aime à s'y retrouver, à l'imitation de l'empereur Joseph II de Habsbourg-Lorraine.

    Le promeneur au-dessus de la mer de brume (Caspar David Friedrich, 1818)

      

    C'est aussi au XVIIIe siècle - décidément grand moment de la préhistoire du tourisme - que se développe l'habitude des bains de mer à des fins thérapeutiques, dont le grand modèle est Brighton.

    Au milieu du XVIIIe siècle, la haute montagne, jusque-là répulsive, fascine à son tour l'Europe lettrée, sensible aux descriptions de Jean-Jacques Rousseau dans la Nouvelle Héloïse.

    Dans le même temps, un autre Genevois, l'étudiant Horace Bénédict de Saussure, se prend de passion pour le Mont Blanc, qui est alors partie intégrante du royaume de Piémont-Sardaigne.

    Devenu un notable, il offre une prime à qui atteindra le premier son sommet. La prime revient à Michel Paccard (29 ans), passionné de botanique, et Jacques Balmat (24 ans), son accompagnateur, qui atteignent le sommet du Mont Blanc le 7 août 1786.

    C'est le début de la «ruée vers l'or blanc».

    Le tourisme bon chic bon genreHISTOIRE des VACANCES

    Dès la chute du Premier Empire, en 1815, les riches Britanniques prennent l'habitude de se rendre en hiver à Hyères ou à Nice (d'où la fameuse Promenade des Anglais, en bord de mer) pour bénéficier de la douceur du climat méditerranéen.

    Ils entraînent dans leur sillage toute l'Europe aisée, avec le concours des médecins qui considèrent que le changement d'air permet de soigner à peu près n'importe quelle maladie. Têtes couronnées, aristocrates et rentiers se précipitent dans les nouvelles stations climatiques, thermales ou balnéaires.

    Les Autrichiens aiment à se retrouver à Carlsbad (aujourd'hui Karlovy-Vary) ou Marienbad, en Bohême. Les Allemands préfèrent Bad Ems, en Rhénanie, tel l'empereur Guillaume 1er, à l'origine d'une célèbre dépêche.

    En France, le Second Empire voit la création de Biarritz, dans le pays basque, station préférée d'Eugénie de Montijo, ainsi que de Deauville, sur la côte normande, de Vichy, en Auvergne, de Plombières, dans les Vosges, où l'empereur Napoléon III reçoit en secret le ministre piémontais Cavour...

    Les sources d'eau thermale à Vichy

    Ces stations annoncent une nouvelle ère du tourisme : lancées grâce à d'importants investissements (le comte de Morny, demi-frère affairiste de Napoléon III, est à l'origine de la station de Deauville), elles deviennent accessibles au plus grand nombre grâce au chemin de fer.

    Le «train des plaisirs» relie Paris à Dieppe en 1848, le «train des maris» permet à partir de 1871 à ces messieurs de partir de Paris le samedi soir, de passer le dimanche en Normandie en famille, et de revenir pour le lundi matin. Si le luxe des premières classes est réservé aux plus riches, les deuxième et troisième sont plus abordables, d'autant que les prix baissent progressivement.

    L'hôtel Regina (Nice) abrita les séjours de la reine Victoria à partir de 1896

    Le phénomène atteint toutes les grandes villes. Le prolongement d'une ligne ferroviaire jusqu'au bassin d'Arcachon permet à la grande bourgeoisie bordelaise de «coloniser» cette station riche d'agréments (thermes, plages, pêche...). Quand est ouverte en 1874 la ligne du Médoc, jusqu'à Soulac, c'est au tour de la petite bourgeoisie de Bordeaux de découvrir les charmes de l'océan.

    Les guides touristiques ont aussi leur Histoire

    La Guide des chemins de France (Estienne, 1556)Là encore, il serait présomptueux de penser que notre époque a tout inventé !

    Au Moyen Âge circulent déjà, sous forme manuscrite, des textes décrivant les itinéraires de pèlerinage vers Rome et Compostelle.

    En 1552, le grand imprimeur Charles Estienne, publie La [car le mot guide est alors féminin] Guide des chemins de France, mais c'est le XIXe siècle, avec l'apparition d'une large clientèle, qui voit l'apparition des guides que nous connaissons aujourd'hui, le Murray en Grande-Bretagne et le Baedeker en Allemagne, tous deux dans les années 1830, et le Joanne en France vingt ans plus tard (devenu en 1919 le Guide bleu, il existe encore aujourd'hui).

    Le guide MichelinSi le Joanne est étroitement lié au développement des chemins de fer, le Michelin est indissociable de l'apparition de l'automobile. Il est créé en 1900 par la firme de Clermont-Ferrand qui, en incitant ses lecteurs à multiplier les détours, les conduit aussi à renouveler plus souvent leurs pneus.

    Il est donc distribué gratuitement, du moins jusqu'à 1920.C'est aussi entre les deux guerres qu'apparaissent les fameuses étoiles pour classer les hôtels et restaurants.

    Enfin, le succès du Routard, dans les années 1970, est lié à la possibilité de voyager pour des prix peu élevés, en faisant de l'auto-stop, en dormant en camping ou chez l'habitant, du moins à l'origine, car depuis le Routard a évolué vers une clientèle plus familiale et plus aisée, mois avide de treks dans l'Himalaya que de séjours bon marché.

    1936, mythes et réalités

    Quand arrive au pouvoir, en France, le Front Populaire, cela fait déjà longtemps que diverses catégories d'employés, fonctionnaires, mineurs et autres, ont droit à plusieurs semaines de congés payés. Peu d'entre eux, toutefois, prennent des vacances prolongées, beaucoup leur préférant une brève partie de campagne.

    La plage de Perros-Guirrec (1936)Les congés payés sont plus développés dans d'autres pays, en particulier dans l'Allemagne nazie et dans l'Italie fasciste, où l'État a mis en place d'importantes organisations pour permettre aux citoyens de partir en vacances.

    Pas plus en France qu'ailleurs, ils ne figurent dans les revendications prioritaires des syndicats. C'est donc bien une impulsion politique qui a entraîné leur généralisation.

    L'année 1936 ne voit pas pour autant une explosion du tourisme, malgré les billets de train à tarifs spéciaux et le développement des auberges de jeunesse, beaucoup de salariés n'ayant ni le réflexe ni la possibilité financière de partir.

    Les vacances de M. Hulot (film de Jacques Tati, 1953Ce n'est que dans les années 1950 que le tourisme de masse prend son essor.

    La diffusion de l'automobile ainsi que les premiers fruits des Trente Glorieuses, y contribuent.

    On part dorénavant plusieurs semaines l'été, en général dans le Sud de la France ou en Espagne, sur la Costa Brava, en camping ou dans des hébergements collectifs qui se multiplient à la Libération (villages vacances des comités d'entreprise...).

    Le Club Méditerranée (publicité des années 1950)

    En 1950, le champion de natation belge Gérard Blitz crée un premier village de toile dans les Baléares, sous le nom de Club Méditerranée.

    Cette formule qui associe la tradition des vacances en groupe et la libération des moeurs rencontre aussitôt un grand succès.

    La plage devient l'endroit où l'on se montre, où l'on «drague», où l'on oublie ses soucis.

    Le Club Méditerranée, repris et développé en 1963 par le fabricant de tentes Gilbert Trigano, va susciter beaucoup d'émules et de concurrents en France et dans le monde entier.

    Si les vacances au bord de la mer restent privilégiées par une majorité d'Occidentaux, le tourisme rural connaît un fort développement depuis une vingtaine d'années, de même que les séjours plus courts et fractionnés : la coupure de l'été devient moins longue, mais les départs pour de courtes durées se multiplient.

    Avec la dépression économique, toutefois, on estime que les séjours raccourcissent et qu'augmente la proportion de familles qui ne part pas en vacances (une sur 3 en 2011).

    Sea, sex and sunHISTOIRE des VACANCES

    Se baigner au XIXe siècle était toute une affaire, surtout pour les femmes : elles se changeaient dans des cabines mobiles, que des chevaux tractaient jusque dans la mer pour les dérober aux regards.

    Progressivement, les cabines fixes les remplacent, et la tenue de bain s'allège tout en demeurant très couvrante - pour les hommes comme pour les femmes, du reste.

    L'Entre-deux-guerres marque une première libération des corps : le bronzage, jusque-là évité car jugé trop «paysan», devient alors à la mode. Jambes et bras se dénudent. Ce mouvement se poursuit avec l'apparition du bikini en 1946, du nom de l'atoll où a eu lieu peu avant un essai atomique américain.

    Dorénavant, le corps s'expose à la plage : Brigitte Bardot incarne ce nouveau rapport aux éléments et aux regards.

    La pratique des «seins nus» apparaît sur les plages au milieu des années 1960, en lien avec la vogue hippy et les mouvements de libération féministes. Elle est en ce début du XXIe siècle en très nette régression.

    Bibliographie

    Pour aller plus loin, je recommande la lecture de Marc Boyer, L'Invention du tourisme (Marc Boyer, Découvertes Gallimard, 1996) et Vacances en France, de 1830 à nos jours (André Rauch, «La Vie quotidienne», Hachette, 1996).

      

    HISTOIRE des VACANCES

      

      

    SOURCES : http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=624

      

     

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  • Léon Blum
    9 septembre 1872 à Paris - 30 mars 1950 à Jouy-en-Josas

      

    Léon Blum, issu d'une riche famille israélite, entre à l'École normale supérieure mais choisit ensuite de s'orienter vers le droit. Il participe aux côtés de Jean Jaurès à la fondation de L'Humanité. Il fait sacandale aussi avec un livre, Du mariage (1907), dans lequel il prône pour les femmes comme pour les hommes l'expérimentation sexuelle avant le mariage.

    Brillant intellectuel, élu député de la Seine en 1919, Léon Blum prend la tête du parti socialiste (SFIO) après le congrès de Tours (1920). En 1936, il amène le Front populaire à la victoire aux élections législatives et devient président du Conseil. Il est contraint à la démission le 21 juin 1937.

    Le 10 juillet 1940, il se range parmi les 80 députés qui refusent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il est interné par le régime de Vichy, jugé à Riom pour sa supposée responsabilité dans la défaite de 1940 et livré aux Allemands. À la Libération, il dirige brièvement le gouvernement, pendant un mois, avant l'entrée en fonctions du président Vincent Auriol.

      
      
      
      
      
     

    Le 3 mai 1936 a lieu en France le deuxième tour des élections législatives. Le scrutin donne la majorité à une coalition de gauche, le Front populaire, conduite par un chef charismatique, le socialiste Léon Blum (64 ans).

     
    Une victoire longtemps attendue
     

    Le Front populaire est une alliance électorale conclue deux ans plus tôt par les trois grands partis de gauche : le parti communiste de Maurice Thorez, le parti socialiste de Léon Blum et, plus près du centre, le parti radical-socialiste d'Édouard Daladier. Sa victoire soulève dans les classes populaires un espoir d'autant plus grand que le pays est tétanisé depuis plusieurs années déjà par la crise économique dérivée du krach de Wall Street de 1929.

     

    À peine le gouvernement est-il installé que se multiplient dans tout le pays les grèves et les occupations d'usines, de chantiers et de magasins, dans l'espoir d'un renversement du système capitaliste.

     

    Ces grèves sur le tas gagnent très vite l'ensemble du secteur privé. Au total 2 millions de grévistes. Fait notable : elles se déroulent de manière pacifique et dans l'allégresse et la joie. Chacun croit à l'imminence d'une nouvelle révolution, qui pour s'en réjouir, qui pour s'en alarmer.

     

     
    Réformes tambour battant
     

    Le gouvernement restaure la paix sociale en signant avec les représentants patronaux et syndicaux les accords Matignon dans la nuit du 7 au 8 juin 1936 (l'hôtel Matignon est la résidence du président du Conseil).

     

      

    Les accords prévoient des augmentations de salaires, l'élection de délégués ouvriers dans les usines, l'établissement de contrats collectifs et non plus individuels... Le travail reprend peu à peu dans les entreprises.

     

    Léon Blum mène tambour battant des réformes sociales spectaculaires : congés payés (8 juin 1936) et semaine de 40 heures (12 juin 1936) pour tous les salariés.

     

    Il réforme l'organisation de la Banque de France (24 juillet 1936). Il nationalise aussi les principales usines d'armement (11 août 1936) et crée un Office interprofessionnel du Blé (15 août 1936) pour maîtriser le cours des céréales. Le 31 décembre 1936, Léon Blum prend le temps de savourer l'oeuvre accomplie : «Il est revenu un espoir, un goût du travail, un goût de la vie».

     
    Orages en vue
     

    Malheureusement, le chômage ne s'améliore pas. La limitation à 40 heures de la durée hebdomadaire du travail (au lieu de 48 ou davantage) se solde par une relance du chômage comme l'a montré l'économiste Alfred Sauvy (Histoire économique de la France entre les deux guerres).

     

    Léon Blum procède à une dévaluation du franc, qui donne un peu d'air à l'économie mais vient trop tard. Le 13 février 1937, dans une allocution radiodiffusée, il se résigne à annoncer une «pause sociale»... Les atermoiements du gouvernement face à la guerre civile espagnole achèvent de le discréditer et, dès le 21 juin 1937, le leader socialiste doit remettre sa démission.

     
    La fin des illusions
     

    Léon Blum est remplacé à la tête du gouvernement par le radical-socialiste Camille Chautemps. Celui-ci donne du mou à la législation sur la semaine de 40 heures en facilitant les heures supplémentaires.

     

    Il poursuit par ailleurs les réformes en regroupant les compagnies privées de chemin de fer, gravement déficitaires, dans un monopole public, la SNCF. Mais communistes et socialistes réclament l'application intégrale du programme du Front populaire et provoquent sa démission.

     

    Léon Blum revient à la tête d'un gouvernement d'union nationale le 13 mars 1938 à un moment d'extrême tension internationale : la veille même, Hitler a annexé l'Autriche à l'Allemagne (l'Anschluss) !

     

    Il remet sa démission moins d'un mois plus tard et le radical-socialiste Édouard Daladier accède à la Présidence du Conseil. Il lui reviendra de signer les détestables accords de Munich puis de déclarer la guerre à l'Allemagne.

     

     

     

     

     

    N.B.   Dans son ouvrage le choix de la défaite, (Ed. Armand Colin, 2006, p354-375) l'historienne citoyenne de gauche Annie Lacroix-Riz (ex-ENS, agrégée d'histoire, professeur à l'Université Paris 7) démolit "le mythe des déchirements pro-républicains de Blum" à propos de la guerre d'Espagne. Elle analyse son attitude "entre aveuglement affecté, duplicité et complaisance".

    A partir de documents allemands, elle montre que Blum voulait :

    1- empêcher les Brigades Internationales de franchir les Pyrénées;

    2- obtenir un "accord amical avec l'Italie comme avec l'Allemagne" ;

    3- étouffer l'émotion populaire née après le bombardement de Guernica.

    Lors du procès de Riom, Blum sera accusé d'être un des responsables de la défaite de 1940. Les militaires et le Maréchal Pétain cherchaient à dégager leur responsabilité, et à en charger Blum et Daladier. Les communistes étaient en accord avec Pétain, et lui proposèrent de témoigner à charge (Voir Billoux, juste au-dessus).

    Avant son décès en 195O, il dénonça le risque du RPF (parti gaulliste) pour la démocratie.

    Aujourd'hui, tous les anti-communautaristes (de droite comme de gauche) se réclament du gaullisme historique et de la Constitution de 1958.


    SOURCES : " la bête immonde" liste des collaborateurs socialistes sous l'occupation.

    http://www.contreculture.org/AT_bete_immonde.html

     

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  • Le soir du mercredi 17 août 1661, Nicolas Fouquet (46 ans) étale sa munificence à l'occasion d'une fête somptueuse organisée par son talentueux maître d'hôtel François Vatel.

    Le puissant surintendant général des Finances a invité le roi et la Cour en son château de Vaux, au sud-est de Paris (aujourd'hui Vaux-le-Vicomte).

    Fabienne Manière.

    Le roi blessé dans son orgueil

    Le jeune Louis XIV (23 ans) arrive à six heures du soir en compagnie de sa mère, la reine Anne d'Autriche, et de quelque six cents courtisans. La reine Marie-Thérèse, enceinte, n'a pu se joindre à la fête mais le roi se console avec sa jeune maîtresse, la douce Mademoiselle de La Vallière. Parmi les autres absents de marque, on peut noter le ministre Colbert, soucieux de se démarquer de son ennemi intime, Fouquet.

    Le roi a l'humeur maussade. Depuis la mort de Mazarin, quelques mois plus tôt, il a pris le parti de diriger en personne le gouvernement et attend de tous ses ministres et conseillers qu'ils lui soient loyaux. Ce n'est pas précisément le cas de Fouquet, qui abuse de sa position d'héritier présomptif de Mazarin et continue de s'enrichir en cachette du souverain.

    L'invitation à Vaux apparaît dans ce contexte d'une extrême maladresse...

    Une nuit féerique

    Le décorateur du surintendant, Le Brun, fait les honneurs du château. Il montre les allégories, écureuils et soleil, qui désignent le surintendant lui-même, que tout le monde ici appelle «Monseigneur». Le roi apprécie modérément cet étalage de vanité !

    Ensuite, les invités sont répartis dans différentes pièces du château pour consommer un ambigu. Le terme désigne un buffet sur lequel sont présentés simultanément tous les plats, du salé au sucré. Toute la cour est servie dans de très luxueux couverts en vermeil (un luxe inaccessible au roi lui-même !).

    Après la collation, les «deux Baptiste» Molière et Lully donnent dans les jardins une comédie-ballet, la première du genre, Les Fâcheux. Pendant les intermèdes, des elfes sortent de derrière les ifs et servent gâteries et diamants aux dames.

    En retournant vers le château, le roi et la cour sont éblouis par un feu d'artifice au-dessus de l'édifice. Selon une source incertaine, une loterie aurait eu lieu ensuite avec distribution de diamants et d'armes.

    D'après les compte-rendus du temps, pas forcément objectifs, le roi et la Cour seraient repartis comblés, à deux heures du matin, «la bonne chère ayant été accompagnée du divertissement d'un fort agréable ballet, de la comédie et d'une infinité de feux d'artifice dans les jardins de cette belle et charmante maison, de manière que ce superbe régal se trouva assorti de tout ce qui peut se souhaiter dans les plus délicieux,... » (La Gazette).

    Quant à Jean de La Fontaine, il rapporte à son ami M. de Maucroix, dans une lettre du 22 août : «Tout combattit à Vaux pour le plaisir du roi, La musique, les eaux, les lustres, les étoiles.»

    Pourtant, le sort ultérieur de Nicolas Fouquet accrédite l'idée que le roi s'est senti humilié et aurait même regagné son château de Fontainebleau sans attendre la fin de la fête. L'historien François Bluche indique qu'il aurait songé à faire arrêter sur le champ le surintendant mais en aurait été dissuadé par sa mère Anne d'Autriche, qui ne voulait pas enfreindre les règles de l'hospitalité (*). Où que soit la vérité, il est vraisemblable que cet étalage de luxe a renforcé la détermination de Louis XIV d'abattre son trop puissant surintendant.

      

      

    SOURCES : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=16610817

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    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Il ne faut pas croire que les surnoms étaient purement fantaisistes, ils servaient à caractériser, voire à identifier un individu, souvent en reprenant un trait physique.
     N'oublions pas que beaucoup de surnoms deviendront par la suite les noms de famille (avec aussi les
      
    origines toponymiques et des métiers ) par exemple: le roux, le petit...boulanger...dubois...
    En ce qui concerne la reine Berthe son surnom viendrait non pas du fait qu'elles auraient eu de grands pieds mais qu'elle en avait un légérement plus grand que l'autre.

     

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Origine des noms de famille
    Il convient avant tout de définir la notion de nom. Les noms sont divisés en deux ensembles distincts.

     

    Les premiers à apparaître dans l'histoire de l'anthroponymie sont les noms individuels, répartis en trois sortes :

    • Les (ou noms de baptême) sont ceux que l'on a reçus à la naissance ; on peut en posséder un ou plusieurs.prénoms
    • Les (ou sobriquets) sont ceux que l'on peut recevoir au cours de sa vie. surnoms
    • Les sont ceux que l'on se donne soi-même, pour une raison ou pour une autre. pseudonymes

    Les noms individuels sont attachés aux personnes qui les portent. Ils disparaissent à leur mort sans être transmis à qui que ce soit.

    Apparus plus tardivement, les noms collectifs sont ceux qui nous intéressent ici ; il s'agit des noms de famille. A l'heure actuelle en France, ils sont généralement uniques et demeurent héréditaires.

    Afin d'avoir une idée précise du parcours du nom de famille, de ses origines à sa forme actuelle, plusieurs point sont à étudier. Dans un premier chapitre, l'histoire du concept d'identification d'une personne par un nom qui lui est attaché sera évoquée. Dans un deuxième temps, l'origine linguistique des noms fera l'objet d'une étude regroupant les origines des noms français, les origines spécifiques à certaines régions et les noms étrangers. Enfin, nous verrons les différents types de noms de famille : ceux formés à partir de prénoms, de surnoms, ceux exprimant la parenté et ceux d'origines incertaines, pour terminer en évoquant le cas des noms à particule.

    I - HISTOIRE DES NOMS DE FAMILLE

    Dans la plupart des civilisations antiques, un seul nom servait à désigner l'individu. Ce nom restait attaché à la personne de sa naissance à sa mort, sans être toutefois héréditaire.

    Seuls les Romains utilisaient un système de trois noms : le prénom, le gentilice (nom du groupe de familles) et le cognonem (surnom, devenu nom de famille). Cependant, les gens du peuple ne portaient en général que deux noms : le prénom et le cognonem.

    Avec l'expansion romaine, le système à trois noms s'est étendu sur tout l'Empire et notamment la Gaule.

    Les invasions barbares du Vème siècle détruisent l'Empire romain d'Occident et font disparaître le système à trois noms de la Gaule.

    En effet, les populations adoptent alors la coutume des vainqueurs, qui était la leur avant l'arrivée des Romains. Il ne portent désormais qu'un nom individuel, qui ne se transmet pas d'une génération à l'autre. Ce système va perdurer jusqu'au Xème siècle.

    C'est en effet au Xème siècle que le processus de création des noms de famille s'amorce. Face aux problèmes engendrés par un trop grand nombre d'homonymes, le nom individuel est peu à peu accompagné par un surnom. Avec l'usage, ce surnom tend à devenir héréditaire. Ce phénomène se rencontre d'abord parmi les famille nobles, puis s'élargit à l'ensemble de la population à partir du XIIème siècle.

    A partir du XVème siècle, un long processus de fixation des noms de famille s'amorce. Par ailleurs, le pouvoir politique s'intéresse à la question et réglemente progressivement l'existence des noms de famille.

    En 1474, Louis XI interdit de changer de nom sans une autorisation royale.

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE En 1539, François Ier promulgue l'ordonnance de Villers-Cotterêt. Celle-ci rend obligatoire la tenue de registres d'état-civil. Cette tâche est confiée aux curés, le Clergé constituant la seule « administration » présente dans tout le royaume. En fait, la décision royale officialise et généralise une pratique déjà en usage depuis le siècle précédent, principalement dans les villes.

    Avec la Révolution française, la tenue de l'état-civil quitte le cadre de le paroisse. Elle passe désormais dans les attributions de l'État et se fait à la mairie de chaque commune.

    La loi du 6 fructidor de l'an II (23 août 1794) interdit de porter d'autre nom et prénoms que ceux inscrits à l'état-civil. Cependant, le Conseil d'État peut autoriser un changement de patronyme (ils sont actuellement environ 800 par an).ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    En 1870, l'apparition du livret de famille fige définitivement l'orthographe de tous les patronymes.

    II – ORIGINES DES NOMS DE FAMILLE

    Les noms existants en France sont liés aux origines de la population française, formée par les colonisations, les invasions et l'immigration. Chacun a apporté avec lui sa propre langue et donc ses propres noms. En effet, l'onomastique est étroitement liée à la linguistique, la plupart des noms ayant une signification précise.

    Nous allons donc étudier les différentes origines des noms présents sur l'ensemble du territoire ; puis les origines spécifiques à certaines régions ayant eu une histoire ou un peuplement particulier ; enfin, nous terminerons en évoquant succinctement les origines des noms apparus avec l'immigration.

     


     
     
     
     
     
     
       
       


    Typologie des noms de famille

     

     
     
       


     

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    La particule et la préposition « de ».
    Le cas des noms précédés de la particule « de » est particulier dans l'onomastique française. En effet, la particule « de » est réputé caractériser un nom de famille noble.ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

     

    Lors du processus de formation des surnoms, beaucoup étaient des noms de lieux précédés de la préposition « de ». Ce cas de figure se rencontrait à la fois chez les nobles et à la fois chez les roturiers. Certains aristocrates se passaient même de la particule. Elle était pourtant de rigueur lorsqu'un nom de terre était joint aux appellations « seigneur » et « monsieur ». C'est ce qui fit naître la croyance que la particule « de » caractérisait l'appartenance à la noblesse.

    Par la suite, les personnes nouvellement anoblies cherchèrent à s'intégrer à leur nouveau milieu en rajoutant la particule à leur nom, même si celui-ci n'avait rien à voir avec un nom de fief.

    Enfin, certains porteur de noms de lieux, commençant par la préposition « de », les modifièrent. Cherchant à asseoir leur réussite sociale, ils transformèrent la simple préposition en particule, sans pour autant faire partie de la noblesse.

     

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Les surnoms.
    Les surnoms constituent la catégorie de base des noms de famille. S'ils peuvent être facilement confondus avec les surnoms dits « physiques » ou « moraux », ou encore les « sobriquets », ils étaient motivés par un trait marquant de l'individu qui se trouvait ainsi nommé sans ambiguïté, dans le cercle restreint de son village et de ses proches.

     

     ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE C'est ainsi, par exemple, que deux personnes ayant le même nom de baptême, se verront distinguées par l'attribution d'un adjectif qui, au fil des évolutions, deviendra son nom de famille. Par exemple, si deux personnes d'un même village portent le nom de Bernard, on attribuera à l'un des deux un nom faisant référence soit à une de ses qualités propres, soit à son lieu d'habitation. Le nom ainsi donné sera alors Petibernard ou Bernarmont.

    Les surnoms peuvent également désigner une expression employée fréquemment. Ainsi, un homme répétant souvent « par la grâce de Dieu » se verra appelé Pardieu.

    Nous allons poursuivre en évoquant ci-dessous différentes formes de surnoms utilisés pour caractériser leurs porteurs : les noms de lieux, les noms « d'état », les noms de métiers, les sobriquets, puis les surnoms moraux et physiques.

    Les noms de lieux :
    Au Moyen-Âge, pour différencier les personnes (nobles et roturiers) qui n'avaient qu'un nom de baptême, on les surnommait souvent du nom de leurs terres d'origines. C'est à cette époque que des noms comme Duhamel (« le hameau »), Dumas (« la ferme ») ou Castel (« le château ») virent le jour. ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    A l'heure actuelle, les noms de lieux constituent une grande partie des noms de famille. Ils font référence à deux types de lieux:

    • Les lieux-dits :

    Ce sont des noms empruntés aux domaines dont la propriété passait d'une génération à une autre au rythme des héritages. Parmi les porteurs de ces noms, il en est beaucoup qui ne possèdent plus les domaines correspondants. Pourtant, il n'est pas rare de retrouver certains porteurs de noms de lieux non loin de l'endroit en question.ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    • La provenance :

    Ces noms désignaient les lieux proches du domicile d'un individu (route, chemin, source, cours d'eau, marécage, toponymie alpine, monastère, chapelle, etc.), ou les régions d'origine de nouveaux habitants (hameau, village, ville, région, pays, etc.).

    Il pouvait s'agir, par exemple, d'une personne vivant près d'un pont (Dupont, Dupontet, Dupontel etc.), ou venant d'Auvergne (Lauvergne, Larverne, Larvergne etc.).

    Mais on désignait également l'individu par un terme rappelant la caractéristique de sa maison : Kergoat (« maison en bois »), Piarresteguy (« demeure de pierre »).

    Les noms dit « d'état » :
    Cette catégorie regroupe des noms issus des fonctions occupées par les personnes auxquelles ils ont été attribués.

    Ils apparaissent en France à partir du XIIème siècle, époque à laquelle la vie sociale prend une véritable place en France. C'est en effet la période où naît la petite bourgeoisie englobant les artisans, les petits commerçants, ainsi que toutes les professions issues de la fonction publique. Les avocats et les religieux, jusqu'alors au service de la noblesse, se mettent a côtoyer cette bourgeoisie génératrice de développement économique.

    Les porteurs de ces noms n'exerçaient pas forcement cette profession. En effet, le maître dont ils dépendaient transmettait a ses serviteurs son nom générique.

     ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE La quasi totalité de ces noms révèlent une caractéristique liée a la vie sociale (Ex. : Avoyer « Avocat », Chevalier, Maréchal, Prévosts, Clerc, Abbey, Évêque).

    Il est a noter que ces noms se retrouvent sur l'ensemble du territoire français, avec dans certains cas des modifications orthographiques liées au changement de région, le sens ne changeant guère.

    De part leur spécificité ces noms sont les plus rares en France.

    Les noms de métiers :
    Entre le Vème et le Xème siècle, les habitants de la France ne portaient que leurs noms de baptême. A partir du XIIème siècle, pour différencier les homonymes devenus trop nombreux, certains noms de métiers furent adoptés pour désigner les individus. ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    C'est plus tard, au hasard d'un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que les noms de métiers sont devenus héréditaires, se transformant en nom de famille.

    Il est a noter, que ces noms relèvent plutôt d'une origine citadine. En effet, c'est dans les bourgs et dans les lieux de foires que l'on retrouve le plus souvent artisans et négociants. Voici quelques exemples de noms de métiers : Couturier, Fournier, Lefebure, Barbier, Wagner (charron), Schumacher (cordonnier), Mitterand (le mesureur).

    Les sobriquets : ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE
    Il est assez difficile de bien repérer un nom répertorié comme « sobriquet ». Ces noms sont en effet des déformations humoristiques ou fantaisistes. Cependant, ils peuvent également exprimer une caractéristique morale ou physique, sans pour autant devoir être considérés comme des noms dits « à caractère physiques ou moraux ».

    Ils ne sont pas forcément péjoratifs, mais expriment plutôt une particularité chez un individu. Ce dernier, une fois dénommé par ses pairs, créait sa propre famille autour de ce nom.

     ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE Ces noms sont apparus au Moyen-Âge et sont dans bien des cas des adjectifs. Par exemple : Bachelard (« jeune garçon a marier »), Gagnebin (« qui sait gagner de l'argent »), Lesot (« celui qui ramenait l'eau »), Couard (« désignait un homme peureux »), Romeu (rappel le pèlerinage d'un individu à Rome), Lesoldat, etc.

    Les surnoms « moraux » :
    Les noms dits « moraux » sont apparus en France aux alentours du XIIème siècle. Ils désignaient les personnes qui se distinguaient par leurs qualités ou leurs défauts : Vaillant, Hardy (« homme brave »), Doucet (« homme gentil », « doux »), Lesage (« homme savant »), Agassi (« celui qui jacasse »).

    Les animaux servaient aussi de référence pour qualifier les surnoms moraux : Renard (« le rusé »), Chevrier (« chèvre », désignait un homme leste, agile), Cocteau (« coq », désignait un homme vaniteux, orgueilleux, querelleur).

    Les surnoms « physiques » :
    Les noms a caractéristique « physiques », sont apparus en France, comme d'autres types

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    de noms, aux alentours du XIIème siècle.

    Ces noms de famille étaient donnés aux personnes qui présentaient une particularité physique apparente permettant de les distinguer. Ces particularités étaient bien souvent en rapport avec la morphologie.

     


     

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Les prénoms
    Lors de la formation des noms de famille, entre le XIIème et le XVèmesiècle, on eut recours aux noms individuels. On retrouve aujourd'hui parmi les noms de famille des prénoms encore portés de nos jours (Alexandre, du grec « celui qui repousse l'ennemi » ; Renaud, du germanique « celui dont l'intelligence gouverne » ; Richard, du germanique « le chef hardi » ; etc.) et d'autres noms de baptême désormais plus rares (« Garnier, du germanique « le guerrier défenseur » ; Béranger, du germanique « l'ours armé d'une lance » ; Landry, du germanique « le chef du pays » ; etc.).

     

    Origines germanique et « chrétienne » des prénoms :
    On distingue en effet les prénoms d'origine germanique et ceux d'origine dite « chrétienne ». Les prénoms germanique remonte à la période faisant suite aux invasions du Vème siècle : les noms des nouveaux maîtres de l'Europe occidentale connaissent un immense succès. Toutefois, l'habitude de choisir des prénoms inspirés par la Bible et les recueils hagiographiques s'établit peu à peu. Ces noms « chrétiens » sont d'origines hébraïque, grecque et latine.

    Noms composés à partir de prénoms :
    Une autre catégorie rassemble les noms composés de deux noms de baptême accolés, ou bien d'un prénom suivi d'une épithète. On retrouve ainsi des noms de famille comme Jeanpierre, ou encore Petitjean que l'on peut également classer avec les surnoms.

    Les hypocoristiques :
    Il s'agit de diminutifs dérivés des noms de baptême. Ils sont le principale champs de création du Moyen-Âge dans le domaine des noms individuels, notamment à partir du XIIIème siècle. Cette période correspond à la généralisation de l'usage du français dans les actes écrits.

    Ces diminutifs s'obtiennent au moyen de suffixes variés. L'héritage germanique a laissé des dérivations basées sur les consonnes k, l, n et s, ainsi que sur -eko, -uko, -kin, -quin, -cart, -quart, -kel -esson, -eson, -essin et -enus. D'autre part, le latin a donné les suffixes -et, -ot, -in, -on et -ellus ; on retrouve également -in, -on et -el. Enfin, l'ancien français utilise les terminaisons -ard, -art, ault, -aut ou -ier pour remplacer le germanique -hard. Au fil du temps, de nouveaux éléments sont apparus à partir des précédents : -elet, -elot, -elin, -elain, -elart, -elon, -eron, -ignon, -ilot, -illot, -illart, -inet, -onet, -sonet, -etin, -otel et -otin ; ou bien, un second suffixe a pu se superposer au premier. Les hypocoristiques féminins reprennent ces suffixes en les adaptant, selon les cas, par le rajout d'un e et le doublement de la consonne finale (exemple : -et, -ette ; -ot, -ote ; etc.), ou en utilisant une variante spécifique (-ain, -ée, etc.).

    Les noms de saints :
    Certains prénoms tirent leur origine directement parmi les noms des saints des calendriers. Cette pratique remonte au concile de Trente (XVIème siècle), quand l'Église recommanda aux fidèles d'adopter des noms illustrés par les saints.

    Par la suite, ces prénoms ont fournis certains noms de famille, parfois en étant précédé du mot « saint ». Cette méthode a l'avantage de procurer un large choix de nouveau patronymes, par exemple lorsqu'il est urgent d'en créer un grand nombre. Elle fut notamment utilisée pour donner un état-civil aux enfants abandonnés, ou aux nouveaux citoyens lors de l'abolition de l'esclavage en 1848.

    Les prénoms renversés :
    Enfin, il peut arriver que l'orthographe des noms de baptême soit renversé pour servir de patronyme : Lerigab (Gabriel), Luap (Paul), etc.

      

      

      

      

      

      

      

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

      

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Les origines des noms français
    Plusieurs peuples ont marqué la formation des noms français. Si les plus importants l'ont fait en colonisant ou en occupant notre territoire (Gaulois, Romains, Germains), d'autres ont utilisé ces derniers comme intermédiaires en influençant leurs noms avant que ceux-ci n'influencent les nôtres (Hébreux, Grecs). Enfin, la dernière étape de ce processus fut réalisée avec la forme ancienne de notre propre langue.

     

    Origine hébraïque :
    Les noms hébreux appartiennent a plusieurs langues sémitiques différentes, telles que le phénicien, l'araméen, le syrien, le moabite, etc. Plusieurs de ces noms sont anciens et leurs sens restent obscurs.

    Certains évoquaient des particularités physiques ou morales. Par exemple Laban signifie « blond » ou « blanc », Salomon « le pacifique ». D'autres étaient des noms d'animaux ou de fleurs : Jonab « pigeon », Rachel « brebis », Suzanne « lys ». D'autres encore avaient des sens variés, comme Anne « la bienfaisante ».

    Beaucoup de noms sémitiques renfermaient un nom de divinité : on les appelle des noms théophore, ce sont des noms composés dans lesquels l'élément signifiant « dieu » est souvent el, et parfois iahouh. Ainsi Samuel signifie « Dieu a entendu mes prières », et Mathieu « l'homme de Dieu ».

    On trouve de nombreux noms symboliques, comme Abel « fils », Ainsi que des noms simples et composés, à caractère mystique : Jacob est par exemple devenu Jacques « celui qui suit Dieu ». Peu a peu, des noms étrangers apparurent dans l'anthroponymie hébraïque. Des noms babyloniens furent ainsi adoptés pendant la captivité des Hébreux à Babylone. L'usage du surnom, souvent étranger, se développa tardivement.

    Dès l'époque chrétienne, certains noms hébreux dont la signification était apparente ont été traduits en grec, puis en latin. Ainsi Nathael « présent de Dieu » est devenu Théodore ; Cephas « le rocher » , est devenu Petros, Petrus, puis Pierre. Grâce au christianisme et à la propagation de l'écriture, les noms hébreux se sont répandus partout dans le monde. Ces noms ont joué un rôle immense dans l'histoire des noms de personnes.

    Les noms hébreux représentent environ 3,3% des noms portés en France.

    Origine grecque :
    Les noms grecs sont apparus sous leur forme actuelle aux alentours du IVème siècle. Les anciens ne portaient qu'un seul nom, individuel et viager. La plupart de ces noms étaient d'anciens surnoms exprimant une qualité ou un défaut, une caractéristique quelconque, physique ou morale. Par exemple Agathe signifie « la bonne femme », Aristide « le meilleur ». ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Dès l'époque chrétienne, les surnoms métaphoriques firent place a des surnoms formés sur le modèle de ceux des esclaves. André, le nom d'un esclave, signifie « viril ».

    Dans les temps les plus anciens (avant l'époque homérique), des patronymes s'étaient formés parmi les familles nobles à l'aide d'un suffixe ajouté au nom de l'ancêtre fameux dont ils prétendaient descendre. Ce suffixe était généralement eides : ainsi, les Atrides prétendaient descendre d'Atrée, les Héraclides, d'Héraclès, etc.

    Malgré leurs originalités et leur diversité, les noms pouvaient prêter à confusion. C'est pourquoi on avait l'habitude de joindre au nom individuel, celui du pere (ou génitif) et celui du deme (district) dont le jeune Athénien faisait partie.

    Ces noms grecs ont donné de nombreux prénoms et quelques noms de famille qui en sont dérivés tels que Nicolas, Georges ou André.

    Les noms grecs représentent environ 2,1% des différents noms portés en France.

    Origine latine :
    Pour différencier les personnes portant un même nom individuel, les Romains ont eu recours à des surnoms devenus héréditaires.

    Dès l'époque la plus ancienne, le Romain de condition libre porte un prénom (praenomen) et un nom de famille (ou gentilice).

    Le gentilice est le nom par excellence, commun à tous les individus mâles et femelles de la lignée (la gens), à leurs affranchis et à leurs clients ; la gens, famille au sens large du terme, regroupe toutes les familles descendant d'un ancêtre commun.

    Plus tard, le citoyen romain possède deux noms de famille. Désormais il porte, à côté du gentilice, le nom de sa branche familiale, c'est-a-dire de sa famille dans son sens restreint : c'est le cognomen (ou secondnom).

    Le citoyen romain dispose ainsi de trois noms, auxquels il faut éventuellement ajouter le surnom personnel, l'agnomen ou « sobriquet personnel ».

    Scipio l'Africain, vainqueur d'Hannibal a Zama en 202 avant notre ère, s'appelait Publius Cornelius Scipio Africanus. Cet exemple montre que le nom de la gens occupait toujours la seconde place lorsque le prénom était exprimé.

    Manius, venant de mane « le matin », était le nom donné a l'enfant né le matin. On peut également citer d'autres exemples comme Marcus « le marteau », Paulus « petit », etc...

    Les noms des gentes, les gentilices, sont presque tous d'anciens sobriquets, des surnoms agricoles. Par exemple Aemilius signifie « le rival », Aurelius « celui qui brille », Fabius, (qui vient de faba « la fève ») « le producteur de fèves », Hortensius (de hortus, « le jardin ») « le jardinier ».

    Les noms des familles sont aussi d'anciens surnoms devenus héréditaires. Ils devaient primitivement caractériser une qualité ou un défaut physique ou moral, ou bien donner une indication de parenté. Ainsi, le sens d'Albinus est « blanc de teint », Avitus « l'aïeul », Balbus « bègue », Regulus « petit roi », Varus « qui a les jambes arquées en dehors ».

    Ce système de trois ou quatre noms a pris fin avec la chute de Rome au Vème siècle.

    Les noms latins sont très nombreux en France. Ils représentent a peu près 30% des noms portés.ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Origine gauloise :
    Les noms gaulois, sont les plus anciens de notre pays. Ils désignaient autrefois les rivières, les montagnes, les vallées et les forêts de la Gaule antique. Compte tenu des différentes invasions que cette région a subies tout au long de son histoire, peu de Français peuvent se prévaloir d'un nom réellement et authentiquement gaulois.

    Les noms gaulois se répartissent en deux catégories distinctes :

    • Ce sont les plus anciens. Leurs radicaux sont souvent obscurs : « le cerf », « doux ». Les noms féminins correspondants étaient et . Les noms simples :
      CarvosMelissoCarvaMelissa
    • Ce sont des noms plus récents, à caractère métaphorique, c'est-à-dire à valeur imagée. C'étaient surtout des noms de guerriers et d'aristocrates : « le roi des tueurs », « fils du droit ».Les noms composés :
      OrgetorixRestugenos

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE Avec l'expansion romaine, le système de noms romain s'est étendu à la Gaule et à l'Helvétie provoquant ainsi des mélanges entre noms latins et gaulois. C'est pour cette raison que l'on retrouve encore à l'heure actuelle dans les noms français, des préfixes ou des suffixes des deux cultures.

    Environ 3% des noms actuellement portés en France sont d'origine gauloise.

    Origine germanique :
    Les noms d'origine germanique constituent une grande partie des noms de famille qui existent actuellement en France. Ils en représentent a peu près 21%.

    Leur origine remonte aux invasions germaniques qui ont touché la Gaule aux IVème et Vème siècle. Ces noms ont été adoptés par les populations comme noms de baptême, par imitation des vainqueurs et nouveaux maîtres (ex. : Hrodberht « glorieusement brillant » (Robert) ou Richard « qui règne fort »).

    Ainsi, au IXème siècle, la quasi-totalité du nord de la France a adopté un nom d'origine germanique. Dans le sud et surtout le sud-est, l'influence romaine y était plus ancienne et plus forte : les consonances germaniques y sont donc moins présentes.

    • Solennels, officiels, le plus souvent aristocratiques, ils représentent la majorité des noms germaniques. Ce sont généralement des mots métaphoriques, à valeurs sentimentales. Ils évoquent les dieux, la protection divine, la gloire, le combat, etc. Ils sont également caractéristiques de la mentalité active et guerrière des Germains : « glorieusement brillant », « au cœur de lion », (roi des Wisigoths) signifiant « roi laborieux, actif ».Les noms composés :

      RobertLéonardAlamariko
    • On les retrouve fréquemment dans les actes médiévaux et un très grand nombre ont donné des prénoms et des noms de famille français : « courroucé » (Bozon, Bozonnet), (Aud) « le propriétaire ». Les noms simples :
      BosoOtto

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'ancien français :
    L'ancien français est une langue qui vient de la forme populaire du latin et qui s'est enrichi de l'apport de différentes langues comme celles des envahisseurs Germaniques, Saxons, Espagnols, Italiens, ou Flamands. C'est ainsi que la langue parlée par les Gallo-romains fut d'abord notablement modifiée par les Francs.

    Les noms en ancien français représentent actuellement les noms les plus portés en France, avec environ 34% de ces noms encore représentés.

    Cela s'explique par leur apparition plus tardive que les autres catégories de noms. Leur enregistrement systématique sur les registres d'état civil, qui commençaient a rythmer la vie sociale en France, ont permis de les sauvegarder sans subir de trop grandes déformations orthographiques.

         

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

     

    REGIONS

    Les origines spécifiques à certaines régions.
    Certaines régions françaises possèdent des noms de famille qui leurs sont spécifiques. Cela vient de leur histoire : peuplements différents, langues différentes ou rattachements tardifs à la France. C'est le cas du Pays basque, de la Bretagne, des Flandres françaises, de l'Alsace-Lorraine, du Roussillon, de la Corse, et des régions de langue occitane et franco-provençale.

     

      

    Origine basque :
    Le basque est une langue non indo-européenne à l'origine inconnue. En effet, personne ne sait exactement d'où vient le peuple basque. Cette langue est parlée au Pays basque (département des Pyrénées-Atlantiques) et y est nommé euskera . Environ 200 000 personnes la pratique en France (Michel Malherbe, Les langages de l'humanité, Éditions Seghers, Paris, 1983, p. 212).

    Les noms de famille basques sont issus dans leur très grande majorité du nom de la maison-souche (extondoa). Elle-même était le plus souvent déterminée par les détails du lieu où elle était érigée. En effet, 90% de ces patronymes sont des noms de lieux-dits ou de localité. C'est ainsi que le peuple basque s'est singularisé en rattachant l'homme à sa maison et à sa terre jusque dans son nom. Cet usage est très ancien.

    Le nom de famille est entré progressivement en usage entre le XIIème et le XIIIème siècle. Les patronymes et noms de maison ont donc été pendant longtemps indissociables.

    Une autre série de noms de famille désignent les maisons, non par leur toponymie, mais par le nom de leur propriétaire, son prénom, ou bien encore sa profession : Pierrasteguy « domicile de Pierre », Paulorena « la maison de Paul », Arosteguy « forge », Barberteguy « maison du barbier ».

    Enfin, il y a des patronymes basques originaux et plus rares. Ceux basés sur le règne animal : Otchoa « loup », Belasta « l'épervier ». Ces noms ont pu être choisis comme sobriquets à cause d'analogies mentales ou physiques entre l'homme et l'animal.

    Les noms d'origine basque représentent environ 1,3% de l'ensemble des noms français. Ils sont bien sûr plus nombreux dans le département des Pyrénées-Atlantiques, où se situe le Pays basque.

    Origine bretonne :
    Le breton est une langue celtique de la branche brittonique (breton, gallois, cornique), proche du gaulois . Ses dialectes principaux sont le trégorrois, le léonard, le cornouaillais et le vannetais. La Bretagne « bretonnante » (parlant le breton) représente actuellement toute la zone se trouvant à l'ouest de la ligne Plouha-Corlay-Elven-Muzillac : sur le territoire des départements du Finistère, et de l'ouest de ceux du Morbihan et des Côtes-d'Armor. Dans cette aire, 200 000 personnes parlent le breton, sur les 1 500 000 habitants de la Basse-Bretagne, à l'ouest de la ligne Paimpol-Vannes (Michel Malherbe, Les langages de l'humanité, Éditions Seghers, Paris, 1983, p. 160).ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    La langue bretonne est apparue en France à partir du Vème et du VIème siècle. C'est à cette époque que des vagues d'immigrations venant de la Grande-Bretagne actuelle déplacèrent les populations bretonnes en Armorique. Les Bretons, peuple celte proche des Gaulois, avaient eux-mêmes été chassés de leur île par les Angles et les Saxons venus du continent. Les immigrants donnèrent alors leur nom à leur nouvelle patrie.

    Les noms réellement bretons apparurent à la fin du Moyen-Âge, période à laquelle la langue bretonne se parlait à l'ouest d'une ligne allant de Saint-Brieuc à Saint-Nazaire, en passant par Loudeac et Ploermel. Pourtant, la limite entre les noms bretons et les noms français n'est pas aussi nette, puisque de nombreuses migrations eurent lieu au cours des siècles entre les deux côtés de cette ligne. On peut estimer que les plus anciens noms de famille bretons remontent aux alentours du XIème siècle.

    Il s'agissait là de noms dits « solennels », c'est-à-dire très proches de la légende des chevaliers comme Gwenole qui vient de Gwenn « blanc » et Uual « valeureux ». On peut également citer Catuun « l'homme de combat », formé de cat « combat » et de uun « l'homme ».

    Voici quelques exemples de noms bretons courant : Legoff (« forgeron »), Prigent (vient de prit « belle » et de gent « race »), etc. Quelques préfixes peuvent aider à reconnaître un nom breton: ab et ap viennent ainsi de mab « fils de » ; Ker signifie « le domaine », « le village », « le hameau ».

    Origine flamande :
    Le flamand (ou néerlandais) est une langue germanique parlée aux Pays-Bas, en Afrique du Sud (afrikaans), au Surinam, en Belgique et dans la région de Dunkerque en France (département du Pas-de-Calais).ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Le flamand est issus de la langue des Francs Saliens. Ce peuple germanique colonisa l'extrémité nord de la Gaule romaine à partir du Vème siècle de notre ère. Cependant, ce n'est que vers le XIIème siècle que les noms flamands ont été progressivement utilisés pour désigner les personnes.

    Jusqu'alors, l'individu n'avait qu'un seul nom équivalent au prénom romain et son ascendance était indiquée par un patronyme, c'est-à-dire une dénomination indiquant le prénom de son père.

    Une caractéristique des noms flamands est la présence régulière de préfixes (De, Van), mais également de suffixes (en, els, ez) : Pieters, Willems, Merckx, etc. On peut aussi exprimer le génitif par en : Jorgen, Jaenen, Willemen.

    Actuellement, on recense sur l'ensemble des noms portés en France, environ 2% de noms Flamands. Ils sont naturellement plus nombreux dans le département du Nord-Pas-de-Calais.

    Les noms alsaciens et lorrains :
    L'alsacien est un dialecte germanique alémanique, parlé en Alsace (départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin). Bien qu'en recule, il est encore utilisé comme langue principale au sein de certaines familles.ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Certains dialectes lorrains sont également germaniques alémaniques, apparentés au luxembourgeois, au sarrois et à l'alsacien. Localisés dans le département de Moselle, ils ne sont plus que les langues familiales d'une très petite minorité.

    Au sein du groupe des noms d'origine germanique, le cas de l'Alsace et de la Moselle est à part. Ces régions se distinguent, en effet, par la prédominance des noms à consonance germanique. Leur particularisme linguistique ainsi que leur situation frontalière, a contribué à accentuer la consonance germanique de leurs noms de famille. Cependant on retrouve des noms de formes voisines dans toutes les autres régions françaises.

    Origines catalanes :
    Le catalan est une langue romane parlée en Catalogne, aux îles Baléares, en Andorre et en France dans le Roussillon (département des Pyrénées-Orientales). Le nombre total de locuteurs s'élève à 5 millions de personnes, dont 100 000 en France (Michel Malherbe, Les langages de l'humanité, Éditions Seghers, Paris, 1983, p. 418).

    Origine corse :
    Le corse est une langue romane. Ses formes septentrionales sont proches du Toscan et ses formes méridionales des dialectes du sud de l'Italie. Le corse est parlé par 200 000 personnes (Michel Malherbe, Les langages de l'humanité, Éditions Seghers, Paris, 1983, p. 418).ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    On peut remarquer, parmi les noms d'origine corse, la forte proportion de noms finissant avec un « i » (Albertini, Luciani, Mattei, etc.). Cette terminaison est une marque de filiation signifiant « fils de ».

    Les pays de langue d'oc :
    L'occitan (ou langue d'oc) est une langue romane couvrant le sud de la France. D'abord relativement unifiée et langue de culture au Moyen-Âge, elle s'est ensuite morcelée en dialectes.

    On distingue trois grandes aires dialectales : le nord-occitan (dialectes limousin, auvergnat et vivaro-alpin), l'occitan moyen qui est le plus proche de la langue médiéval (dialectes languedocien et provençal) et le gascon.

     

    Les pays de langue franco-provençal :

     

     


    Le franco-provençal regroupe les dialectes intermédiaires entre les langues d'oïl et d'oc. Il couvre la Suisse romande, le Val d'Aoste, la Savoie, le Dauphiné et le Lyonnais (départements du Doubs, du Jura, de l'Ain, du Rhône, de la Loire, de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie).

     

     

    ORIGINE DES NOMS DE FAMILLE

    Les autres types de noms.
    Après les deux grands groupes des noms issus de prénoms et ceux issus de surnoms, il reste a en étudier d'autres quantitativement plus restreints : les noms exprimant un lien de parenté ; les noms ayant une signification incertaine ; et diverses autres origines ( noms de végétaux, d'armes, d'outils, d'objets divers, de divinités antiques et de personnages mythologiques).

     

     

    Les noms exprimant la parenté :
    Les noms dits de « parenté » sont généralement très courants chez tous les peuples quelque soient leurs origines.

    Ces noms ont servi à rattacher les individus à leur ascendance au Vème siècle, époque ou les noms de familles n'étaient pas héréditaires. On comptait différents modes de filiation selon les pays. C'était une façon naturelle de créer des patronymes qui identifiaient les familles.

    Pour bien comprendre les différentes formes que ces noms pouvaient prendre, voici une liste non exhaustive des différentes formes de noms de « parenté ».

    • chez les Grecs (-poulos) : Xantopoulos, Rastapopoulos ;

    • chez les Arabes (ben -) : Ben Guigui ;

    • chez les Irlandais (o'-) : O'Neal , O'Brien ;

    • chez les Écossais (mac-) : Mac-Mahon, Mac-Donald, Mac-Cormick ;

    • chez les Germains (-s) : Robberts ;

    • chez les scandinaves et les néerlandais (sen, soone, en, s) : Leenesoone, fils d'Helene, Matheeusens (fils de Mathieu), Wilsen (fils de Guillaume).

    • chez les slaves (-vitch) : Petrovitch (Fils de Pierre) ;

    • chez les polonais (-ski), : Poniatowski ;

    • chez les roumains (-escu) : Basilescu (fils de Basile) ;

    • chez les bretons (ab-, ap-) : Abalan, Abguillerm.

    Toutes ces adjonctions ont la même signification : « fils de » ; elles sont ajoutées au prénom de l'ancêtre fondateur de la famille.

    En français, la filiation se rend par les prépositions « a », « de » ou « d' » : Degeorges, Dejean, Dustin, Ageorges, Alamartine, etc.

    Il est à noter que les noms de parenté sont très rares en France.


    Les noms à l'étymologie incertaine :
    Les noms d'origines incertaines, sont les noms qui ne peuvent pas se classer clairement dans les grandes catégories de noms que l'on a pu répertorier en France au cours des époques et que nous avons vu ci-dessus.

    Ces noms peuvent être classés en quatre catégories:

    • Les noms dont l'origine est connue et dont le sens est difficile a interpréter :

    Beaucoup de noms d'origine germanique, gauloise et latine font partie de cette série.

    Exemple: Rocard (d'origine germanique).

    • Les noms qui ont été donnés aux enfants trouvés :

    Le choix des noms se faisaient en fonction de divers éléments : nom du saint du jour où a été trouvé l'enfant, nom de mois, etc.

    Exemple: Avril.

    • Les noms dont le sens est variable selon les régions :

      Par exemple, le nom Varay désigne l'originaire du Varay, pays du Doubs. Cependant, il s'agissait dans le bordelais, du fusain utilisé pour faire des quenouilles.

    • Les noms dont le sens a évolué suite à des modifications phonétiques successives :

    Ces noms ont subit une telle évolution, qu'il est désormais pratiquement impossible d'en trouver l'origine.

    Exemple: « Vrayer » est un dérivé de « vrai », ou représente une forme de « brailler », dans ce derniers cas le « v » et le « b » se confondent souvent).

    Origines diverses :
    On peut également évoquer les patronymes provenant de noms de végétaux (Dubois, Castan « châtaignier », Lavigne, etc.) ; d'armes, d'outils et d'objets divers (Beaudelaires « coutelas », Hachette, Bonnet, etc.) ; et enfin de divinités antiques et de personnages mythologiques (Apollon, Narcisse, Jason, etc.).

     


     

      SOURCES : http://www.geopatronyme.com/cdip/localreg2.htm

      

     

     

    http://ekladata.com/dona-rodrigue.eklablog.com/mod_article4952253_14.jpg

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  •  

     

    Le spectacle de l'exécution capitale reste un grand moment de la vie  médiéval. La rue, qui conduit au supplice est un rue étroite, et boueuses  où mal pavée,encombrée d'immondices, saturée d'odeurs fortes peu agréables.

     

    Lieu, où s'exerce quantité de métiers, le tout rythmé par les cloches de l' église  du quartier,les cris de marchand d'eau,de colporteur du " crieur public ", qui  annonçait les mariages, les programmes des foires, les exécutions publiques.

     

     

    * rue Saint Denis *

     

     

    *La "rue Saint Denis" ou "voie royale" est une rue très peuplée, siège de la Bourgeoisie parisienne, où siégeaient de nombreux commerçants, en tous genres, siège des cabarets malfamés, fréquentés volontiers ^par des gens de lettres, telles Villon, Boileau, Racine, Molière, animée par un public abondant, toute espèce, malfrats, trafiquants, prostituées, surtout en période d'exécution.

     

     

     

      

    Cette foule est là, terrorisée, pour être dominée,prendre exemple,tout en la faisant participer à l'exécution.

     

     

     

     

     < Battez fort et n'épargnez pas ce paillard, car il a bien pis desservi >

     

     

    *La charrette d'infamie, arrive sur le lieu de l'exécution et là un "Responsable de Justice  crie l'acte d'accusation, < le dicteum > au peuple qui l'écoute. Puis le bourreau fait son office.

     

    *La foule est là, terrorisée, pour être dominée, pour prendre exemple, tout en la faisant participer à l'exécution.

     

     

      

     < on ne punit pas le malfaiteur pour le méfait ,mais pour l'exemple >

     

     

     

     

     

     

     

    Frères humains qui après nous vivez
    N'ayez les coeurs contre nous endurciz,
    Car, ce pitié de nous pauvres avez,
    Dieu en aura plus tost de vous merciz.
    Vous nous voyez ci, attachés cinq, six
    Quant de la chair, que trop avons nourrie,
    Elle est piéca dévorée et pourrie,
    Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
    De nostre mal personne ne s'en rie:
    Mais priez Dieu que tous nous veuille
      absouldre! 

     

     

     

    François Villon ( 1431 ? - 1463 ?)

     

     

     

    François de Moncorbier", ou des "Loges", connus sous le nom de son Professeur Guillaume de "VILLON". Voleur assassinet pis s'il se peut. Voilà pourtant l'homme, à qui il faut demander tout ce que

    le XV ème siècle a produit, ou peu s' en faut,de haut et profondément pénétrante poésie : il n'y a pas à  en douter, ce malfaiteur fut un grand poète !Déjà condamné et gracié plusieurs fois par le "Roi Louis XI" et "Marie d'Orléans", pour le meurtre d'un certain "Philippe Sermoise", Prêtre de son état. C'est dans

    l' attente de la sentence des jurés, que François Villon écrivit " La Ballade des Pendus"'où il donne des voix aux condamnés, qui vont mourir sur le gibet. Sa peine de mort sera transformée en exil forcé  pendant 10 ans. Après cette sentence François Villon va disparaître de la vie parisienne.

     


     

     

    La charette,

     

     

     

    * Le condamné est placé dans une charrette, la charrette d' infamie, celle de la

    boue des rues et des ordures.. La foule est sollicitée pour insulter le condamné,

    on lui jette des pierres et de la boue.

     

    * A Paris la décapitation se fera aux "Heaumerie", ( rue Saint Denis ) où se trouve

    l' estrade sur laquelle le condamné est attendu. Si celui ci est noble, au pied du

    billot, une " toile légère " sera placée, pour permettre au condamné de s'agenouiller.

    S' il s' agit d' un roturier, on jettera simplement une " botte de paille " à terre.

     

    * C' est à ce moment de l'exécution, qu'un " Responsable de la justice ", crie l' acte d' accusation " le Dictum au peuple, qui fait silence en fonction de la solennellité du moment, mais aussi dans l'attente d' un évènement  inattendu tel, l' échelle du bourreau qui se casse,ou le bourreau lui même, qui rate une première fois, la preuve  serait faite de " l'intervention divine ". Dans ce cas, la foule demanderait la vie sauve du condamné. Mais rares,  sont ces circonstances très exceptionnelles , pas toujours accordées.

      

    sources : http://vexin-arronville.pagesperso-orange.fr/JUSTICE_10.htm

      

      

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  • Le Gibet de MONTFAUCON

     

     

     

     

     

    Rue de la Grange aux Belles, au si joli nom, juste derrière les murs parisiens, abrite l’infâme gibet de Montfaucon. Bâties sur un petit monticule, 16 hautes colonnes de pierre se dressent, reliées entre elles sur 3 niveaux. On y pend ainsi jusqu’à 30 personnes par jour, que le public vient voir.

     

     

     

    Le centre du massif de l'édifice était occupé par une cave profonde, charnier nauséabond, où s'achevaient de pourrir les restes des suppliciés. Si l'on pense à la quantité de cadavres restés accrochés aux potences, il est facile d'maginer ces miliers de corbeaux venant y chercher leur pâture.

     

     

     

    Et, distinction morbide d’élégance, les personnes de rang sont pendues à l’étage le plus élevé (rang tout à fait relatif : il s’agit des bourgeois ou commerçants, puisque jusqu’à la Révolution les nobles ont le privilège d’être guillotinés !).

      

      

    sources : http://vexin-arronville.pagesperso-orange.fr/JUSTICE_10.htm

      


     

     

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    Ce qu'était l'ECOLE avant MAI 68.... et à comparer maintenant !!

      

      

    Ce qu'était l'ECOLE avant MAI 68.... et à comparer maintenant !!

     
     

     

    L’enseignement existe en France depuis longtemps, mais au départ

    seuls certains enfants privilégiés y avaient accès. Très peu de gens savaient

    lire et écrire durant le Moyen-âge et l’Ancien Régime.

    Cette connaissance appartenait principalement aux hommes d‘église, c’est pourquoi ce sont eux qui

    délivraient l’enseignement aux enfants issus des familles nobles.

    Il n’y avait pas d’établissement scolaire à ce moment-là et les enfants se rendaient

    directement dans les églises pour apprendre.

     

    Pendant de nombreuses années

    l’école est donc restée sous le contrôle de l’Eglise et de la Monarchie, mais

    peu à peu des lois furent votées pour la rendre accessible à un plus grand

    nombre.

     

    Au 19ème siècle, les lois Guizot, Duruy et Ferry permirent que

    l’école se détache de l’église et soit placée sous le contrôle de l’Etat. Ce

    sont désormais des enseignants et non des religieux qui donnent des cours, dans

    des bâtiments spécialement conçus pour l’enseignement scolaire.

     

    L’école

    publique, c’est-à-dire gratuite et accessible pour tous, existe depuis 1881. En

    1882 elle est rendue obligatoire pour les enfants de 3 à 6 ans. Puis en 1914

    elle devient obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans, bien que cette loi n’ait été

    réellement appliquée qu’après la guerre en 1918.

     

    Mais si l’école laïque

    (c’est-à-dire qui dépend de l‘Etat et non de la religion) est assez récente dans

    l’histoire de France, elle n’est pas aujourd’hui telle que tes grands-parents

    l’ont connu. La façon d’enseigner à évoluer, ainsi que les matières, le

    matériel, les règles de conduite à l’intérieur des écoles…

     Ce qu'était l'ECOLE avant MAI 68.... et à comparer maintenant !!

      

      

    Voici un petit aperçu de l’école d’autrefois, telle que l’on connu tes grands-parents.

     

     

    Mais n’hésite pas à demander toi-même à tes grands-parents de te

    raconter l’école de leur époque. Ils seront certainement très heureux de pouvoir

    partager leur expérience avec toi !

     

     

     

    TEMOIGNAGES DE GRANDS-PARENTS sur l’école d’autrefois.

     

     

    Comment se rendait-on à l’école?

     

    A l’époque

    il n’y avait pas de bus et très peu de voiture. On se rendait à l’école du

    village à pied, hiver comme été. Autant dire qu’en arrivant à l’école nous

    étions prêts à démarrer la journée!

     

     

     

    Pouvait-on s'habiller comme on voulait pour aller à

    l’école?

     

    La tenue était imposée. Nous portions tous le même

    uniforme, ce qui fait qu’il n’y avait aucune différence vestimentaire entre

    nous. Ce n’était pas très original certes, mais au moins nous étions tous à

    égalité et il n‘y avait pas de jalousie.

     

     

    Même nos cartables se ressemblaient tous! Ils étaient simples, en cuir noirs

    ou marrons. Nous gardions le même cartable de la première à la dernière année

    d’école, alors il fallait y faire très attention!

     

     

    Aviez-vous des stylos,

    des livres et des cahiers comme nous?

     

    Nous n’utilisions pas

    de stylos comme les enfants d’aujourd’hui, nous écrivions à la plume, que nous

    trempions dans un encrier. Il y avait un plumier en bois sur chaque bureau avec

    dedans des plumes métalliques et le porte-plume. Ce n’était pas évident et il ne

    fallait pas se tromper!

     

    Mais nous utilisions aussi un crayon noir,

    parfois aussi de la couleur, et surtout de la craie pour notre petite ardoise.

    On écrivait sur cahier de brouillon.

     

    Nous n’avions ni ordinateur, ni

    livre, ni bibliothèque dans l’école.

     

    Les bureaux d’école étaient aussi

    différents. On travaillait sur une table en bois à laquelle était fixé un banc

    pour s’asseoir.

     

    Pour réchauffer la classe on utilisait un poêle dans

    lequel on faisait brûler du charbon ou du bois.

     

     

    Les Maîtres et Maîtresses étaient-ils sévères?

     

    Oh oui bien plus

    qu’aujourd’hui je pense! Quand nous nous mettions en rang pour entrer en classe

    il ne fallait faire aucun bruit. On devait aussi toujours lever le doigt avant

    de prendre la parole.

     

     

     

    Les punitions étaient sévères. Les plus gentilles consistaient à se tenir

    debout à côté de son banc ou bien à aller au coin quelques minutes. Mais les

    plus sévères n’étaient pas drôles!

     

    Le Maître pouvait nous mettre au coin

    à genoux, et parfois même à genoux sur une règle et les mains sur la tête. Il y

    avait aussi le bonnet d’âne, mais il a été interdit après la seconde guerre

    mondiale.

     

     

     

    Si l’on travaillait bien on avait aussi des récompenses. On

    pouvait même obtenir des cartes d’honneur (sorte de petit diplôme) et des

    médailles en argent que l’on portait fièrement sur notre tablier d’école.

     

     

     

    A quoi jouiez-vous à a récréation?

    On faisait la ronde, on chantait, on

    jouait à trap-trap, on sautait à la corde, jouait au cerceau, aux billes, aux

    osselets, à la marelle, à cache-cache, à chat perché... Quand je pense que l’on

    joue encore aux billes dans les cours d’école d’aujourd’hui! Le jeu ne s’est pas

    démodé, même si les règles ne sont pas tout-à-fait les mêmes qu’à notre

    époque.

     

     

    Qu’appreniez-vous en classe?

     

    La lecture, l’écriture et le calcul étaient les

    matières les plus importantes. On apprenait aussi la grammaire, la conjugaison,

    la géographie, l’histoire, les sciences naturelles, la géométrie.

     

    Les cours les moins importants étaient le dessin, le chant et la

    gymnastique.

     

    Mais nous avions aussi au programme des matières qui

    n’existent plus aujourd’hui, comme l’hygiène et la propreté, l’économie

    ménagère, les cours de couture et de tricot pour les filles…

      

      

    Les maîtres n'étaient jamais en grève, étaient respectés, nous n'avions pas le droit de fumer, ni de nous droguer....

     

    nous ne violentions aucun des maitres ni professeurs, nous parlions correctement avec respect... nous ne faisons aucun graffiti sur les murs, les filles étaient habillées comme de véritables jeunes filles bien élevées... et non comme des apprenties jet seteuses... affranchies...

     

    et les garçons ne leur crachaient pas dessus... comme maintenant.La plupart de nos parents avaient un grand respect vis à vis des instituteurs, des maitres et de l'Ecole.

     

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  • Le chien de Saint-Hubert serait arrivé en Angleterre avec Guillaume le Conquérant. On raconte qu'au VIIIe siècle, Saint-Hubert aurait élevé les ancêtres du CSH pour la chasse à courre ; après sa mort, les moines auraient conservé la race en lui donnant son nom. Ils offraient chaque année quelques exemplaires parmi les plus beaux au Roi de France pour son élevage personnel.

    Le chien de Saint-Hubert a failli disparaître au XVIIe siècle mais les Anglais l'ont réadopté un siècle plus tard pour la chasse. Saint-Hubert est fêté le 3 novembre, date à laquelle une bénédiction traditionnelle des chiens à lieu à Tervuren le lieu de décès du Saint. 
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